Télépathie : la force des liens affectifs
Posté par othoharmonie le 11 décembre 2013
Nouvelles Clés : Notre dernière rencontre date de 2003. Nous avions parlé de l’intuition et de la télépathie, entre humains et entre humains et animaux. Quoi de neuf depuis ?
Rupert Sheldrake : J’ai continué ma recherche sur la télépathie. Les choses ont été facilitées par l’acceptation de mon « Parrott Warrick Project », par mon université d’origine, Cambridge, en 2005. Le Trinity College de Cambridge a un fonds consacré aux phénomènes inexpliqués, légué par deux personnes riches, en mémoire d’un ancien de Cambridge, Frederik Mayers, l’un des fondateurs de la société britannique de parapsychologie, en 1882. Généralement confié à des sceptiques, il m’a été attribué. C’est la première fois depuis 25 ans que je reçois un salaire. Je me sens tout à fait en harmonie avec l’esprit de Mayers : cet argent va enfin servir à ce à quoi il était destiné ! Je l’ai surtout utilisé pour faire des recherches sur la télépathie, notamment par téléphone. …
Les premières expériences étaient manuelles, il fallait composer le numéro soi-même, etc. Depuis, tout s’est automatisé. Il a fallu attendre que la technologie soit au point. Désormais, n’importe qui peut y participer, du moins en Angleterre. Vous pouvez par exemple vous enregistrer sur mon site, en cliquant sur «Telephone Telepathy Test», vous inscrivez votre nom et votre numéro de portable, puis vous inscrivez les numéros de trois autres personnes de votre choix. L’ordinateur choisit au hasard l’une des trois personnes, l’appelle et lui signale qu’il va vous mettre en contact avec vous. Puis l’ordinateur vous appelle et vous dit : « L’un de vos trois contacts est en ligne. Devinez lequel en tapant sur la touche 1, 2 ou 3. » Vous choisissez et aussitôt, vous découvrez si vous avez trouvé ou pas, en entrant en contact avec votre interlocuteur, avec qui vous pouvez parler pendant une minute (pas davantage, c’est moi qui paye la note !). Au bout d’un certain temps, l’expérience recommence. Et cela six fois de suite. Puis l’ordinateur vous rappelle une dernière fois, en vous donnant votre taux de réussite.
C’est un type de recherche que j’aime encourager. C’est très simple et tout le monde peut y participer, depuis n’importe où, et c’est fondé sur des choix réellement aléatoires. Plusieurs majors d’Internet s’y sont intéressées. J’ai été invité, par exemple, à animer un séminaire de recherche chez Google, dans la Silicone Valley, l’automne dernier. Vous le trouverez aussi sur UTube. Il y avait bien sûr un certain nombre de sceptiques, mais leurs objections n’étaient pas difficiles à démonter. Plusieurs responsables de Google se passionnent pour mon expérience, voyant qu’ils pourraient en tirer un produit commercialisable – parce qu’il y a un immense intérêt populaire pour ces questions. Deux autres compagnies de téléphones portables m’ont également contacté. Ils veulent mettre au point un procédé d’entraînement de l’intuition. Toutes les semaines, vous pourrez vérifier si la vôtre s’améliore.
N. C. : Voilà que la technologie devient votre alliée !
R. S. : Nous testons, aujourd’hui même, les modalités techniques d’une version précognitive de la même expérience. L’ordinateur vous appelle et dit : « L’un de vos trois correspondants va vous appeler, devinez lequel. » Ce n’est qu’ensuite qu’il choisit aléatoirement l’un des trois et lui demande de vous appeler. Il faut donc deviner avant le choix. Est-ce de la télépathie ou de la précognition ? Ces différentes expériences vont nous aider à savoir quelle dimension est la plus importante, ou s’il y un mélange entre les deux.
L’expérience précognitive présente l’avantage qu’on ne peut absolument pas tricher. Alors qu’avec la télépathie, on pourra toujours prétendre que la personne qui appelle se signale en cachette à celle qui doit deviner. La plupart des personnes impliquées dans ces expériences ne trichent pas, et puis nous filmons les gens… mais rendre tout trucage techniquement impossible est intéressant.
N. C. : Vous disiez, il y a quelques années, que la télépathie marche bien mieux entre des personnes ayant entre elles des liens affectifs.
R. S. : Nous l’avons testé sur des jeunes venus de différents pays du monde, qui devaient téléphoner chez eux depuis Londres. La télépathie la meilleure était celle des élèves venus de très loin : ils étaient aussi ceux dont le mal du pays était le plus grand. C’est donc la proximité émotionnelle qui joue le plus dans la télépathie, la distance géographique semble ne pas compter.
Je mène des recherches sur d’autres phénomènes. Par exemple pour savoir si quelqu’un vous écoute. Une expérience utilise les répondeurs. Vous appelez quelqu’un, vous entendez se mettre en route son répondeur, et vous devez dire si vous avez l’impression qu’elle est derrière son répondeur ou pas. Je collecte toutes sortes d’histoires et dispose d’une immense banque de données, qui constitue en somme la base d’une histoire naturelle de ce type d’expériences.
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