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Trouver la paix en soi

Posté par othoharmonie le 21 février 2014

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Par Karin Reuter

Lorsqu’il est question de paix, on parle généralement de militer pour la détente des relations internationales en Irak et au Proche-Orient, pour la fin de la guerre civile en Tchétchénie, pour le moratoire nucléaire en Iran, pour le calme des banlieues, pour la fin des dictatures comme celle qui sévit encore en Corée du Nord, l’arrêt de l’immigration clandestine, la fin des prises d’otage en Colombie, de la maltraitance enfantine, du harcèlement au travail, des violences domestiques, des mafias qui corrompent le monde…. : autant de raisons pour lesquelles militer.

La seule évocation de tous ces foyers de violence montre bien que nous sommes encore très loin d’être dans un monde en paix. Comment peut-on prétendre trouver la paix intérieure quand le monde entier se bat tout autour de nous ? S’agit-il d’aveuglement, d’inconscience, d’égoïsme ou de naïveté ?

Un petit journal montrait un jour un militant pacifiste vociférer contre un chasseur en lui disant : « Je suis pour la paix, moi, Monsieur, et j’irai jusqu’à vous tuer pour vous le prouver ! » Cette caricature montre bien que l’aveuglement et l’hypocrisie ne se trouvent pas toujours du côté que l’on croit. Tout d’abord, il s’agit là de jugements qui sont une première source de division, donc de conflits. Sans partir en guerre contre les jugements et en rajouter une nouvelle couche, si nous commencions par reconnaître que condamner qui ou quoi que ce soit ne l’a jamais fait disparaître ? Il faut exercer de la force pour maintenir un ballon sous l’eau : dès que l’on relâche la pression, il nous saute à la figure. Résister à la violence comme à quoi que ce soit d’autre ne fait que lui donner de la force : l’attention nourrit ce sur quoi elle porte… Il nous faut donc tenter une autre piste sans reproduire ce que l’on dénonce.

Opposer la paix dans le monde à la paix intérieure est sans doute la toute première forme de division, source de violences et de guerres. Comme si l’on pouvait isoler l’une de l’autre. Comment ne pas voir que nos conflits intérieurs ne font qu’alimenter les nuages de tensions qui vont éclater, ici entre deux pays frontaliers, là bas entre hommes et femmes dans un couple, entre deux enfants ou entre les salariés exaspérés par la politique de leur entreprise et leur patron ? La loi de résonance bien connue nous rappelle que deux phénomènes analogues entrent en résonance comme une corde de violon en fait vibrer une autre. Si on s’arrête aux apparences, nos contours s’arrêtent bien à notre personne, mais si on regarde au-delà, comment ne pas voir que notre état d’esprit influence notre entourage bien au-delà de ce que nous pouvons percevoir ?

On sait aujourd’hui qu’en modifiant l’orientation d’une particule (son « spin »), on modifie également l’orientation d’une autre particule à des années lumière de là. Ervin Laszlo, un des plus grands scientifiques actuels, a pu démontrer l’existence d’un champ « A », une toile d’information qui relie le moindre événement à tous les autres, que ce soit dans le champ de la physique nucléaire, de l’astrophysique, de la biologie ou de la conscience. Autant dire qu’on ne peut isoler notre état d’esprit de celui des autres : celui qui est en paix avec lui-même en fait cadeau à tout l’univers pour la raison toute simple que l’univers est un : nous n’en sommes séparés qu’en apparence. Un esprit divisé donnera lieu à un monde divisé, un esprit paisible unifie le monde. Toute la question est donc de savoir quel état d’esprit va gagner l’autre par contagion ? Et comment accéder à cette paix du cœur, surtout quand tout semble aller « mal » ? La paix du cœur n’est pas un état qu’il nous faudrait acquérir comme un bien mobilier ou immobilier : c’est notre état naturel. On peut perdre ce qu’on a, on ne peut pas perdre ce qu’on est. Par contre, on peut croire perdre sa quiétude ou l’oublier et se retrouver pris en plein cauchemar. Dieu merci, le rêve ne change rien à notre réalité. Par conséquent, le seul travail, si travail il y a, consiste à cesser de croire à la réalité de ce qui nous tourmente. Trop souvent, on se donne des conditions pour retrouver sa paix : quand on aura payé ses factures, ou fini sa semaine, le WE, ou aux grandes vacances, ou à la retraite… Et on repousse d’autant la possibilité d’être paisible maintenant.

Tout comme on peut se bercer d’illusions en croyant trouver la paix une fois telle condition matérielle satisfaite, on peut aussi s’imposer des contraintes plus subtiles en cherchant à être différent de ce que l’on est, que ce soit même pour devenir plus serein ou plus aimant. Cela revient à vouloir se conformer à un idéal sous peine de se sentir médiocre, imparfait, inachevé, bref, indigne d’être aimé : le piège est exactement le même. C’est un vilain tour que l’on se joue à soi-même en s’efforçant de répondre à l’attente supposée des autres, en devenant victime des jugements qu’on leur attribue et en niant avoir créé soi-même tout cela. Voilà comment on se divise et comment on entre en guerre avec soi-même au nom de la paix intérieure. On voudrait même se donner l’image de quelqu’un de joyeux ou paisible alors qu’on se coupe en deux… quand ce n’est pas en quatre ! Et la paix n’est pas au rendez-vous. On ne triche pas avec son âme ! La paix intérieure ne peut venir qu’avec la certitude absolue d’être digne d’être aimé. C’est exactement l’inverse de la névrose – le sentiment d’indignité – telle que la définit Bob Hoffman, le génial inventeur du Processus de même nom. Au cours du travail intensif de guérison proposé par son institut, les participants expérimentent dans un premier temps le manque cruel d’amour dont ils ont fait les frais, leurs parents ayant souffert exactement des mêmes manques qu’eux, à leur façon. Vient un moment où il s’agit de briser cette chaîne infernale, car c’en est une, et de prendre la responsabilité de se donner soi-même l’amour que l’on n’a pas reçu. Paradoxalement, à l’instant même où on restaure l’amour propre blessé, on ressent immédiatement une compassion infinie pour ceux-là mêmes qui nous ont blessé par leur violence, leur mépris ou leur négligence. La chaîne du non amour est brisée, c’est la fin des hostilités, la paix revient. Cela veut-il dire que tout problème est résolu, que tout le monde va nous sauter au cou ? Certainement pas. Mais les difficultés de la vie perdent de leur drame, elles sont vécues joyeusement parce qu’elles ne prouvent plus rien, encore moins que nous ne sommes pas aimables. Car le seul drame est de croire cela. On ne peut faire autrement que haïr l’autre… ou l’aimer comme soi-même.

Karin Reuter est Directrice de l’Institut Hoffman France Tous les stages ont lieu au Clos Ermitage à 67140 Le Howald. www.institut-hoffman.com Bibliographie : « 4 étapes pour commencer à vivre : les atouts du Processus Hoffman » de Tim Laurence

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Orientez-vous vers ce qui précède les concepts

Posté par othoharmonie le 21 février 2014

 

images (2)Nisargadatta Maharaj : Quoi que vous « ne soyez pas » (corps, mental, intellect, etc.), vous l’avez accepté et en fait, substitué à la réalité et à cause de cela, il y existe une certaine peur. Toutefois, lorsque vous connaîtrez votre véritable état, vous serez capable d’aller à peu près partout, sans aucune peur. Si vous pouviez vous voir réellement tel que vous êtes, alors, il n’y aurait plus de peur de la mort ni de quoi que ce soit d’autre.

Quoi que vous possédiez (et vous possédez une sorte de faux courage), vous dites « mon corps, mon mental » etc., mais, en réalité, ils ne sont pas du tout à vous. Vous vous êtes arrogé la possession de choses qui ne sont pas réellement vôtres. Vous êtes, depuis toujours, différent de ces choses. Dans l’état de rêve quelqu’un vous dit quelque chose, mais ni la personne qui vous parle, ni la personne qui écoute, n’est réelle, car toutes deux n’existent que dans le rêve. C’est exactement notre situation, en ce moment. Je suis l’enseignant et vous êtes ceux qui écoutent, mais, ce n’est que dans le rêve ou l’apparence. Lorsque vous vous éveillez complètement, il n’y a ni enseignant, ni enseignés.

Une fois que j’ai réalisé la nature de cette conscience de Je suis : i.e. comment elle est apparue sur mon état véritable, qu’elle est réellement quelque chose d’illusoire ; lorsque j’en ai donc pris pleinement connaissance, alors, la conscience de Je suis, (dans laquelle est contenu l’univers entier), se dissout et se fond dans le Moi. À la lumière de cette conscience de Je suis, l’univers entier s’est formé, mais la lumière de cette conscience de « Je » n’est rien d’autre que la réflexion de la lumière de l’état véritable ou Réalité.

La conscience de Je suis est le monde, et il n’y a rien de mal dans le fait de voir ou d’être témoin de ce monde. L’erreur vient seulement lorsque vous le prenez pour réel, comme nous le faisons pratiquement tous. Dès que vous émergez de l’état de rêve, pour entrer dans l’état de veille, vous rejetez systématiquement le rêve et dites qu’il n’était pas réel, que ce n’était qu’un rêve. De même, l’état de veille dans lequel nous percevons ce vaste univers, avec toutes ses étoiles et ses planètes etc. est également un rêve, je le répète donc, éveillez-vous à votre propre Réalité. Éveillez-vous ! Arrêtez de rêver, tout simplement. Ce monde n’a jamais vraiment existé, il n’a jamais été créé, c’est un rêve ! Alors sachez-le, et réalisez-le ! C’est tout.  Une fois que vous avez pleinement absorbé cette compréhension, plus rien n’est nécessaire, plus de questions ou doutes ne peuvent se poser. Existe-t-il quelque chose d’aussi simple, et, en même temps, d’aussi sublime ? « 

 

J’ai fait ce que m’a dit de faire mon Maître. Tout temps gagné, je le consacrai à m’observer en silence. Cela opéra en moi un changement rapide et profond. Il ne me fallut pas plus de trois années pour réaliser ma véritable nature ». En réalité, rien n’arrive. La destinée projette éternellement, sur le mental, ses images, souvenirs d’anciennes projections ; l’illusion, ainsi, se renouvelle constamment. Les images vont et viennent – lumière interceptée par l’ignorance. Voyez la lumière et négligez le film.

Tant que vous attacherez de l’importance aux idées, les vôtres et celles des autres, vous connaîtrez le trouble. Mais si vous rejetez tous les enseignements, tous les livres, tout ce qui s’exprime en mots, si vous plongez profondément en vous-même et que vous vous y trouviez, rien que cela résoudra tous vos problèmes et vous laissera la pleine maîtrise de toutes les situations parce que vous ne serez plus dominé par les idées que vous avez de la situation.   » Tu n’es pas ce que tu crois être – Trouve ce que tu es – Observe le sens de ‘Je suis’, découvre ton véritable Soi. « 

Chacun s’efforce de protéger le facteur temps, c’est-à-dire la conscience. Ils veulent le préserver, le conserver. Aussi longtemps que le temps est là, la conscience est là et la conscience est là aussi longtemps que le corps est là. Lorsque l’existence humaine s’achève, le temps n’existe plus. Tant que l’être est là les activités se poursuivent, mais dès que vous avez pris conscience que vous n’êtes pas ce corps, la manifestation n’a plus pour vous aucun attrait. Quand un boucher atteint la compréhension ultime il poursuit sa vocation d’abattre les animaux, parce qu’il sait qu’il s’agit d’une des fonctions du corps et qu’il n’est pas plus le corps ». Vous êtes l’ensemble de tout ce qui existe mais votre orgueil conditionne cette splendeur aux dimensions de votre corps et vos convictions vous limitent à des formes illusoires.

 

Il faut que vous compreniez ce qu’est cette conscience, elle ne comporte pas ces catégories, établies par les psychologues : ego, anima, subconscient, supra-conscient. Ils s’efforcent de construire un système afin de justifier leurs concepts. Orientez-vous vers ce qui précède les concepts. Lorsque vous réussirez malgré tout à comprendre et à vous établir dans cette pure observation, de nombreuses choses vont surgir en vous, c’est-a-dire dans votre conscience et vous allez penser ‘je suis ceci, je suis cela’. Des miracles même peuvent se produire mais ne vous y associez surtout pas parce que tout cela se maintient au niveau de la conscience et la conscience n’est pas la réalité. Ce que vous pouvez accepter n’est pas la réalité.

 

Maharaj : Il n’y a personne ici qui soit âgé de 100 ans. Est-ce qu’il en découle que vous n’existiez pas il y a 100 ans ?

Question : Je n’en sais rien.

Maharaj : Celui qui dit « je n’en sais rien » doit forcément avoir été là; vous n’étiez pas ce que vous êtes maintenant, mais vous étiez forcément quelque chose. Comprenez-moi bien. Il y a cent ans je n’existais pas sous ma forme présente; celui qui dit ça images (3)doit avoir existé. Vous existez dans l’éternité, avant, pendant, et pour toujours.

 

Sri Nisargadatta Maharaj - Extrait de « Conscience et absolu »

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Comment aider les victimes ?

Posté par othoharmonie le 21 février 2014


perversion-narcissique-je-tu-il-michel-cautaerts
Par nature, les pervers narcissiques consultent peu, et s’il le font, ils se présentent le plus souvent comme des victimes, ce qui nécessite une grande habilité et une grande expérience des intervenants pour démêler le vrai du faux. 

En présence de victimes avérées, les psychiatres, psychanalystes, thérapeutes, …,  doivent impérativement sortir de leur réserve habituelle, expliquer clairement quels sont les mécanismes mis en jeu et aider la victime à les repérer. 

Michel Cautaerts décrit les phases de traitement :

  1. Démonter les mécanismes : prise de notes et écueils à éviter ;
  2. La reconquête de l’identité ;
  3. la reprise du développement normal ;
  4. l’individualisation c’est-à-dire la (re)conquête de l’identité.

Le travail du psychanalyste
Un chapitre est consacré au travail du psychanalyste. L’auteur souligne les différences entre la manière jungienne de travailler et les autres. Il rappelle les règles fondamentales et indique que « La recherche de la vérité se situe au cœur du travail psychanalytique et requiert de la part de l’analyste, d’une part, et du patient, d’autre part, qu’ils fassent preuve de respect et d’honnêteté l’un envers l’autre, conditions indispensables à la sécurité des deux. »

La prise de rendez-vous au téléphone, le premier entretien, le cadre des interventions et bien d’autres éléments sont détaillés. Michel Cautaerts met en garde des difficultés et des dangers que doivent affronter les soignants et autres intervenants qui sont en contact avec des pervers narcissiques.

La question du mal
Derrière les perversions se profile la question fondamentale du mal. Réponse à Job, le livre qui s’est présenté à Jung comme une symphonie, sert de fil conducteur aux  questionnements de l’auteur. 

Dans sa conclusion l’auteur indique : « Ainsi, le Mal est une puissance qui ne peut être clivée de l’image de Dieu. Aujourd’hui, sa recrudescence inquiète, dans sa forme moderne, liée à l’abstraction et à l’imaginaire d’une toute-puissance entretenue par les perfectionnements techniques considérables auxquels nous avons assisté depuis quelques décennies. En effet, la multiplication des irrespects de tous ordres, l’expansion des procédés pervers qui sont la nouvelle peste, l’efflorescence et l’extraordinaire multiplication des procédés manipulateurs et la réapparition en force des concepts paranoïaques comme celui de droit du sol montrent jusqu’à la nausée que la lutte du Bien et du Mal est dans une phase critique. »

Cette phrase clef termine l’ouvrage : « Il est urgent de réaliser la rencontre des âmes qui prélude au mariage sacré. »

Plusieurs modes de lecture
Cet ouvrage offre plusieurs modes de lecture, les différents chapitres peuvent être abordés directement, selon l’intérêt de chacun. Ce livre s’accompagne de solides bases théoriques, accessibles à tous les thérapeutes (pas seulement jungiens !), mais également à tous ceux qui sont concernés par le sujet. Plusieurs schémas (dont certains repris de Pierre Solié), et des tableaux, aident à la compréhension des mécanismes sous jacents aux troubles de l’identité. 

La mythologie occupe une place de choix. L’auteur établit un lien entre le contenu de certains mythes et les situations vécues aujourd’hui dans les couples, les familles ou les organisations petites ou grandes. Les archétypes, véritables moteur de l’humain, sont décrits, ils apparaissent en filigrane de tous les développements. Les contes ne sont pas oubliés, en particulier ceux en relation avec le thème traité.

Extrait du livre : « Je tu(e) il » Psychanalyse et
mythanalyse des perversions
Michel Cautaerts – Préface de Michel Cazenave, éditions de boeck , 460 pages.

 

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