Alain Moreau nous dit :
Les sources « canalisées » ne prétendent pas amener les gens vers « l’Eveil », leur seul intérêt étant simplement de fournir une information spirituelle adaptée à notre époque. Et, en ce qui me concerne, ce ne sont pas « le soutien et le réconfort psychologiques » que je recherche dans les textes canalisés ! Ce qui m’intéresse ce sont les informations concrètes et instructives (il y en a parfois dans ce type de sources) sur divers sujets, informations que l’on ne trouve d’ailleurs pas chez les « maîtres spirituels incarnés », chez les ésotéristes ou chez les chercheurs spirituels. Il est vrai cependant qu’il y a, dans le channeling, beaucoup de textes pour ne pas dire grand-chose, et il est plutôt frustrant de constater que, par exemple, sur trois cents pages d’un livre, il y a tout au plus deux ou trois pages d’informations concrètes ! C’est ici que l’on retrouve, effectivement, le « pathos émotionnel » (Amour, Lumière, etc.) caractéristique de nombre de communications de ce type. Néanmoins tous les cas de channeling ne se situent pas à ce niveau « astral » ou « émotionnel ». Les livres de Midaho, de Joseph Whitfield, d’Aurelia Louise Jones et Dianne Robbins, etc., apportent des informations inédites (qui, à défaut d’être vérifiables, sont fort intéressantes) sur des sujets tels que l’« aprè-vie », les civilisations de l’Espace, les continents disparus, le monde souterrain de l’Agartha, etc. Ce sont ces informations qui m’intéressent. Quant au « pathos émotionnel » ou « astral » que l’on trouve dans de nombreuses sources, je « zappe » ! Il faut savoir « élaguer » dans un texte.
Un problème, plus fondamental, est celui de l’identité réelle des sources alléguées. Il est certain que nombre de ces sources donnent de fausses identités afin de faire passer leur message à une frange particulière d’individus sensibles à telle ou telle « signature cosmique ». Il y a aussi des mystificateurs de l’Astral comme ce faux Jésus qui avait annoncé, en mai 2006, qu’un terrible tsunami allait balayer, le 20 mai 2006, la côte Est des Etats-Unis. Et certaines entités semblent en effet se comporter comme des « vampires énergétiques » se gavant de la peur ainsi produite dans la conscience de certains individus.
Faut-il pour autant en déduire qu’il n’y a jamais, dans les textes « canalisés », de sources correspondant réellement, par exemple, à Jésus, à l’Archange Michaël, voire à Dieu ? C’est ici que ma position diffère de celle des auteurs du texte que j’ai pris pour référence.
L’objection relative à la correspondance « univers spirituel/niveau de conscience » semble pertinente, mais faut-il en déduire pour autant que les channels, n’ayant pas de « conscience avancée, éveillée ou sublimée », ne peuvent pas être contactés par des êtres d’un niveau évolutif plus élevé qu’eux ? Helen Schucman n’était probablement pas une personne à la « conscience éveillée ou sublimée », mais ses textes sont d’une « profondeur » métaphysique telle que leur origine christique est même reconnue par un ésotériste comme Benjamin Creme, lequel clame pourtant, ainsi que je l’ai signalé plus haut, que le channeling c’est de « l’Astral » à 99,99% ! Il écrit en effet que le Maître Jésus a inspiré l’ouvrage « A course in miracles », transmis « sur les plans intérieurs à un disciple, qui l’a ensuite dicté au Dr Helen Schucman ». (1)
Autre exemple de contact avec Jésus, celui de l’artiste Glenda Green. Elle aussi ne doit pas être au niveau de la « conscience éveillée ou sublimée », mais elle a reçu un enseignement de Jésus dans des conditions très particulières. Glenda Green a ainsi pu peindre un tableau représentant la vision qu’elle avait du Maître : « L’agneau et le lion ».
La plupart des « canaux » qui pensent servir d’intermédiaires à des anges ou des archanges ne sont probablement en contact qu’avec des « guides spirituels » (de l’Astral supérieur ou du niveau mental), mais une channel comme Ronna Herman, par exemple, est-elle « mystifiée » par une entité de l’Astral supérieur, ou du Monde mental ou causal, se faisant passer pour l’Archange Michaël ? S’il est impossible de le savoir il faut tout de même reconnaître que les textes correspondants sont de qualité.
Quant à Midaho, qui a dit être en contact avec la Source (donc avec Dieu), on notera – outre la correspondance entre les Mondes spirituels donnée par cette source et la classification de Chris et Kessani Iwen – qu’elle a été informée qu’une femme, « qui dirige une secte en Forêt Noire » et qui prétend être le « seul porte-voix de Dieu », ne canalise ni Dieu, ni le Christ, ni Jésus (ces deux derniers étant distincts). Elle entend simplement son guide spirituel (qui appartient, comme la channel, au Monde causal). Ce guide lui fait croire qu’il est Jésus. La Source précise que de nombreux guides se font ainsi passer pour Jésus. Le but de cela « n’est pas de leurrer les gens ». Ces guides se font passer pour Jésus parce que « dans l’esprit de beaucoup d’hommes Jésus est Dieu et sa parole – la parole du Seigneur, la parole du Sauveur – est sacrée, elle a un impact bien plus grand que la parole d’un simple guide ». (2) On peut penser que nous sommes, avec le cas Midaho, en présence d’une source différente de celles de nature « astrale ».
Quant à la prétention de « canaliser » Dieu, qui peut paraître exorbitante, voici ce que Midaho en dit en quatrième page de couverture du tome 2 de « Dialogues avec Dieu » (éditions Hélios, 2001) :
« Lorsque Dieu parle à un être humain, cela peut paraître prétentieux pour celui-ci de dire : ‘Voilà mes amis, Dieu me parle…’’ Cela peut aussi sembler impossible à bon nombre de gens que Dieu puisse parler à un être humain : la puissance de l’énergie divine ferait exploser le petit corps de chair, pensent-ils.
Pourtant, celui qui a entendu Dieu en lui ne reconnaît que l’immensité de Sa Douceur infinie, Sa faculté de doser la puissance de Son Energie afin qu’elle ne détruise pas le petit corps humain qui la reçoit, comme une mère peut tenir dans ses deux mains avec une infinie délicatesse le corps de son nouveau-né. »
Une source canalisée par Aurelia Louise Jones précise qu’il existe des imposteurs qui empruntent l’identité de chaque maître et de chaque groupe d’êtres de lumière. Les informations canalisées ne proviennent pas toutes des maîtres de lumière et de sagesse, les charlatans étant nombreux « et particulièrement rusés ». En outre, dans le même livre, Aurelia Louise Jones, qui canalise Adama (le grand prêtre de Telos), précise qu’à l’heure actuelle des gens prétendent canaliser Adama, et dans certains cas ceci n’est pas vrai. Adama, quant à lui, précise qu’il n’autorise personne d’autre qu’Aurelia Louise Jones à le canaliser officiellement dans le cadre de publications de livres ou encore lors d’événements publics. (3) Voilà un autre texte qui, manifestement, n’émane pas de l’« Astral ».
Propos de Alain Moreau recueillis sur le site