Les Burgondes
Posté par othoharmonie le 26 août 2012
Naissance de la Bourgogne : les Burgondes
Après plusieurs étapes en Germanie, les Burgondes, venus des confins de la Baltique et peut-être de l’île de Bornholm, s’installent en 443 comme auxiliaires de l’armée romaine avec le statut de fédérés (du latin fœdus), sous l’autorité du patrice romain Ætius qui leur offre un territoire autour de Genève. Profitant de la faiblesse de l’Empire, ce peuple se construit, à partir de la seconde moitié du Ve siècle, un vaste et puissant royaume qui, à son apogée, touche au nord la ligne des Vosges et la Durance au midi. D’orient en occident, le royaume burgonde s’étend de l’Aar à la Saône et de la Vallée d’Aoste à la Haute-Loire. Sur le territoire des futurs duché et comté de Bourgogne, les cités d’Auxerre, Langres, Besançon, Chalon-sur-Saône et Autun figurent dans ses possessions.
Les souverains burgondes se succèdent, élargissant à chaque règne les limites du royaume. Après Gondicaire, Gondioc et Chilpéric Ier, les deux frères Godégisèle et Gondebaud règnent d’abord ensemble, de 476 à 500. Langres, Besançon, Chalon-sur-Saône et Autun échoient à Godégisèle avec le Valais et Genève, où il installe sa capitale, avant de s’allier aux Francs de Clovis Ier pour s’approprier la totalité du royaume. Gondebaud, surmontant une première défaite subie non loin du castrum de Dijon, contre-attaque, assiège Vienne où s’est retranché Godégisèle et le tue. Après avoir cédé au roi franc, par un accord signé en 502 sur la Cure, la Champagne ainsi que l’Auxerrois amputé de la ville nouvelle de Nevers, il reste seul maître de l’ensemble du royaume burgonde. Gondebaud se fait même l’allié de Clovis, auquel il a donné en mariage sa nièce Clotilde, et c’est avec l’aide franque qu’il tente, mais en vain, d’annexer la Provence wisigothique lors du siège d’Arles, en 507 et 508. C’est à lui qu’on doit la promulgation de la législation qui porte son nom, la loi gombette, qui organise la coexistence des éléments burgondes et gallo-romains au sein de son royaume.
Après la mort de Gondebaud en 516, ses successeurs se heurtent aux visées des rois francs. Son fils Sigismond, qui lui succède, est tué en 523 par le roi d’Orléans, Clodomir. Le royaume échoit alors à son frère Godomar. Malgré une victoire sur les Francs de Clodomir à Vézeronce en 524, Godomar est vaincu en 534 par la coalition de Childebert Ier, Clotaire Ier et Théodebert Ier, qui se partagent son royaume. C’est Théodebert qui reçoit les cités comprises dans la Bourgogne et la Franche-Comté d’aujourd’hui : Nevers, Autun, Chalon-sur-Saône, Dijon et Besançon. Malgré moins d’un siècle d’existence, le royaume burgonde a laissé à la postérité le nom de Burgundia, « Bourgogne ». L’État burgonde définitivement détruit tombe dans la mouvance franque mais une société bourguignonne subsiste, avec sa civilisation et son droit. Sous la domination franque la loi gombette reste en vigueur, précieux élément de cohésion permettant l’ébauche d’une individualité régionale.
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