La science et la technologie moderne sont capables de créer une société qui soit à égalité dans la richesse. Mais le problème est que le riche ne l’aimerait pas. S’ils sont également riches, alors leurs egos se sentent blessés ! Alors ils ne sont pas davantage riches ! Si tout le monde est également riche, il va alors que y avoir beaucoup de problèmes pour les gens qui sont habitués à une société pauvre – par exemple l’église, qui dépend des pauvres, seuls les pauvres vont à l’église, le riche, celui qui est éduqué, celui qui a de la culture sait déjà que c’est un total non-sens. Mais ils ne vont pas le dire. Ils sont assez cultivés, ils sont assez sophistiqués, ils ne le diront pas. Mais, si c’est nécessaire, juste comme une formalité, ils peuvent, une fois ou l’autre visiter l’église aussi ; mais ils savent que ce n’est que non-sens ; leurs vies prouvent que tout cela est un non-sens ; il ne vivent pas en suivant les principes d’une religion !
Seuls les pauvres sont des clients de vos églises, de vos synagogues. Si le pauvre disparaît, les églises, les synagogues et les temples ne peuvent plus exister.
Seuls les pauvres y vont, avec l’espoir que peut-être, si dans cette vie ils ne sont pas à l’aise, après la mort ils pourront entrer au paradis et hériter du royaume de Dieu ! Personne de leur demande : quel est la relation entre être pauvre et hériter du royaume de Dieu ? Quelle relation rationnelle existe-t-il là ? Il semble plus logique que les riches héritent du royaume de Dieu, parce qu’ils ont quelque expérience de la richesse, ils sont expérimentés dans le luxe. Le pauvre n’a pas expérience du confort, pas l’expérience du luxe. Il sera en difficulté au paradis.
Je me rappelle… J’allais parfois au palais du Maharaja d’Indore. Le Maharaja était une personne haute en couleur. Il fut détrôné quand l’Inde était gouvernée par les Anglais pour la raison qu’il faisait bâtir un palais plus grand que celui de Buckingham, mieux que Buckingham Palace ! Il avait de magnifiques palais en Indore et, bien qu’il fut détrôné, son fils prit le trône. Le Maharaja était vieux et il m’aimait beaucoup. La première fois que j’ai logé dans son palais, jusqu’au milieu de la nuit je ne puis pas dormir pour la bonne raison que le matelas était si confortable que cela me réveillait à chaque instant. Si je bougeais tout le matelas bougeait, c’était comme un water-bed. Finalement, au milieu de la nuit, je décidais que cela ne pouvait plus durer : ‘je ne suis pas habitué à ce luxe – c’est préférable de dormir sur le sol et personne n’est là pour me voir. Aussi je dormis sur le sol et, parce que jusqu’au milieu de la nuit je n’avais pas dormi, je dormis tard. Le maharaja vint ; il me vit dormir par terre et dis : « qu’est-ce que vous faites ? » Je dis : « sur le matelas, dormir me fut impossible, pour la simple raison que je ne suis pas habitué à ça. »
Dans le paradis des musulmans, il y a de belles femmes qui restent pour l’éternité à l’âge de 16 ans, et elles sont là pour être au service des gens qui viennent au paradis ! Maintenant qu’est-ce que les pauvres vont faire ? Dans le paradis des musulmans, les rivières ne contiennent pas de l’eau mais du vin. Les pauvres n’ont jamais goûté au vin, et la religion, ici, dit continuellement que le vin ou n’importe quel breuvage alcoolisé n’est pas bon, pas vertueux. Qu’est-ce que ces gens-là vont faire ? Ils vont mourir de soif parce qu’aucune eau n’est disponible : ou vous buvez du vin, ou vous restez assoiffé !
J’ai entendu parler d’un saint qui vivait de façon austère, s’infligeant d’immenses tortures ; c’était un parfait masochiste. Il mourut. Il avait un grand nombre de disciples. L’un d’eux, un des plus intimes, ne put pas tolérer la séparation ; il mourut aussi le jour suivant. Quand il arriva au paradis, la première chose fut, évidemment, de trouver son maître. Et il ne put pas y -croire… Sous un arbre magnifique, le maître était assis, et il ne put en croire ses yeux : Marilyn Monroe, nue, tenait le maître dans ses bras ! Il pensa : c’est sûr que mon maître était un des plus grands maîtres. C’en est la preuve, il est récompensé. Il alla vers lui, se prosterna, toucha ses pieds et dis : « on avait raison de penser que vous étiez le plus grand maître. Maintenant je peux voir combien vous êtes récompensé ! » À ce moment-là, Marilyn Monroe dit : « Espèce d’idiot! Tais-toi donc ! Je ne suis pas sa récompense. C’est lui qui est ma punition ! »
Si chacun est riche, vit dans le confort, est heureux, éduqué, a de la culture, est capable d’apprécier la musique, la danse, le théâtre et toutes ces différentes dimensions de grande valeur, qui va se soucier d’aller dans les églises ? Qui va se soucier des politiciens ? Parce que, maintenant, que peuvent-t-ils promettre de plus ? Tout ce qu’ils ont toujours promis, vous l’avez !
Les politiciens ont peur. Ils veulent que le monde reste divisé entre pauvres et riches. Les prêtres veulent que le monde soit divisé en classes sociales . Et ce sont les gens qui ont le pouvoir.
Ils empêchent la science et la technologie de changer la face de la terre. Le socialisme n’est pas nécessaire ; ce qui est nécessaire, c’est un communisme d’une forme plus haute. Et quand je dis une plus autre forme de communisme, je veux dire une société sans classe, également riche, avec d’égales opportunités, sans dictature du prolétariat, sans même de démocratie : seulement une méritocratie. Les gens de mérite devraient avoir le destin de leur pays dans leurs mains.
De la même façon que vous ne pouvez pas décider de la vérité par un vote, vous ne pouvez pas décider du mérite par un vote. Si la vérité dépendait du système démocratique, alors aucune vérité ne gagnerait jamais. Les mensonges l’emporteraient parce que la majorité ne comprend pas la vérité.
On disait, quand Albert Einstein était vivant, que douze personne seulement, dans le monde entier, comprenaient ce que la théorie de la relativité voulait exactement dire. Maintenant, si la théorie de la relativité avait dû être décidée par une majorité de votants, elle était sûre de perdre. Les gens ne pouvaient même pas la comprendre. Même Einstein fut incapable de l’exposer aux gens, au simple profane. Si la vérité ne peut pas être décidée démocratiquement, le mérite non plus ne peut pas être décidé par élections. Le mérite devrait être décidé par les actes de la personne, son éducation, sa contribution. Si un homme contribue à l’éducation, écrit au sujet de l’éducation, donne de nouvelles dimensions et de nouveaux programmes pour la méditation, pour l’éducation, aide à élever l’intelligence des gens, alors la chance d’organiser l’éducation dans le pays devrait lui être donnée – pas à un politicien qui peut se débrouiller pour obtenir plus de votes. Et on a des experts en éducation, des experts en finances, des experts dans tous les domaines – des génies – mais ces génies n’ont aucun pouvoir.
Le pouvoir va aux gens médiocres, c’est étrange. Le pouvoir doit être au mains des meilleurs ; alors seulement pourra-t-on espérer que quelque chose de bon sorte de tout cela. Mon idée est quelque chose de mieux que la démocratie, de mieux que le communisme : un état méritocratique. Il y a tellement d’université, elles peuvent fournir tous nos besoins, tous les gens nécessaires.
Albert Einstein. mourut en grand désespoir, parce qu’il avait créé la bombe atomique, mais qu’il ne put pas en empêcher l’emploi. Elle fut utilisée absolument sans nécessité. La guerre allait se finir de toutes façons, en deux semaines au plus, mais Truman avait hâte de l’utiliser. Il avait peur que la guerre se termine… Comment allait-il pouvoir expérimenter la bombe atomique ? Ainsi, la bombe atomique devait être lancée avant que la guerre ne se termine. Il tuèrent ainsi plus de 200 000 personnes, transformèrent deux belles cités, vivantes, en tombeaux. Une immense souffrance… Peut-être que jamais avant cela une telle souffrance n’avait été vue, et l’homme qui créa cela était impuissant.
Tous les scientifiques du monde sont simplement au service de la machine de guerre. Ils devraient servir l’humanité, ils devraient servir la vie – pas la guerre, pas la mort.
Nous devons entreprendre un changement absolument radical. Il y a beaucoup de pays qui sont socialistes parce que ce nom donne une certaine respectabilité, montre qu’ils ne sont pas capitalistes, qu’ils ne sont pas communistes – qu’ils sont socialistes. Je suis en faveur de l’individu : je ne suis pas en faveur de la société, parce que nous avons été sous la dépendance de la société pendant des siècles, mais toutes nos révolutions ont échoué. Cette fois-ci, la révolution doit venir de l’individu, pas de la société.
La société n’est pas existentielle : socialisme ne signifie rien. Ce qui est réel, c’est l’individu. Et l’individu peut être changé, il peut être transformé, et si de plus en plus d’individus sont transformés, ils seront libérés des conditionnements du passé, libérés de l’arriération qui leur a été imposée. S’ils sont libérés, en complète discontinuité avec le passé, et qu’ils deviennent ouverts au futur, nous pouvons créer des sociétés qui ne seront pas socialistes, qui seront absolument individuelles.
Bien sûr ces individus seront capables d’aimer, seront capables d’être ensemble, de mettre mutuellement leur vie en valeur. Ils créeront une camaraderie, mais pas quelque chose de la vieille société, répété à nouveau, une camaraderie réellement ouverte qui laisse chacun absolument libre, un réseau ouvert d’individus, dans lequel personne n’est forcé de faire quelque chose ou d’être quelque chose, mais où chacun peut être juste lui-même, comme il est, et d’être accepté avec dignité.
Extrait d’un interview de OSHO réalisé le 26 février 1986 (il est publié entièrement dans le livre en anglais) « SOCRATES POISONED AGAIN ».