Le sens ésotérique de l’attente

Posté par othoharmonie le 30 avril 2012

fond ecranDans un certain sens, l’état de présence peut se comparer à l’attente. Jésus a eu recours à cette métaphore de l’attente dans quelques-unes de ses paraboles. Il ne s’agit pas de la sorte d’attente ennuyeuse ou agitée dont j’ai parlé plus tôt et qui est une négation du présent. Il ne s’agit pas non plus de l’attente où l’attention est fixée sur un point dans le futur et où le présent est perçu comme un obstacle indésirable qui vous empêche d’obtenir ce que vous voulez. Il existe une autre sorte d’attente dont la qualité est très différente et qui exige de votre part une vigilance totale. Quelque chose pourrait se manifester à n’importe quel moment, et si vous n’êtes pas totalement éveillé, totalement immobile, vous passerez à côté. C’est de cette sorte d’attente dont Jésus parle. Dans cet état, toute votre attention se trouve dans le présent. Il n’en reste rien pour rêvasser, penser, se souvenir et anticiper l’avenir. Il n’y a là aucune tension ni aucune peur : seulement une présence vigilante. Vous êtes présent à tout votre être, à chaque cellule de votre corps.

 Dans cet état, le « vous » qui a un passé et un futur, la personnalité si vous voulez, n’est quasiment plus là. Et pourtant, rien de significatif n’est perdu. Vous êtes encore essentiellement vous-même. En fait, vous êtes plus totalement vous-même que vous ne l’avez jamais été, ou plutôt ce n’est que dans le « maintenant » que vous êtes véritablement vous-même.

 « Soyez comme le serviteur qui attend le retour de son maître », dit Jésus. Le serviteur n’a aucune idée de l’heure à laquelle son maître reviendra. C’est pour cela qu’il reste éveillé, vigilant, prêt, tranquille, sinon il ratera l’arrivée de son maître. Dans une autre parabole, Jésus parle des cinq femmes étourdies (inconscientes) qui n’ont pas assez d’huile (conscience) pour faire brûler leur lampe (rester présentes) et qui manquent ainsi le marié (le présent) et ne réussissent pas à se rendre au banquet de noces (l’illumination). Ces cinq femmes étourdies font pendant aux cinq femmes sages qui ont assez d’huile (qui restent conscientes).

 Même les hommes qui ont rédigé les Évangiles ne comprenaient pas le sens de ces paraboles. C’est ainsi que les premières fausses interprétations et des distorsions se sont insinuées dans les Écritures. Avec, ultérieurement, d’autres fausses interprétations, le véritable sens des paraboles s’est complètement perdu. Ces paraboles ne traitent pas de la fin du monde mais de la fin du temps psychologique. Elles font référence à la transcendance de l’ego et à l’idée qu’il est possible de vivre dans un état de conscience entièrement nouveau.

Eckhart Tolle/Le pouvoir du moment présent et son guide/Chapitre cinq : La présence en tant qu’état/Le sens ésotérique de l’attente

 

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