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Le Lien d’Or

Posté par othoharmonie le 29 juin 2013

Auroville : Le Lien d’Or
Vers l’Unité Humaine

Le Lien d'Or dans Librairie / vidéothèque auroville_llien_or1

Un film de Michèle Decoust

Auroville est une ville communauté près de Pondichéry en Inde qui fut nommée « Cité de l’Aurore » il y a quatre décennies par Mère, la compagne spirituelle de Sri AurobindoAujourd’hui, Auroville abrite 2200 habitants répartis en une centaine de communautés (45 nationalités). 

Vivent-ils vraiment l’unité humaine tant voulue par Mère ? 
A l’heure où l’humanité se cherche un autre modèle, ces pionniers planétaires peuvent-ils être une source d’inspiration dans notre quête vers un monde plus harmonieux ?
Le DVD est le témoignage de 10 Aurovilliens de tous horizons, dix artistes, designers ou managers, qui s’interrogent et se répondent d’une voie une et multiple.

 

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RÉSUMÉ

Auroville, ville cosmopolite au Sud-Est de l’Inde, fut nommée « Cité de l’Aurore » il y a quatre décennies par Mère, la compagne spirituelle de Sri Aurobindo.
Auroville, « Cité de l’Unité Humaine », a reçu de Mère une Charte si ambitieuse et inspirée qu’elle a fait naître l’espérance d’une Babel réconciliée. Par des voies inattendues, une poignée d’aventuriers en quête de sens et de transcendance entendit l’Appel. Aujourd’hui, Auroville abrite 2200 habitants répartis en une centaine de communautés. Vivent-ils vraiment l’unité humaine tant voulue par Mère ? Est-ce tout simplement possible entre 45 nationalités aux cultures, modes de vie, systèmes de valeurs et de croyances à l’origine si différents ? 
A l’heure où l’humanité se cherche un autre modèle, ces pionniers planétaires peuvent-ils être une source d’inspiration dans notre quête vers l’unité humaine ?


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LA SOURCE de toute chose

Posté par othoharmonie le 29 juin 2013

 LA SOURCE de toute chose dans APPRENDS-MOI ee

Je suis celui que tu cherches. Je Suis celui que tu es. Je suis partout et je suis en toi. Peu importe mon nom, peu importe mon visage, celui-ci t’apparaîtra, le moment venu. Je suis en toi et je suis avec toi. Je suis partout et je suis, pourtant, en un corps et je suis illimité et je me suis limité, de la même façon que tu t’es limité. Je t’ai accompagné dans ta limitation. Je ne t’ai jamais quitté, de toute éternité, attendant, en silence, ce moment et ces moments.

Je suis la Source, Je suis la Source de ta Source. Je ne suis que ton miroir. Je ne suis que ce que tu es quand tu ris, quand tu lâches ce qui doit l’être. Si tu t’abandonnes à moi, je m’abandonne à toi. Si tu te révèles à moi, je me révèle à toi. Je suis illimité, Je suis aussi ce que tu es de toute éternité et que tu n’as pas encore réalisé en totalité. Je suis le souffle de ton cœur. Je suis le souffle de ton âme et de ton Esprit.

Tu me connais comme je te connais. Il n’y a de distance entre toi et moi que celle que tu as acceptée de mettre et que celle que j’ai acceptée que tu mettes. Je suis présent au sein de cette densité depuis la création de cette dimension. Je suis là- haut, comme je suis ici. Je suis dans tout ce que tu vis. Je suis dans tout ce que tu expérimentes, afin de te rapprocher de toi, et donc de moi.

Je suis la Lumière des mondes comme tu es la Lumière du monde. Je suis l’éternité et l’infini qui participent en toi au déroulement du temps et de ce qui est fini. Je viens à toi comme je te l’ai promis.

Je suis la Joie. Je suis la Simplicité. Je suis ce qui te réchauffe. Je Suis le parfum de la rose que tu es. Je Suis la rose aussi dont tu exhales le parfum. Tout ce que tu vois, tout ce que tu entends, a été créé par moi, pour toi. Rien de ce qui existe au sein de cette densité, ne m’est étranger. Le sol que tu parcours est moi. Le ciel que tu contemples est aussi ma Vérité. J’attends que tu me révèles en toi. J’attends que tu vives en moi. Il n’y a de distance entre nous que l’illusion de ton regard. Il n’y a de distance que la promesse que je t’ai faite, en réponse à ton serment.

Je suis l’Unité au sein de la multiplicité. Je suis la multiplicité qui rejoint l’Unité. Je suis toi comme tu es moi. Je me révèle à toi patiemment, cela, je te l’avais promis. Je suis dans l »illimité comme dans le limité car je suis celui que je suis. Il n’y a pas de barrière entre l’illimité et le limité. Il n’y a pas de limite à ce que je suis. Je te veux en Paix car, si tu es en Paix, je suis en Paix. Je te veux dans la Joie car si tu es dans la Joie je suis dans la Joie.

Je veux que tu attises en toi la Lumière et le Feu. Fais grandir en toi cela et, ensuite, allume en tous les autres le même Feu et la même Lumière. Tu es le Porteur de ma Lumière, comme je suis le Porteur de ton corps. Je réside en toi, comme ton esprit réside en moi.

Tu rends possible la vie au sein de cette densité. Je rends possible la manifestation de la Beauté et de la Création. Je suis la totalité des possibles. Je suis aussi l’impossible. Tu ne peux me contenir à travers une définition. Tu ne peux que me contenir au travers du Souffle et de la vibration de ton cœur. Tu es la flamme éternelle dont Je Suis le souffle.

Faire un pas vers Moi est faire un pas vers toi. Me reconnaître c’est te reconnaître. M’aimer c’est t’aimer. Je suis la Source des Sources. Je suis la Joie. Tu es moi, alors deviens cela, tu es cela. L’heure que tu vis, l’instant que tu vis, est un instant sacré où ma Présence se révèle, où ma Présence se réalise, en toi, comme partout.

N’oublie jamais que tu es la Lumière du monde. N’oublie jamais que tu es Vérité, que tu es Beauté, que tu es Simplicité, que tu es mon image, comme je suis ton image, que tu n’es pas limité à cette forme que, pourtant, tu parcours et inscris, au sein de cette densité. Nous sommes, ensemble, l’éternité. Nous sommes, ensemble, la danse, la Joie, la complétude et l’Unité. Nous sommes Un, comme je suis Un avec toi et comme tu es Un avec moi.

La Joie est ton royaume, l’Amour est ton Esprit. Tu n’as rien à craindre car tu es éternel, ni de moi, ni de la vie, ni de toi. Seul, le jeu de l’illusion t’a entraîné vers cette lourdeur et cette densité. Cela a été ton choix auquel j’ai accédé. Je t’ai suivi au sein de cette limitation et je t’ai attendu.

Je Suis le Souffle de ton souffle, la Vérité en toi, alors, révèle moi et ouvre toi à moi comme je m’ouvre à toi. En cela réside, la Félicité, le Bonheur, la Joie et la Plénitude.

Bien-aimé enfant de ma Lumière, bientôt, si tel est ton désir, tu pourras contempler ma face et la Lumière. Ce monde arrive à une période de grandes révélations. La Lumière se dévoile, ma Présence se dévoile, pour toi.

Sois digne de la Vérité, de la Simplicité, de l’Humilité, de la Beauté et de l’Amour car tu es cela et rien d’autre. Le reste ne sont que des illusions liées à des expériences que tu as menées. Tu es mon fils, comme je suis ton fils. Je suis ton Père, parce que nous sommes pères et que nous sommes frères. Tu es tout cela à la fois. Je suis tout cela à la fois.

Reçois ma Grâce car tu es Grâce. Je bénis en toi la Lumière et la Grâce. Je bénis en toi la Vérité.

Je t’aime.

 

Message de la Source 

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l’Amour est la Création

Posté par othoharmonie le 29 juin 2013


l’Amour est la Création dans Méditation couleursL’amour est la source de la création toute entière. C’est en fait la conscience qui forme les univers créés, toutes les dimensions d’existence et les mondes dans lesquels nous vivons. Lorsque nous examinons les autres mondes depuis notre point de vue dualiste, nous voyons sans cesse les choses sous la forme d’une trilogie. Nous partageons toujours le temps en trois tranches ; le passé, le présent et le futur.

Pour nous, l’espace est à considérer selon ces trois axes que son x, y et z. nous saisissons la réalité sous la forme du microcosme, le monde de tous les jours, et du macrocosme. Nous désignons ceci par la trinité de la réalité.

Tout dans cette trinité de la réalité, des particules atomiques aux gigantesques galaxies, est maintenu en place par des forces auxquelles nous avons donné différents noms parce que nous les percevons comme étant séparées et sans rapport les unes avec les autres. Les atomes sont des forces gravitationnelles qui, elles, gardent les planètes ensemble autour d’un Soleil. Et les Soleils, avec leur système tournant autour d’eux, sont eux-mêmes retenus ensemble parmi d’autres Soleils, mais tout ceci est-il vraiment dissemblable ? Ne s’agirait-il pas plutôt d’une différence de dimensions dans lesquelles tous se manifeste ?

L’amour est une vibration particulière de la conscience qui, lorsqu’elle est présente parmi les humains, rassemble les gens et leur permet de développer une vie sociale. Sans amour, le mariage n’est qu’un travesti et il finira par se dissoudre. Souvent, les parents ne resteront ensemble que pour épargner leurs enfants. Mais même dans ce cas, n’est-ce pas pour épargner leurs enfants. Mais même dans ce cas, n’est-ce pas justement l’amour qui sauve le mariage, l’amour pour les enfants ? Il se peut aussi que nous ayons d’autres raisons de continuer à entretenir des liens avec quelqu’un sans qu’il y ait d’amour, mais ce n’est jamais la même chose qu’avec un amour vrai. L’amour est le lien le plus puissant de tous. Les gens mourront d’amour, pour de l’amour ou à cause de son absence, et même par amour.

Je crois fermement que tout, dans l’univers est un miroir de la conscience. D’après ce que j’ai pu voir moi-même, l’énergie est consciente, peu importe le nom qu’on lui donne. On pourra l’appeler électricité, magnétisme, champs électromagnétiques, chaleur, énergie cinétique, forces atomiques, gravité etc… et à partir de cette croyance, nous voyons que selon la fameuse formue E = mc², l’énergie est en relation avec la matière et avec le carré de la vitesse de la lumière, qui est un chiffre. Par conséquent, la matière est aussi la conscience, mais sous une forme cristallisée. Depuis ce point de vue sur le monde, tout est conscience. Et la conscience est la lumière intérieure qui se réfléchit sur la matière du monde intérieur et crée ainsi le monde extérieur tout entier, d’un souffle à l’autre.

Le monde intérieur de la conscience, les rêves, les visions, les sentiments, les émotions, l’énergie sexuelle, la kundalini, et même nos interprétations de la réalité extérieure, constitue la source même de la matière, et la manière dont cette matières est organisée se retrouve ans la formule pré-citée. L’amour est la force de cohésion dans cette équitation. L’amour est exactement la vibration à laquelle la matière réagit. Nous avons tous un grand pouvoir de création. Nous l’avons oublié, mais il est maintenant temps de nous en souvenir.

C’est l’amour qui peut nous guérir ainsi qu’autrui. En fait, c’est l’amour et ce ne peut être que lui qui guérira ce monde. Par conséquent, parler de guérison sans parler d’amour, c’est parler sans vérité. En médecine, seules certaines choses sont possibles. Mais avec l’amour, tout l’est.  Avec l’amour, une maladie incurable n’est rien d’autre qu’une  manifestation de  lumière, et les atomes du corps peuvent être réarrangés de telle manière que la santé parfaite retourne en lui. L’absence d’amour est la source de toutes les maladies, car seul l’amour tire la matière du chaos et lui donne un certain ordre. S’il n’y a pas d’amour, le chaos s’ensuivra.

La guérison ne peut avoir lieu que par le biais de l’amour.

Qu’il s’agisse de guérir des gens, des villages entiers ou la planète dans sa totalité, c’est du pareil au même. La seule différence est le degré d’amour que l’on émet.

Le mental sait comment manipuler la matière, et l’amour aussi, mais l’amour peut également créer la matière à partir de rien. Peu importe ce qui a besoin d’être guéri, l’amour trouvera toujours un moyen. L’amour véritable est illimité.

Quel est donc le voile qui nous empêche de voir cette grande vérité et de la vivre ?

Ce que vous croyez être vrai constitue toujours votre limite. Si vous ne croyez pas à ces limites, vous êtes libre.

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oser l’humanisme aujourd’hui !

Posté par othoharmonie le 29 juin 2013


Dans son dernier ouvrage « Pulsions du temps« , la linguiste et psychanalyste offre une réflexion magistrale sur notre relation au présent.

 oser l'humanisme aujourd'hui ! dans AUTEURS A CONNAITRE humain

L’auteur Julia Kristeva, linguiste et psychanalyste, docteur honoris causa de nombreuses universités, est un nom qui compte au sein de l’intelligentsia française et internationale. Ses prestigieuses récompenses en témoignent : prix Holberg (2004) pour les sciences humaines ; prix Hannah Arendt (2006) pour la pensée politique ; prix Vaclav Havel (2008) pour la culture européenne. Preuve en est, également, son dernier livre, Pulsions du temps * : une réflexion magistrale, d’une brûlante actualité, sur notre relation au présent !

Daniel Salvatore Schiffer : Vous vous penchez, dans votre dernier essai intitulé Pulsions du temps, sur la question du temps. Qu’est-ce à dire ?

Julia Kristeva : Nous vivons aujourd’hui, à travers l’hyperconnexion planétaire, qu’elle soit due à Internet, aux réseaux sociaux ou aux médias, dans un monde de plus en plus globalisé. Ce fait a pour conséquences principalement deux choses, qui s’avèrent à la fois – le paradoxe n’est qu’apparent – contradictoires et complémentaires. D’une part, le temps ne nous est jamais apparu aussi uniforme, compact, fermé, répétitif, comme replié sur lui-même, sans réelles perspectives. D’autre part, jamais il ne s’est révélé aussi ouvert, multiple, diversifié, inconnu, changeant, riche de potentialités les plus variées. Le temps, aujourd’hui, ne s’est pas seulement accéléré. Il engendre également, et peut-être surtout, une invraisemblable quantité d’événements, mais dont le sens réel et profond, cependant, se révèle souvent difficile, dans l’immédiat, à comprendre, à interpréter à sa juste valeur. D’où, ainsi que mon livre nous y engage, la nécessité de pouvoir le décrypter.

Un ouvrage à l’usage de vos contemporains, en somme !

C’est là, en tout cas, son ambition. Ce livre questionne notre relation au présent et, donc, au monde dans lequel nous vivons aujourd’hui. C’est la teneur de ce rapport, précisément, que j’interroge. Telle est la raison pour laquelle je parle, dans ces Pulsions du temps, de « reliance » : concept censé expliquer le lien existant entre la formation de la conscience, qu’elle soit individuelle ou collective, et le temps.

N’est-ce pas là une manière de reprendre, en l’actualisant, ce que Montaigne nomme dans ses Essais la « contexture » de notre relation au temps et, de manière plus spécifique, à notre présent justement ?

Absolument ! Mais, plus concrètement encore, je pense, pour ma part, que le présent, fort des leçons qu’il peut lucidement tirer de son passé, y compris dans ce qu’il a eu de plus tragique, peut aider les jeunes générations d’aujourd’hui, et même celles à venir, à sortir de ce délitement social et individuel dans lequel elles sont actuellement enferrées, ainsi qu’en témoigne, par exemple, la violence de certaines banlieues, dites pudiquement « sensibles ».

Lorsque vous évoquez les tragédies du passé, auxquelles faites-vous plus précisément allusion ?

livre dans Librairie / vidéothèqueJe me réfère là, bien évidemment, à ces deux immenses tragédies que furent, au XXe siècle, le stalinisme, avec le goulag et ses millions de morts, et le nazisme, avec ses camps de concentration et son génocide à l’encontre des juifs, ou d’autres minorités, tels les tziganes ou les homosexuels. L’enseignement qu’en a tiré la grande philosophe Hannah Arendt dans son étude sur les origines du totalitarisme, avec notamment cette notion qu’elle appelle la « banalisation du mal », est, de ce point de vue-là, très précieux, par-delà son aspect certes dramatique, lequel n’a par ailleurs pas manqué de susciter un vif débat au sein des élites intellectuelles. Ce qu’il faut retrouver impérativement, à l’instar de cet « impératif catégorique » dont parlait, quoique en un autre contexte, Emmanuel Kant, c’est le sens de l’humain, sans lequel il n’est point, c’est une évidence, d’humanité qui vaille ni ne tienne.

La cinquième section de votre livre, lequel se subdivise en sept parties, a pour très emblématique titre, précisément, « Humanisme » !

Oui. Si on considère l’histoire de la civilisation occidentale, on constate que notre modernité se caractérise par un prodigieux désir de savoir, lequel s’avère certes extrêmement positif, mais peut engendrer également de nombreux effets pervers. Ce que je m’efforce donc de comprendre, dans cette partie de mon livre, c’est la continuité pouvant exister entre le progrès scientifique et technologique de nos sociétés contemporaines et le projet intellectuel des grands humanistes du passé, depuis un penseur tel qu’Érasme de Rotterdam, par exemple, jusqu’aux Lumières, Jean-Jacques Rousseau en particulier, en passant, bien sûr, par la Renaissance. En d’autres termes, j’essaie de mettre au jour, sur le plan historique, les motivations, conscientes ou inconscientes, de ce désir de savoir.

Vous y considérez la découverte de l’inconscient et donc, à travers le travail de Freud lui-même, l’émergence de la psychanalyse comme un nouvel humanisme. C’est d’ailleurs là le sujet de la deuxième partie, intitulée « Psychanalyse », de vos Pulsions du temps !

Exactement ! Je crois la modernité analytique essentielle pour comprendre, en profondeur, les grandes mutations culturelles de notre monde, ses bouleversements politiques, dont l’évolution du concept de démocratie, fondamental pour le progrès de l’humanité. Je suis convaincue que l’expérience analytique peut être une réponse, à condition que, comme le soulignait Freud, elle se réinvente continuellement. C’est là ce que je soutiens dans le chapitre ayant pour titre « Freud : le fond du débat ».

Cette importance que vous accordez, à juste titre, à la psychanalyse, dans ce très complet et pertinent diagnostic critique, au sens noble du terme, que vous posez sur le monde contemporain, se base elle-même sur les acquis, tout aussi fondamentaux, de la linguistique moderne, depuis Ferdinand de Saussure. C’était d’ailleurs Lacan lui-même, pour s’en référer à l’un des maîtres de la psychanalyse contemporaine, qui affirmait – c’est là l’une des formules les plus célèbres au sein de ce courant philosophique que l’on appelait le « structuralisme » – que « l’inconscient est structuré comme un langage » !

Oui. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard, pour la femme d’origine bulgare que je suis, si mon livre s’ouvre, précisément, sur un chapitre intitulé « Mon alphabet, ou comment je suis une lettre ». Mais, afin d’élargir davantage encore cet important débat, et de l’asseoir sur un socle plus ferme encore, il est évident que c’est cette intime relation entre la psychanalyse et la linguistique qui permet de penser aujourd’hui, en grande partie, les apports réciproques entre plusieurs continents, dont ceux existant, par exemple, entre l’Europe et la Chine, ou l’Europe et l’Islam. Ainsi, en ce qui concerne l’Europe, je crois que la France, pays où je vis principalement, peut jouer un rôle capital, grâce à sa diversité culturelle, dans ce dialogue interculturel. Mais à une condition, toutefois : il faut que la France retrouve le sens de cet humanisme qui l’a portée pendant des siècles.

Mais ne pensez-vous pas que, au-delà même d’une nation comme la France, ce soit une entité telle que l’Union européenne, dont la France est un des six pays fondateurs, qui porte, aujourd’hui, ce projet humaniste ?

Certainement ! Je pense cependant que le projet européen, malgré ses bonnes intentions de départ, s’avère aujourd’hui encore très imparfait, malheureusement. Je vois donc à ce projet humaniste une autre alternative : celle de la francophonie, injustement négligée et pourtant véritablement porteuse, quant à elle, de cette magnifique ambition culturelle.

Cet ouvrage, Pulsions du temps, se présente donc comme une synthèse magistrale, tout en restant accessible à un large public, de votre oeuvre. La première partie de ce livre s’intitule « Singulières libertés ». Qu’entendez-vous par là ?

L’universel, l’un des principaux idéaux de tout humaniste digne de ce nom se conjugue toujours et nécessairement, afin d’éviter l’écueil du totalitarisme idéologique, au singulier. Le paradoxe, là aussi, n’est qu’apparent ! Dans ces « singulières libertés », je parle donc, avant tout, de l’expérience individuelle en tant que centre d’un réseau de relations, notamment à travers la langue, à l’autre, au sens où un philosophe tel que Levinas l’entendait. Mais pas seulement, car il y a différents types de langage : parlé et écrit, bien sûr, mais aussi pictural, sculptural, poétique, musical… bref, artistique. Ainsi verra-t-on apparaître successivement, en cette partie de mon livre, des écrivains et théoriciens du langage tels Philippe Sollers, Roland Barthes ou Émile Benveniste, mais aussi des artistes plasticiens tels Jackson Pollock et Louise Bourgeois, des critiques littéraires ou des universitaires, tels Marcelin Pleynet et Jacqueline Risset.

Vous consacrez également une importante partie aux femmes. Ainsi, d’Antigone à Colette, en passant par des personnages aussi différents que sainte Thérèse d’Avila ou Simone de Beauvoir, est-ce sur la révolution anthropologique à laquelle leur libération sexuelle a donné lieu que vous mettez l’accent ?

Oui ! L’expérience maternelle, et même ce que j’appelle l’ »érotisme maternel », demeure « la » construction culturelle par excellence. Elle nous situe à l’aube de l’ »hominisation » dans la mesure où la biologie, là, « bascule en émergence du premier autre, l’enfant », comme je l’écris dans le chapitre intitulé « Le deuxième sexe, soixante ans après ». Ainsi les femmes se révèlent-elles au centre des dilemmes éthiques les plus fondamentaux pour notre civilisation. En ce sens-là, le féminisme s’avère, aussi, un humanisme. C’est dire si la construction du lien affectif comme du corps social s’opère bien avant l’émergence des phénomènes religieux.

C’est là précisément l’intitulé, « Religions », de la quatrième section de votre ouvrage !

J’y effectue, à travers l’analyse d’expériences mystiques et de la notion de « sacré » en particulier, un examen critique des religions. J’y interroge également le catholicisme et, surtout, la sécularisation dans la mesure où elle seule permet, moyennant cette nécessaire distance qu’elle introduit au sein des croyances comme de la foi, de penser la tradition. J’en appelle donc à un renouveau éthique athée, bien plus encore qu’areligieux.

Après « l’ère du soupçon », qu’incarnèrent, à la charnière des XIXe et XXe siècles, Marx, Nietzsche et Freud, quant à leur conception de la raison, voici venir donc, au XXIe siècle, « l’ère du pari », quant à cette nouvelle définition de l’humanisme, selon Julia Kristeva ? C’est d’ailleurs là ce que donne à penser le discours, intitulé « Dix principes pour l’humanisme du XXIe siècle », que vous avez prononcé à l’université de Rome III, le 26 octobre 2011, puis, le lendemain, en présence du pape Benoît XVI, à la cathédrale d’Assise !

J’aimerais, en tout cas, le penser ! L’ère du soupçon ne suffit plus. L’homme ne fait peut-être pas l’Histoire, mais il n’empêche que l’Histoire c’est l’homme. Davantage : c’est nous ! Voici donc venu en effet, face à la grave crise que nous vivons actuellement, à tous les niveaux (spirituel, matériel, culturel, philosophique, moral, religieux, économique, financier, social, politique…), l’ère du pari : parier sur le renouvellement continu des capacités des hommes et des femmes à croire ou, mieux, à savoir ensemble. Tel est ce nouvel humanisme – qui n’est pas une utopie, mais bien un processus de refondation permanente – que j’appelle de mes voeux : lui seul pourra sauver l’humanité de ses vieux et nouveaux démons !

Comment toutefois définir, de manière plus précise et concrète, plus pragmatique et moins théorique, l’humanisme ?

L’humanisme est, comme j’ai l’habitude de le dire, un grand point d’interrogation à l’endroit du plus grand sérieux. C’est au sein de la tradition européenne en ce qu’elle a de plus élevé – extraordinaire synthèse des civilisations grecque, juive et chrétienne – qu’il convient de le rechercher. Cet essai, Pulsions du temps, se veut donc aussi, et peut-être surtout, un pari sur le temps de ce que je nomme le corpus mysticum. J’ose parier là, en effet, sur la culture européenne, la seule apte, peut-être, à refonder, tout en lui redonnant ses lettres de noblesse, l’humanisme, présent et à venir !

(*) Publié chez Fayard (Paris).

N.B. : Le titre de cet entretien, Oser l’humanisme aujourd’hui !, est aussi celui de la conférence que Julia Kristeva prononcera, le 17 septembre 2013, à 19 heures, lors de la remise, à l’Académie royale des Beaux-Arts de Liège (Belgique), du « prix littéraire Paris-Liège », récompensant, chaque année, un essai, écrit en français, en sciences humaines.

 

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