La blessure a un sens spirituel
Posté par othoharmonie le 28 février 2012
P.S : La blessure me rend plus humain. Elle me fait plonger dans le partage. Elle me rend plus vulnérable donc plus accessible. Il n’existe pas d’humanité sans blessure. On pourrait dire que naître est une blessure.
Réel : Naître, c’est avancer vers la différenciation où avancer vers la fusion ?
P.S : Naître, c’est naître à la différenciation, mais en même temps, c’est plonger dans le partage de l’univers comme un acte d’élancement dans le grand tout, comme un partage plus vaste. On ne quitte jamais vraiment le fusionnel. Je trouve que c’est une sorte « d’erreur psychologique » que de diaboliser ce « fusionnel » de façon un peu indifférenciée en répétant : « Il ne faut pas être fusionnel ! » Les gens qui s’aiment, se disent : « Mon Dieu, il ne faut pas que je sois trop fusionnel ! ». Le fusionnel est quelque chose que nous recherchons toute notre vie et je crois même que l’évolution conduit à oser de plus en plus le fusionnel.
Comment deux libertés peuvent-elles se fondrent l’une dans l’autre dans un fusionnel conscient ?
P.S : C’est quelque chose d’assez nouveau comme pensée et comme formulation. Je propose de retrouver un fusionnel conscient, un fusionnel de deuxième naissance quand on a fait un tour de spirale, quitté ses archaïsmes et marié au moins à cinquante pour cent le masculin et le féminin en soi. Ce nouveau fusionnel naît sur le plan amoureux par la rencontre de deux libertés qui n’ont plus peur de se perdre dans l’autre et qui osent davantage l’unité, la dimension mystique, la communion. Evoluer ce n’est pas passer du matériel à l’immatériel. Ce n’est pas une désincarnation. J’ai souvent eu l’impression en allant voir des maîtres spirituels, que d’aller du plus lourd au plus léger, du plus dense au plus immatériel était le sens de la vie et de la conscience.
En tant que femme je ne ressens pas cela. La spiritualité demande aujourd’hui quelque chose de plus féminin, que le « oui » à la vie s’épanouisse, s’incarne et épouse le mouvement vivant. La fusion n’est menaçante que parce qu’elle peut nous enfermer. Le moment de fusion, que ce soit sur le plan des corps où sur le plan des âmes, est quelque chose de merveilleux. Nous le cherchons tous.
La confiance que l’on peut trouver en soi permet de se lâcher davantage et, lorsque les personnes partagent un niveau vibratoire plus élevé elles vivent des états modifiés de conscience aussi bien dans l’amour physique que dans la rencontre plus immatérielle. Une forme de communion devient possible. Nous n’évoluons pas pour partir seul sur la montagne, mais sans l’évolution, l’amour reste une espérance qui ne s’incarne pas. Je peux aller voir une cascade et rester extérieure à elle. Je peux l’intérioriser et devenir la cascade. Il y a une façon d’être au monde qui nous rend plus communiant. Sur le plan des hommes et des femmes, la rencontre devient celle de deux présences en voie d’ouverture l’une à l’autre. Beaucoup de personnes sont ensembles mais extérieures l’une à l’autre. Il ne se produit pas l’alchimie qui ressource et l’amour reste une soif jamais étanchée.
Extrait d’une interview de Paule Salomon – Propos recueillis par Georges DIDIER
Paule Salomon connue pour son travail sur les identités masculines et féminines (La femme solaires et Les hommes se transforment) anime des stages de connaissance de soi en France. Le site de Paule Salomon www.paulesalomon.org
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