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Le Tout d’un Etre

Posté par othoharmonie le 9 janvier 2013

 

Par René Habachi

Nous ne savons jamais le tout d’un être…

Le Tout d'un Etre dans SAGESSE enfants2Une personne humaine est une ample demeure aux corridors inconnus, sa dimension intérieure l’habite et creuse mystérieusement son intimité.
Nous ne savons jamais le tout d’un être, même le plus aimé, surtout du plus aimé.
Au contraire, aimer c’est vouloir que l’autre soit une source inépuisable de richesse et qu’à mesure que la part connue de sa personne se fait transparente, la part de l’inconnu augmente et approfondisse de nouvelles perspectives pour de nouveaux ravissements.
Il y a un mystère au cœur de tout amour comme de tout rapport humain.

Quand les autres perdent à nos yeux leur mystère c’est que nous-mêmes avons perdu le nôtre. Aplatis que nous sommes dans nos gestes, nous mesurons les autres à leurs attitudes en les vidant de leur intériorité, et le désarroi des infiniment plats commence dès que cesse le dialogue des infiniment profonds.

Nous pouvons toujours douter d’un être, si nous ne nous décidons pas à tirer de nous-mêmes une force de surcroît, un don gratuit, un consentement qui recouvre l’abîme de son mystère.
Or cela s’accomplit spontanément en nous dès que nous faisons crédit à la parole d’un autre, en toute occasion, en plein jour. C’est cependant un rendez-vous dans la nuit, chacun éclairé seulement par sa lumière intérieure, et par l’invitation de l’autre.

Extrait de « Commencements de la Créature »

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La Sagesse tombe souvent à point

Posté par othoharmonie le 9 janvier 2013

 

Reconnaissons-le : la sagesse, ça ne swingue pas vraiment. Ça ferait même club du troisième âge. Rien à voir avec les grandes transes médiatiques, et rythmées, qui accompagnent les tournées papales. Ceux-là, au moins, habités par la foi, font l’économie des problèmes existentiels.

La Sagesse tombe souvent à point dans SAGESSE buddha05-300x276La sagesse, sous sa forme actuelle de « spiritualité laïque », illustrée par les livres de Jean Daniel comme Dieu est-il fanatique ? (Arléa), ainsi que La Sagesse des modernes (Robert Laffont) de Luc Ferry et André Comte-Sponville, nous renvoie à ce qui fut, il y a vingt-cinq siècles, commun aux philosophes grecs, aux premiers bouddhistes et à Confucius : pour mieux vivre, pour moins souffrir, pour accéder au bonheur, mieux vaut travailler sur soi-même plutôt que de tout miser sur une croyance extérieure ou sur un quelconque sauveur. C’est à la fois « connais-toi toi-même » et « compte d’abord sur toi ! ». Non que l’accès à la sagesse soit aisé. Qui serait assez fou pour se vanter d’être sage ? Mais elle ne fait pas de promesses vaines, elle se contente de proposer un cheminement, de décrire des attitudes et des pratiques. Elle ne nous garantit pas le bonheur, elle soutient juste que, s’il existe, c’est en nous-mêmes que, peut-être, nous le trouverons. Une proposition en harmonie avec notre époque déniaisée. La sagesse remet la question du bonheur entre les mains de chacun de nous. Et c’est en cela qu’elle est redevenue moderne, et qu’elle fait l’objet d’une grande curiosité de la part de jeunes de tous âges. Mais, concrètement, en quoi consiste-t-elle ?

Sagesse ! Spontanément, on visualise un noble vieillard à barbe blanche ou un ermite en haut d’une montagne. Bref, ce ne serait pas pour nous. Eh bien, si : elle est disponible pour tout un chacun, nous annoncent de plus en plus de personnages inspirants. La sagesse pourrait-elle devenir le bonheur à la portée de tous ?
La difficulté vient du flou de l’idée de sagesse qui, par définition, et à la différence de la philosophie, n’est pas une construction intellectuelle. Qu’elle nous fasse signe des hauts plateaux de l’Himalaya ou qu’elle s’incarne chez notre voisine de palier, la sagesse, c’est du vécu, de la pratique. Elle se constate, mais se théorise mal. On peut néanmoins dégager les attitudes communes à presque toutes les sagesses, sur tous les continents. 
Voici, par ordre croissant d’importance, en quelque sorte, les « sept piliers de la sagesse ».

1) Respect de son corps

Maltraiter son corps, c’est saboter le récepteur de nos sensations. Etre encombré par lui, c’est se rendre indisponible pour des communions essentielles : avec la nature, avec les autres. Même si l’on n’a pas envie d’aller jusqu’à l’ascèse, un entretien minimum de notre enveloppe charnelle, et le refus de tout ce qui l’abîme prématurément, constituent le premier pas indispensable vers un mieux-vivre.

2) Intériorité

Pour retrouver une disponibilité à soi-même, et aux autres, il faut pouvoir se protéger contre les dispersions bruyantes du monde contemporain. Savoir fermer les yeux pour regarder à l’intérieur de soi est l’étape concrète vers une nouvelle prise de conscience de notre vécu. Ce n’est pas un hasard si toutes les sagesses proposent des exercices (dont les plus connus sont la méditation et le yoga) destinés à nous remettre à l’écoute de nous-mêmes.

3) Disponibilité au réel

L’ennemi intime du sage, c’est l’illusion. Et même, selon certains, l’espoir. Car les deux nous font décoller du réel. Or, le réel, c’est le tout de ce que nous offre l’existence. Savoir l’admettre, le reconnaître tel qu’il est, quelle que soit notre envie de l’embellir, voire de le nier, est un précepte quasi sacré des sagesses.

Ce qui implique de cultiver sa disponibilité à tous les messages du réel, pour éviter que nos blocages psychologiques fassent écran entre nous et cette perception essentielle. On pourrait dire qu’il suffit de se rendre vulnérable à l’évidence.

4) Distanciation/détachement

Le monde (le réel) est trop puissant, trop multiple, trop complexe pour nos faibles capacités à l’appréhender, à le traiter. Si l’on se laisse emporter, il peut nous engloutir, ou nous laminer. Un pas de côté, salvateur, la distanciation, doit devenir un réflexe à cultiver. Un moyen précieux, en particulier, pour ne pas être l’esclave de ce qui nous offre, à la fois, nos plaisirs et nos souffrances : nos émotions. Et il nous permet de moins dépendre des turbulences de notre ego.

En complément, le détachement libère le sage des contingences, en particulier matérielles, qui aliènent la plupart de ses contemporains.

5) Ni préjugés ni jugements

C’est dans nos rapports aux autres, dont nous ne pouvons/voulons pas nous passer, que nos a priori sont les plus encombrants. L’éducation, quelle qu’elle soit, ne peut s’empêcher de nous barder de préjugés, d’idées préconçues, voire de sectarismes. S’en défaire pour accéder à nos semblables sans les juger implique un travail quasi permanent sur nous-mêmes. Notre réflexe instinctif est de nous faire instantanément une opinion sur ceux que nous croisons ou pratiquons. Au jugement, essayons de substituer l’effort de compréhension.

6) Vivre au présent

Le respect du réel, le refus de l’illusion, portent naturellement à reconnaître que le passé n’est plus, et que le futur n’est pas encore. D’où l’ancrage, fondamental, dans le moment, l’ici et maintenant. Il ne s’agit ni de nier l’expérience ni de promouvoir l’insouciance, mais d’exercer notre conscience de l’instant dans le but de le vivre pleinement. Pour mieux vivre, il faut d’abord vivre, c’est-à-dire agir. Et l’action se passe toujours au présent.

7) Apprivoiser la mort

Le réel ultime, indépassable, c’est la mort, qui nous est commune. Vouloir l’oublier, en avoir peur, faussent tout notre équilibre existentiel. Il n’est pas besoin de croire à une vie ultérieure, ou éternelle, pour s’accommoder de notre mortalité. Il faut dialoguer avec elle jusqu’à ce que l’on se rende compte qu’elle seule peut donner ses vraies couleurs à la vie. C’est alors que le présent trouve sa dimension d’éternité.

Il n’y a pas de sagesse en kit. Les pistes ci-dessus ne sont pas, ne peuvent pas être des recettes de vie. Elles permettent cependant de mieux se repérer au milieu d’une littérature foisonnante sur la sagesse, qu’elle soit orientale, amérindienne ou issue de nos cultures proches. Les vrais sages sont bien peu nombreux, mais l’amour de la sagesse (philo-sophia) n’est-il pas le commencement de la sagesse ? Et ça, tout le monde peut y prétendre.

La sagesse ne garantit pas le bonheur, mais elle suppose que, s’il existe, c’est à l’intérieur de nous qu’il faut le chercher. Un cheminement qui repose sur des attitudes et une pratique quotidiennes. En voici les clés.

Jean-Louis Servan-Schreiber

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