Cesser d’être gentil pour être Vrai
Posté par othoharmonie le 28 septembre 2013
Exprimer sa vérité dans le respect d’autrui et dans le respect de ce que l’on est, voilà le projet auquel nous convie Thomas d’Ansembourg. C’est invitation qu’il nous lance en nous proposant une véritable plongée au cœur de notre façon de dialoguer avec nous-mêmes et avec les autres. Nous y apprenons comment reprogrammer notre façon de nous exprimer, notre façon de NOUS DIRE. Au terme de cette démarche, il y a la joie d’être plus près des autres et plus près de soi, il y a le bonheur d’être ouvert aux autres. Et au coeur de cette démarche, il y a la possibilité de renoncer aux confusions accommodantes dont nous nous contentons bien souvent au lieu d’accéder à un univers de choix et de liberté.
Avec des airs de ne pas y toucher ou de n’effleurer que la surface des choses, c’est-à-dire ce que l’on communique à l’extérieur de soi, la méthode proposée d’Ansembourg remet en question l’édifice psychologique de chacun. Entreprise exigeante, car pour arriver à énoncer clairement ce qui se vit en nous, il faut débusquer bien des conditionnements inconscients ; entreprise révolutionnaire, car chemin faisant, nous découvrirons que notre projet de NOUS DIRE clairement expose notre vulnérabilité, éprouve notre orgueil. Projet bouleversant, car il met en évidence notre propension à laisser les choses telles qu’elles sont, de peur de déranger les autres, de peur aussi que les autres nous dérangent à leur tour si nous osons parler vraiment ; Projet provocant et stimulant, car il invite chacun à travailler à son propre changement plutôt que d’attendre que l’autre change.
J’ai compris tout le potentiel de la communication non violente alors que je voyageais dans le désert di Sahara… Je me suis rendu compte que la plupart d’entre nous, en sommes encore aux balbutiements lorsque nous tentons de communiquer. Nous sommes habitués à évaluer les autres, à les juger et à les étiqueter sans leur révéler quels sont nos propres Sentiments, sans oser NOUS DIRE. En effet, qui parmi nous, peut se vanter de faire l’effort d’inventorier les sentiments qui motivent ses jugement savant de les énoncer ? Qui prend la peine d’identifier de nommer les besoins qui ont été refoulés et camouflés derrière les mots que nos prononçons ? Qui tente de faire des demandes réalistes et négociables dans ses rapports avec les autres ?
Toutes méthodes soulignent avec justesse la nécessité que nous avons d’apprendre à parler au « je » à partir de notre propre expérience de vie et à admettre que nos besoins sont légitimes en eux-mêmes. Pourtant, cette légitimité a ses limites. Elle doit trouver son expression dans la formulation de demandes négociables adressées à autrui, sous peine d’enfermement dans une bulle d’égocentrisme. Car si tous nos besoins sont justes en eux-mêmes, il s ne peuvent pas tous être satisfaits. Des compromis acceptables pour chacun doivent être trouvés. A mon sens, la communication non violente montre ici toute sa force.
Une telle technique ferait des miracles en politique. Elle devrait d’ailleurs être enseignée aux écoliers dès qu’ils commencent à fréquenter l’école primaire afin de leur permettre d’éviter de prendre de mauvais plus en s’éloignant d’eux-mêmes et du mode d’expression qui leur est propre. Sur le terrain du couple, où la friction entre les êtres s’intensifie parfois douloureusement et dangereusement, elle trouve un lieu par excellence où exercer son efficacité. La communication non violente me semble à la fois l’antichambre de la psychologie et ce qui peut permettre à la compréhension psychologique de nos enjeux humains de trouver une implication très pratique dans notre quotidien.
A dire vrai, si les principes de toute méthode de communication sont en général faciles à saisir, c’est précisément la pratique qui demeure difficile. En ce sens, cet ouvrage constitue vraiment un manuel de référence. Il révèle tout le talent et toute l’ouverture d’esprit de l’auteur qui donne une approche du monde des sentiments et des besoins où se reconnaissent deux atouts de sa longue pratique de juriste ; la rigueur d’analyse et le souci bien concret de l’efficacité.
Je vous conseille de lire CESSEZ D’ETRE GENTIL, SOYEZ VRAI de Thomas d’Ansembourg aux éditions de l’homme : avec la préface de GUY Corneau
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