Machu Picchu
Posté par othoharmonie le 18 janvier 2012
Machu Picchu (du quechua –langue parlée au Pérou- machu, vieille, et picchu, montagne) est une ancienne cité inca (llaqta) du XVe siècle au Pérou, perchée sur un promontoire rocheux qui unit les monts Machu Picchu et Huayna Picchu sur le versant oriental des Andes centrales. Son nom aurait été Picchu ou Picho.
Selon des documents du XVIe siècle, Machu Picchu aurait été une des résidences de l’empereur Pachacutec. Cependant, quelques-unes des plus grandes constructions et le caractère cérémonial de la principale voie d’accès au llaqta démontreraient que le lieu fut utilisé comme un sanctuaire religieux. Les deux usages ne s’excluent pas forcément. En revanche, les experts ont écarté l’idée d’un ouvrage militaire.
La ville sacrée Machu Picchu, oubliée pendant des siècles, est considérée comme une œuvre maîtresse de l’architecture inca. Elle fut dévoilée au monde par l’archéologue américain Hiram Bingham, professeur assistant d’histoire de l’Amérique latine à l’Université Yale, qui écrivit un ouvrage de référence à ce sujet. Ses caractéristiques architecturales et le voile de mystère que la littérature a tissé sur le site en ont fait une des destinations touristiques les plus prisées de la planète. Depuis 1983, le site est sur la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO. Le 7 juillet 2007, Machu Picchu a été désigné comme l’une des sept nouvelles merveilles du monde par la NewOpenWorld Foundation, un organisme non officiel et à caractère commercial. Enfin le site fait partie de tout un ensemble culturel et écologique connu sous le nom de « Sanctuaire historique de Machu Picchu ».
Le site se trouve à l’est de la Cordillère des Andes, aux débuts de la forêt amazonienne. Il est situé au Pérou (province d’Urubamba), à cent trente kilomètres de Cuzco.
Les ruines sont à cheval entre deux élévations de terrain, à 2 438 mètres d’altitude. L’une est le Huayna Picchu, signifiant « jeune montagne ». C’est cette montagne qui surplombe le site sur la plupart des images de la cité. Selon certains angles de vue, il est possible d’y déceler la forme d’un visage humain regardant vers le ciel, le sommet du Huayna Picchu étant le nez. L’autre montagne est le Machu Picchu, signifiant « vieux sommet ». C’est cette montagne, à l’opposé du Huayna Picchu, qui a donné son nom au site archéologique. Autour du Huayna Picchu et sur les deux côtés de la cité coule la rivière Vilcanota-Urubamba qui décrit un grand arc en contrebas d’une falaise de 600 mètres.
Les 172 constructions s’étendent approximativement sur 530 mètres de long sur 200 mètres de large. Elles font partie d’un territoire du Sistema Nacional De Areas Naturales Protegidas (SINANPE) appelé « Sanctuaire historique de Machu Picchu » qui s’étend sur 32 592 hectares. Le but est de protéger certaines espèces biologiques menacées d’extinction et des sites incas, Machu Picchu étant le plus important.
La région du Picchu, située à mi-chemin entre les Andes et la forêt amazonienne fut une région colonisée par des populations issues des montagnes, des régions de Vilcabamba et de Cusco. Ces groupes étaient certainement à la recherche de nouvelles terres cultivables. Les archéologues indiquent que l’agriculture se pratiquait déjà dans la région au VIIIe siècle av. J.‑C.. Dans les années 900, il y a une explosion démographique de groupes liés à l’ethnie Tampu del Urubamba. Il est possible que ces peuples aient fait partie de la fédération Ayarmaca, rivale, des premiers incas de Cusco. Cependant, l’emplacement spécifique de la ville ne présente aucune trace de constructions avant le XVe siècle.
La ville ne peut justifier le mythe de la « cité perdue » (mythé développé par le livre d’Hiram Bingham, La Fabuleuse découverte de la cité perdue des Incas) ou du « refuge secret des empereurs incas ». Les vallées avoisinantes formaient une région densément peuplée et qui avait augmenté de façon spectaculaire sa production agricole à partir de l’occupation inca en 1440. Les Incas construisirent là de nombreux centres administratifs, les plus importants étant Patallacta et Quente, et des complexes agricoles avec des cultures en terrasses. Machu Picchu dépendait de ces complexes pour son alimentation mais ceux-ci étaient insuffisants. La communication entre les régions était rendue possible grâce au réseau formé par les huit chemins incas qui allaient à Machu Picchu (voir Chemin de l’inca). La petite cité se différenciait des populations voisines par la singulière qualité de ses grands édifices.
À la mort de Pachacutec (empereur en 1440), et selon les coutumes royales incas, Machu Picchu passa à son panaca, qui devait destiner les rentes produites au culte de la momie du défunt roi. Cette situation se serait poursuivie sous les règnes de Tupac Yupanqui (1470-1493) et Huayna Capac (1493-1529).
Machu Picchu dut perdre en partie son importance à cause du désintérêt des empereurs successifs et aussi à cause de l’ouverture d’un chemin plus sûr et plus large entre Ollantaytambo et Vilcabamba (vallée de Amaybamba).
On peut accéder au Machu Picchu via différents chemins de randonnée. Le plus emprunté, le chemin de l’Inca, est soumis à un contrôle strict et ne peut être effectué qu’avec une agence de voyage.
Le village le plus proche du Machu Picchu est Aguas Calientes, à 400 mètres en contrebas. Depuis ce village, un service de bus emprunte régulièrement la route « Hiram Bingham » vers le Machu Picchu, que coupe un sentier piéton plus direct. Aucune route ne dessert Aguas Calientes : les visiteurs du Machu Picchu doivent donc utiliser la ligne de chemin de fer qui traverse le village, au départ d’Ollantaytambo ou de la centrale hydroélectrique de Santa Teresa.
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