Légende des Amazones
Posté par othoharmonie le 12 août 2011
Dans la mythologie grecque, les Amazones (en grec ancien Ἀμαζόνες / Amazónes ou Ἀμαζονίδες / Amazonides) sont un peuple de femmes guerrières résidant sur les rives de la mer Noire. Les Amazones possèderaient une origine historique : elles correspondraient aux femmes guerrières des peuples scythes et sarmates.
L’étymologie populaire admise pendant l’Antiquité décompose le mot en un ἀ- privatif et μαζός / mázos, « sein » en ionien : « celles qui n’ont pas de sein ». Elle ne repose en fait sur rien. On a proposé de faire provenir le terme du nom d’une tribu iranienne, *ha-mazan, « les guerriers », ou encore du persan ha mashyai, « les Peuplades [des steppes] ».
La légende des Amazones
Selon la légende, les Amazones habitent les rives du fleuve Thermodon, en Cappadoce dans l’actuelle Turquie. Elles tuent leurs enfants mâles ou les rendent aveugles ou boiteux, pour ensuite les utiliser comme serviteurs. Quant aux femmes, elles coupent leur sein droit pour faciliter le tir à l’arc. Pour assurer la perpétuation de leur civilisation, elles s’unissent une fois par an avec les hommes des peuplades voisines dont elles choisissent les plus beaux.
Les attributs des Amazones sont le πέλτη / péltê, un bouclier léger en forme de demi-lune, la lance, l’arc et les flèches propres aux cavaliers des steppes, le cheval et la hache — σάγαρις / ságaris d’abord, puis double hache à partir de l’époque hellénistique, par exemple chez Quintus de Smyrne. Le signal avant la bataille est donné par le sistre (sorte de grelot) généralement de bronze.
De nombreux héros grecs — Bellérophon, Achille, Héraclès, Thésée ou encore Priam — ont eu affaire à elles. Curieusement, chacun eut sa reine à aimer et, finalement, à tuer. Achille affronte Penthésilée venue secourir les Troyens, s’en éprend et la tue dans le même temps. Priam, le vieux roi troyen, a lui-même repoussé une invasion amazone. Héraclès doit s’emparer de la ceinture d’Hippolyte et finit par massacrer cette dernière, ainsi que ses compagnes.
Selon une tradition que Plutarque attribue à l’atthidographe Philochore, Thésée se joint à l’expédition d’Héraclès après avoir mené à bien le synœcisme d’Athènes. Il reçoit Antiope comme part du butin. Selon une autre tradition que Plutarque rapporte notamment à Hellanicos, Thésée part seul et capture lui-même Antiope. Les Amazones répliquent en envahissant l’Attique — après avoir passé le Bosphore pris dans les glaces, selon Hellanicos. Le combat devant Athènes se déroule au mois de Boédromion, d’où la fête des Boédromies. Thésée a un fils d’Antiope (également appelée Hippolyte par certains auteurs), Hippolyte. Bellérophon, enfin, après avoir tué la Chimère, affronte et vainc les Amazones.
Les Amazones voient leur continuité au féminin ; la légende dit qu’elles tuent les enfants mâles – garçons – et n’élèvent que les enfants femelles – filles- , ce qui paraît difficile pour assurer leur perpétuation. Il est donc plus probable qu’après le sevrage, les garçons soient confiés aux hommes avec lesquels elles ont enfanté. Cela présuppose davantage un type de société matriarcale, ce dont les Grecs avaient horreur, raison pour laquelle ils blâment tant cette population. La légende rapporte également que les Amazones ne gardent auprès d’elles que des hommes mutilés, estropiés, prétendant que cela augmenterait leur capacité sexuelle, supputant que l’infirmité empêcherait les hommes d’être violents et d’abuser du pouvoir. Il paraîtrait à ce propos que la reine Antianeira ait répondu à une délégation d’hommes scythes qui s’étaient proposés comme amants exempts de défauts physiques que « l’estropié est le meilleur amant ».
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