Vivre en conscience
Posté par othoharmonie le 7 août 2013
Pour découvrir ce que c’est que de vivre, il nous faut avoir non seulement l’énergie, mais encore une qualité de passion soutenue, et ce n’est pas l’intelligence qui peut soutenir la passion. Pour qu’existe cette passion, il faut nous demander d’où vient le gaspillage de l’énergie. Il est aisé de voir que c’est un gaspillage d’énergie que de suivre quelqu’un – vous comprenez ? – d’avoir un leader, un gourou, parce que quand vous suivez, vous imitez, vous copiez, vous obéissez, vous établissez une autorité, et votre énergie est par conséquent diluée. Observez ceci, je vous en prie, faites le. Ne retournez pas vers vos gourous, vos sociétés, vos autorités, laissez les tomber comme des objets brûlants. Vous pouvez voir comment vous gaspillez votre énergie quand vous acceptez un compromis. Vous savez ce que c’est qu’un compromis ? Il y a compromis quand il y a comparaison. Or, depuis notre enfance, nous sommes entraînés à comparer ce que nous sommes avec celui qui est le meilleur de la classe ou le meilleur de l’école : ou encore nous comparer avec ce que nous étions naguère, nobles ou ignobles, nous comparer aux moments heureux par lesquels nous avons passé hier, qui sont survenus sans que nous soyons prévenus, mais subitement ce bonheur nous est arrivé, la joie de contempler un arbre, une fleur, le visage d’une belle femme, d’un enfant ou d’un homme, et nous comparons l’état d’aujourd’hui avec celui d’hier. Une telle comparaison, une telle mensuration, c’est le commencement d’un compromis. Je vous en prie, voyez ceci par vous-même. Voyez-en la vérité, voyez que, dès l’instant où vous mesurez, c’est à dire où vous comparez, vous être en train de négocier avec ce qui est. Quand vous dites qu’un tel homme est fonctionnaire, qu’il gagne tant, qu’il est à la tête de ce département ci ou de celui-là, vous comparez, vous jugez, vous situez certaines personnes comme étant importantes, oubliant leurs qualités humaines, mais les jugeant selon des diplômes, leur qualité, leur valeur économique, leur job et toutes les lettres de l’alphabet qui figue après leur nom. Et ainsi vous comparez, vous vous comparez à un autre, que l’autre soit un saint, un héros, un dieu, une idée ou une idéologie – vous comparez, vous mesurez – et tout ceci donne naissance à des compromis qui ne sont rien d’autre qu’un immense gaspillage d’énergie. Il ne s’agit pas ici de votre vie sexuelle et de toutes les traditions qui accompagnent cette idée. Donc, quand on voit que tout ceci constitue un gaspillage d’énergie et que cette énergie est complètement perdue, quand vous vous complaisez à des activités purement intellectuelles, des théories, vous demandant s’il existe ou non une âme, tout cela c’est du temps perdu, de l’énergie gaspillée. Quand vous lisez ou que vous écoutez les sempiternelles citations d’un saint quelconque, ou d’un sanyasi, ou les commentaires qu’il a pu faire de la Gita, ou des Upanishad, mais pensez combien c’est absurde, combien c’est enfantin ! Voilà quelqu’un qui donne une explication d’un livre, lequel est lui-même mort et écrit par un poète qui est mort, pour lui attribuer une signification immense. Tout ceci montre l’infantilisme d’un tel gaspillage d’énergie.
Seul un esprit infantile se compare à ce qui est et à ce qui devrait être. Un esprit mûr ne compare pas, ne mesure pas. Je ne sais pas si jamais vous vous êtes regardé vous-même pour constater comment vous vous comparez à une autre en disant : « il est tellement beau, il est si intelligent , si habile, si éminent : moi je ne suis rien du tout et j’aimerais tellement être comme lui »
Ou bien encore : « comme elle est belle, comme elle est bien faite. Elle a un esprit vraiment intelligent, séduisant, bien supérieur au mien ». Toujours nous pensons et nous fonctionnons dans un mode de comparaison et de mesure. Et si jamais vous vous êtes examiné, peut-être que vous vous êtes dit :« maintenant plus de comparaison, plus de comparaison avec n’importe qui, même pas avec l’actrice la plus prestigieuse ». Voyez-vous, la beauté ne se trouve pas dans l’actrice, la beauté est une chose totale, qui n’est ni dans le visage, ni dans la taille, ni dans le sourire, mais là où il y a une qualité de compréhension totale, la totalité de son être ; quand c’est là ce qui apparaît, là est la beauté. Voyez la chose en vous-même, s’il vous plait, essayez, ou plutôt faites-le.
Extrait des écrits de krishnamurti
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