Le Parc aux Cerfs
Posté par othoharmonie le 23 avril 2011
Aujourd’hui bruyante et fourmillante, Bénarès fut jadis une région vallonnée de forêts luxuriantes et d’étangs naturels, entourée par la magie des eaux du Gange. Un lieu d’ermitage apprécié par beaucoup des plus grands sages de l’Inde. Un peu plus au nord, il y avait une forêt dans laquelle le Bouddha délivra son premier sermon. Mais les habitants de ce lieu eurent auparavant à résoudre un certain nombre de conflits, comme nous le rapporte la légende.
Une terre immense au centre de l’Inde abritait des milliers de cerfs vivant au milieu d’un feuillage abondant. Le seigneur de cette terre aimait chasser. A cheval avec ses hommes, il parcourait le pays, traquant le cerf. Chaque fois, de nombreux cerfs étaient transpercés par leurs flèches. Beaucoup d’autres étaient blessés alors qu’ils s’enfuyaient, heurtant des rochers ou tombant dans des fosses. Une biche s’offrait pour cible afin de protéger ses petits. Cette terre paisible était devenue un enfer.
Un jour, alors que le seigneur et ses hommes se reposaient à l’ombre, ils aperçurent un cerf énorme qui approchait. La beauté et la stature du cerf, avec sa paire de cornes scintillante, bouleversèrent les chasseurs. Les hommes, fascinés par ce cerf magnifique, en oublièrent de tirer. C’était un des deux rois cerf de ce domaine. Le roi cerf s’agenouilla devant le seigneur et dit, « beaucoup de mes amis cerfs meurent ou sont blessés chaque fois que vous venez. Je veux arrêter cette tuerie inutile en faisant un marché avec vous. La quantité de viande que vous êtes capable de manger doit avoir sa limite. Dites-moi s’il vous plaît combien de cerfs vous avez besoin chaque jour, je vous les enverrai sans faute. Je crois que c’est la meilleure solution pour protéger mes amis cerfs. »
Le seigneur fut très affecté d’entendre cela. « Je suis désolé. Je ne savais pas que vous souffriez autant à cause de moi. Je vous promets de ne plus aller chasser désormais si vous me donnez seulement un cerf par jour. »
A partir de ce jour, les deux rois cerf envoyèrent alternativement un cerf de leur village au seigneur. Bien qu’une tuerie inutile fut évitée ainsi, c’était toujours une grande tragédie pour le cerf qui attendait son tour. Les rois cerf devaient toujours encourager le sacrifice du jour, disant, « Chaque créature vivante est mortelle. Personne ne peut échapper à la mort. Concentrez votre esprit sur la toute compassion de Bouddha. Il vous sauvera sûrement de votre souffrance après la mort. N’ayez ni peine ni rancune. » Après avoir écouté, le cerf quittait le beau domaine, marchant solennellement jusqu’au palais.
Le tour fatal revint à une biche enceinte. Elle se rendit chez le roi de son village et implora, « j’attends un bébé dans quelques jours. S’il vous plaît, changez l’ordre et permettez-moi d’avoir le bébé. Je me rendrai chez le seigneur quand le bébé pourra se débrouiller seul. » Le roi devint furieux. « Si je fais une exception, l’ordre sera rompu. Je refuse de le changer. »
Découragée, la biche se retira en larmes. Elle ne voulait pas renoncer. Elle se rendit dans l’autre village et supplia le roi responsable du système. Le roi sympathisa profondément avec la biche et appela le cerf dont le tour était le jour suivant. « Seriez-vous assez aimable pour vous rendre chez le seigneur aujourd’hui à la place de cette biche ? » Le cerf devint perplexe, et dit, « si c’était mon tour d’y aller aujourd’hui, je l’accepterais comme mon destin. Mais j’ai encore un jour à vivre. Plus le temps qui vous reste est court, plus la vie prend de la valeur. Je ne le changerais pour rien ni pour personne. « L’ayant écouté, le roi ne pouvait plus insister désormais. En fait, le roi cerf savait qu’il n’avait pas d’autre choix que d’y aller lui-même.
Le seigneur fut étonné de voir que le roi cerf venait s’offrir en sacrifice. « Pourquoi êtes-vous venus ici aujourd’hui ? Vous devez avoir beaucoup d’autre cerfs dans votre village. » Le roi cerf expliqua la raison de sa venue. Après l’avoir écouté, le seigneur fut profondément ému et prit conscience de sa propre cruauté. « Vous sacrifiez votre propre vie pour en sauver d’autres. Quelle grande bonté ! Combien de cerfs ai-je tués pour entretenir ma vie. Quelle honte ! » Le seigneur promit au roi cerf qu’il ne mangerait plus de cerf désormais et interdit également à ses hommes de les chasser.
La paix fut rendue à la forêt. Les cerfs vécurent heureux sans aucune menace. Les gens de la terre aimèrent les cerfs, appelant le domaine, le Parc aux Cerfs.
Le Parc aux Cerfs fut l’endroit où le Bouddha Shakyamuni prêcha son premier sermon après son Éveil.
Source : www.indianmythology.com/
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