Corps, Esprit… la Voie
Posté par othoharmonie le 26 avril 2012
Il est facile de voir que nous consacrons l’essentiel de notre temps et de notre énergie à obtenir des conditions favorables pour notre corps, et à lui éviter les conditions défavorables. Mais si nous examinons attentivement la situation, nous constatons que le corps n’est pas moi. En effet, le fait que des personnes puissent continuer à vivre après avoir perdu un bras ou une jambe prouve que les bras et les jambes ne sont pas moi. Aujourd’hui, on peut voir des personnes ayant subies une transplantation cardiaque continuer à vivre leur vie, ce qui prouve que le cœur n’est pas moi. En continuant ce type d’analyse, on peut voir que ni les reins, ni l’estomac, ni les yeux, ni le cerveau, ni aucun organe n’est moi. On peut donc conclure que le corps entier n’est pas moi. Le corps n’est pas sensible : lorsqu’une personne vient de mourir, quelque soit la façon dont on traite son corps, celui-ci ne réagit absolument pas. Pourquoi nous attachons-nous à notre corps ?
Shantideva déclare :
« A cause de mon attachement au corps le moindre danger m’effraie ; qui ne haïrait ce corps comme un ennemi suscitant la crainte ? »
Et encore :
« Tu refuses de toucher un sol couvert d’immondices ; pourquoi désires-tu toucher le corps d’où elles sortent ? ».
Toutefois, il est important de traiter notre corps correctement, car dans notre corps subtil, qui est lié à notre corps physique, il existe des canaux où circulent certaines énergies ou vents, qui sont en étroite relation avec notre état d’esprit et notre perception.
Mais si nous ne sommes pas le corps, alors peut-être sommes nous les pensées, les émotions. Si c’était la réalité, entre chaque pensée, nous cesserions d’exister, ce qui n’est pas le cas. De plus, les pensées étant toutes différentes les unes des autres, nous posséderions une multitude de moi différents les uns des autres, ce qui n’est pas non plus le cas.
Ce raisonnement s’applique aussi aux sensations physiques, aux perceptions visuelles, auditives, etc. Nous disons : « j’ » ai chaud, « j’ » ai froid, « je » me sens bien, « je » me sens mal, « je » pense, « je » parle, etc.
Mais qui a chaud, qui a froid, qui se sent bien, qui se sent mal, qui pense, qui parle ?
Y a-t-il vraiment quelqu’un qui ait chaud, froid, qui se sente bien, etc. Tous nos états de bonheur et de malheur sont liés à des sensations mentales (les pensées) et à des sensations physiques (la vue, le toucher, …). Par exemple, lorsque nous nous attachons à la pensée « je suis heureux », nous avons vraiment l’impression d’être heureux. Pourtant la pensée « je suis heureux » ne se sent ni heureuse ni malheureuse ; elle n’a même pas l’impression d’être une pensée.
Prenons un autre exemple, si nous entendons un son, nous pouvons dire ce son est beau ou laid, pourtant le son lui-même ne se dit pas « je suis un son beau ou laid », il ne se dit pas « je suis un son », il ne se dit même pas « je suis quelque chose », « j’existe ».
De même, si nous avons une sensation de chaud, cette sensation ne se dit pas »je suis une sensation de chaud », si nous nous cassons la jambe, notre jambe ne pense pas « je suis une jambe cassée », si nous pleurons, notre oeil ne se dit pas « je suis en train de pleurer », etc.
Toutes les pensées, toutes les sensations, l’infinie variété des apparences et des sons, et ce qui en découle : la déprime, l’euphorie, etc, tous ces phénomènes n’ont absolument pas conscience d’exister. Quelle est la seule chose qui a conscience d’être, d’exister ? C’est l’esprit.
En fait, tous les phénomènes quels qu’ils soient ne peuvent exister qu’en relation avec l’esprit qui les perçoit.[1] Les phénomènes n’existant pas par eux-mêmes, ils ne peuvent demeurer indépendamment de l’esprit ; par contre, l’esprit, existant par lui-même, peut demeurer indépendamment des phénomènes.
[1] Les phénomènes qui se produisent à l’intérieur et à l’extérieur de nous n’ont que « l’abaléité », c’est-à-dire le pouvoir d’exister par un autre ; tandis que seul l’esprit, la conscience, possède « l’ainsité », c’est-à-dire le pouvoir d’exister par soi-même.
Retrouver le texte en son entier ici : http://www.terre-inconnue.ch/
Publié dans Méditation | Pas de Commentaire »