Outre la certitude de la sensation d’être, qui est la première de toutes, il existe six autres certitudes fondamentales qui permettent de construire une science solide. Jusqu’à présent, les philosophes s’étant arrêtés à la première, ils se croyaient obligés d’introduire des hypothèses pour aller plus loin. Pourtant on constate aisément que :
I – JE SUIS
Cela ne peut être remis en cause par rien, puisque toute sensation, toute preuve, toute idée ne fait que confirmer ce « je suis ».
II – JE SUIS ESPRIT
La sensation d’être est spirituelle, elle n’est pas matérielle puisque la matière est une sensation et que rien ne permet de prétendre qu’elle est autre chose. Il serait donc anti-scientifique de ne pas s’en tenir au certain : je suis esprit. Dire « je suis matière » est hypothétique et invérifiable. Cela dit, il n’est pas encore certain que je ne suis QUE esprit. Pour en être sûr, il conviendra de démontrer que l’absence d’hypothèse permet de rendre compte de toute sensation de matière quelle qu’en soit la forme.
III – L’ESPRIT EST LE TOUT
C’est-à-dire qu’il n’y a rien d’autre de certain. « Tout » équivaut à « infini », le « Tout » n’étant par définition limité par rien. Il n’y a pas lieu d’inventer quoi que ce soit d’extérieur au Tout, serait-ce « l’espace infini ».
Puisqu’il n’y a que je-suis, et que ce je-suis est constitué et prouvé par toute sensation quelle qu’elle soit, il est absurde d’imaginer qu’il existe autre chose que soi. Non seulement je suis d’essence spirituelle, mais bien entendu aussi tout ce qui, apparemment, m’entoure et qui constitue ma conscience. Il est à tout jamais impossible de démontrer l’existence d’autre chose que soi, il faut donc rester raisonnable et s’en tenir au certain, s’il s’avère par la suite que c’est suffisant pour rendre compte de toutes les apparences.
IV – LE TOUT EST PRESENT
C’est une autre évidence qu’il ne faut pas oublier. La sensation du « je-suis » est exclusivement présente. Il n’y a pas de « je-suis passé » ni de « je suis futur ». Toute mémoire est présente, contenue dans le présent, et il serait infondé encore une fois d’inventer une « réalité » non présente, extérieure au présent.
V – LE PRESENT EST NUL
L’instant présent, seule réalité de l’Etre et donc de l’univers, est sans durée. C’est un point nul. S’il avait la moindre durée, il serait automatiquement passé. Il est inconcevable de parler de durée présente. Toute durée est une mémoire passée et non une durée.
VI – SEUL LE NEANT SE JUSTIFIE DE LUI-MEME
Les quelques évidences qui précèdent amènent inéluctablement à conclure que le tout est nul, ou que l’Etre est néant. En fait il n’y a rien d’autre que l’illusion. L’illusion cependant est, en tant que processus sinon en tant que forme, et c’est ce qu’il convient d’expliquer, ce qui est possible une fois admise cette « nécessité » du néant. Frank HATEM appelle NECESSITE DU NEANT le fait que quel que soit le cas de figure, quelle que soit la réalité, cette réalité et forcément nulle puisque forcément présente et exclusivement présente, faute de quoi elle ne serait pas réelle. Ce paradoxe est la base de toute connaissance. Ce n’est pas une contradiction. Le comprendre permet d’aller plus loin et de comprendre le processus d’illusion, c’est-à-dire le processus éternel créateur de chaque instant, ce que d’autres appelleraient « Dieu » à juste titre.
La nécessité du néant se démontre également par le fait que l’infini, quel qu’il soit, est forcément nul, puisque ne pas être nul suppose des caractéristiques, et que toute caractéristique s’oppose à l’idée d’infinité. Ou bien je suis infini, ou bien je suis quelque chose. Si je suis infini, c’est que je ne suis pas quelque chose, donc je ne suis rien. L’infini est nécessairement nul.
De toute façon, le fait que le néant, seul, se justifie de lui-même, est démontré par le fait qu’il est seul à n’avoir pas besoin de cause. Toute autre réalité, que ce soit « Dieu », l’esprit, la matière, ou autre, exige une explication, ce qui d’ailleurs montre que le simple fait de s’interroger sur l’univers, ce que vous faites, prouve que le néant est plus logique que l’univers ou que l’Etre. Si l’Etre allait de soi, nous ne nous interrogerions pas dessus.
La nécessité du néant est en même temps la cause et la solution de l’éternelle question des philosophes : « pourquoi quelque chose à la place de rien ». RIEN est effectivement plus logique que « quelque chose », et c’est ce que montre le raisonnement ci-dessus : les six premières évidences sont ressenties par l’esprit où qu’il soit et quoi qu’il se croie, et justifient son angoisse métaphysique. C’est le « consensus ontologique » que chacun peut faire s’il a un peu d’amour de la Vérité. Perturbant au début, enthousiasmant, au sens éthymologique, ensuite.
Cela permet également de comprendre pourquoi on a tant peur du néant, pourquoi, depuis toujours, scientifiques et philosophes s’opposent à toute idée de néant, s’interdisant par là-même de comprendre l’univers. Toute l’histoire de la recherche est cette fuite qui tourne en rond pour échapper à l’évidence de la connaissance : je ne suis rien.
Tant qu’on ne l’admet pas, on n’avance pas. Une fois admise, cette vérité, essentielle s’il en est, ouvre la porte à l’illumination du Vrai et de la Liberté. A vous de savoir si vous voulez bien vous rendre à l’évidence ou non. Si oui, ce site et ceux qui suivent, et les livres associés, vous combleront et peuvent changer votre vie. Si non, cliquez pour aller voir ailleurs. Les chimères de l’apparence ont encore des choses à vous apprendre.
VII – NECESSITE=BUT
BUT=ENERGIE
LA NECESSITE DU NEANT DEFINIT LE BUT ABSOLU UNIQUE, SUFFISANT POUR RENDRE COMPTE DE L’ENERGIE UNIVERSELLE D’EVOLUTION QU’EST : JE-SUIS.
Une fois établi, au regard des six premières certitudes, que quelque chose (le néant en l’occurrence) est une nécessité absolue (et que rien d’autre ne s’impose de la même façon), on constate que la source d’énergie de l’illusion universelle est définie : puisqu’il est nécessaire, le néant est un but. Un but est une source d’énergie. Le Je-suis, qui est la réalité de toute énergie, est forcément la manifestation effective de la nécessité du néant. Le Je-suis est la poursuite du néant comme but. Il est donc bien une énergie d’évolution ainsi qu’on le constate : l’univers (le tout spirituel) évolue.
Ceci est capital. La simple constatation immédiate du réel permet de conclure quel est le but de toute chose. Ne pas se rendre à cette évidence exige une démonstration d’une force équivalente. Tout le reste, la création effective de l’univers, n’est plus maintenant que le déploiement automatique des conséquences de la cause unique.
On constate aussi que ces constatations immédiates sont absolument rationnelles et absolument intuitives à la fois. On peut les dire « mystiques » comme on peut les dire « logique ». Ce sont des vérités d’évidence, incontestables, que toute contestation ne ferait que démontrer davantage encore. Argumenter contre le je-suis ou le fait qu’il est présent ne ferait que manifester le je-suis dans le présent. Inutile, donc, de perdre son temps. On dispose désormais d’un fondement d’une solidité à toute épreuve pour la constitution d’une Logique absolue. La Nécessité du Néant fonde la Logique de deux façons :
1°) elle fait que l’Etre pose question, ce qui rend effectivement compte de la réalité vécue par la conscience ;
2°) elle résout immédiatement la question.
De fait, on appelle Logique le fait qu’il existe une identité de lois entre l’esprit qui perçoit et la chose perçue. Ces lois sont les mêmes puisque tout est le « je-suis ». Cela étant, ces liens logiques sont dualistes : ils sont séparation autant qu’unité, à l’instar de l’esprit. La Logique sépare du monde en même temps qu’elle y unit. Cela correspond bien à la définition du SAINT-ESPRIT.
D’ailleurs LOGOS signifie « le Verbe », c’est-à-dire la relation mentale qui crée les choses en les définissant. Les Anciens savaient de quoi ils parlaient. En Chinois, le Dragon, qui correspond au Saint-Esprit, se dit « LOG ».
Cette suite des sept vérités inconditionnelles, dont seule la septième est une conclusion d’évidence et non une prémisse, est classée dans un ordre logique, permettant d’aboutir aux deux dernières. Mais aucune ne découle des précédentes à part la septième. Elles sont chacune des vérités autonomes et absolues qu’il est possible de reconnaître indépendamment les unes des autres.
La septième découle soit des six premières, soit de la sixième seulement.
Car LA VERITE NUMERO 6 EST LE POINT CRUCIAL FONDANT LA LOGIQUE INTUITIVE, du fait qu’elle est à la fois une CONCLUSION des cinq précédentes, et une PREMISSE en elle-même que l’on peut percevoir d’emblée. C’est cette double nature de la proposition qui lui confère sa supériorité sur toutes les autres en tant que fondement de la Logique.
Et de fait, la Nécessité du Néant définit effectivement la Logique par elle-même : le fait de l’admettre place dans la rationalité puisqu’elle permet la question de l’Etre et en même temps sa réponse. A l’inverse, ne pas l’admettre place dans l’irrationalité, car cela consiste à affirmer qu’autre chose que le néant peut être sans commencement ni fin, et sans cause. C’est donc une position qui veut croire à une Réalité mystérieuse. Tout le monde, bien entendu, a le droit de préférer cette position irrationnelle.
SOURCE : http://www.hatem.com/hyperscfr.htm