Etre conscients de notre Divinité
Posté par othoharmonie le 16 juin 2013
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L’enseignement de Sri Aurobindo
L’enseignement de Sri Aurobindo prend pour point de départ celui des anciens sages de l’Inde : derrière les apparences de l’univers se trouve la Réalité d’un Être, d’une Conscience, Moi de toutes choses, unique et éternel. Tous les êtres sont unis dans ce Moi, dans cet Esprit unique, tout en étant divisés parce que dans le mental, la vie et le corps, la conscience revêt un caractère séparateur qui leur fait ignorer leur vrai Moi et leur vraie Réalité. Par une certaine discipline psychologique, nous pouvons retirer ce voile de la conscience séparatrice et devenir conscients du vrai Moi, de la Divinité en nous et en tous.
Selon l’enseignement de Sri Aurobindo, cet Être, Conscience unique, est involué ici-bas dans la Matière. Il se libère progressivement par l’évolution; la conscience apparaît dans ce qui semble inconscient et, dès son apparition, elle est d’elle-même poussée à s’élever toujours plus haut tout en s’élargissant et en évoluant vers une plus grande perfection. La vie est la première étape de cette libération de la conscience ; le mental en est la seconde ; mais le mental n’est pas le terme de l’évolution, il attend de pouvoir s’élargir en quelque chose de plus grand, en une conscience spirituelle et supramentale. La prochaine étape de l’évolution doit faire du Supramental et de l’Esprit le pouvoir dominant dans l’être conscient. Car alors seulement la Divinité involuée dans les choses se libérera entièrement, et la vie deviendra capable de manifester la perfection.
Mais alors que la Nature a parcouru les étapes précédentes de l’évolution sans qu’il existe, dans la vie végétale et animale, une volonté consciente, en l’homme elle a la possibilité d’évoluer en utilisant la volonté consciente de son instrument. Cette évolution ne peut cependant s’accomplir tout entière par la volonté mentale de l’homme, car le mental, une fois qu’il a atteint un certain point, ne peut plus que tourner en rond. Une conversion, un renversement de la conscience doit s’opérer, grâce auquel le mental se transformera en un principe supérieur. Le moyen d’effectuer ce renversement se trouve dans l’ancienne discipline psychologique du yoga et dans sa pratique. Dans le passé, cette tentative se traduisait par un retrait hors du monde et une disparition dans les hauteurs du Moi ou Esprit. Sri Aurobindo enseigne qu’une descente de ce principe supérieur est possible, descente qui libérera le Moi spirituel, non seulement du monde, mais dans le monde, remplacera l’ignorance du mental, ou sa connaissance très limitée, par une Conscience-de-Vérité supramentale qui sera un instrument digne du Moi intérieur, et permettra à l’être humain de se trouver dynamiquement autant qu’intérieurement, et le fera sortir de l’espèce humaine et de sa condition encore animale et accéder à une espèce plus divine. La discipline psychologique du yoga peut être utilisée à cette fin, car elle ouvre toutes les parties de l’être à une conversion ou transformation qui se fera par la descente et l’action du principe supramental supérieur non encore révélé.
Cela ne peut cependant se faire d’emblée ou en peu de temps, ni par une transformation rapide ou miraculeuse. Le chercheur doit franchir bien des étapes avant que la descente supramentale soit possible. L’homme vit surtout à la surface de son mental, de sa vie et de son corps, mais au-dedans de lui se trouve un être intérieur aux possibilités plus vastes, auquel il doit s’éveiller; car à présent il n’en reçoit qu’une influence très réduite qui le pousse à rechercher sans cesse une beauté, une harmonie, une puissance et une connaissance plus grandes. Son premier pas dans le yoga consiste donc à ouvrir les domaines de cet être intérieur et à y vivre, en gouvernant de là la vie extérieure par une lumière et une force intérieures. Ce faisant, il découvrira en lui son âme véritable, qui n’est pas ce mélange d’éléments mentaux, vitaux et physiques à la surface, mais quelque chose qui participe de la Réalité cachée derrière eux, étincelle du Feu divin unique. Il lui faut apprendre à vivre dans son âme dont l’élan vers la Vérité le portera à purifier et à orienter le reste de sa nature. Ensuite pourront se produire une ouverture vers le haut et la descente d’un principe supérieur de l’ Être. Même alors, cependant, la Lumière et la Force supramentales n’apparaissent pas immédiatement dans leur plénitude. Car de nombreux plans de conscience s’étagent entre le mental ordinaire de l’homme et la Conscience-de-Vérité supramentale. Il faut ouvrir ces plans intermédiaires et faire descendre leur pouvoir dans le mental, la vie et le corps. Ensuite seulement le plein pouvoir de la Conscience-de-Vérité pourra agir dans la nature. Le processus de cette auto-discipline ou sâdhanâ est par conséquent long et difficile, mais en effectuer ne serait-ce qu’une petite partie est autant de gagné, car la possibilité d’atteindre ultérieurement la libération et la perfection en est accrue.
Nombre d’éléments appartenant aux anciens systèmes sont nécessaires sur le chemin : ouvrir plus largement le mental, l’ouvrir au Moi et à l’Infini, émerger dans ce que l’on a appelé la Conscience Cosmique, dominer les désirs et les passions. Un ascétisme extérieur n’est pas essentiel, mais la conquête du désir et de l’attachement et la maîtrise du corps, de ses besoins, de ses appétits et de ses instincts sont indispensables. Les principes des anciens systèmes se combinent : la voie de la Connaissance, par le mental qui apprend à discerner entre la Réalité et les apparences, la voie du Coeur, qui est celle de la dévotion, de l’amour et de la soumission, et la voie des Oeuvres, où la volonté se détourne des motifs d’intérêt personnel pour se diriger vers la Vérité et le service d’une Réalité plus grande que celle de l’ego. Car il faut préparer l’être tout entier à répondre et à se transformer lorsque la Lumière et la Force plus grandes pourront se mettre à l’oeuvre dans la nature.
Dans cette discipline, l’inspiration du Maître et, lors des phases difficiles, son autorité et sa présence sont indispensables, car il serait impossible autrement d’aller jusqu’au bout sans commettre quantité de faux-pas et d’erreurs qui s’opposeraient à toute chance de succès. Est Maître celui qui s’est élevé à une conscience et à un être supérieurs dont il est souvent considéré comme la manifestation et le représentant. Il aide non seulement par son enseignement, mais plus encore par son influence et son exemple, par son pouvoir de communiquer aux autres sa propre expérience.
Tel est l’enseignement de Sri Aurobindo et sa méthode de mise en pratique. Son dessein n’est pas d’élaborer une quelconque religion, d’amalgamer les religions anciennes ou d’en fonder une nouvelle : car l’un ou l’autre de ces objectifs l’écarterait de son but central.
Le seul but de son yoga est un développement intérieur grâce auquel tous ceux qui le pratiquent pourront, le moment venu, découvrir le Moi unique en tous et élaborer une conscience spirituelle et supramentale qui transformera et divinisera la nature humaine.
Sri Aurobindo a écrit lui-même l’original anglais de « L’Enseignement de Sri Aurobindo » en 1934, comme élément d’un livret édité par l’Ashram intitulé « Sri Aurobindo et son Ashram ». Il y parle de lui à la troisième personne.
La première édition française date de 1988.
Edité par Sri Aurobindo Ashram - Pondichéry – Inde
diffusion par SABDA
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