L’architecture en Inde

Posté par othoharmonie le 10 novembre 2010

L’ARCHITECTURE EN INDE 

L’architecture indienne souffre de préjugés qui la décrivent à tort comme surchargée et répétitive. En fait, cette architecture indienne obéit à des proportions, des règles qui échappent à l’oeil occidental. 

 

L’architecture religieuse est souvent perçue comme étant l’architecture indienne, ce qui est évidemment faux, même si paradoxalement on peut effectivement dire que l’architecture indienne est affaire de religion. 

L’Inde garde dans ses monuments le souvenir des peuples et des religions qui, tour à tour, l’ont dominée, tout en conservant les caractères généraux qui lui sont propres : la richesse des détails, la patience du travail et l’adresse de l’exécution. Jusqu’au IIIe siècle av. J.-C.. l’Inde n’a pas connu l’usage de la pierre, et ses fragiles édifices en bois ont tous disparu ; mais les premières constructions en pierre ont essayé de copier les monuments en bois. 

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II serait difficile de déterminer les bases de l’architecture indienne : les règles imposées par les lois religieuses aux architectes leur indiquaient plutôt la disposition et l’importance des édifices que leur forme. On les trouve dans les chap. XXVI et XXVII du Matsya, le plus important des Puranas. Quant à l’ornementation, elle devait être exclusivement hiératique, et frapper sans cesse l’imagination ardente de peuples dont la civilisation a été rendue stationnaire par la chappe de plomb que font peser sur elle les traditions religieuses.  

Les monuments religieux de l’Inde se divisent en trois classes, les temples souterrains, les rochers taillés et sculptés, et les temples en matériaux rapportés. Ce sont trois périodes distinctes et successives de l’art; mais aucune construction actuelle ne paraît remonter plus haut que le VIIIe siècle de notre ère.  

Les forteresses, comme dans les autres contrées de l’Asie, renfermaient le palais des rois et le temple des dieux, et elles occupaient un espace considérable. Le palais de Madourèh n’a pas inclus moins d’un mille de circonférence, et il contient dans son enceinte des bois, des étangs, des jardins, des galeries, des maisons, et un magnifique temple, dont le soubassement est en pierres de taille et la partie supérieure en briques vernissées; ce temple a 37 m de largeur à sa base et 50 m de hauteur. Les palais se composent ordinairement de petites cours entourées de bâtiments, quelquefois découvertes, mais le plus souvent plantées d’arbres : une colonnade en forme de cloître règne autour de chaque cour. 

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Les plus grands de tous les travaux des Indiens, ce sont peut-être leurs réservoirs : les uns, creusés dans le sol et près des villes, servent aux bains et à l’irrigation; les autres sont formés par des vallées dont on a comblé les issues par des digues immenses. II y a encore en Inde une espèce de puits d’une profondeur considérable et d’une grande largeur, ronds eu carrés, entourés de galeries jusqu’au niveau de l’eau, et où on descend par de larges degrés. Il faut enfin compter, parmi les monuments de l’architecture indienne, des colonnes et des arcs de triomphe carrés, élevés en l’honneur des héros victorieux, et des ponts dont les piles, formées d’énormes blocs, sont jointes les unes aux autres par des pierres de taille un seul morceau.  

la Perse également y concourt, pour une part encore mal déterminée. Les oeuvres de l’art bouddhique se répartissent en cinq catégories : piliers (lats), édifices commémoratifs (stupas ou topes), balustrades, églises (chaityas), monastères (viharas). 

Les piliers et les traverses, fouillés par d’habiles ciseaux, se sont parés de motifs, de figures, de scènes qui marquent une fine observation de la nature et de la vie. A chacune des issues se dresse une porte monumentale (torana) construite sur le même principe, à l’imitation d’une charpente, mais chargée à profusion d’emblèmes, de figures, d’animaux réels ou fantastiques. 

Les jaïnistes, en architecture comme dans l’histoire, ont cruellement souffert de leurs ressemblances avec le bouddhisme. Longtemps pris pour une simple secte   la confession rivale, ils se sont vu dérober jusqu’à l’honneur des constructions qu’ils avaient élevées. Les études faites leur ont du moins restitué quelques-uns de ces titres usurpés. 

Les jaïnites ont introduit ou développé particulièrement deux formes architecturales : le dôme creux, substitué à la coupole massive des bouddhistes, et l’arche horizontale, bien différente de l’arche à voussure des Romains. Ils ont également adopté, de concert avec l’hindouisme, la tour connue sous le nom de sikra, de forme curviligne, couronnée d’un coussin débordant, l’amalaka, qui porte un dôme plat de courbure inverse et d’où s’élève un gracieux pinacle, souvent en forme de vase. L’aspect général d’un temple jaïniste est à peu près constant : une galerie d’enceinte, qui rappelle le vihara bouddhique, est percée de cellules en réduction, ou plutôt de niches qui abritent la même statue de saint répétée à un nombre considérable d’exemplaires 

Les musulmans, constructeurs passionnés, mais économes, ne se sont pas fait faute d’emprunter aux temples jaïniques les matériaux de leurs mosquées. Mais les jaïnistes, d’autre part, ne dédaignent pas d’emprunter à l’art musulman les dômes en bulbe des Moghols qui supplantent les sikras, et l’arche foliée en pointe. Les musulmans, en pénétrant dans l’Inde, y apportèrent les formes et l’inspiration de l’art arabe; le contact entre deux cultures si distinctes et si fortement trempées ne pouvait manquer d’enfanter des merveilles. Les dynasties musulmanes ont couvert l’Inde de splendides édifices, mosquées, palais, tombes, trop nombreux pour les décrire en détail, trop variés pour se prêter à une esquisse d’ensemble. 

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Pour construire leurs mausolées et leurs mosquées, les envahisseurs musulmans avaient besoin des bâtisseurs indiens, sculpteurs virtuoses habitués à construire des temples en pierre. Se constitue ainsi un art indo musulman, synthèse entre les styles et les techniques des deux cultures. Sous Akbar, l’architecture influence le style de nombreux palais, en particulier au Rajasthan, et l’art de la miniature, venu de Perse, se répand dans tout l’empire. 

Si les constructions bouddhiques du Nord marquent l’influence grecque, perse, peut-être même assyrienne, les temples dravidiens rappellent étrangement l’Egypte; le gopoura, par sa forme et son objet, répond exactement au pylône égyptien; les grands mandapas et les salles aux mille colonnes reproduisent jusque dans le détail les salles hypostyles. Tout, jusqu’au mode d’agrégation, jusqu’à l’impression de labeur gigantesque, est commun à ces deux architectures. La distance des temps exclut l’hypothèse d’une influence directe. Faut-il croire à une simple rencontre de hasard, ressource toujours aisée? 

Les premiers orientalistes, frappés par le nombre des analogies, n’hésitaient pas à admettre des rapports historiques entre l’Egypte des pharaons et l’Inde des brahmanes. La critique sévère a écarté ces ambitieuses spéculations. 

Pakistan

La décadence et la chute des Moghols a laissé le champ libre à l’invasion de l’art européen, admis d’abord à titre de curiosité et imposé ensuite par la force des armes. Le mauvais goût britannique a peuplé l’Inde de monuments soi-disant grecs ou romains ou italiens fort propres à corrompre l’esthétique la plus fine et la plus sûre.  

Le style du Nord ou indo-aryen a une origine énigmatique. Ses formes originales ne suggèrent pas de comparaison ni de rapprochement. temple indo-aryen n’a pas de colonnes; le premier comporte un vaste développement de constructions; le second est réduit au sanctuaire proprement dit. Le temple du Nord est en général carré à l’intérieur, mais souvent modifié à l’extérieur par une addition de projections parallèles; en avant un porche de forme à peu près cubique aussi est surmonté d’un toit pyramidal. 

La pensée spirituelle indienne intègre l’homme et le cosmos, le cosmos étant directement lié à l’existence humaine. Fondée sur cette connaissance, la civilisation indienne a toujours respecté l’environnement. Les principes typiques comprennent une conception adaptée au climat, l’utilisation de matériaux locaux et durables, la récupération de l’eau, etc. La conception architecturale est spécialement sophistiquée, après des milliers d’années de raffinement. Les éléments architecturaux, comme les cours, les groupes de construction, les tours de ventilation, les terrasses sur les toits et les jaalis (treillis de pierre), sont utilisés pour atténuer les effets du climat et sont devenus des éléments sociaux et culturels. Le défi est de concilier ces méthodes traditionnelles et les innovations technologiques.

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