La magie des chants de Taizé
Posté par othoharmonie le 1 janvier 2014
Impossible d’évoquer Taizé sans parler de tous ces chants méditatifs qui rythment les temps de prière commune. Des formules brèves et répétitives (reprises longuement en latin, en français et dans toutes les langues) qui s’inspirent à la fois des litanies orthodoxes et des chants populaires du Moyen-Age ou de la Renaissance. Reprenant les paroles des psaumes, des Pères de l’Eglise, de sainte Thérèse d’Avila, de saint Jean de la Croix ou de Frère Roger, ces refrains colorent les célébrations d’une manière très particulière. Edités dans les cahiers Chants de Taizé, les textes et les mélodies sont d’une grande simplicité. C’est aussi ce qui explique leur succès. Diffusés dans plus de 150 pays, et traduits récemment en coréen, en chinois et en slovaque, ils contribuent encore à la renommé de Taizé.
« Pour ouvrir les portes de la confiance en Dieu, rien ne remplace la beauté des voix humaines unies par le chant », témoigne Frère Jean-Marie, chantre de la communauté, originaire de New-York. « Cette beauté peut faire entrevoir la joie du ciel sur la terre, comme l’expriment les chrétiens d’Orient. » Très pacifiants, ces chants font découvrir aux jeunes qui les entonnent un monde qui leur est souvent inconnu, celui de leur propre intériorité. Car ces refrains n’ont pas seulement pour but d’animer la prière, mais de conduire au silence.
Les premiers cantiques de Taizé (des psaumes et des hymnes monastiques) datent du début des années 1950. Ils sont l’œuvre du père Joseph Gelineau, liturge et musicien, l’un des principaux artisans de la réforme liturgique en France. Dans les années 1960, l’afflux de jeunes venus du monde entier oblige les frères à développer un répertoire multilingue. Ils traduisent leurs hymnes en différentes langues et font appel à des musiques populaires de différents pays. S’appuyant sur la tradition des canons des Eglises d’Europe centrale, la communauté adopte le chant Jubilate Deo, du compositeur luthérien Michel Praetorius (1571-1621). Bien connu des Allemands, ce refrain va connaître un succès considérable et se répandre dans toute l’Europe.
Fort de cette expérience, les frères font appel à Jacques Berthier, organiste à l’église Saint Ignace à Paris, pour qu’il compose des chants méditatifs sur le même modèle. Nous sommes en 1974. C’est le début d’une longue et fructueuse collaboration avec Frère Robert, le responsable de la musique de l’époque. Pendant près de vingt ans, celui-ci va envoyer à Jacques Berthier des textes litaniques avec des directives de mise en forme. La capacité de ce dernier à trouver l’accent juste des mots, même dans des langues qui lui sont étrangères, et la créativité dont il fait preuve dans la mélodie et l’harmonie des voix vont contribuer à la renommée des chants de Taizé. Ensemble, ils signeront près de 80 titres. Aujourd’hui, quatre frères musiciens (dont Frère Jean-Marie), conseillés par un compositeur suisse pour les harmonisations, ont repris le flambeau. Chaque année, de nouveaux chants sont ainsi édités et font l’objet d’un enregistrement sur CD diffusé dans le monde entier. Le dernier en date, « O Toi, l’au-delà de tout » a déjà été vendu à plusieurs milliers d’exemplaires.
article paru sur http://www.lavie.fr/religion/spiritualite
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