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Le passeur de Sagesses

Posté par othoharmonie le 27 avril 2013

par Arnaud Desjardins

Il a rendu les traditions spirituelles orientales accessibles aux esprits occidentaux en quête de sens. Il a également fondé le premier ashram français, puis est devenu l’un des grands médiateurs de la quête intérieure.

Bien qu’il ait écrit une vingtaine de livres de référence, Arnaud Desjardins se veut plutôt homme d’images : réalisateur télé pendant vingt-deux ans, ce sont sa capacité à observer le monde et son âme de journaliste qui lui ont permis de s’immerger dans les grandes traditions spirituelles.

Participation aux groupes de réflexion et d’enseignement ésotérique créés par G. I. Gurdjieff, séjours en ashrams, retraite dans un monastère trappiste, périples au cœur du bouddhisme tibétain : ce fils de protestants, diplômé de Sciences Po, multiplie les expériences intérieures. Sa rencontre avec le maître indien Swâmi Prajnanpad sera décisive : cet ancien professeur de physique, au fait de l’œuvre de Freud, l’initie à la voie d’une transformation intérieure inéluctable.

De retour en France, il publie ses “Chemins de la sagesse”, qui transmettent son expérience personnelle et l’essence des textes sacrés.

Pensées

 

Le passeur de Sagesses dans SAGESSE 11-petit

La connaissance de soi
Grande leçon issue de l’adyatmayoga, l’enseignement de Swâmi Prajnanpad : le fondement de ce qu’on appelle « vie spirituelle » n’est autre que la psychologie, c’est-à-dire la connaissance du mental, qui englobe pensées et émotions. Mais la comparaison s’arrête là, car si le but en psychologie est de se connaître et d’essayer de devenir ce que l’on est, dans l’adyatmayoga, on recherche la disparition de l’ego. Dans les deux cas cependant, le propos reste de mieux vivre.

L’état sans ego ou la non-dualité
Essentiel, mais difficile, car il est inadmissible pour l’homme moderne de concevoir une réalité où son individualité n’aurait plus de place. Le paradoxe est le suivant : chaque être est unique, mais chacun voudrait inconsciemment que l’autre lui ressemble, qu’il agisse en conformité avec ses désirs, donc son ego. De cette dualité naît la souffrance. Le travail consiste donc à rechercher l’unité, à ne faire qu’un avec l’univers, car l’énergie est unique. Pour cela, il ne faut pas tenter de « tuer » l’ego mais, au contraire, assumer tous ses désirs, puis réaliser que la plénitude parfaite et durable ne peut être atteinte dans cette voie. Alors, seulement, les désirs tombent d’eux-mêmes. « La disparition de l’ego consiste en une mort à soi-même tel que nous nous connaissons aujourd’hui, une mort et une résurrection déjà si totales, que la mort du corps physique n’y enlève rien. »

L’état sans émotions
Les émotions définissent l’ego. Distinguer entre ce que l’on aime ou pas est source de joies et de souffrances. La libération consiste à s’affranchir de ces réactions : une chose n’est ni belle ni laide, elle est seulement à sa place. Sans émotions, est-on encore vivant ? « Oui, répond Arnaud Desjardins, car la mort de l’ego est la véritable naissance, la découverte de ce qui est au fond de nous. » C’est l’éclatement de la prison étroite du « je » qui libère une perception plus juste du monde.

La vigilance
Etre présent, attentif, conscient, savoir à chaque instant ce qui se passe en nous et autour de nous. Cette aptitude se développe et croît peu à peu par l’exercice de la méditation. Seule la vigilance permet de ne plus se laisser emporter par les émotions. Cette attitude n’a rien de spectaculaire, mais elle change tout. Ces moments de conscience, Arnaud Desjardins les appelle des « souvenirs » : on se souvient de soi-même, de son but, dusens de sa vie, et on reste maître de soi. Ainsi, on n’est capable de sentiments qu’en abandonnant les émotions.

Trouver son maître
Comme en thérapie, on ne peut s’engager sur les chemins de la sagesse sans être guidé par un être d’expérience ayant fait le chemin. Il stimule, bouscule, écoute et répond aux questions. « Si une personne ne réunit pas ces compétences, elle n’est en aucun cas un maître, mais un de ces aveugles guidant les aveugles… » Le maître ne révèle pas sa qualité par des prodiges spectaculaires, mais par sa réponse à une demande juste. Comment trouver son maître ? Par recommandation, en lisant des livres sur le sujet, au gré de retraites, etc. Puis le disciple s’arrête à celui qu’il reconnaît comme tel.

De même que nous sommes déjà nus sous nos vêtements, l’amour est déjà notre réalité fondamentale voilée par les craintes et les espoirs de l’ego.

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Qui est le Sage ?

Posté par othoharmonie le 27 avril 2013

Qui est le Sage ? dans SAGESSE 31La sagesse est discrète, humble, le plus souvent invisible pour les hommes passionnés qui en sont dépourvus. La sagesse n’est pas un produit manufacturé. On ne peut ni l’acheter, ni la vendre, ni la voler ni la trafiquer…

Le sage n’est pas médiatique. Il ne passe pas à la télé ou à la radio. Il n’écrit pas de livres ni ne fait de conférences sur la sagesse. La sagesse est la capacité libre d’analyser, de comprendre, d’aimer, d’apprécier, de supporter, de tolérer, de respecter, d’accepter mais aussi de renoncer.

Le sage pourrait se définir comme un homme n’ayant ni dieu qui aliène sa raison ni maître qui aliène sa liberté. Toute aliénation ne pouvant conduire qu’à un emprisonnement de la conscience et à une perversion du jugement.

Un sage pourrait aussi se définir comme étant un homme d’expérience, qui connaît profondément la vie et les hommes. Le sage a appris la différence entre le bien et le mal et applique cette connaissance à chaque minute de sa vie. C’est un homme qui a connu la douleur et la souffrance et qui les a acceptées comme étant des éléments incontournables et inéluctables de la vie. Un homme qui a appris à pardonner. Un homme qui a appris au contact des autres.

Contrairement aux autres hommes, le sage est un homme attentif à ses semblables car il sait que des opinions différentes sont une perpétuelle source d’enrichissement et de connaissance. Le sage est un homme qui a su comprendre les autres, qui les a regardé vivre avec leurs plus grande qualités et leurs pires défauts. Il a appris à les voir avec amour, indulgence et compassion. C’est aussi un homme qui a beaucoup voyagé sur la terre et aussi dans le coeur des hommes. Un homme qui a rencontré et aimé tous les peuples de la terre et qui a vécu tous les sentiments et toutes les émotions des autres hommes.

Un sage pourra se distinguer par ses actions et par les préalables qui l’auront conduit à décider de mener ces actions. Mais parfois la sagesse lui dictera de mener ces actions de façon différente ou de ne pas les accomplir, selon les circonstances.

Le sage n’est pas un homme parfait. Le sage n’est pas à l’abri de commettre des erreurs. Mais lorsque il en aura commis, il les reconnaîtra, il les réparera, il demandera pardon à ceux qu’il aura pu léser et il paiera sa dette jusqu’au bout, dut-il suer sang et eau, jusqu’à ce qu’elle soit acquittée. Mais surtout, il tirera toujours la leçon de ses erreurs et saura ne jamais plus les répéter. Car nos erreurs, si elles nous font souffrir et font souffrir d’autres êtres, nous apportent cette grande richesse qu’est l’expérience. Cette même expérience qui nous apprend aussi à accepter et à pardonner les erreurs des autres.

Le sage n’est pas un être passionné. C’est un être réfléchi. Il n’éprouve pas de haine dévorante ni de fanatisme. Il cherche seulement à comprendre. Mais il peut aussi aimer ou ne pas aimer, tout simplement.

Le sage s’est détourné et s’est affranchi de toutes les passions qui aliènent les autres hommes et les maintiennent dans un demi-esclavage physique et intellectuel.

Il a atteint la sérénité de l’esprit et du corps à la suite d’un long travail sur lui-même. Il a su contrôler et maîtriser ses hormones, ses pulsions et ses instincts, tout ce qui représente notre part biologique animale.

L’homme ordinaire parle beaucoup, à tort et à travers. Il s’écoute parler. Il fait beaucoup de bruit, il voudrait être le centre de tout les intérêts, car son ego est immense, et être considéré comme le plus grand, le plus beau, le meilleur.

Le fou veut toujours imposer son avis aux autres.

Le sage ne parle pas ou peu. Il écoute, observe et se tait. Il est un éternel apprenti, car il a compris qu’aucun être humain ne pourra jamais détenir toute la science ni toute la connaissance. Il a compris que la plupart des hommes ne retiennent jamais les leçons de la vie ou de l’histoire. Il a aussi compris que celui qui parle tout le temps est sourd et que le seul à s’enrichir véritablement est celui qui écoute. Mais c’est une richesse intérieure, qui ne se monnaye pas. Le sage n’impose jamais son point de vue. Il ne viendra jamais vous dire ce que vous devriez faire. Il sait bien que les hommes sont sourds à la raison et au bon sens.

Le fou ne demandera jamais l’avis du sage. Car tous les fous se croient des sages.

Le sage saura parfois demander l’avis d’un homme simple, d’un homme auquel on ne pense jamais à demander son avis, sans que l’on sache pourquoi. Car le sage sait qu’en chaque être humain il existe des parcelles de sagesse. Et parfois, celui qui regarde les choses de l’extérieur, de très loin, peut avoir un avis beaucoup plus sensé et sage que celui qui est au cœur de l’action et qui est totalement concerné et impliqué dans sa problématique.

Le sage n’est ni un moraliste ni un grand donneur de leçons comme, il y en a tant. Il sait que la sagesse vient du coeur, de l’intérieur de l’être. Le sage n’est pas parfait et il le sait.

Le sage n’accuse pas, ne critique pas, ne condamne pas. Il essaie seulement de comprendre.

L’homme ordinaire se plaît à accuser et à condamner les autres hommes, non pas pour les fautes qu’ils ont commises mais parce qu’en abaissant un autre il croit s’élever. Les hommes ont ce besoin d’abaisser les autres, toujours et partout. L’autre est différent, cela suffit à l’accuser et à le condamner.

Le sage possède un raisonnement sain, une conscience aiguë de la réalité des choses, un grand sens de la justice et de l’équité et de ce qui est bon ou mauvais pour l’homme et pour la nature.

Le sage se gardera de juger sans connaître tous les tenants et aboutissants d’une situation. Et encore portera-t-il un jugement empreint de réserve, car il sait combien les apparences sont trompeuses et combien les hommes sont habiles à les manipuler et à les faire paraître différentes de ce qu’elles sont réellement.

Le sage se garde de juger un autre homme de manière définitive, car il sait que bien des choses restent souvent dans l’ombre dans la personnalité d’un être humain et qu’un jugement est toujours perverti s’il n’a pas été fait en parfaite connaissance de cause.

L’homme qui est moins fou ou moins stupide que les autres viendra un jour voir le sage et lui demandera comment faire. Alors, le sage lui répondra avec bienveillance et lui expliquera comment il pourrait faire ou comment il pourrait apprendre à le faire ou si il doit effectivement le faire ou ne pas le faire. Et l’homme moins stupide s’en retournera enrichi de ce contact et de cet échange. Et celui-là aura fait un pas vers la sagesse en acceptant un autre avis que le sien.

Chez certains peuples d’Afrique et d’ailleurs, il existe dans chaque village un homme que l’on respecte et que l’on vénère simplement pour sa sagesse. On vient de loin pour le consulter et lui exposer ses problèmes. Il est toujours là, à l’écoute, et il donne parfois des conseils. Quand il ne sait pas, alors, il dit : «Je ne sais pas».

Dans nos pays, celui qui ne sait pas n’osera jamais l’avouer, par peur du ridicule, par peur de passer pour un inculte ou un idiot. Mais la grande sagesse consiste pourtant bien à ne pas donner d’avis si l’on n’en a pas, plutôt que de donner un mauvais avis qui peut ruiner la vie d’une personne.

Beaucoup d’hommes ne sont pas forcément des sages, mais, occasionnellement, leurs comportements, leur actions ou leurs paroles seront guidés par la sagesse. Un homme peut être touché par la sagesse à certains moments de sa vie et pas à d’autres, tout aussi bien qu’en certains lieux ou en certaines circonstances.

Si des hommes peuvent parfois faire preuve de sagesse, très rares et exceptionnels sont les hommes qui peuvent justement mériter le titre de sage, car si le germe de la sagesse demeure en chaque être humain, celui de la folie lui reste intimement lié toute sa vie, quelque part dans les méandres du labyrinthe de son cerveau. Et l’histoire et l’expérience ont plus d’une fois montré que le pas à franchir était dérisoire entre sagesse et folie.

Si un jour, sur votre route, vous croisez un homme qui se dit être un sage, fuyez-le. Car les vrais sages sont des hommes qui possèdent les vertus de la sagesse et qui en ont à peine conscience et plus que tout ne s’en enorgueillissent jamais.

Les sages n’ont pas de boutiques, ni d’entreprises, ni de multinationales, ni de capitaux, ni d’actions en bourse. Le sage est un homme simple et bon, sans haine ni passion. Le sage est un être illuminé. Il a reçu la lumière de la raison, du bon sens et du discernement. Et il suffit de lui demander de nous communiquer un peu de sa lumière pour qu’il nous l’offre comme un trésor précieux. Mais la plupart des hommes sont trop arrogants pour reconnaître un sage parmi eux et trop orgueilleux pour s’abaisser à le consulter.

Le sage ne cherche pas à occuper une place qui n’est pas la sienne. Et lorsque il occupe une place à laquelle il a fait son temps, c’est avec grâce qu’il la quitte et la laisse à un autre.

Le sage ne consacre pas sa vie à la poursuite de la performance, quelle qu’elle soit, physique, sportive, technique, sport-extrêmiste, gratuite ou pour voir son nom inscrit dans le Livre des Records. Ce sont de fausses performances, seulement celles de l’ego, c’est-à-dire de l’illusion. La seule performance qui peut grandir un homme, c’est de devenir un homme meilleur et plus éclairé, un homme plus sage.

L’âge ne confère pas la sagesse. L’âge ne fait rien à la sagesse. Un enfant peut être un sage tout comme peut être fou un très vieil homme.

Le sage ne fait pas de différence entre les hommes, malgré tous les efforts que font les hommes pour tenter de se différencier les uns des autres et bâtir des remparts entre eux.

 Auteur inconnu

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