Démon (esprit)
Posté par othoharmonie le 15 octobre 2011
Dans de très nombreuses cultures, des êtres surnaturels, doués de raison, bienfaisants ou malfaisants, émanant de lieux ou de personnes sont supposés influencer les esprits des humains ou les lieux qu’ils traversent. Ils sont appelés démons dans la littérature chrétienne, ou entre autres, Souras ou Dévas, Asouras, Daityas ou Dânavas chez les Hindous, Izeds ou Amschaspands chez les suiveurs du culte de Zoroastre, Cacodémon ou Agathodémon chez les Grecs, Lares et Larves dans la religion romaine.
Mésopotamie
La variété presque infinie des démons en Mésopotamie est à la mesure de l’imaginaire local. Les créatures démoniaques, agents ou simples vecteurs du Mal ont souvent été créés par les dieux, voire sont issus d’eux, en particulier du couple An (Le Ciel) et Ki (la Terre), ce qui souligne leur proximité avec les forces élémentaires. Certains sont à mi-chemin entre les génies malfaisants et de véritables divinités comme Lamashtu, fille d’Anu, Pazuzu, fils du dieu infernal Hanbu, Sulak ou encore Namtar, autre personnage divin des Enfers, fils d’Enlil. D’abord conçus comme les exécuteurs des châtiments décrétés par les dieux, qui se manifestent souvent par des atteintes physiques, les démons deviennent au 1er millénaire des entités maléfiques pratiquement autonomes émanant du monde infernal où ils cherchent à entraîner leurs victimes. La « possession démoniaque » entraîne des maux physiques et moraux qui excluent de la société humaine ceux qui en sont atteints. Les démons touchent leur victime par contact ou par une véritable « saisie » et sont souvent évoqués sous la forme d’un souffle ou d’un venin ; ils sont invisibles mais parfois entourés d’un halo. Leur corps est sale, impur et répand de mauvaises odeurs. Ils se glissent sans être vus dans les habitations et presque aucun obstacle matériel ne peut les arrêter. Tous les démons voient leur pouvoir néfastes particulièrement renforcés dans les lieux et les moments les moins bien contrôlés par l’homme : désert, ruines, endroits obscurs en général, nuit. Ainsi le démon Allulaya, la courtilière, agresse sur la route le voyageur nocturne. Certains démons sont pourvus d’une véritable personnalité, mais la majorité sont plutôt des désignations génériques et œuvrent par groupe de sept (heptade). Une catégorie particulière est représentée par les Etemmu (sumérien GIDIM), les spectres. Il s’agit d’humains ayant connu une mort violente ou souffert d’un défaut de rite funéraire, qui peuvent remonter des Enfers pour tourmenter les vivants. Ils s’introduisent par l’oreille et provoquent des désordres mentaux. On lutte contre leur atteinte appelée la « main de spectre » (qât etemmi) par des rituels et des pratiques magiques. Il est par ailleurs peu recommandé d’évoquer les Etemmu pour pratiquer la nécromancie, car ils se retournent souvent contre ceux qui les ont appelés. Les démons Alû sont assez souvent rendus responsables des troubles du sommeil : les mauvais rêves, l’insomnie, mais aussi son opposée, la somnolence perpétuelle appelée « la main du démon Alû ». On trouve également les Kûbu, fantômes des fœtus morts avant terme, et, par opposition au « dieu protecteur » qui accompagne chaque individu, un « mauvais démon personnel », qui attaque les gens en s’attachant à eux individuellement. Certains démons sont enfin simplement la personnification de maladies comme l’épilepsie (Bennu), le mal de tête (Di’u) ou de mauvaises influences (le « mauvais œil »).
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