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Coeur de Neige

Posté par othoharmonie le 21 mars 2013

 

Histoire de Christian Bobin

Tacite, pour son plus grand malheur avait rencontré la femme de sa Vie. Tacite était un chat de gouttière au pelage noir et aux manières calmes – un peu trop calmes peut-être. La femme de sa vie s’appelait Brulhe. C’était une chatte angora qui, à l’époque de leur mariage, suivait des études d’architecture et depuis s’était installée à son compte dans un commerce de lingerie fine.

Coeur de Neige dans Méditation aoui-300x175Brulhe était fraîche comme le vent du printemps, douce comme la nuit d’été, mais son cœur était comme la lune que l’on voit grandir et diminuer dans le ciel : un morceau de gruyère périodiquement rongé par les souris. Le cœur de Brulhe était fantasque. Comme la lune, il avait sa face aveugle. Tantôt ouvert tantôt fermé. Tacite naviguait sur ce cœur comme un marin perdu sur la haute mer, regardant avec angoisse les vagues immenses qui pouvaient d’une seconde à l’autre l’engloutir. Il s’était renseigné, Tacite. Il avait regardé autour de lui : il comprit bien vite que ce qu’il vivait de si extraordinaire n’était rien d’autre que cette vie que l’on appelle « vie conjugale », Curieux mélange de solitude et de confort. Tantôt les anges avec leurs flûtes, tantôt les diables avec leurs pétards. Tantôt la lumière, tantôt l’ombre, et même plus souvent l’ombre que la lumière : cela allait si loin que souvent, alors que Tacite lisait son journal dans la salle à manger, Bruîhe, en sortant de cette pièce, éteignait la lumière comme s’il n’y avait jamais eu qu’elle seule dans la maison. Cela n’en finira jamais, soupirait Tacite, lissant ses moustaches dans le noir et retrouvant un souvenir particulièrement sombre de son enfance.

Ses parents étaient des gens modestes. Son père travaillait comme magasinier dans une quincaillerie tenue par un éléphant. Sa mère faisait des ménages chez un huissier, le descendant d’une grande famille de dromadaires. Le chômage les avait atteints tous les deux le même mois de la même année. Tacite avait alors onze ans. Le quincaillier fit faillite en vendant des couteaux dont les manches, se désolidarisant d’avec les lames, envoyèrent plusieurs clients à l’hôpital, qui pour une main, qui pour un pied. L’huissier avait une si grande passion du jeu qu’il perdit toute sa fortune en misant trois jours sur un numéro qui ne sortit à la roulette que dans les rares instants où il s’absentait du casino pour manger ou dormir. Il ne lui resta plus qu’à s’envoyer à lui-même une lettre recommandée, entrer dans sa maison suivi d’un serrurier et d’un commissaire de police, faire une liste de ses biens et organiser une vente aux enchères pour rembourser ses dettes — mettant un point d’honneur à exercer une dernière fois son travail d’huissier et assistant, désolé, au départ de ses meubles et de sa collection de tabatières anglaises, il dut renvoyer sa femme de ménage : il n’y a guère besoin de mettre de l’ordre dans une maison vide. Et le quincaillier, en larmes, ferma le rideau de fer rouillé de sa boutique.

Les parents se retrouvaient sans emploi. C’était une époque où — cela semble aujourd’hui incroyable — l’argent était le seul signe incontesté de vie. Ceux qui, n’ayant plus de. travail, n’avaient plus d’argent étaient considérés comme morts et traités comme tels. Un mort, comme chacun sait. cela n’a pas besoin de se divertir, de se nourrir et encore moins de s’éclairer. Ne payant plus les factures d’électricité les parents de Tacite durent se passer de lumière. Tacite, qui était en sixième, s’installa pour faire ses devoirs dans la cage d’escalier de son immeuble, appuyant sur la minuterie et écrivant entre deux interruptions de lumière. Il passa ainsi l’année entière. « Travail honnête mais manque de soin : certaines phrases s’achèvent sans ponctuation et parfois même au beau milieu d’un mot. Soignez votre écriture. » Soignez votre écriture : cette phrase rouge sang en marge de ses bulletins, Tacite la lut des dizaines de fois jusqu’à ce qu’un travail trouvé par la mère ramène la lumière, et un faible sourire aux lèvres du père à la maison.

Tacite franchit brillamment les étapes suivantes de sa scolarité. Titulaire d’un bac C, il suivit des études d’ingénieur et fut engagé dans une centrale nucléaire. C’est avec ce travail qu’il rencontra Brulhe, sœur d’un collègue. Et c’est avec ce mariage qu’il retrouva l’alternance du jour et de la nuit, de la lumière et de l’ombre. On peut fort bien vivre une vie que l’on ne vit pas. On peut, indéfiniment supporter ce que l’on ne supporte plus. Les années passèrent. Les périodes où Tacite était abandonné dans le noir, au plus profond d’un fauteuil devinrent de plus en plus longues. Brulhe, après avoir éteint toutes les lumières, sortait faire des courses et ne revenait qu’après plusieurs heures, à chaque fois surprise. réellement surprise, de découvrir son petit homme immobile dans le noir, méditatif et silencieux.

Il y eut un jour où Brulhe ne revint pas de courses. Rien ne distingua ce jour de la pleine nuit. Le jour suivant fut aussi rempli de ténèbres, et toute la suite des jours désormais. Tacite ne bougeait plus de son fauteuil, en proie à une pensée informulable. Jusqu’ici, il avait cru que Brulhe, par sa négligence, était cause des ombres qui envahissaient régulièrement la maison. À présent, il comprenait son erreur et que Brulhe était celle grâce à qui, de temps en temps, il avait connu un peu de clarté. Je le lui dirai lorsqu’elle reviendra, songeait Tacite, devinant qu’elle ne reviendrait pas.

Du temps passait. Tacite prit l’habitude de rentrer chez lui sans jamais allumer les lumières.

Il apprit à faire la cuisine dans le noir, à écouter la radio dans le noir, à repasser une chemise dans le noir. Il apprit à vivre avec un cœur aveugle, définitivement éteint : il n’y a pas de minuterie pour ces choses-là. Le soir avant de s’endormir, il écoutait la voix sans phrases, le murmure du dedans : soignez votre écriture. Soignez votre vie.

Arrivèrent la fin de l’année et le 24 décembre. Ce jour-là était vraiment le seul jour où l’on ne pouvait espérer aucun miracle. L’argent donnait ses fêtes. Les anges des magasins avaient des mines d’experts-comptables et les bons sentiments n’étaient qu’une monnaie de plus — fausse, évidemment.

Restait la neige, dernier refuge de l’innocence.
Mais voilà : la première neige n’était pas encore apparue, et Tacite rentrait dans sa maison noire, n’attendant décidément rien de cette journée. Il fit quand même un effort, but une bouteille de Champagne, passa une demi-heure à chercher le bouchon dans le noir et s’endormit à moitié ivre, oubliant de refermer sa porte. Le froid le réveilla : quelques flocons de neige dansaient sur le tapis.

En s’approchant de la porte, la fantaisie lui vint d’attraper un flocon sur le bout de sa petite langue rosé. C’est un geste qui suppose une technique parfaite et plus qu’une technique : un cœur d’enfant. Tacite échoua dans ses premières tentatives et, gagné par l’ivresse qui ne devait rien au champagne, s’entêta, sortit dans la rue, tête renversée, bouche grande ouverte, pendant une heure entière.

Quand il revint à la maison ; il s’étonna de la trouver allumée, les pièces où il entrait s’éclairaient comme d’elles-mêmes et ce n’est que devant le miroir de la salle de bains — illuminée comme une salle de bal – — qu’il comprit : la lumière sortait de son cœur désormais blanc. Une lumière qui perçait le pelage noir et inondait tout l’espace. Il n’y avait pas d’explication raisonnable à cela. Il pouvait simplement constater que cette lumière légèrement bleutée, ressemblait à celle du flocon de neige qu’il avait réussi, tout à l’heure, à avaler.

Cette clarté était si vive que des passants entraient chez lui, s’extasiaient sur la brillance de son cœur et repartaient réjouis.

Ainsi, dans la nuit du 24 au 25 décembre, commença la nouvelle vie de Tacite, sa première vie en vérité. La lumière qu’il portait en lui ne le quittait plus. Comme il s’estimait favorisé sans pouvoir connaître celui qui lui faisait une telle faveur, il se mit à écrire des lettres à ceux qu’il rencontrait — des lettres de remerciement. La première des lettres fut pour Brulhe. Il ne la priait pas de revenir. Ceux que l’on aime, l’essentiel est qu’ils soient heureux. Que cela soit en notre compagnie ou non
importe peu. Et même soyons honnêtes : ceux que l’on aime sont parfois beaucoup plus heureux quand ils ne sont plus en notre compagnie. Non, il ne lui demandait rien dans cette lettre. Il la remerciait, c’est tout. Merci d’exister, Brulhe.

Merci infiniment d’être qui tu es, petite sœur aux yeux d’or. Il mit la lettre dans une boîte le 25 décembre au matin. Ce jour-là, les facteurs se reposent. Un ange, un vrai, s’empara de la lettre et la glissa directement dans le cœur de la destinataire.
Cela faisait maintenant deux cœurs remplis d’une étrange lumière, deux cœurs de neige. Et, dans le voisinage de ces deux-là, d’autres cœurs commençaient à s’éclairer. Il n’y avait aucune raison que cela s’arrête.

 

Christian Bobin est l’auteur d’une douzaine d’ouvrages. Parmi eux, le plus récent, une rêverie poétique sur Saint François d’Assise : Le Très-Bas, publié chez Gallimard. Parmi ses autres œuvres – Une petite robe de fête et La femme à venir, L’enchantement simple, L’éloge du rien.

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Un petit noir regarde un marchand de ballons

Posté par othoharmonie le 21 mars 2013

 

Un petit noir regarde un marchand de ballons dans la rue. Ses yeux brillent. Il y a des ballons de toutes les couleurs, rouges, bleus, blancs, noirs, jaunes…
Le vieux monsieur qui vend les ballons voit le garçon qui hésite, puis prend son courage à deux mains et s’approche de lui.

« Dis Monsieur, est-ce que les ballons noirs volent aussi haut que les autres ? ».
Le vieux Monsieur a presque la larme à l’oeil.
Il prend le garçon dans les bras, l’installe sur un muret et lui dit :
« Regarde »
Il lâche tous ses ballons qui s’envolent en grappe et montent,montent, montent dans le ciel jusqu’à disparaître tous tellement ils sont hauts.
« Tu as vu ? »
« Oui »
« Est-ce que les ballons noirs sont montés aussi haut que les autres ? »
« Oui Monsieur »

« Tu vois, mon garçon, les ballons, c’est comme les hommes. L’important ce n’est pas leur couleur, ce n’est pas l’extérieur. Non, l’important, c’est ce qu’il y a en eux. C’est ce qu’il y a en toi qui fera toute la différence dans ta vie. »

 

lu ici : http://ouverture-esprit.blogspot.fr/2008/07/un-petit-noir-regarde-un-marchand-de.html 

Un petit noir regarde un marchand de ballons dans Penserie bienvenue-6Les Kabbalistes ayant atteint un certain niveau (de Spiritualité) ont des contacts plus ou moins réguliers avec ces Etres de Lumière bien réels que sont nos amis les Anges. Bien qu’ils n’attachent aucune importance aux « grades » qu’ils ont dans le monde des Anges, il y a quand même chez eux une gradation comme dans une armée. La 1ère sphère (la plus haute) comprend les Anges ayant une fonction de « Conseillers Célestes » : les Séraphins (Sérafim), les Chérubins (Kéroubim), les Trônes. La 2nde sphère comprend les Anges ayant une fonction de « Gouverneurs Célestes » : les Dominations, les Vertus, les Puissances. La 3e sphère comprend les Anges ayant une fonction de « Messagers Célestes » : les Principautés, les Archanges, les Anges proprement dits. Les Anges ne sont pas de nature humaine, bien que nous, les Humains, continuions de projeter nos caractéristiques sur eux. Ils voient et comprennent les choses dans une perspective très différente de la nôtre. Bien que nous ayons beaucoup de choses en commun, surtout au regard de nos buts les plus élevés, c’est ce qui nous différencie qui peut nous mener à des échanges fascinants. A quoi ressemblent les Anges ? Quand les sens subtils des Humains seront complètement développés, et ils le seront dans le futur, les Humains pourront les voir comme des Etres rayonnants vibrant de Lumière. CetTe Lumière n’est pas la même que celle qui émane d’un soleil, d’un feu ou d’une ampoule électrique. C’est une Lumière beaucoup plus subtile qui se diffuse partout. Il existe de nombreux types d’Anges différents. Certains peuvent apparaître comme des sphères multidimensionnelles, d’autres comme des rayons de Lumière, des spirales de Lumière, des cônes de Lumière, allant de la taille d’un point à celle d’une galaxie. Alors que la « taille » des Anges passe par le filtre des perceptions humaines, elle est dans une certaine mesure en rapport avec la fonction et la nature de l’Ange. Les Archanges Michael, Gabriel, Raphaël et Uriel entretiennent des rapports privilégiés avec la Planète Terre. Lentement, l’Etre Humain émerge de l’illusion du « mal ».

Ce faisant, les Humains se rattachent de plus en plus à l’entendement de D.ieu en tant que Puissance UNique, en tant que Principe UNique et Ultime de la Vie, duquel tout le reste procède. Mais n’est-ce pas là justement le défi qui nous est proposé : assumer le côté obscur (le « yétser hara ») de notre nature ? En apprenant à nous libérer et à nous défaire de nos comportements négatifs et autodestructeurs, nous cessons de projeter notre propre négativité sur un « être diabolique » fictif ou des « Anges déchus » ou sur autrui. A ce point, il ne nous est plus nécessaire de nous accrocher à l’illusion du « mal ».Peut-on photographier un Ange ? La réponse est oui, mais requiert certaines conditions : l’Ange doit être consentant, et la pellicule de l’appareil-photo doit être ultra-sensible. Certains d’entre vous ont peut-être eu des contacts avec des Anges au travers de la conduite automobile, les Anges pouvant empêcher des accidents ou pouvant permettre aux Humains concernés de rester vivants malgré un accident automobile très grave.

Il y a quelques semaines, je conduisais, j’étais à 50 kms/heure juste à l’entrée d’une petite ville, et un chien était assis sur le trottoir. Juste au moment où je passais près du chien, le chien décida de traverser. La voiture est passée de 50 kms/heure à l’arrêt total sur quelques centimètres, ce qui est, à première vue, difficile à croire. J’ai certes appuyé sur la pédale de frein, mais cette pédale s’enfonçait plus que ce que j’appuyais. Et le chien n’a même pas eu peur, il a même fait un très gros sourire. Heureusement qu’il n’y avait aucune autre voiture derrière moi. Il m’arrive aussi d’avoir des contacts réguliers avec des Anges pour des motifs n’ayant pas le moindre rapport avec la conduite automobile. Quelles sont les grandes fonctions des Anges ? Le mot « Malak’him » signifie « envoyés ». Ils sont les Messagers de l’Eternel (Béni soit-Il !) vis-à-vis des Humains. Mais ils travaillent aussi avec nos âmes, de concert avec l’Eternel (Béni soit-Il !), pour nous aider à élever notre vision et notre esprit en nous rappelant la vérité, la beauté et le bien que recèle chaque chose. En demandant à nos Anges pour qu’ils nous aident à accomplir tant nos taches ordinaires (celles que nous qualifions de « matérielles ») que nos buts les plus élevés (Créativité et autres), nous pouvons être sûrs que tout procèdera de la Volonté Supérieure, et non uniquement de la nôtre. A travers cet acte de coopération, nous perdons notre sensation d’isolement. Nous commençons à vraiment comprendre que nous ne sommes pas seuls, sans assistance ; que l’on peut trouver aide et conseils partout et en toutes circonstances.

C’est alors que nous pouvons connaitre peu à peu cet état de gratitude source de tous les « miracles ». Néanmoins, je rappelle que, pour la Bible Hébraïque, le Judaïsme et la Kabbale Juive, le « miracle » n’est pas « surnaturel », il ressort d’un processus parfaitement naturel que, peut-être, notre Culture Scientifique actuelle ne nous permet pas de comprendre pour le moment. Demander à un Ange, c’est ouvrir une partie de nous-mêmes pour être en mesure de recevoir. Cela nous permet de dépasser et de transformer les limitations immédiates que nous avons acceptées dans cette vie afin que nous soient révélées les merveilles de la vie tout autour de nous. Demander à un Ange, n’est ni exiger, ni s’approprier. C’est rester ouvert en s’abstenant de juger ou de critiquer, alors que les fragments d’information se rassemblent pour former un tout cohérent. La compréhension évidente et juste viendra pour le bien de tous. La vraie demande ne naît pas de la peur ou de l’agression ; elle découle d’un désir profond de savoir et de la volonté d’écouter et de recevoir. Il s’agit simplement de converser. Par rapport aux Humains ayant pris conscience du contact avec les Anges, les Anges doivent collaborer avec ces Humains, Juifs et non-Juifs, pour que chaque Etre Humain concerné puisse réaliser la « mission » que chacun doit assumer, cette « mission » pouvant avoir un rapport avec la Créativité (artistique, littéraire, scientifique, et autres), mais aussi sur d’autres sujets que la Créativité, comme les relations entre Humains par exemple.

Supposons qu’un Scientifique ayant fait des Etudes de Pharmacie, veuille faire des recherches sur un nouveau médicament qui tient à coeur à ce scientifique, et qui pourrait sauver la vie de nombreuses personnes ayant un certain problème de santé. Dans un tel cas, les Anges peuvent aussi bien mettre ce Scientifique en relations avec le « big boss » d’une firme pharmaceutique qui pourrait être intéressée par ce type de recherches, que collaborer avec ce Scientifique dans la recherche elle-même. Au moment où j’écris, il y a une odeur de fleurs extrêmement agréable alors qu’il n’y a pas la moindre fleur à proximité immédiate de mon ordinateur. Mais l’odeur est la même que si mon ordinateur était installé au plein milieu d’un champ de fleurs. Malheureusement, je ne peux pas transmettre cette odeur hyper-agréable via mon ordinateur, à moins qu’un ami Ange décide de transmettre cette odeur.

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