La transformation positive de notre pensée et de notre langage est une façon de comprendre qu’il est important de dire Oui à la Vie ! Si nous voulons lutter contre la peur ou si nous voulons transcender en nous ses mécanismes, l’un des éléments fondamentaux est d’apprendre à dire oui à la Vie, oui à la Joie, mais aussi de dire oui à la peine, oui aux événements qui se présentent, quels qu’ils soient. C’est ici, en fait, l’idée de vivre au présent en dehors de toute attitude qui serait conflictuelle par rapport à la Vie.
Cela ne veut pas dire que l’on ne peut pas nourrir des idéaux, des projets, mais dans le contexte de la vie quotidienne, il est très important, ne serait-ce que pour transcender cela par la suite, de d’abord dire oui aux choses telles qu’elles se présentent. J’ai déjà dit que lutter contre la peur, c’est intégrer les grands principes de toutes les démarches initiatiques, et vous avez ici, justement, un de ces grands principes à comprendre : être capable de dire oui aux choses de la Vie et, quelles que soient ces choses, on peut “Faire”.
Nous avons vu auparavant qu’il ne faut pas dire “Je ne suis pas en mesure d’assumer”, mais plutôt “Quoi qu’il se passe, je vais assumer”. Si vous étiez capables de travailler cela quotidiennement, de vous imprégner profondément de cette phrase, de cette façon de voir les choses, vous découvririez que, finalement, même si la vie ne vous donne pas ce que vous auriez souhaité, vous pouvez toujours faire quelque chose.
Si vous avez souhaité avoir de l’or et que la vie vous apporte de l’argile, vous pouvez très bien faire une belle poterie, vous pouvez peut-être même faire une pièce de céramique exceptionnelle, d’un esthétisme fou. Si on vous donne de l’argent, vous ferez un bijou en argent, si on vous donne du bois, vous ferez une sculpture en bois. Comprenez bien qu’avec l’un ou l’autre de ces éléments, vous pouvez toujours réaliser votre projet de sculpture.
Tout ceci pour bien vous montrer que, dans ce “Oui à la Vie”, nous ne sommes plus en rupture avec ce qu’elle nous offre; quoiqu’il nous soit offert, nous pouvons en faire quelque chose.
Prenons par exemple deux hommes à qui on va demander de préparer un repas végétarien. On les met chacun dans une pièce séparée et on leur donne à chacun un certain nombre d’éléments (légumes, fruits, etc…) et ils doivent se débrouiller avec ce qu’ils ont sous la main.
Le premier homme est un cuisinier de métier et, comme il est habitué à avoir tout ce dont il désire, là il commence à se dire qu’il lui manque certains produits et tout cela commence à l’ennuyer, alors il doute, panique… et finalement, sa conclusion est de se dire : “Non, je ne peux pas assumer cela”. Résultat : il ne réalise aucun plat.
De l’autre côté, le deuxième homme n’est qu’un cuisinier amateur, mais, ne sous-estimant pas ses propres valeurs, il va réussir un plat merveilleux et attrayant. Pourquoi ? Parce qu’il est du genre à se dire : “Quoiqu’il advienne, je vais assumer. J’ai un peu de légumes, un peu de fruits et de fromage de chèvre, un peu d’huile d’olive… Eh bien je vais faire avec !” C’est là une attitude qui permet d’enlever une peur énorme, parce que si, comme le premier homme, nous assujettissons notre succès à des conditions extérieures – à savoir, selon l’exemple vu ci-dessus, pouvoir obtenir tous les aliments que nous souhaitons pour préparer ce repas – vraiment, il y a de quoi avoir peur parce qu’on semble alors ignorer que la vie ne nous donne pas toujours ce que l’on veut.
Eh oui, quand on se sent toujours dépendant des conditions extérieures, on est condamné à avoir peur. Mais du moment où l’on sait que, quelles que soient les circonstances extérieures qui arrivent, on pourra faire quelque chose, on sera alors en mesure d’assumer au moment opportun. On le pourra parce qu’on aura su dire oui à la vie ! A ce moment là, la peur a beaucoup moins d’emprise sur soi.
Issu du site : http://www.lousonna.ch/999/mschema.html#00