Vérité ?
Posté par othoharmonie le 11 avril 2010
Bonheur et vérité
Qu’est-ce qui est vrai sur ce site ?
Est-ce que toutes les opinions sur le bonheur et tous les moyens de le rechercher se valent ?
Que penser si deux citations ou deux textes se contredisent ?
Pour ceux qui croient en une vérité révélée, ce site est-il conforme à cette révélation ?
Etant seulement oeuvre humaine (voir « douter du sensible » de Descartes), ce site ne peut pas être toute la vérité et rien que la vérité sur le bonheur, mais seulement une recherche qui peut vous aider et que vous pouvez aider. Si je cite une personne, cela ne veut pas dire que je suis d’accord avec tout ce qu’elle a dit, mais simplement que cette citation me parle et me semble contenir une part de vérité universelle. C’est en utilisant toutes nos ressources (voir « nous connaissons la vérité par le coeur » de Pascal) et en confrontant des idées diverses qu’il est possible de mieux acceuillir la vérité (révélée ou non) et de progresser vers elle. En aucun cas, la diversité des opinions ne peut être une excuse à se contenter de ses a priori et de ses préjugés, notamment parce que ceux-ci sont arbitraires et peuvent être incohérents, contraires à l’expérience, sources de malheur…
La vérité rend-t-elle heureuse ?
La recherche de la vérité m’aide-t-elle dans la recherche du bonheur ?
Toutes les vérités ne font pas plaisir à entendre et dire les « quatre vérités » à quelqu’un peut être dangereux. Dire à tout le monde ce que l’on croit être la vérité peut même être immoral quand cela est fait sans esprit de justice, de respect et de progrès, ou sans choisir le moment et les manières adaptées à la situation (par exemple, en cas de divulgation de secret qui nous a été confié, dénonciation sans raison des défauts et des vices d’autrui…). A court ou moyen terme, l’ignorance de la vérité, par soi ou par les autres, peut rendre plus heureux que sa connaissance.
Mais il ne faut pas confondre plaisir et bonheur (voir « le cerveau dans tous ses états » de Pigani). Sur le long terme (surtout pour ceux qui croient à la vie éternelle), il ne me semble pas possible de bâtir un bonheur durable sur l’erreur, l’illusion ou le mensonge (les trois contraires de la vérité). Les relations humaines se nourissent de confiance (ce qui n’exclut pas le contrôle), et la confiance se nourrit de vérité. D’ailleurs, affronter un passé désagréable oublié est une technique de guérison des personnes malheureuses. De même, il faut affronter la vérité pour pouvoir vraiment pardonner et permettre que la cicatrice de la mémoire ne fasse plus mal (voir « le pardon » de Jean Montbourquette). Et mon bonheur ne peut pas ignorer le désir de connaître la vérité qui est une caractéristique de la nature humaine.
La recherche de la vérité peut aider dans la recherche du bonheur. En effet, quand je recherche la vérité, je suis obligé de sortir de moi-même (voir « un songe » de Sully Prudhomme). Mais, je suis aussi au centre de la recherche : c’est à moi d’accueillir la vérité et, à un moment ou à un autre, il faut bien que je m’interroge sur moi-même (voir « la lumière de la vérité » de Laurent Grenier). La recherche de la vérité est donc une succession d’allers-retours entre le monde qui m’est extérieur et moi (voir « le miroir » de Zundel : dans ce regard vers l’autre, nous naissons à nous-mêmes). Il en est de même de mon bonheur (mais aussi de ma liberté, de mon devoir…) : il tient compte du monde qui m’est extérieur et de moi-même. Ainsi, aux deux extrêmes :
- je ne peux pas être complètement heureux en présence de la souffrance des autres,
- je peux faire mon malheur même si j’ai tout pour être heureux.
Le monde qui m’est extérieur et moi-même étant distincts et intimement liés, il n’est pas étonnant que je puisse éprouver d’intenses satisfactions à m’approcher de la vérité et à être en relation avec mes frères en humanité.
JM Bonheur
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