Un Bourguignon bien connu
Posté par othoharmonie le 11 mai 2012
Henri Vincenot est un écrivain français, également peintre et sculpteur, né à Dijon le 2 janvier 1912 et mort à Dijon le 21 novembre 1985.
Son œuvre est fortement liée à la Bourgogne.
Henri Vincenot a passé son enfance dans une famille d’employés du chemin de fer, plus précisément de la compagnie du PLM. Son père était ingénieur à la voie, son grand-père paternel mécanicien, son grand-père maternel était garde-barrière à Mâlain (à 16 km à l’ouest de Dijon). Henri Vincenot a grandi dans le quartier cheminot de Dijon, le quartier des Perrières, proche de la gare de Dijon-Ville et du dépôt de Dijon-Perrigny.
Diplômé de l’ESC Dijon et d’HEC, il a travaillé aux chemins de fer, puis comme journaliste au journal La Vie du Rail (anciennement nommé Notre Métier), dont il fut pendant plus de vingt ans l’un des principaux rédacteurs. À la fin de sa vie, il s’est retiré à Commarin (Côte-d’Or) où il a écrit la plupart de ses ouvrages.
L’œuvre d’Henri Vincenot est profondément marquée par son attachement à la Bourgogne. Il remet en valeur les anciennes pratiques païennes celtiques, tout en montrant à quel point elles sont intégrées dans la culture populaire catholique. Ses personnages, souvent truculents, parlent un langage fortement imprégné de bourguignon-morvandiau qui, d’après Vincenot, dérive tout droit du celtique. Les romans d’Henri Vincenot ne peuvent cependant le placer dans le groupe des écrivains du terroir tels que ceux de l’école dite de Brive. En effet, il développe dans chaque œuvre une réflexion sur la tradition, la civilisation, l’Histoire, qui ouvrent ses perspectives bien au-delà de la seule réalité bourguignonne qu’il se plaît tant à décrire. Henri Vincenot s’est fait le chantre de la civilisation lente, cette manière de vivre antérieure aux chemins de fers et à l’automobile. Certains de ses romans quittent l’univers bourguignon pour la Bretagne ou le Sahara.
Une autre partie de son œuvre, non moins importante, est consacrée aux chemins de fer, qui constituent son univers familial, univers dans lequel il a grandi à Dijon. En effet, il ne fréquentait étant jeune que des cheminots et enfants de cheminots comme son ami Marcel Dulot. Tous ses parents travaillaient à la compagnie du PLM.
EXEMPLE / Le pape des escargots, Henri Vincenot
Le pape des escargots est un livre très riche. Les thèmes dont il est question sont très nombreux.
Commençons d’abord avec la Bourgogne. Il est évident que Henri Vincenot est un amoureux fou de sa région, la terre des Eduens et des Burgondes. Ça se sent à chaque ligne, à chaque description de ses personnages, des paysages et des bâtiments. La langue est joyeuse. J’ai pris plaisir à lire certains mots que je n’avais qu’entendu jusque-là. Des beaux mots comme revorcher, reveuiller, beuzenot, pangnat, traignas, treuffes etc. D’ailleurs je me suis dit que j’avais encore quelques progrès à faire pour comprendre vraiment le patois bourguignon. Le texte est en truffé et on peut buter dessus si on ne connaît pas ces mots. Mais ça m’avait fait la même chose avec le français d’Acadie dans Pélagie la charrette sans pour autant m’empêcher de l’apprécier. Toujours au rayon des mots, on notera le vocabulaire du domaine de l’architecture, de la sculpture, de l’artisanat et de la bonne nourriture.
Les personnages sont plutôt colorés, et c’est un euphémisme dans le cas de La Gazette, sorte de prédicateur errant, mémoire vivante de la vie bourguignonne, des traditions ancestrales, de l’architecture et des Compagnons du Devoir. Les exégètes d’Henri Vincenot pourraient facilement consacrer une longue étude à propos de ce personnage, qui est en fait le véritable héros du roman. Le pape des escargots c’est lui.
Voilà une lecture très agréable, je garde les autres romans du recueil sous la main.
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