Lectures pour Ouvrir son coeur
Posté par othoharmonie le 28 septembre 2012
Une spiritualité vivante, vécue de l’intérieur, rayonne. Elle nous engage profondément dans la vie. Toute quête spirituelle authentique n’a véritablement de sens que si elle nous relie aux autres par le cœur. Sinon, elle n’est qu’un outil de plus pour courir derrière un bonheur égoïste.
Flavia Mazelin-Salvi
La communication non violente
Le terme sanscrit ahimsa, que l’on peut traduire par « le fait de ne causer de dommage à personne », est au coeur de l’hindouisme et du bouddhisme. Gandhi est le premier à l’avoir mis en pratique, au début du XXe siècle, dans le domaine de la politique en pratiquant la résistance non violente, suivi par Martin Luther King avec son Mouvement pour les droits civiques. Dans les années 1970, c’est Marshall B.Rosenberg, élève du psychologue américain Carl Ransom Rogers, qui s’empare à son tour de ce concept et le théorise dans le domaine de la communication. Il met au point la non violent communication, la « communication non violente » (CNV), qu’il articule autour de trois piliers : comprendre ce qui se passe en soi, s’exprimer d’une manière qui favorise le dialogue et la coopération, accueillir la parole de l’autre. Cette méthode a été reprise en Europe par le psychothérapeute Thomas d’Ansembourg ou le psychiatre David Servan-Schreiber. Mais Marshall B.Rosenberg se distingue de ses homologues sur un point majeur : pour lui, la spiritualité est à la base de la CNV. Elle est une façon de se mettre en lien avec « l’énergie divine ». Ainsi, lorsque nous établissons la communication avec l’autre, ce serait aussi avec le divin que nous communiquons. Une conception qui ne va pas sans rappeler le célèbre verset de l’Évangile : « Oui je vous le dis, chaque fois que vous l’avez fait à l’un des moindres de mes enfants, vous l’avez fait à moi. » (Matthieu, XXV, 40) Communiquer dans le respect de soi et de l’autre, œuvrer à la meilleure façon d’avancer ensemble dans le respect des différences pour « contribuer à la vie avec l’élan du cœur », tel est le message que Marshall B.Rosenberg confie avoir reçu des enseignements du bouddhisme, de l’islam, du christianisme et du judaïsme.
A lire : Le Développement de la personne de Carl Ransom Rogers (InterÉditions, 2005) / Cessez d’être gentil, soyez vrai! de Thomas d’Ansembourg (Les Éditions de l’Homme, 2001).
La danse du coeur
Dans le soufisme – branche mystique de l’islam, hautement poétique -, le cœur désigne le centre de l’âme, le centre de la conscience. Comparée à un jardin, l’âme humaine abrite la « fontaine de vie », incarnée par le cœur. Et la vie ne prend son sens que lorsqu’elle est irriguée par l’amour. Pour communier avec l’univers et se fondre dans l’amour absolu, le mystique soufi médite, prie, écrit de la poésie, fait de la musique, danse… « Pour le soufisme, l’amour est en vérité l’âme de l’univers inscrite dans la tradition soufie, écrit Eva de Vitray-Meyerovitch, spécialiste de l’islam. C’est grâce à lui que l’homme tend à retourner à la source de son être. La musique et la danse, la giration des étoiles et le mouvement des atomes… Tout est dû à l’amour qui est l’astrolabe par lequel se révèlent les mystères. »
A lire : Rûmî et le soufisme d’Eva de Vitray-Meyerovitch (Le Seuil, 2005) / Qu’est-ce que le soufisme ? de Martin Lings (Le Seuil, 1977).
La compassion
Quatre qualités sont au cœur de la pratique du bouddhisme : l’amour, la compassion, la joie et l’équanimité. « Je ne peux être heureux tant que mes frères humains ne sont pas libérés de la souffrance », telle pourrait être la phrase qui résume le message de cette philosophie, une intention exprimée dans les quatre grands vœux récités quotidiennement par les bouddhistes : « Puissé-je libérer tous les êtres de leurs difficultés; puissé-je éradiquer toutes les passions; puissé-je maîtriser tous les dharmas; puissé-je conduire tous les êtres à la bouddhéité. » De même, dans la pratique tibétaine, les exercices de boddhicitta sont conçus pour ouvrir le cœur et renforcer le sentiment de l’interdépendance parmi les vivants. Dans la transmission de son enseignement et dans ses livres, la moniale Pema Chödrön met particulièrement l’accent sur la dimension altruiste de la spiritualité.
A lire : La voie commence là où vous êtes de Pema Chödrön (Pocket, 2004).
A découvrir sur psychologies.com
Apprenez à communiquer en toute sérénité avec l’exercice de Marshall B.Rosenberg !
Apprenez à recevoir et à donner avecl’exercice de Pema Chödrön !
Faites une pause spirituelle avec l’exercice d’Abûl’-Hasan Kharaqânî !
L’exercice d’Anselm Grün
« En chacun de nous se trouve un espace de silence à l’abri du vacarme du monde extérieur, à l’abri des préoccupations et des problèmes quotidiens… écrit Anselm Grün*. Faire l’expérience de l’espace sacré d’une église permet de retrouver en nous-même le sanctuaire intérieur. Toujours et partout il est possible de s’y retirer pour y trouver santé et intégrité… »
Choisissez un lieu de culte qui corresponde à votre culture ou bien à votre sensibilité et passez-y un moment seul. Imprégnez-vous des vibrations du lieu, sollicitez vos sens, savourez la qualité du silence. « L’espace de l’église élargit notre coeur. Nous respirons plus librement… Nous nous sentons entouré de puissances bénéfiques. Nous pressentons un mystère », poursuit Anselm Grün.
Laissez éclore en vous la prière si vous en ressentez le besoin, vous pouvez également penser et essayer de ressentir la présence de toutes les prières et de la foi qui emplissent ce lieu et nourrissent son énergie.
*Anselm Grün : Moine à l’abbaye bénédictine de Münster-schwarzach, en Allemagne, ce penseur chrétien né en 1945 en Bavière a suivi des études de philosophie, de théologie et d’économie. Il est l’auteur de nombreux ouvrages, parmi lesquels Découvre le sacré en toi (Médiaspaul, 2007).
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