Auxonne
Posté par othoharmonie le 16 décembre 2010
AUXONNE (21130)
Auxonne est une commune française, située dans le département de la Côte-d’Or et la région Bourgogne. Ses habitants sont les Auxonnais et Auxonnaises.
Prononciation
En vertu d’une exception de la langue française, son nom se prononce Aussonne (le « x » se prononce « ss »). En effet l’orthographe actuelle du nom provient d’une habitude des copistes du Moyen Âge, de remplacer les doubles « s », par une croix, ce qui n’en modifiait pas la prononciation. Cette croix assimilée au « x » du grec ancien, n’a été prononcée « ks » en français qu’à partir du XVIIIe siècle, sans que cette modification ne change l’usage . Il existe d’autres exceptions tels qu’Auxerre (Ausserre) ou Bruxelles (Brusselles). Toutefois, tout comme la prononciation d’Auxerre est sujette à débat, la prononciation d’Auxonne l’est aussi, les habitants étant eux-mêmes partagés entre une prononciation « ks » et une prononciation « ss ».
Géographie
La ville d’Auxonne est établie à l’extrémité est du département de la Côte-d’Or, en bordure de la limite qui sépare les régions administratives de la Bourgogne et de la Franche-Comté. La ville se situe au centre d’une étoile qui la place approximativement, en direction de l’ouest, à 30 kilomètres de Dijon, vers l’est, à 15 kilomètres de Dole, vers le nord, à 30 kilomètres de Gray, et vers le sud à 15 kilomètres de Saint-Jean-de-Losne.
Auxonne appartient à la région appelée la plaine de la Saône ; plaine qui constitue avec la Bresse l’unité géomorphologique du fossé bressan : vaste système d’effondrement datant du miocène, réunissant le fossé rhénan et le fossé rhodanien. La plaine de la Saône trouve ses limites au nord par le plateau haut-saônois, à l’Ouest par les Côtes calcaires bourguignonnes, à l’Est par les plateaux du Jura puis par la Bresse et au sud par le Beaujolais viticole. Cette plaine de Saône dont l’altitude s’abaisse de 250 m au nord à 175 m au sud est traversée par la rivière du nord au sud, sur plus de 150 km.
La ville d’Auxonne se situe plus précisément dans le ruban alluvial dénommé le Val de Saône ; cette bande de quelques kilomètres de large qui suit la rivière et dont les limites immédiates dans le secteur d’Auxonne, dix kilomètres plus à l’est, sont constituées par l’élévation du massif de la Serre qui se dresse à l’altitude de 400 mètres environ.
La ville s’est adossée à la rivière, entre deux de ses méandres, sur une terrasse de sa rive gauche, dont l’altitude variant entre 181 m et 211 m la met pratiquement à l’abri des inondations qui enveloppent la contrée lors des grandes crues.
Les origines
Les historiens modernes s’accordent pour mettre en doute la véracité des assertions contenues dans la Chronique de Bèze (du nom du monastère fondé par Amalgaire dans la première moitié du VIIe siècle), concernant le vocable « Assona » pour désigner Auxonne dans la première moitié du VIIe siècle.
Les trois premiers actes authentiques où apparaît le nom d’Auxonne datent de 1172, 1173 et 1178.
Les deux premiers sont associés à la personne du comte Étienne II d’Auxonne († 1173), le troisième est une bulle du pape Alexandre III. L’acte de 1173 est une donation faite par le comte au monastère de Saint-Vivant de Vergy, et l’acte pontifical de 1178, une confirmation de toutes les possessions du prieuré de Saint-Vivant, qui comprenaient la ville d’Auxonne.
Les droits des religieux sur Auxonne remontaient aux environs de 870 ; date de l’établissement de leur monastère dans le pagus (Comté) d’Amous, (ou Amaous), en Bourgogne jurane, (plus tard, appelée le Comté de Bourgogne, puis la Franche-Comté), à six milles de la Saône, sur des terres appartenant à Agilmar, évêque de Clermont. Le lieu prit le nom qu’il a gardé encore aujourd’hui de Saint-Vivant-en-Amous. (Entre Auxonne et Dole). Les moines ne restèrent en Amous qu’une vingtaine d’années ; les Normands d’Astings détruisirent le monastère lorsqu’ils envahirent la Bourgogne. Le comte Manassès leur construisit un nouveau monastère (vers 895-896), en Bourgogne franque, dans le comté de Beaune, sur les pentes de la montagne de Vergy. Pendant leur séjour en Amous ils auraient défriché la région, et installé des cabanes de pêcheurs au bord de la Saône. Selon une hypothèse émise par certains historiens, ces cabanes auraient été le germe de la future ville d’Auxonne. Installés sur le domaine éloigné de Vergy, loin de leurs terres difficiles à défendre, les moines de Saint-Vivant éprouvèrent le besoin d’inféoder (sans doute à Guillaume IV, comte de Vienne et de Mâcon, († 1155) leurs domaines en Amous pour les soustraire aux convoitises et conserver leurs droits et propriétés. Selon cette deuxième hypothèse, ce féodal aurait établi en bordure de Saône, une ville neuve qui prit le nom d’Auxonne. Auxonne se trouvait donc dans le pagus d’Amous.
Depuis le partage du traité de Verdun de 843, qui plaça l’Amous dans le lot de Lothaire et malgré les partages compliqués qui suivirent, ce comté, en terre d’Empire, relevait de la mouvance du comte de Bourgogne. (C’est-à-dire de la future Franche-Comté).
Le rattachement au duché de Bourgogne
En 1172, la ville avait pris de l’importance : le comte Étienne II d’Auxonne, de la branche cadette de Bourgogne-Comté, fils de Guillaume, († 1248), s’y était installé. Son successeur, Étienne III, comte d’Auxonne († 1241), fils du précédent, chef de la branche cadette de Bourgogne-Comté, maître de riches domaines, ambitieux, puissant, et soutenu par les premières familles du pays, nourrissait quelques prétentions à supplanter la branche aînée. Il y travaillait ostensiblement. En 1197, profitant de troubles survenus en Allemagne, Étienne III, abjura la fidélité à Othon Ier, († 14 janvier 1201), et porta l’hommage d’Auxonne au duc de Bourgogne Eudes III, tout en garantissant les droits de Saint-Vivant de Vergy. En retour, Eudes III s’engageait à l’aider dans sa lutte contre le palatin. Auxonne échappait à la mouvance comtale.
En 1237, était à la tête de la Comté le faible Othon III, († 19 juin 1248), successeur et fils d’Othon de Méranie († 6 mai 1234) ; était-ce le moment attendu ? Le 15 juin de cette même année, aux termes d’un accord d’échange conclu à Saint-Jean de Losne entre Jean de Chalon, (1190-(† 30 septembre 1267), personnage principal de l’accord, fils d’Étienne III associé depuis longtemps aux affaires de son père et héritier de Béatrice de Chalon (1170 (n.s.)-† 7 avril 1227), sa mère, Étienne III lui-même et Hugues IV, duc de Bourgogne, la ville d’Auxonne et tout ce que Étienne III possédait dans le bassin de la Saône, étaient cédés au duc de Bourgogne contre la baronnie de Salins et une dizaine de positions stratégiques de première importance en Comté. En entrant sous la domination des ducs de Bourgogne, Auxonne devenait une tête de pont du duché sur la rive orientale de la Saône, en terre d’Empire, et échappait à l’influence germanique.
Le rattachement d’Auxonne au duché de Bourgogne lui donna un statut de ville frontière entre duché et comté de Bourgogne, entre influence française et influence germanique qui déterminera les destinées de la ville pour les siècles suivants.
La ville d’Auxonne est restée célèbre en raison des deux séjours qu’y fit un jeune lieutenant en second au régiment de la Fère nommé Napoléon Bonaparte qui devait par la suite faire connaître son nom à travers toute l’Europe. Le quartier Bonaparte conserve la chambre qu’il occupait lors d’un de ses séjours. On peut voir également dans le petit musée qui est installé dans une tour du château, son équerre, son fleuret et des objets qu’il a offerts lors de son séjour, ainsi qu’un de ses chapeaux.
Patrimoine religieux
L’Église Notre Dame
À l’intérieur, plusieurs éléments sont notables :
- La Vierge au Raisin, statue attribuée à Claus de Werve de l’école de Claus Sluter, chef d’œuvre incomparable de la sculpture médiévale bourguignonne du milieu XVe siècle,
- La Vierge à l’Enfant, Statue du XVe siècle,
- Saint Antoine ermite, statue polychrome de la fin du XVe siècle,
- Christ de Pitié, statue du début du XVIe siècle,
- Les Orgues, léguées par Jehannotte Magrée en 1410. Elles furent remaniées en 1615 et en 1789 par François Callinet. Elles furent également restaurées à la fin du XXe siècle,
- Une Chaire à prêcher du XVIe siècle faite en pierre rouge de Sampans,
- Un Lutrin aigle en cuivre,
- Un Polychrome du XVe siècle représentant la chasse de saint Hubert.
Patrimoine militaire
- Le Château d’Auxonne
· Les Remparts
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La Porte de Comté : A l’est de la ville, ce superbe exemple d’architecture militaire datant du règne de Louis XII montre un programme comparable à celui qui ornait la porte de secours du château de Dijon aujourd’hui disparue. On remarquera sur la face extérieure de la porte l’écu de France, soutenu par deux anges, et les porcs-épics, symboles royaux.
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La Tour de Belvoir (ou tour Belvoir). Sur les 23 tours de l’enceinte médiévale, il ne susbsite aujourd’hui que trois tours et sur ces trois tours, la tour Belvoir est la seule qui n’ait pas fait l’objet de modifications notables.
- La Porte royale du XVIIe siècle (1667-1717)
- La Tour du Signe sur laquelle on peut voir une salamandre, emblème de François Ier.
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L’Arsenal d’Artillerie du XVIIe siècle servant initialement à fournir des affûts de canon. Il a été construit par Vauban entre 1689 et 1693. Il a conservé son plan original avec maintenant trois bâtiments dont l’un sert maintenant de halles.
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La Statue du Lieutenant Napoléon Bonaparte, en bronze, par François Jouffroy, inaugurée en décembre 1857 au centre de la place d’armes. Bonaparte est représenté sous ses traits de jeunesse dans le costume d’officier d’artillerie. Le socle est orné de quatre différents bas-reliefs (Bonaparte à la Chapelle de la Levée, Bonaparte au pont d’Arcole, la cérémonie du sacre de Napoléon et une séance au Conseil d’État).
- Les Casernes, en pierre rose de Moissey, dans lesquelles Bonaparte occupa successivement deux chambres. Elles sont désormais occupées par le 511e Régiment du Train.
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