Ce que nous disent nos rêves
Posté par othoharmonie le 2 août 2012
Depuis la nuit des temps, nous cherchons à les comprendre. Dictionnaires, clés des songes, méthodes d’interprétation tous azimuts… Rien, semble-t-il, n’épuise le sens de nos rêves. Et les scientifiques eux-mêmes n’arrivent toujours pas à percer leur mystère. Pourtant, depuis Freud, quelque chose a changé. Nous savons désormais que chaque personne peut entretenir un dialogue singulier avec ses récits oniriques.
Mieux : cette relation permettrait à chacun d’améliorer sa vie ! C’est cette hypothèse que nous creusons dans ce dossier. Avec, pour tous, une invitation à ne pas négliger ces messagers souvent très bavards… quand nous prenons le temps de les écouter.
Loin d’être des fantaisies inutiles, nos rêves nous parlent. Ouvrir le dialogue avec eux, c’est se donner la possibilité d’évoluer.
Article de Pascale Senk
« C’est vraiment étrange. Cette nuit, dans mon sommeil, je retrouvais mon père, mort il y a quinze ans. Il était sans rides, jovial, en pleine forme. Nous avions une longue conversation, et ce matin, je me suis réveillée avec une belle énergie, comme renouvelée. ». « Moi, j’entrais dans une maison et je découvrais encore et encore des pièces inhabitées… »
Ces dialogues de rêveurs étonnés, nous en avons tous. Avec nos conjoints, nos collègues, nos enfants… A chaque fois, celui qui nous raconte l’un de ses rêves nous fait un cadeau. Il nous révèle une part extrêmement intime de lui. Peut-être la plus intime et la plus libre : gratuite, poétique, non contaminée par les règles, les conventions sociales ou les attentes des autres, cette « seconde vie » onirique, comme disait le poète Gérard de Nerval, est un pur produit de notre être profond. Et un formidable outil d’évolution et de connaissance de soi.
Protecteurs des rêveurs
Messagers des dieux grecs, inspirateurs des prophètes ou des grands chefs indiens, nos récits oniriques ont toujours été perçus comme des guides bénéfiques. Freud, puis aujourd’hui certaines études scientifiques, confirment qu’ils sont des « contenants » réellement nécessaires à notre survie. « Gardiens du sommeil » pour l’inventeur de la psychanalyse, ils nous aident en premier lieu à rester plongés dans le repos. Ainsi, rêver qu’il boit à une source d’eau fraîche évite à celui qui a soif de se réveiller.
Notre vie onirique nous permet aussi de recycler, trier, éliminer certaines informations accumulées lors des événements de la journée. Grâce à nos rêves, nous rejetons le superflu, dégageons nos priorités. Et assouvissons enfin, si l’on en croit Freud, nos désirs les plus inavouables. De quoi nous reconstruire et partir d’un bon pied chaque jour, en quelque sorte.
Surtout, les rêves semblent avoir le pouvoir de nous mettre en contact avec une réserve de connaissance ancestrale et universelle. Pour les Aborigènes, les visions oniriques préexistent d’ailleurs au rêveur. Elles sont « avant » lui et fondent l’univers. « Nous disposons dans nos rêves d’un fonds de connaissances beaucoup plus vaste que celui que nous possédons à l’état de veille », affirme le psychanalyste Guy Corneau. La preuve : nous découvrons parfois dans notre sommeil des symboles ou des mots que nous ignorons ou n’utilisons jamais consciemment.
Des images venues de la nuit des temps
Freud appelait ces éléments qui ne sont pas individuels ou liés à l’histoire singulière du rêveur des « résidus archaïques ». Jung, lui, les nommera « archétypes ». Ces « formes psychiques qu’aucun incident de la vie ne peut expliquer semblent être innées, originelles et constituer un héritage de l’esprit humain (In Essai d’exploration de l’inconscient, Gallimard, “Folio”, 1988) ».
L’inventeur de l’inconscient collectif l’a observé en particulier auprès des enfants. Une petite fille de 10 ans avait raconté plusieurs rêves à son père, un patient de Jung. Y apparaissait une « bête malfaisante, un monstre à forme de serpent avec de multiples cornes ». Jung découvrit que ce « serpent à cornes » n’avait été mentionné qu’une seule fois, dans l’alchimie latine du XVIe siècle. Comment l’enfant pouvait-elle avoir eu accès à cette image ?
Produits de notre « psyché vertigineusement ancienne », comme disait Jung, ces images sont des représentations instinctives venues de la nuit des temps et transmises de génération en génération. Figures du serpent, des frères ennemis, du labyrinthe, de l’eau, du soleil… Nourris de mythologies, de religions, le plus souvent universels, ces symboles viennent peupler nos rêves au milieu de nos préoccupations professionnelles ou affectives du moment. Et apportent sur celles-ci un éclairage nouveau.
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