REALISATION DE SOI
Posté par othoharmonie le 13 septembre 2011
PILGRIM sagesse antique pour se réaliser : http://www.realisation-de-soi.fr/2.cfm?p=199-realisation-soi
QUELQUES DEFINITIONS
Nous devons en préambule nous accorder sur le sens que nous donnerons à quelques mots. Chacun de nous a en effet, selon ses auteurs de référence (Freud, Jung, Guénon…) son propre registre et ses propres définitions pour des mots tels que « moi », « soi », « personnalité »… il s’agit de s’accorder sur le sens que nous donnerons à ces mots.
Le mot « PILGRIM » signifie « pèlerin » en anglais. Ici, il signifie surtout : « Processus Illustré dans les LéGendes, les RItes et les Mythes ».
Parmi ces termes, le mot « processus » peut surprendre ou choquer. J’ai souvent essuyé le refus de la simple idée que la réalisation de soi puisse passer par une « recette ». Que l’on n’aille pas une seule seconde déduire du mot « processus » qu’il pourrait s’agir d’une recette, d’un chemin obligatoire et unique. D’une part vous verrez dans ce site que la succession de huit symboles trouvée dans les mythes de tous les continents peut s’exprimer de mille manières. D’autre part, vous constaterez que l’un de ces symboles contient précisément l’idée de voyage, de quête de soi, de libération et même la possibilité d’égarement. Vous conviendrez dès lors qu’un « processus » qui incite à faire son propre chemin, à être soi-même au risque de s’égarer, n’a pas une nature contraignante mais plutôt libératoire. Suivre ce processus ne peut se concevoir que par une démarche résolument personnelle.
Puisqu’il s’agit d’un processus de réalisation, évoquons maintenant le terme « réalisation ». Le terme « réalisation » provient de la racine de l’ancien français « real », qui signifie « réel », venue elle-même du latin res, la chose. Francisé au XIV° siècle en « roial », il n’a pas pu se maintenir face au terme équivoque « royal ». Ce dernier provient de rex, regis : le roi, lui-même lié à regimen : le gouvernement, la direction. La similarité des deux racines de « réel » et « royal » atteint un tel point que dans certaines langues latines ils sont désignés par le même mot : « real ». Nous adopterons volontairement cette ambiguïté, qui n’est peut-être pas si innocente : elle fait partie des clins d’œil convenus de certaines philosophies et du vocabulaire usuel en la matière, selon l’usage que l’on appelle « la langue des oiseaux ». Se réaliser, c’est être le roi de son propre territoire –de sa « réalité » ou de son « royaume ». Autrement dit, chacun de nous vit dans un monde que les autres ne peuvent pas connaître et qui est SA réalité. Dans cette réalité, chacun, pour se « réaliser », doit « régner » (c’est-à-dire en être le roi). Qu’entendons-nous par « régner » ? Cela signifie, tout simplement, mettre le Soi (j’entends pas là : le noyau de l’être) sur le trône du pouvoir. Cela implique éventuellement de chasser de ce trône des usurpateurs, des imposteurs qui auraient pris le pouvoir.
Une telle définition de la « réalisation » amène à distinguer le « soi » de la « personnalité ». Nous entendrons « personnalité » au sens dérivé du mot latin persona, qui désigne le masque porté par les acteurs de tragédie grecque. La personnalité n’est donc pas l’être lui-même mais ce qui le dissimule, ce dont il s’est recouvert du fait du rôle qu’il joue dans le monde extérieur. La personnalité, comprise au sens de masque et de résultante d’influences extérieures, n’existe pas par l’être lui-même mais par son interaction avec ceux qui l’entourent –pourquoi, en effet, revêtir le masque de la tragédie si l’on n’a pas de spectateurs ?
Cette définition amène donc à une conception de la réalisation centrée sur soi-même. Cela peut venir totalement à l’encontre d’approches modernes telles que la fameuse « Pyramide de Maslow », outil matérialiste s’il en fut, qui situe l’accomplissement personnel au sommet de la hiérarchie des valeurs matérielles, comme si l’on commençait à se soucier de sa réalisation spirituelle une fois sa carrière réussie et le portefeuille garni : demandez aux grands sages s’ils ont éprouvé le besoin de se réaliser une fois seulement leurs crédits remboursés. Que l’on ne se méprenne donc pas sur le propos de cette méthode, la réalisation qu’elle propose n’est pas une réalisation aux yeux des autres. Nous devons au contraire avertir formellement le lecteur : cette réalisation, voulue par lui seul, peut l’amener à aller dans la direction opposée à ce qu’attend de lui son entourage, une option qu’il exercera du fait de sa seule volonté et sous sa responsabilité pleine et entière. Car cet entourage, qui inclut évidemment les individus qui exercent sur lui une autorité acceptée –les parents, le conjoint, l’employeur, les amis- constitue par définition une partie des « usurpateurs » qui exercent le pouvoir, qui occupent le trône de la volonté. Le processus que nous avons identifié dans le plus vieux livre de la Chine et que nous avons retrouvé dans plus d’une vingtaine de mythes, de légendes et de rites sur toute la planète, n’admet pour l’individu aucun autre maître que lui-même –mais encore faut-il que cet individu ait fait le ménage en lui, car les ennemis les plus redoutables sont intérieurs.
C’est donc une démarche qui peut secouer et amener un changement profond. Rien d’étonnant à cela, puisqu’elle est issue de la Tradition transmise par les mythes de réalisation. Relisez le Tao Te King, que vous auriez pu, comme la plupart des gens, acheter pour ses illustrations puis ranger soigneusement dans votre bibliothèque sans vraiment l’ouvrir : vous y trouverez un message radical et des incitations que l’on pourrait qualifier d’anarchistes. Que l’on ne s’y trompe pas, l’objet d’un tel ouvrage n’est pas la révolution du monde extérieur, il s’agit de la reconquête du territoire intérieur.
Les termes choisis pour désigner les récits : « légendes » et « mythes » doivent également être explicités. « Légendes » et « mythes » reçoivent diverses définitions selon les spécialistes. Le « mythe » est souvent associé à une transmission orale –mais pas toujours- alors que la « légende », étymologiquement, est « ce qui doit être lu ». Selon Hélène Clastres, du Centre d’Etudes des Langues Indigènes du CNRS, le mythe « pense la société dans son essence, dans ses fondements » alors que les légendes s’inscrivent « dans les accidents de son histoire, d’une histoire venue du dehors ». Dans tous les cas, malheureusement, le dictionnaire Larousse les présente comme des récits influencés par l’imagination, ce que je regrette car ce mot, à mon sens, ramène le langage symbolique à l’idée de fantaisie dépourvue de sens, alors qu’il nous relie à la réalité intelligible. Il faut entendre « imagination » dans son sens fondamental : la formation d’images. Peu importe, car l’objet principal de ce site n’est pas seulement les mythes et les légendes mais, de manière plus générale, les histoires anciennes, qu’elles procèdent de l’écrit, de l’image ou de l’oral, mais pourquoi pas aussi du geste. Ainsi, le PILGRIM pourrait très bien être trouvé dans une danse traditionnelle, dans une forme d’art martial, dans une pièce de théâtre sacré comme il a pu être trouvé dans des textes, des récits oraux ou un jeu de cartes. Que l’on ne soit pas choqué de me voir classer la Genèse ou l’Evangile de Jean parmi les mythes et les légendes : s’il est évident que l’on ne doive pas prendre ces deux termes au sens réducteur d’ « histoires sorties de l’imaginaire », il faut au contraire leur donner leur pleine dimension d’héritage collectif, de récits dotés de sens, d’éternels présents.
L’auteur : Jean-Louis Brun, si cela vous intéresse alors rejoignez son site :
http://www.realisation-de-soi.fr/2.cfm?p=199-realisation-soi
Voir l’accueil : http://www.realisation-de-soi.fr/6.cfm?p=10-lux-orientalis-initiation-legendes-mythes-accueil
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