Avant d’apprendre à méditer, il est primordial d’acquérir une discipline, car jouer avec la méditation, c’est jouer avec le feu. Vous ne permettriez pas à un enfant de s’amuser avec un baril de poudre et une boîte d’allumettes. Tout au moins, vous ne le lui permettriez qu’une seule fois!
La même prudence doit être observée en ce qui concerne la fréquentation des hautes sphères de la métaphysique. Un petit homme maigrichon décide un beau jour d’avoir la musculature de Mr. Atlas. Il va falloir qu’il s’exerce progressivement. Il ne peut, du jour au lendemain, soulever des poids de deux cents livres ni passer vingt-quatre heures sur vingt-quatre à s’entraîner. Il aurait vite une dépression nerveuse. Il en va de même dans la pratique de la méditation, qui peut être considérée comme l’exercice de l’âme. Si vous vous ruez sur la pratique de la méditation comme un touriste américain se rue à travers le Vatican pour pouvoir dire qu’il y est allé, vous vous apercevrez bientôt que votre enthousiasme tiédira. Votre entraînement doit se poursuivre selon un plan bien déterminé et s’accompagner d’une discipline stricte, d’une préparation sérieuse, sans quoi, tel le petit homme maigrichon qui s’exerce de façon trop intense, vous aurez des crampes de l’esprit, ce qui est parfaitement désagréable.
En dépit de tous ces désagréments, vous voulez toujours méditer? Vous n’êtes pas découragé? Fort bien. Nous allons voir ce que vous penserez de ce qui va suivre: pour méditer, vous devez vous réserver un moment absolument tranquille dans la journée. Le matin de bonne heure, de préférence. C’est l’une des raisons pour lesquelles les prêtres méditent avant de prendre leur premier repas. Mieux vaut ne pas absorber d’aliments avant la méditation et ne pas méditer au lit: vous risqueriez de vous endormir.
Arrangez-vous pour vous réveiller une heure plus tôt que d’habitude et dès que votre réveil se met à sonner, bondissez hors du lit, faites votre toilette et habillez-vous pour ne pas être tenté de vous fourrer à nouveau sous vos draps. Aménagez votre propre sanctuaire intime dans un coin de votre chambre. Vous y dresserez un petit autel qui vous aidera à fixer votre attention sur ce que vous allez entreprendre. Voici comment vous vous y prendrez. Prenez une chambre, ou même un cabinet de débarras, pour sanctuaire et tenez la porte de cette pièce fermée à clé lorsque vous n’y êtes pas. Ayez une petite table, dans un coin, couverte d’une toile blanche. Sur cette nappe, placez une image, par exemple un Ho Tai, le symbole de la Vie Bonne (non, vous n’allez pas adorer des images taillées! Ho Tai est un simple symbole). Munissez-vous d’un brûleur d’encens et d’un bâton d’encens fort que vous allumerez, puis que vous éteindrez pour qu’il brûle lentement en dégageant son parfum. Vous aurez intérêt à mesurer auparavant le temps que votre encens met à se consumer, et vous coupez votre baguette à la hauteur voulue pour qu’elle s’éteigne là l’heure où vous avez décidé d’interrompre votre méditation. Le méditateur sérieux portera une robe de méditation spéciale qui le protégera des influences extérieures. Cette robe doit être très ample, avec des manches extrêmement longues et un capuchon qui recouvrira la tête. Vous pouvez la faire en fine soie noire ou, si c’est trop cher, en fin coton noir. Quand vous ne vous servez pas de la robe, vous devez la ranger dans une pochette de soie noire pour qu’elle ne touche aucun autre vêtement. Vous jugez sans doute que tout cela est assez théâtral; il n’en est rien. C’est la meilleure manière d’obtenir les résultats souhaités, et si vous tenez à obtenir des résultats, il faut bien vous conformer à certaines règles. Ainsi, ne portez votre robe de méditation que quand vous vous apprêtez à méditer.
Maintenant que vous avez votre sanctuaire, votre robe de méditation, votre encens et votre Ho Tai, allez vous asseoir tranquillement dans cette pièce. Vous n’êtes pas obligé de vous asseoir les jambes croisées. Installez-vous de la façon qui vous sera le plus confortable, pour n’avoir ni crampes ni élancements, car, au début, vous serez incapable de méditer si vous êtes mal à l’aise. Quand vous aurez été assis pendant quelques instants dans un état de contemplation paisible, vous répéterez la prière suivante:
Laisse-moi, aujourd’hui, vivre ma vie de chaque jour de la manière prescrite; contrôle et dirige mon imagination. Laisse-moi, aujourd’hui, vivre ma vie de chaque jour de la manière prescrite; contrôle mes désirs et mes pensées pour que je sois purifié. Laisse-moi, aujourd’hui, et tous les jours, diriger mon imagination et mes pensées, fermement, vers la tâche qui doit être accomplie pour que le succès l’accompagne. Je vivrai en tout temps ma vie jour après jour et je contrôlerai imagination et pensée.
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