Loups-garous et croyances

Posté par othoharmonie le 30 août 2012

Loups-garous et croyances dans Mythologie/Légende 220px-Loup_garouMalgré les interrogations, la croyance en la culpabilité des loups-garous demeura la norme jusqu’au début du XVIIIe siècle et les hommes suspectés de lycanthropie furent très sévèrement châtiés. Au XVe siècle, l’empereur germanique Sigismond réunit un collège qui conclut à l’existence des loups-garous et autres sorciers. Aux XVIe et XVIIe siècles, les procès de lycanthropes furent très nombreux. Certains ouvrages étaient parfois d’une violence extrême contre les lycanthropes, comme le célèbre Malleus Maleficarum publié en 1486, qui constitue un véritable manuel de chasse aux loups-garous et aux sorcières. Le juriste Jean Bodin publia en 1580 le célèbre La démonomanie des sorciers traité ou la sorcellerie et réquisitoire contre les sorciers, maintes fois réédité et de même acabit. Cet ouvrage donne pour objectif la poursuite et le châtiment implacable de tous les coupables de sorcellerie, dont les lycanthropes bien entendu. Ils étaient haïs des inquisiteurs et l’un des plus célèbres d’entre eux, Henry Boguet eut à juger sur Saint-Claude neuf cas impliquant des loups-garous. Selon lui, le loup-garou était une manifestation directe de l’intervention du Diable : Satan abandonnait le lycanthrope endormi dans un buisson et en faisait sortir un loup. L’animal commettait alors tous les crimes qui hantaient l’esprit du dormeur, en troublant son imagination au point « que la victime croit véritablement s’être métamorphosée en loup et avoir couru la campagne en tuant hommes et bêtes ». Bien que la réalité de la transformation physique soit ici remise en cause, le loup-garou était considéré comme responsable de ses actes, notamment du fait d’avoir pactisé avec le démon, acte impardonnable.

 

Quelques grands penseurs accusèrent aussi les lycanthropes de pactiser avec le démon, entre autres Jacob Horstius qui écrit dans De Aureo Dente que le Diable s’attaque de préférence aux complexions mélancoliques et timides. En 1546, Paracelse décrit dans son De Natura les transformations en loup comme réelles, en 1585, Hermann Witekind s’en prend à la sorcellerie dans Christlich bedenken und erinnerung von Zauberey et en 1632, Ambroise Paré décrit la lycanthropie et l’impuissance masculine comme des œuvres du démon dans Des monstres et prodiges. D’autres auteurs moins connus abondent dans le même sens : Peucer dans Des divinations et Pierre Borel en 1674.

 Au XVIe siècle, de la fin du Moyen Âge à la Renaissance en un peu plus de cent ans, on a enregistré, en France, de nombreux rapports d’attaques de loups-garous ainsi que près de 30 000 procès, le nombre de procès en Europe étant probablement proche de 100 000 mais selon Collin de Plancy, des dizaines de milliers d’autres personnes soupçonnées de lycanthropie 220px-Loup-garou-Lebrun dans Mythologie/Légendeauraient péri, victime de la vindicte populaire et sans autre forme de procès. Les populations rurales croyaient fortement à l’existence physique de ces « hommes-loups » qui ravageaient les campagnes et s’attaquaient aux animaux comme aux être humains, ces croyances ont mené aux pires carnages lorsqu’un individu était reconnu comme loup-garou. Dans certains cas, il y avait des preuves de meurtre et de cannibalisme contre les accusés, mais aucune d’association avec les loups, dans d’autres cas, les gens avaient simplement été terrifiés par des loups. En Europe, XVe au XVIIIe siècle, les procès de loups-garous se multiplièrent et les coupables étaient brûlés vifs. Lorsqu’un villageois était soupçonné d’être un loup-garou, il était généralement attrapé et écorché vif, car la légende voulait que les poils de loup se cachent sous sa peau, puis exécuté, quelquefois par pendaison, plus généralement sur le bûcher. Les accusés qui échappaient à l’exécution furent probablement marqués à vie par le traumatisme de l’interrogatoire.

 Au début du XVIIe siècle, la sorcellerie fut condamnée par Jacques Ier d’Angleterre, qui considérait les warwoolfes comme des victimes d’une illusion provoquée par « une surabondance de nature mélancolique ». En France, il faut attendre le 21 juillet 1682 et la clôture de la Chambre ardente pour que les procès de sorcellerie soient interdits.

 

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