Connaissance de l’Absolu
Posté par othoharmonie le 11 juillet 2013
La Voie est simple, très simple puisqu’elle nous parle de l’INDIFFÉRENCIÉ. Qu’y a-t-il de plus simple que l’Indifférencié? Nous ne comprenons pas ce qu’est l’Indifférencié: c’est normal, il n’y a rien à comprendre! Nous pouvons comprendre seulement les choses différenciées, et les rapports entre les choses, les êtres et les rapports entre les êtres. L’INDIFFÉRENCIÉ EST INCONNAISSABLE. Mais si nous ne pouvons pas le connaître, nous pouvons l’être. (NOUS) SOMMES CET INCONNAISSABLE, CE NON-DIFFÉRENCIÉ, CETTE UNITÉ. (Tout en rappelant qu’il n’y a jamais eu de « nous »…) L’indifférencié gisant dans notre inconscient, ne cherchons donc pas une manifestation consciente pour constater que le Soi est là; il est bien là, mais en-deçà de notre conscient. La distinction conscient/ inconscient n’a plus cours ici. L’indifférencié semble inconscient, alors qu’en fait, il est conscience de l’indifférencié… Il est conscience sans objet. Autant dire non-conscience… Êtes-vous encore là? Si vraiment vibre en nous la flamme transparente, l’ardeur de la découverte fondamentale, si cette recherche est vitale pour nous, bénis sommes-nous! Il ne faut rien d’autre pour « ne plus jamais partir hors de Soi… » *
La réalisation de l’Absolu ne passe pas par le langage et la pensée. Il les précède, les transcende, les englobe. Sa nature est insaisissable. Au lieu de saisir, nous devons nous ouvrir, comprendre et lâcher prise. Rien ne peut être séparé de l’Absolu, aussi n’avons-nous rien à faire pour le saisir mais juste à comprendre que (nous) sommes déjà totalement absolus, inconsciemment.
Réfléchissez sur cette présence dans votre inconscience… ou sur votre absence dans votre conscience… Cette recherche est donc doublement inédite: elle n’est pas du domaine de la pensée et du langage; elle est insaisissable, mais heureusement elle est déjà dans le creux de notre main ! Pas la peine de faire le tour de la planète pour découvrir la vérité. Comme dit Papaji, un disciple de Ramana Maharshi, « just be quiet ». Restez tranquille, là où vous êtes. Tout est là, déjà, parfaitement accompli.
Si ce n’est pas une question de langage et de pensée, qu’est-ce donc? Une question d’observation, de vigilance, d’état de conscience, d’état d’inconscience, d’intelligence du coeur: L’écoute, l’ouverture inconditionnelle, libre et bienveillante, le « oui à ce qui est », le centrage intérieur, la fluidité émotionnelle, affective, basée sur l’acceptation, tout cela tisse la toile de notre Présence. Une écoute neuve, innocente, ne fait pas référence au passé et à la connaissance acquise pour établir des comparaisons, et ne se projette pas non plus dans le futur par des projets, intentions, anticipations.
Au total, la disparition pure et simple de toute référence à « moi-je ». Alors seulement, nous pourrons surprendre les vieux mécanismes du mental prompts à nous ramener dans le connu et la sécurité, les ailes coupées. Quand nous serons « comme l’être infini », sans motivation, sans désir et sans peur, comme inconscient, alors, il effleurera notre tête de ses élytres aux couleurs d’absence.
LE GRAND DOUTE.
Notre nature foncière est déjà complètement présente ici et maintenant, puisque c’est grâce à elle que vous lisez ces lignes !! Comprenez -vous? Nous la croyions gisant au fond de notre inconscience, recouverte par l’activité de notre conscience relative, fonctionnelle, c’est-à-dire de nos conceptions du monde extérieur et intérieur, orientées plutôt vers les oppositions, les choix et les refus, les désirs et les peurs, et elle était en fait totalement exposée, évidente dès lors que notre regard se tournait vers « ce qui voit ». Mais nous sommes si noyés bien souvent dans des opinions non vérifiées par nous-mêmes, l’expérience des autres, le vécu culturel de la société que nous vivons sur un ramassis d’idées, d’opinions de seconde main.
Découvrir cette réalité de nous-mêmes inchangeante, libre, insaisissable, impose de questionner tout ce que nous avons tenu pour réel jusqu’à maintenant. Il ne faudra pas ménager notre effort pour nous dégager des on-dit, des lieux communs, du consensus tacite qui pave notre chemin. Rien ne devra être accepté par nous sans vérification par expérience directe, en particulier l’existence de l’ego, consensus chimérique…
Même l’essentiel est encombré d’opinions personnelles surimposées à la tradition déjà lourde. Là encore, mettre en doute absolument nous ouvrira la porte du Réel. C’est à ce prix que nous nous libérerons, car se libérer est avant tout se débarrasser des acquits du passé culturel, philosophique, spirituel que nos sociétés maintiennent, assez mal d’ailleurs, faute de nous donner à découvrir la Réalité directement. Au fond, sur quoi repose cette main mise de la dualité? Posez-vous la question et marquez un temps d’arrêt. Ne vous jetez pas sur la réponse qui suit… Elle n’éclora dans votre coeur que si vous vous interrogez réellement, profondément.
Le nom et la forme, la limitation des choses et des êtres résulte d’un seul acte de l’esprit: celui de projeter sa propre subjectivité sur l’environnement, donnant de la sorte à ces soi-disant objets et êtres une densité qu’ils n’ont aucunement. La présence des êtres individuels existe uniquement dans le cerveau des témoins, au point que chacun, devant la glace, finit par se prendre pour un être séparé, doué d’existence, par interprétation du regard des autres… Un jeu de miroir. Observez cela. N’est-ce pas vrai?
Chacun n’aspire-t-il pas à exister dans le regard d’autrui? Comme s’il savait déjà sa nature de néant. Je vous en prie, ceci est de la plus extrême importance. Voyez cela. A l’instant, les choses et les êtres retrouvent leur nature foncière: L’être sans trait. Aucune chose n’est, en elle-même, séparée. La séparation naît dans l’esprit qui contemple. Si ce dernier découvre la fausseté de cette projection universelle, alors… Envisagez cela! profondément, totalement, et le monde se vide de la dualité…
Douter, ce sera observer le monde et distinguer ce voile subtil dont nous l’enveloppons. Voile du sens de l’univers, du sens des événements (« il n’y a pas de hasard! »); interprétation des choses du vécu, projection dans ce paysage pour séparer, puis accaparer ou repousser, qualifier ou nier. Percevoir notre monde et pas le monde. Voir nos contemporains à travers le prisme des préjugés, et non pas les considérer comme ils sont réellement, sans mes concepts personnels, ma vision des choses. Ce sera découvrir une montagne presque gigantesque de préjugés hâtivement enregistrés, prompts à nous induire sur la pente glissante de la bêtise. Notre conception du monde conditionne notre perception, à concepts dualistes, vision dualiste. Toute cette activité de la conscience dualiste ensemence l’inconscient et maintient le trésor caché…
Douter, en accordant plus de valeur au soi-disant inconscient plutôt qu’à la conscience de veille, tant cette dernière est souillée de la dualité. Notre inconscient est également sali de dualité, mais par sa nature peu différenciée, il rapproche davantage du Soi. Le jeu se gagne dans l’inconscient, si l’on se rend compte alors du vide réel des choses et des êtres, puisque sans l’inconscient des spectateurs et sa capacité à discriminer, point d’existence séparée. Rien que l’être sans limite.
Douter, même d’exister, nous ouvrira à cette profondeur insondable dont on ne sait si c’est l’Etre ou le Néant… Si nous sommes convaincus que le monde est, alors nous nous privons de l’accès au Néant. Poser l’être du monde comme objet nous pose en tant que sujet. En revanche, ni être ni néant, ni objet ni sujet, et voici ouverte la bulle universelle, fleur de vacuité… Qualifier emprisonne l’objet. Si en revanche nous évitons la qualification, le monde prend un caractère de livre ouvert sans rien écrit dessus, d’une ouverture inconditionnelle à ce-qui-est, à « je ne sais pas… ». Cette ouverture est amour.
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