Les principes de la communication non violente
Posté par othoharmonie le 28 septembre 2013
Depuis des siècles, les principes de la communication non violent font partie de la sagesse du monde, cette sagesse si peu mise en pratique, sans doute parce qu’elle semble souvent peu pratique. Ce qui me paraît nouveau et dont j’ai l’occasion de vérifier chaque jour l’aspect très pratique, c’est l’articulation du processus proposé par Marshall Rosenberg.
D’une part, il y a l’articulation dans le langage des deux notions connues de communication et de non violence ; Ces deux notions et les valeurs qu’elles portent, pour attirantes qu’elles soient, nous laissent souvent un sentiment d’impuissance ; est-il possible de toujours communiquer sans violence ? Comment, dans nos échanges, rendre concrètes, palpable set efficaces ces valeurs auxquelles tout le monde adhère en pensée : le respect, la liberté, la bienveillance mutuelle, la responsabilité ?
D’autre part, il y a l’articulation dans notre conscience des éléments et des enjeux de la communication. Par ce processus en quatre points, nous sommes invités à prendre conscience que nous réagissons toujours à quelque chose, à une situation (c’est le point 1, l’Observation), que cette observation suscite toujours en nous un sentiment (c’est le point 2) qui nous invite à formuler une demande (point 4). Cette méthode est basée sur la constatation que nous nous sentons mieux lorsque nous voyons clairement ce à quoi nous réagissons, lorsque nous comprenons bien tant nos sentiments que nos besoins et lorsque nous parvenons à formuler les demandes négociables en nous sentant en sécurité de pouvoir accueillir la réaction de l’autre, quelle qu’elle soit. Cette méthode est également basée sur le constat que nous nous sentons mieux lorsque nous voyons clairement ce à quoi l’autre se réfère ou réagit, lorsque nous comprenons bien ses sentiments et besoins, et entendons une demande négociable qui nous laisse la liberté de ne pas être d’accord et de chercher ensemble une solution qui satisfasse les besoins des deux parties, pas l’une au détriment de l’autre, pas l’autre au détriment de l’une. Ainsi, au-delà d’une méthode de communication, la communication non violente permet un art de vivre la relation dans le respect de soi, de l’autre et du monde alentour.
A l’ère de l’informatique, de plus en plus de gens communiquent de plus en plus vite et de plus en plus mal ! De plus en plus de personnes souffrent de solitude, d’incompréhension, de la perte de repères et du manque de sens. Les préoccupations d’organisation et de fonctionnement sont encore largement prioritaires par rapport au souci de la qualité de nos relations ; Il est urgent d’explorer d’autres façons d’être en relation.
Nous sommes nombreux à nous sentir fatigués de notre incapacité à vraiment nous exprimer et à être véritablement écoutés et compris. Même si, par nos moyens actuels, nous échangeons beaucoup d’informations, nous sommes comme handicapés de l’expression et de l’écoute vraie. De l’impuissance qui en résulte naissent beaucoup de peurs qui suscitent de vieux réflexes de repli ; intégrisme, nationalisme, racismes. Dans la conquête passionnante de la technologie, particulièrement des moyens mondiaux de communication, et dans le contexte tout à fait neuf du tissage et du métissage des ethnies, des races, des religions, des modes, des modèles politiques et économiques que ces moyens permettent, ne risquons-nous pas de manquer secrètement de quelque chose d’intime et de vrai, si précieux que toute autre quête risque bien de se révéler désespérée ; la rencontre, la rencontre réelle d’être humain à être humains, sans jeu, sans masque, qui ne soit pas parasitée par nos peurs, nos habitudes, nos clichés, qui ne porte pas le poids de nos conditionnements et de nos vieux réflexes, et qui nous sorte d e l’isolement de nos combinés, de nos écrans et de nos images virtuelles ?
Il semble qu’il y ait là un nouveau continent à conquérir, bien mal exploré jusqu’à ce jour, et qui fait peur à beaucoup ; la relation vraie entre personnes libres et responsables. Si cette exploration fait peur, c’est que nous craignons souvent de nous perdre dans la relation. Nous avons en effet appris à nous couper de nous pour être avec l’autre. Je propose d’explorer une piste pour des relations vraies entre des êtres libres et responsables, piste que j’évoquerai par cette double question qui m’apparaît régulièrement comme étant au cœur des difficultés d’être de beaucoup d’entre nous :
Comment être soi sans cesser d’être avec l’autre, comment être avec l’autre sans cesser d’être soi ?
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