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La nuit porte conseil

Posté par othoharmonie le 4 juillet 2013

La nuit 
porte vraiment conseil

 La nuit porte conseil dans LECTURES Inspirantes 8

Le rythme est inhérent à la vie. Temps forts et temps faibles se succèdent afin de porter l’harmonie de la symphonie unique de notre existence. Si, le jour, nous nous devons d’être actifs, la nuit induit une tranquille passivité au cours de laquelle notre réceptivité inconsciente recharge nos énergies et prépare l’avenir.

Vous avez certainement connu, un matin au saut du lit, cette sensation qu’une décision juste s’imposait à vous de façon si claire que vous aviez l’impression d’une véritable révélation, alors que la veille tout était embrumé. Il s’agit là de la preuve qu’il existe en nous une partie inconsciente qui peut agir positivement, pour peu que nous laissions de côté certaines rationalisations…

Les plus cartésiens le prouvent…
Il n’y a pas plus cartésien que notre grand philosophe René Descartes ! Mais saviez-vous que ce grand penseur du XVIIème siècle a eu l’intuition du fameux « Discours de la méthode » dans un songe, alors que tous ses sens (sauf peut-être le sixième !) étaient endormis ? Le cerveau a donc bien cette capacité à continuer de travailler pendant notre sommeil. Une expérience pleine d’enseignement a été réalisée par des neurobiologistes de l’Université de Lübeck. Il s’est agi de comparer deux groupes de personnes à qui l’on avait demandé de résoudre un problème mathématique complexe que seule une intuition mathématique pouvait éclairer. Le premier groupe devait travailler le matin pendant une heure, vaquer à d’autres occupations puis calculer encore dans la soirée. Au deuxième groupe, il a été demandé de commencer les calculs juste avant de s’endormir puis de continuer au réveil. Le premier groupe eut 20 % de réussite, le deuxième 3 fois plus, soit 60 %. Par une alchimie que nos scientifiques ont du mal à élucider, l’intuition s’est élaborée pendant la nuit. Les explications alléguées seraient que les règles de calcul mémorisées par l’hippocampe ont été transférées aux lobes frontaux puis associées à un « savoir faire » mathématique, acquis au fil d’expériences passées. Ainsi et même si nous ne connaissons pas toutes les subtilités de notre cerveau, il est toutefois bon de savoir que nous pouvons lui faire confiance… même pendant notre sommeil. Sigmund Freud, neurologue de formation, a d’ailleurs basé sa découverte de la psychanalyse sur l’étude des rêves, postulant d’un système inconscient possédant un rôle important.

L’autosuggestion positive
Il existe une technique de yoga nommée yoga nidra (yoga du sommeil) occidentalisée par la sophrologie. Elle consiste à détendre un à un les muscles du corps jusqu’à parvenir à un état dit sophroliminal, à la limite du sommeil. Il s’agit pour les yogis d’expérimenter cette vie inconsciente tout en restant éveillé. Une phrase positive, nommée sankalpa, est prononcée au début et à la fin de chaque séance. Les pratiquants constatent, dans leur majorité, une amélioration de leur clarté d’esprit. Utilisée plus prosaïquement, l’autosuggestion positive s’avère véritablement efficace pratiquée avant de s’endormir. Pendant la nuit, votre cerveau va vous conseiller, de la même manière qu’il peut vous déstabiliser si vous vous endormez avec en tête une idée négative. Les cauchemars, après avoir visionné un film perturbant, en sont la preuve.

N’ayons pas peur
Pris dans son sens figuré, la nuit peut évoquer un long tunnel, un passage à vide, un état dépressif. Pourtant les Sages disent que c’est au moment précis où la nuit est la plus noire que la lumière jaillit. Il ne peut pas en être autrement. Ils ont d’ailleurs l’habitude de conseiller à leurs disciples de se lever la nuit, de monter sur une colline et d’assister au lever du soleil. Simple technique que chacun peut expérimenter au moins une fois dans son existence. De la même manière, accepter les moments sombres avec confiance, c’est avoir la certitude qu’au bout du tunnel la joie est là, toujours présente mais momentanément cachée…

 Frédéric Bouton – article paru dans http://www.psychanalysemagazine.com

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Conscience, Dualité et non-dualité

Posté par othoharmonie le 4 juillet 2013

Conscience, Dualité et non-dualité dans LECTURES Inspirantes agissante2

Dialogues avec Lama Denis et Arnaud Desjardins

UNE FEMMEJe voudrais vous demander des précisions sur le mot conscience. Il me semble en effet qu’il existe deux niveaux de conscience: celui où nous avons justement conscience de ce qui se lève en nous, de la dualité, de notre nature profonde et en même temps de nos émotions, comme s’il y avait deux choses à la fois et puis l’autre conscience qui est la sensation d’être, même si cela ne se manifeste qu’à de très brefs instants. Est-ce que vous pouvez faire le lien entre ce que j’appelle ces deux consciences ?

LAMA DENIS. Le problème de terminologie, et Arnaud nie corrigera si je fais une erreur, me semble venir de ce que, dans le vedânta, on emploie conscience aussi bien au niveau relatif, relationnel et par là même dualiste, que pour parler de l’esprit au-delà de la dualité. Alors que dans le dharma on utilise conscience dans son sens restreint et précis qui est celui de connaissance de: il n’y a de conscience que conscience de quelque chose, c’est-à-dire que la conscience est toujours une expérience duelle. La vacuité, au sens du dharma, est l’absence de conscience. L’absence de connaissance dualiste est une expérience immédiate – immédiate, entendu au sens de dépourvue d’intermédiaire, de médium et aussi immédiate comme pleinement dans l’instantanéité du présent.

ARNAUD. Oui, il s’agit d’un point essentiel à clarifier pour ne pas être perdu en lisant des ouvrages d’hindouisrne ou de bouddhisme, qui utilisent ce mot conscience. Le terme sanscrit chit, traduit par conscience, est utilisé à différents niveaux. On va par exemple employer le mot conscience pour désigner le simple fait que nous soyons conscients au lieu d’être inconscients, comme peut-être dans le coma ou l’évanouissement. Mais on va aussi l’employer pour la conscience ultime, la conscience qui n’est plus conscience de quoi que ce soit, le pur sujet sans objet. Toute la question est donc celle du sujet et de l’objet. Est-ce qu’il y a un sujet qui a conscience d’un objet?

Il faut bien comprendre qu’il ne peut pas y avoir de distinction réelle entre l’absolu et le relatif, sinon l’absolu n’est plus absolu. Si on dit l’absolu et le relatif, cela signifie : ici l’absolu s’arrête et là le relatif commence; cet absolu ne peut donc plus être considéré comme absolu.

L’absolu peut exister sans le relatif mais le relatif ne peut pas exister sans l’absolu. Le relatif est l’expression ou la manifestation de l’absolu. Pour reprendre une image extrêmement simple, il n’y a pas d’un côté l’océan au singulier, immuable pour les besoins de l’image, et de l’autre les vagues. L’océan est dans les vagues, les vagues sont dans l’océan, l’océan est les vagues, les vagues sont l’océan et on peut affirmer: l’absolu c’est le relatif et le relatif c’est l’absolu.

On emploie aussi beaucoup, dans la terminologie hindoue, l’expression le réel et l’irréel. Le mot sat qu’on traduit par être veut également dire réel. Le monde dont nous avons l’expérience, c’est à la fois le réel et l’irréel, le réel sous-tendant l’irréel. L’irréel, c’est le changeant qui apparaît, qui disparaît et le réel, c’est ce qui subsiste. Si on enlève l’irréel, qu’est-ce qui reste? Le réel. Et si on enlève le réel, qu’est-ce qui reste? La réponse absurde consisterait à dire:  » Il ne reste plus que l’irréel.  » Si on enlevait le réel, il ne resterait rien. Si on fait disparaître les vagues, l’océan demeure avec ou sans vagues. Mais si on faisait magiquement disparaître l’océan, pas une vague ne subsisterait.

Que nous disions, toujours dans la terminologie hindoue, l’absolu est le relatif, le réel est l’irréel, ou que nous employions l’image de l’océan et des vagues, cela revient toujours à la même idée: la Conscience pure et les formes de conscience. La conscience prend telle ou telle forme, la forme d’une pensée, la forme d’une perception, d’une conception, d’un désir, d’une émotion – tout ce qui se passe à l’intérieur de nous. Et généralement, le niveau auquel nous nous situons, ce qui constitue nos existences, ce dont nous avons l’expérience, c’est cette surface changeante, limitée, divisée, désignée par ce terme d’irréel. Mais l’irréel est l’expression du réel et les formes de conscience sont les expressions de la Conscience au singulier. On ne peut pas faire de distinction qui serait une séparation. Et la démarche védantique consiste à essayer de dépouiller le sujet de tout ce qui peut être objectivé, c’est-à-dire devenir un objet dont un sujet prend conscience. Du point de vue de la démarche hindoue, le témoin, sakshin, constate tout ce qui se passe en nous.

Pour commencer, nous établissons donc une distinction entre ce qui voit et ce qui est vu. Je vois qu’il y a une tristesse, je ne m’y oppose pas, je ne la refuse pas, je ne me confonds pas avec cette tristesse. Je reconnais, je constate: juste ici, juste maintenant, au niveau affectif il n’y a pas une grande joie, il y a une tristesse. Au niveau physique, je vois, je constate: il n’y a pas une impression d’être en pleine forme et débordant d’énergie, il y a une impression d’être fatigué, vidé et à la limite de tomber malade. Et même les pensées peuvent être vues et reconnues: cette pensée précise vient de me traverser l’esprit, voilà les pensées qui ce matin m’assaillent et me ramènent dans une certaine direction. Pour commencer, c’est une dissociation – on emploie parfois le mot célèbre viveka, discrimination – entre le témoin qui prend conscience et ce qui est vu, à condition que ce témoin soit vraiment témoin, c’est-à-dire ne prenne parti en aucune manière ni pour juger que c’est bien, ni pour juger que c’est mal, ni pour aimer, ni pour ne pas aimer. L’insistance est sur la pureté parfaite de cette vision comparée très souvent à un miroir qui demeure neutre, qu’on lui présente un crapaud ou une rose.

Une certaine conscience d’être, moi ou je, se confond au départ avec toutes les perceptions passées et présentes, toutes les formes: je suis grand, je suis petit, je suis malade, je suis en bonne santé, je suis heureux, je suis désespéré. Et peu à peu commence à se dégager ce témoin, ce qui apparaît comme une dissociation, et même, si l’on n’est pas très attentif, comme une dualité. Le témoin ne change pas. Ce qui change tout le temps, c’est ce qui est vu, mais la vision du changement, elle, reste immuable. Dans nos premières tentatives, le témoin est faible, fragile, presque inexistant et pourtant c’est ce qu’il y a de plus réel en nous. C’est le sujet pur. Et puis ce témoin gagne en stabilité, il est moins souvent englouti, absorbé (ce que mon propre gourou appelait absorption du sujet par l’objet). Et peu à peu un fond de conscience neutre, non affecté, se dégage et se stabilise. Et plus tard, on découvre que cette distinction du spectateur et du spectacle, ou du sujet et des objets, n’est pas une véritable distinction. Toutes les formes de conscience émanent de la conscience sans forme. Mais dans l’approche védantique, il y a d’abord, comme pratique, cette dissociation du sujet et de l’objet, du spectacle et du spectateur, tout en admettant dès le départ qu’il n’y a pas une véritable distinction, de même qu’il n’y a pas de distinction réelle entre les vagues et l’océan. Ce dont nous prenons conscience est changeant, ce qui prend conscience est immuable. Mais surtout ne confondez pas le témoin – ou plutôt la « position de témoin de la conscience » avec l’ego.

Autre page sur Arnaud Desjardins :

Où échanger sur l’enseignement de Swami Prajnanpad? A l’Association « les amis d’Hauteville » (Ashram d’Arnaud Desjardins à Hauteville)

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