La Conscience pure par Tollé
Posté par othoharmonie le 28 mai 2012
Comment atteindre la conscience pure
Question : « Présence » est-il synonyme « d’Être » ?
Eckhart Tolle : Ce qui se passe en réalité quand vous devenez conscient de l’Être, c’est que celui-ci devient conscient de lui-même. C’est cela la présence. Étant donné que l’Être, la conscience et la vie sont synonymes, nous pourrions affirmer que la présence, c’est la conscience qui devient consciente d’elle-même ou la vie qui parvient à la conscience d’elle-même. Mais ne vous accrochez pas aux mots et ne faites pas d’effort pour bien saisir ce que je vous explique. Vous n’avez pas besoin de comprendre quoi que ce soit pour être présent.
Question : D’accord, mais cela semble sous-entendre que l’Être, cette ultime réalité transcendantale, n’est pas encore achevé, qu’il est soumis à un processus de croissance. Le divin a-t-il besoin de temps pour sa croissance personnelle ?
Eckhart Tolle : Oui, mais seulement si on considère les choses sous l’angle de l’univers manifesté. Dans la Bible, Dieu déclare : « Je suis l’Alpha et l’Oméga, le Premier et le Dernier, le Principe et la Fin. » Dans le royaume intemporel où règne Dieu, royaume qui est également votre prérogative, le début et la fin, l’alpha et l’oméga ne font qu’un et l’essence de tout ce qui a été et sera est éternellement présente sous une forme non manifestée d’unicité et de perfection. Cette essence est absolument hors de portée de l’imagination ou de la compréhension mentale chez l’humain. Dans notre monde de formes apparemment distinctes, par contre, la perfection temporelle est un concept inconcevable. Ici, même la conscience, qui est la lumière émanant de la Source éternelle, semble être assujettie à un processus de croissance. Mais ceci est dû aux limites de notre perception. En termes absolus, cela ne se passe pas ainsi. Laissez-moi néanmoins continuer de vous entretenir quelques instants de l’évolution de la conscience dans le monde.
Tout ce qui existe a un Être en soi, une essence divine, un certain degré de conscience. Même une pierre a une conscience rudimentaire, sinon elle n’existerait pas et ses atomes et ses molécules se disperseraient. Tout est vivant. Le soleil, la Terre, les plantes, les animaux, les humains sont tous des expressions de la conscience à divers degrés, de la conscience qui se manifeste sous une forme.
Le monde se met à exister quand la conscience adopte certaines formes et certains contours, des formes-pensées et des formes matérielles. Il n’y a qu’à voir les millions de formes de vie qui existent ne serait-ce que sur cette planète. Dans la mer, sur terre, dans l’air. Et chaque forme de vie est reproduite à des millions d’exemplaires. Dans quel but ? Y a-t-il quelqu’un ou quelque chose qui s’amuse à créer des formes ? C’est ce que les anciens prophètes des Indes se demandaient. Selon eux, le monde était un jeu, lila, une sorte de jeu divin joué par Dieu. Et dans ce jeu, les diverses formes de vie ne sont de toute évidence pas très importantes. Dans la mer, la plupart des formes de vie ne survivent pas plus que quelques minutes après leur naissance. Les formes humaines ne prennent pas trop de temps non plus à redevenir poussière, et quand elles ont disparu, c’est comme si elles n’avaient jamais existé. Est-ce tragique, cruel ? Cela l’est seulement si vous attribuez une identité distincte à chaque forme, si vous oubliez que sa conscience est l’expression de l’essence divine par la forme. Mais vous ne saurez appréhender ceci qu’une fois que vous réaliserez être vous-même essence divine en tant que pure conscience.
Si un poisson voit le jour dans votre aquarium, que vous l’appelez John, lui rédigez un certificat de naissance, lui racontez l’histoire de sa famille et qu’il finit deux minutes plus tard dans l’estomac d’un autre poisson, la chose est tragique. Mais cela l’est uniquement parce que vous avez projeté sur lui un « moi » distinct là où il n’y en avait pas. Vous avez pris possession d’une fraction d’un processus dynamique ou d’une danse moléculaire et en avez fait une entité à part.
La conscience se dissimule derrière des formes jusqu’à ce que celles-ci atteignent une telle complexité qu’elle se perd totalement en elles. Pour la plupart des humains présentement, la conscience est totalement identifiée à cette mascarade. Elle ne se connaît qu’en tant que forme et vit par conséquent dans la peur de voir sa forme physique ou psychologique être détruite. Il s’agit de l’ego, et avec lui s’installe un dysfonctionnement de taille. Cela semble indiquer qu’une erreur majeure s’est produite au cours de l’évolution. Mais même cela fait partie du jeu divin, de lila. Finalement, la souffrance pressante que cet apparent dysfonctionnement a l’air d’occasionner oblige la conscience à se désidentifier de la forme et à sortir de ce rêve-là. Elle reprend conscience d’elle-même, mais à un niveau bien plus profond qu’avant qu’elle ne la perde.
Jésus explique ce phénomène par la parabole du fils égaré qui abandonne la maison paternelle, dilapide ses richesses, se retrouve totalement démuni et est ainsi obligé de rentrer chez lui en raison de sa souffrance. Quand il revient, son père l’aime plus qu’avant. Pourtant, le fils est pareil à ce qu’il était tout en étant différent. En fait, une nouvelle dimension plus profonde semble l’habiter maintenant. Cette parabole décrit le périple qui part de la perfection inconsciente et passe par l’enfer et l’apparente imperfection pour arriver à la perfection consciente.
Comprenez-vous maintenant la portée, profonde et vaste, du fait que vous soyez l’observateur de votre mental ? Chaque fois que vous l’êtes, vous dégagez votre conscience des formes du mental et celle-ci devient alors ce qu’on appelle l’observateur ou encore le témoin. Par conséquent, le témoin – conscience pure au-delà de toute forme – se renforce et les élaborations du mental faiblissent. En agissant de la sorte, vous personnalisez un événement qui a vraiment une portée cosmique : à travers vous, la conscience sort de son rêve d’identification à la forme et se dissocie d’elle. Ceci laisse présager un événement, déjà commencé en partie, mais encore dans un lointain futur du temps-horloge :
LA FIN DU MONDE TEL QU’ON LE CONNAÎT.
Eckhart Tolle/Le pouvoir du moment présent et son guide/Chapitre cinq : La présence en tant qu’état/Comment atteindre la conscience pure
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