Se créer nos petits rituels pour être heureux
Posté par othoharmonie le 12 juillet 2013
On nous dit souvent aujourd’hui que le bonheur n’est pas quelque chose qui nous tombe dessus, ou pas, mais que c’est un état qui peut être cultivé. Dans « 3 Kifs par jour », Florence Servan-Schreiber nous donne un truc : nous choisir des petites choses qui nous rendent heureux, et les transformer en rituels.
Malgré nos 50% de prédisposition génétique au bonheur, rappelons-nous que l’on peut intervenir pour percevoir la même vie autrement. C’est difficile, ça ne nous vient absolument pas naturellement et sans effort, mais il est possible de choisir son point de vue et d’ajouter quelques instruments à nos compétences pour mieux abattre nos cartes.
Chercher à ressentir plus de bonheur n’est pas une mode ou une tendance. C’est une quête légitime et sérieuse dont témoignent tous les textes anciens. Y aurait-il des inconvénients à ressentir plus de joie, moins d’angoisse, plus de tranquillité, moins de doutes et plus d’optimisme ?
Pas si on souhaite vivre plus longtemps, en meilleure santé, avec plus d’énergie, de créativité, d’amour et de productivité. Et c’est là que l’appétit et le plaisir de cuisiner rentrent en jeu. Il y a des recettes de bonheur disponibles sur le marché, mais toutes ne sont pas adaptées à nos goûts et nos enzymes digestifs. Ce chapitre est un placard d’ingrédients. J’y ai entreposé les pratiques qui ont été testées et j’ai rajouté par-ci par-là les trucs qui m’ont aidée à ne pas tout oublier au cours de cette année. (…)
Profiter des traumatismes positifs
L’équivalent positif d’un choc post-traumatique qui nous laisse profondément marqués est ce qu’Abraham Maslow a appelé « l’expérience paroxistique ». Il s’agit d’un moment de grâce pendant lequel on se sent transcendé. Il peut se produire quand on fait l’amour, en parlant en public, en dansant, en tenant son enfant contre soi, en écoutant de la musique, en pratiquant un sport, etc. C’est un séisme positif qui crée dans son sillage une sensation d’ordre et d’harmonie, à l’opposé de la cacophonie par les drames.
Barbara Frederickson s’est penchée sur ce qui peut favoriser la survenue de tels moments. Elle recommande d’accepter ses émotions lorsqu’elles surviennent, de pratiquer la méditation en pleine conscience ou la prière pour augmenter son potentiel de perception, de danser en ce concentrant sur la musique, de se fixer des objectifs qui nous tiennent à cœur et de prendre le temps. Nous nous privons de la plupart des émotions imprévues en courant après nous-mêmes. Respectons le flux naturel de nos vies.
Simuler pour nous transformer
Est-ce que c’est nous qui créons nos habitudes, ou est-ce que ce sont nos habitudes qui nous façonnent ? « Les deux mon capitaine », répond Ben-Shahar. A force de croire des choses sur nous-mêmes, nous finissons par devenir ce que nous croyons être. « Je ne sais pas parler d’argent », « Je suis nul en math » ou « Je suis un bon vendeur » auront un effet décisif sur l’individu qui se l’affirme. Nous sommes donc à la fois notre meilleur ami et notre pire ennemi. Ben-Shahar nous demande alors de lister sur nos tablettes les croyances qui nous avons sur nous-mêmes et de les regarder bien en face, comme s’il s’agissait de quelqu’un d’autre. Elles s’allègent instantanément et le chemin du changement apparaît plus clairement. (…)
Notre comportement a le pouvoir de modifier nos émotions. Sans renoncer à ce que nous sommes, nous pouvons, en sortant même temporairement de notre zone de confort, récolter les bénéfices d’une nouvelle sérénité. Prendre des risques augmente la confiance que l’on se porte.
S’engager à changer est un défi, d’autant que nous érigeons nous-mêmes nos barrières. Nous plaçons nos propres obstacles dans la course et nous nous plaignons de ne pas pouvoir les dépasser. Pour les franchir, il faut accepter d’atteindre un niveau d’inconfort optimal. Pas celui de la panique, mais celui d’une accélération de rythme et de l’arrivée des courants d’air.
Selon Sonja Lyubomirsky, la meilleure façon de se mettre au travail pour son bonheur est de capitaliser sur ses forces et ses vertus. Ne surtout pas partir du principe qu’on tirera le maximum de bénéfices en commençant par le plus dur. Parmi toutes les possibilités proposées ici, on choisit celle qui fait envie, pas celle que l’on pense « devoir » adopter, car c’est probablement la plus éloignée de ce que nous sommes naturellement.
Le bénéfice des rituels
Tal Ben-Shahar précise les choses : l’autodiscipline est un piètre agent du changement. « Combien d’entre vous souhaiteraient en avoir plus ? » Tous les élèves lèvent leur crayon. « Eh bien, nous n’en aurez pas plus, nous dit-il. Mais vous n’en aurez pas besoin non plus. » (…)
La solution pour mener une vie plus heureuse est donc de choisir des rituels. Se laver les dents n’est pas un acte d’autodiscipline, c’est un rituel. On ne le fait pas parce qu’on en a envie, on n’ouvre pas le débat avec soi-même chaque matin avant d’attraper le tube de dentifrice, on le fait. Un rituel crée de nouvelles habitudes saines. S’engager donne le pouvoir de réussir. Il s’agit d’une action portée par ses valeurs (on y croit) effectuée à un moment précis (identique à chaque fois). Le tout est de trouver la bonne dose et le bon moment, pour soi.
Passer de l’autodiscipline aux rituels augmente la productivité et la créativité. Selon les spécialistes, il nous faut trente jours pour créer un nouveau circuit cérébral et un automatisme. Cela suppose de « s’accrocher » dans les premiers temps. Ben-Shahar recommande de ne pas introduire plus d’une ou deux nouveautés à la fois. Trop pénalisant pour notre volonté. Et, surtout, de ne s’engager dans aucune action négative. Commencer, ne pas arrêter. Je n’arrête pas de consulter mes emails dès qu’ils arrivent, je décrète deux heures sans connexion électronique.
3 kifs par jour, Florence Servan-Schreiber
Marabout (Février 2011 ; 318 pages)
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