1er Duc de la Bourgogne
Posté par othoharmonie le 26 août 2012
Richard le Justicier, premier duc des Bourguignons
Dès 880, Boson a perdu son autorité sur ses possessions bourguignonnes. À cette même date, en effet, le comté de Mâcon est donné à Bernard Plantevelue et le comté d’Autun est sous la dépendance du frère de Boson Richard II de Bourgogne, dit Richard le Justicier. Richard, profitant de la constitution par les rois carolingiens d’un grand commandement militaire, de la persistance d’un particularisme et de l’éclosion d’un patriotisme bourguignons, forme une première ébauche d’un ducatus Burgundionum, un duché de Bourgogne. Il réunit sous sa domination les comtés d’Autun, de Nevers, d’Auxerre, d’Avallon peut-être, de Sens, de Troyes, de Brienne, de Chalon, et de Beaune. Richard se titre également « duc des Bourguignons ». À cette époque, les Normands dévastent la Bourgogne que Charles le Gros leur a donné en pâture. Les reliques des saints venus des côtes atlantiques pour y trouver refuge et les moines subissent les assauts des pillards. Les abbayes de Saint-Germain-d’Auxerre et de Flavigny, celles de Vézelay et de Bèze (en 888) sont la proie des flammes. Les moines de l’abbaye de Bèze ont néanmoins le temps de mettre à l’abri le corps de leur saint patron Prudent dans la place forte de Dijon, qui échappe à la destruction par la force de ses murailles, renforcées par l’évêque Isaac. Les faubourgs d’Auxerre sont également ravagés par le feu une deuxième fois en 889. Les reliques des saints sont de nouveau déplacées en lieux sûrs, telle celle de saint Vivant, chassé du pays d’Amous (hameau de Saint-Vivant, village de Biarne dans le Jura), qui trouve asile avec ses moines auprès de Manassès à Vergy. La résistance victorieuse que Richard le Justicier oppose aux Normands aboutit à la victoire d’Argenteuil-sur-Armançon. Puis la défaite qu’il inflige à Rollon à Chartres en 911 lui vaut célébrité et prestige et sert de ciment à un sentiment national naissant. « Le titre de Justicier qui s’est attaché à son nom prouve qu’il a su porter remède à l’absence d’ordre et de justice dont souffrait la société de son temps » explique Jacques Flach. Il a en effet mené à bien la formation d’une principauté territoriale, un « principat », selon Jean Richard. Dijon est la ville qu’il choisit comme nouvelle capitale.
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