Abraham ou la confiance absolue en Dieu
Posté par othoharmonie le 27 septembre 2013
Rappelons que l’étymologie du mot confiance renvoie à la «fides» (la foi, la créance, la croyance), d’où provient également le terme fidélité. Afin de goûter à la sérénité qu’offre la confiance en Dieu, il convient de faire preuve de foi. L’incrédulité ou le doute, en détournant du Père céleste, plonge l’âme dans l’isolement, les peurs et la méfiance. Le sage épris de Dieu saura éviter ces écueils. Sa confiance joyeuse, corrélée à une prudence vertueuse (et non pas frileuse), dessinera une révérence à Dieu.
Mais l’on pourrait rétorquer qu’il est facile d’avoir la foi lorsque tout va bien. Pourtant, lorsque le temps des épreuves arrive, l’homme a tendance à se sentir abandonné, incompris et misérable. Une des clefs de l’enseignement du patriarche Abraham pour surmonter les épreuves est de se montrer inconditionnellement fidèle à Dieu, car c’est souvent après coup qu’advient un dénouement heureux. Le philosophe Kierkegaard, dans Craintes et tremblements, médite sur l’épisode biblique relatif à la ligature d’Isaac (Genèse, 22).
Abraham a obtenu sur le tard un fils légitime, Isaac, avec son épouse Sarah. Ce fils qu’il avait tant désiré était toute son espérance. Et pourtant Dieu lui demande de l’emmener sur le mont Moriah et de le sacrifier en holocauste. Abraham ne regimbe pas, il ne doute pas, il grimpe sur le sommet de cette montagne et s’apprête à commettre l’irréparable, lorsqu’un ange l’arrête et remplace l’enfant par un bélier. Ce n’était qu’un test de foi dont Abraham est sorti victorieux. Il représente aux yeux du philosophe danois un véritable «chevalier de la foi». Abraham incarne la foi absolue, solide comme un diamant.
Une valeur d’audace
Bien entendu, cette épreuve si particulière n’est dévolue qu’à un très grand initié. Mais à plus modeste échelle, chacun doit apprendre à sacrifier à Dieu ce qui lui tient à cœur, qu’il s’agisse de ses projets, de ses désirs, etc. Dieu, qui est toute perfection, orientera la destinée de chacun de la meilleure des manières possibles. Bien souvent une impossibilité ou un arrêt est une protection divine qu’il faut savoir reconnaître. C’est ainsi que Ste Thérèse de Lisieux affirmait: «J’ai une si grande confiance en Dieu qu’Il ne pourra m’abandonner. Je remets tout entre ses mains». Ce lâcher-prise permet à l’âme qui cherche à se perfectionner d’éviter de se tourmenter inutilement. Il s’agit donc de s’en remettre régulièrement à Dieu, tout en agissant de son côté le mieux possible, en son âme et conscience, donc avec loyauté.
Cette confiance en Dieu n’est nullement paresseuse, mais honnête et audacieuse. Si l’homme de cœur a authentiquement fait tout ce qui était à sa portée pour servir Dieu, quand bien même il lui arriverait de manquer de force ou de clairvoyance, des anges interviendront pour le soutenir et l’aider afin de parvenir à bonne fin. Les anges revêtent diverses formes, ils peuvent se manifester par une intuition, une rencontre, un signe, une vision ou un rêve, etc. Le psaume 91 annonce à celui qui fait du Très-haut son refuge: «Aucun malheur ne t’arrivera, aucun fléau n’approchera de ta tente, car il ordonnera à ses anges de te garder dans toutes tes voies. Ils te porteront sur les mains, de peur que ton pied ne heurte contre une pierre».
Marie-Claire Daupale : Enseignante de Philosophie
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