Fête médiévale du mai
Posté par othoharmonie le 3 mai 2010
Danses et rondes de fête autour du « Mai »
Le Mai médiéval de Semur-en-Auxois
Rondes et danses de fête autour du « Mai »
Après les rigueurs de l’hiver, voici venir le joli mois de mai. La sagesse des Anciens le disait ainsi : le mois de mai, de l’année, décide la destinée.
Il faut donc lui faire la fête à ce mois de mai pour qu’il soit porteur de promesses, de réalisations, de joie de vivre. Comme sur le calendrier de la porte des Bleds (église Notre-Dame de Semur-en-Auxois), Janus ferme la porte de l’année écoulée et ouvre celle de la nouvelle année, l’éternel recommencement au fil des saisons…
L’Office municipal de tourisme, au sein du Pôle patrimoine de la ville de Semur-en-Auxois, a sélectionné des animations pour faire découvrir aux Semurois et aux « Estrangers », un nouvel aspect des fêtes traditionnelles.
Ce sont ces mémoires qui font la richesse du territoire. Après les thématiques « Sur la route des croisades », « La fête des fous », « Saveurs et savoir-faire » et toutes leurs déclinaisons, « Rondes et danses de fêtes » augurent un cycle d’animations très festives et très participatives.
Alors, à chacun d’ouvrir sa porte à l’année nouvelle…
Des animations inédites…
Le mât de cocagne, place Notre-Dame
D’une hauteur de 9,50m, les grimpeurs monteront à 4,50m et devront faire sonner une cloche pour se voir récompensés : victuailles ou baiser de la reine de Pentecôte ?
Le bal médiéval du samedi soir salle du Gouverneur
Les amateurs trouveront à s’initier aux danses et rondes sur les places, autour des mâts et arbres pour continuer à s’étourdir le soir avec tous les troubadours, musiciens, saltimbanques et jongleurs.
Et pour que la fête soit réussie, chacun pourra se rincer le gosier avec de l’hypocras, du vin de sauge, de quoi faire passer quelques pâtisseries.
Les fêtes traditionnelles et anciennes gardent un attrait particulier : elles sont une possibilité pour l’homme moderne d’entrer en communion avec ses ancêtres…. Les manifestations organisées au mois de mai, notamment lors du week-end de Pentecôte, permettent d’animer et de faire revivre l’esprit des fêtes et traditions populaires du Moyen Age en s’inspirant des fonds locaux, régionaux ou européens.
La mise en animation des lieux n’a pas pour but une reconstitution historique mais plutôt une évocation, une découverte des traditions populaires de fin d’hiver. Tout au long du mois de mai, en plus des animations à caractère historique, expositions, conférences, animations pédagogiques, visites guidées thématiques, concerts sont proposés au public.
Les sources historiques et légendaires.
La tradition assure qu’Hercule, au cours de ses conquêtes, s’arrêta en Gaule avant de passer en Italie. Dans le pays des Mandubiens (actuel Auxois), outre sa fondation d’Alesia, il découvrit un site en hauteur sur lequel ses soldats venaient s’exercer à la lutte, au disque, au saut et à la course. Le vainqueur gagnait une couronne de ache, plante répandue dans la région et appelée par les grecs semurion.
A la Renaissance, période durant laquelle l’Antiquité et la pensée des Anciens sont redécouvertes, le lien entre la légende qui entoure la fondation de Semur et l’institution d’une course à pied est d’autant plus séduisant que c’est le 21 août 1566, qu’apparaît la première mention de la course des Chausses dans les registres de délibérations de la ville : « Pour les Chausses courues le lendemain de la Pentecoste pour attirer le peuple à amener le bestail et denrées au marchiet et méliorer la ville, 3 livres 13 sols ».
Chaque année, hormis les périodes de troubles, au moment de la Pentecôte, les chausses et autres prix sont exposés porte Sauvigny afin d’inciter les gens à participer à cette course et inviter la population à prendre part aux festivités, jeux de quilles et danses.
C’est par souci économique qu’en 1639 fut décidé d’ajouter à la traditionnelle course des Chausses, une course à cheval, en date du 16 juin3, une délibération montre que l’essai est concluant et mérite d’être renouvelé.
fête médiévale dans le centre historique
Rondes et danses de fête Autour du «mai »
Dans toutes les civilisations, primitives ou contemporaines, lors des célébrations sacrées ou profanes, la danse de fête est un moment privilégié ; elle participe au repère du temps ; elle resserre les liens entre individus d’une même communauté, dans son tournoiement elle imite le mouvement des astres.
Précédant le solstice d’été, les invocations à la terre nourricière, jalonnent le mois de mai. Le rite de mai prend alors la forme d’une célébration à la renaissance de la nature après l’engourdissement de l’hiver. Au coeur du village, un arbre baptisé « le mai », devient l’élément principal de la fête, on y danse pendant tout le mois. Le « mai » peut être remplacé par un mât décoré de guirlandes, de fleurs et de victuailles.
Le « mai » symbolise l’esprit de la nature à qui l’on rend hommage et à qui l’on commande la fertilité pour une bonne récolte durant l’été. De très nombreux témoignages dans les fresques, sculptures, peintures témoignent de l’importance de ce rite.
Au temps des Celtes, la fête de Belteine (1er mai) « marque le passage climatique du froid à la chaleur, des jours sombres aux jours clairs. Elle est célébrée par des cérémonies religieuses et des sacrifices, outre les banquets rituels, cérémonies sans lesquelles il n’y a pas de fête proprement dite. Belteine est, en principe, la fête des druides, celle de la lumière et du feu ».
Au Moyen Age, les danses paysannes accompagnent les grands moments de la vie tels les moissons, la fin de l’hiver, les mariages, les fêtes de métiers… Dans les châteaux, les seigneurs inventent leur manière de danser, différente de celle des paysans et conforme à leurs occupations ; l’essor de l’amour courtois modifie les comportements et met en valeur la parure.
Publié dans Traditions en Bourgogne | Pas de Commentaire »