Mirebeau sur Bèze
Posté par othoharmonie le 20 février 2011
Mirebeau sur Bèze
Mirebeau-sur-Bèze est une commune française, située dans le département de la Côte-d’Or et la région Bourgogne.
Mirebeau se situe dans un contexte de plaines et plateaux appelé bas-pays dijonnais, qui se caractérise dans l’ensemble par des paysages ouverts aux molles ondulations. Le site occupe la partie sommitale d’une avancée qui domine faiblement la vallée de la Bèze , affluent de la Saône. Cette région est considérée comme faisant partie du territoire Lingons, à faible distance de la limite entre Lingons et Séquanes, identifiée avec le cours de la Saône et s’inscrit dans une zone géographique perçue comme le lieu de convergence des frontières éduenne, lingonne et séquane. Mirebeau est installé sur un axe important du réseau de voies de l’est de la Gaule. La valeur stratégique de Mirebeau à l’époque romaine peut se déduire, entre autres, de l’installation d’un camp de légionnaires, à la fin du Ier s., au moment des troubles liés à la succession de Néron .
Un riche contexte de sites protohistoriques , repérés par prospection aérienne, se développe sur les vallées des Tilles, de la Bèze et de la Vingeanne, vecteurs de communication et de peuplement. A Mirebeau même, l’hypothèse qui avait été émise (J.-P. Guillaumet) d’un sanctuaire intégré dans un pôle d’occupation, associé à un habitat s’est vu confortée par la découverte récente, au centre du bourg de Mirebeau, de fosses et vestiges de La Tène ancienne et finale (fouilles S. Venault), contemporains du sanctuaire.
Vestiges archéologiques & patrimoine remarquable
Le site du sanctuaire de Mirebeau a été découvert en 1973, par R. Goguey, au cours de ses prospections aériennes.
Abandon du sanctuaire
Le mobilier archéologique recueilli laisse supposer que le sanctuaire connaît une désaffection dès la seconde moitié du IIe siècle et qu’il n’est plus en fonction à la fin de l’Antiquité. La présence de matériel du IVe siècle (monnaies et quelques céramiques) semble témoigner une fréquentation des lieux, ce qui n’est pas étonnant vu la richesse de l’occupation régionale à cette époque ; mais ces éléments ne peuvent pas constituer un argument en faveur d’un fonctionnement du lieu sacré pendant l’Antiquité tardive.
Épée de La Tène. Vestiges du camp légionnaire romain et de l’habitat qui s’est développé dans son voisinage : camp fossoyé, forum, basilique, éléments de rempart, thermes, hypocauste, aqueduc, substructions, dalles, tuiles, monnaies…
Traces d’un habitat médiéval sommaire. Restes de l’enceinte urbaine. Château moderne : restes d’enceinte et de 2 tours de l’ancien château fort, dans le parc. Belles maisons anciennes.
De nombreuses fouilles ont été réalisées à Mirebeau-sur-Bèze. Une conférence suivie d’une exposition a eu lieu le 20 et 21 septembre 2008.
Découverte : La céramique – Les monnaies – Les objets métalliques
Histoire humaine
Un temple gaulois avait été construit à Mirebeau au IVe siècle av. J.-C.. Il était entouré d’une large enceinte ovale (60 m par 50 m) et par des édifices cultuels. On y vénérait, entre autres, Cernunnos.
Au Ier siècle, la Legio VIII Augusta installa son camp principal à Mirebeau. Cette légion, regroupant environ 5 500 hommes, avait été installée en permanence à Mirebeau (Mirebellum) sous l’empereur Vespasien consécutivement à la révolte des Lingons dirigée par Julius Sabinus en 70. Placé sur l’importante voie romaine reliant Langres à Besançon, le cantonnement de Mirebeau occupait une excellente position pour surveiller, outre les Lingons, les Séquanes et les Éduens. La VIIIe légion demeura à Mirebeau une vingtaine d’années puis fut transférée à Argentoratum (Strasbourg) sans doute pour soutenir les opérations de Domitien contre les peuples germaniques. Le castrum de Mirebeau, couvrant environ 22 hectares, était entouré de fossés et ceint d’une muraille crénelée d’environ 5 m de haut comprenant plusieurs tours.
Le théâtre, qui est connu par une inscription est localisé à la place du château fort. Les fouilles menées par M. Joly et Ph. Barral démontrent l’importance de ce site archéologique, avec des lieux de culte allant de la Tène B2 (IIIe siècle av. J.-C.).
Période médiévale
Importante place forte au Moyen Age, Mirebeau fut assiégé en 1015 par Robert II le Pieux lorsque ce roi essaya — sans succès — de conquérir le Dijonnais. Robert II revint guerroyer à Mirebeau en 1031 (l’année de sa mort) pour débarrasser la région des centaines de routiers-pillards qui l’infestaient. Ils s’étaient regroupés au château fort de Mirebeau, alors en construction. L’intervention énergique du roi permit de les éliminer.
En 1125, la famille de Montsaugeon qui possédait la châtellenie de Mirebeau, mais qui n’avait plus d’héritier, céda ses droits au duc de Bourgogne Hugues II le Pacifique. Les seigneurs des bourgs et villages de la région (Mirebeau, Pontailler-sur-Saône, Heuilley-sur-Saône, etc.) durent alors prêter serment au duc confirmant ainsi leur rattachement au duché de Bourgogne.
Ancien régime
En 1636, la ville fut attaquée par les Impériaux de Matthias Gallas et François Mercy. Après un siège de trois jours et une résistance héroïque, le 2 septembre, les habitants de Mirebeau repoussèrent les assaillants, tuant l’un des chefs principaux de l’armée impériale, le comtois Demandres (gouverneur du bailliage de Gray) responsable, fin août 1636, de la destruction de Pontailler-sur-Saône, Maxilly-sur-Saône, Heuilley-sur-Saône, Talmay, Saint-Sauveur etc.). Mirebeau paya très cher ce succès initial, lorsque le gros des troupes impériales arriva un peu plus tard, et rasa la ville.
Pour plus d’informations, visitez le site : http://www.mirebeau.archeophile.com/
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