La guerre est un état d’esprit
Posté par othoharmonie le 1 mars 2014
Une conscience nouvelle :
L’avènement d’une conscience humaine nouvelle est, comme le proclamait un slogan politique célèbre, «une idée qui fait son chemin» Issue des milieux philosophiques et spiritualistes, elle gagne le grand public, tant les nécessités de transformation se font pressantes.
Eckhart Tolle nous éclaire, dans cet ouvrage qu’est « Nouvelle Terre », sur ce que sous entend cette notion. De quoi est-elle faite ? Comment faut-il s’y prendre pour mettre les meilleures chances de son côté dans cette transformation ? Pourquoi est-ce si difficile ?
Cette aventure ne date pas d’aujourd’hui. Elle est aussi vieille que l’humanité. Mais aujourd’hui, il y a urgence, diront certains, ou merveilleuse opportunité, diront d’autres pour opérer ce changement radical, qui peut modifier le cours de nos vies, individuellement tout d’abord, puis collectivement. Un des grands désastres de notre monde, étant la persistance de conflits armés entraînant souffrances, destructions, et famines, nous avons sélectionné un extrait traitant des racines de la guerre et de la paix.
L’ego n’est pas personnel
Sur un plan collectif, l’état d’esprit «Nous avons raison et ils ont tort» est profondément et particulièrement ancré, en particulier dans les endroits du monde où les conflits entre nations, races, tribus ou idéologies durent depuis longtemps ou quand ils sont extrêmes et endémiques. Les opposants sont chacun totalement «identifiés» à leur point de vue, leur propre «histoire», c’est-à-dire leurs pensées. Les deux sont totalement incapables de voir qu’un autre point de vue peut exister et être tout aussi valide. L’écrivain israélien Yossie Halevi dit qu’on pourrait «faire de la place à une histoire autre», mais, dans bien des endroits du monde les gens ne sont pas encore prêts ou pas disposés à le faire. Les parties opposées croient qu’elles sont en possession de la vérité. Toutes deux se considèrent respectivement comme des victimes, et voient l’autre comme le méchant. Et parce que chacune a conceptualisé, et, par là même déshumanisé l’autre en en faisant l’ennemi, elles peuvent tuer et infliger toutes sortes de violences à l’autre, même aux enfants, sans sentir leur part d’humanité ni souffrir.
Chacun se retrouve pris au piège d’une spirale démente de perpétration et de rétribution, d’action et de réaction. Il devient évident ici que l’égo humain dans son aspect collectif de «nous» contre «eux» est encore plus dément, que le fondamentalement le même. Ce sont de loin de respectables citoyens bien normaux qui ont infligé la plus grande violence à d’autres humains, pas des criminels ni des détraqués mentaux. On peut donc aller jusqu’à dire que sur cette planète, «normal» équivaut à fou.
Et qu’est-ce qui se trouve à l’origine de cette folie ? L’identification complète aux pensées et aux émotions, autrement dit l’identification à l’ego. La cupidité, l’égoïsme, l’exploitation, la cruauté et la violence sont encore présents partout sur la planète. Lorsque vous ne les reconnaissez pas en tant que manifestations individuelles et collectives d’un dysfonctionnement sous-jacent, ou d’une maladie mentale sous-jacente, vous faites l’erreur d’identifier les personnes à leur comportement.
Vous élaborez une identité conceptuelle pour une personne ou un groupe en disant : «C’est ce qu’il est. C’est ce qu’ils sont.» Lorsque vous prenez l’ego des autres pour leur identité, c’est votre propre ego qui se sert de cette fausse perception pour se renforcer.
Vous réagissez donc en condamnant, en vous indignant, et souvent en vous mettant en colère contre celui que vous percevez comme l’ennemi. Tout ceci est extrêmement satisfaisant pour l’ego et renforce le sentiment de division entre vous et l’autre, dont la «différence» est grossie au point que vous ne réussissez plus à sentir votre part d’humanité commune, pas plus que la source de vie, l’essence divine, que vous avez en commun.
Vous avez beaucoup à apprendre de vos ennemis
Les schèmes de l’ego d’autrui auxquels vous réagissez particulièrement fort, et que vous prenez pour leur identité, ont souvent tendance à être les mêmes schèmes qui se trouvent aussi en vous, mais que ne pouvez ou ne voulez voir.
Vous avez donc dans ce sens-là beaucoup à apprendre de vos ennemis ! Qu’est-ce qui vous dérange le plus chez eux ? Leur égoïsme ? Leur cupidité ? Leur soif de pouvoir et de contrôle ?
Leur manque de sincérité ? Leur malhonnêteté, leur propension à la violence, etc ? Tout ce que vous détestez et à quoi vous réagissez fortement chez l’autre est aussi en vous. Mais ce n’est rien de plus qu’une forme d’ego.
Ce trait n’a rien à voir avec ce que la personne est, ni avec ce que vous êtes. Ce n’est que lorsque vous prenez ce trait pour ce que vous êtes, et que vous le remarquez chez vous qu’il devient une menace pour votre sentiment d’identité.
La guerre est un état d’esprit
Dans certains cas, il se peut que vous ayez besoin de vous protéger ou de protéger quelqu’un d’une autre personne. Faites attention de ne pas en faire une mission visant à «éradiquer le démon», car vous vous transformerez probablement en la chose même contre laquelle vous vous battez.. En vous battant contre l’inconscience, vous tomberez dans l’inconscience. On ne peut jamais combattre l’inconscience en s’attaquant à elle.
Même si vous battez votre opposant, l’inconscience sera encore là : elle aura simplement changé de camp ou bien elle prendra une nouvelle forme chez votre opposant. Vous renforcez tout ce contre quoi vous vous battez. Et ce à quoi vous résistez se perpétue.
La guerre « contre » est vouée à l’échec
Actuellement, on entend fréquemment l’expression «la guerre contre» ceci ou cela. Chaque fois que je l’entends, je sais que cette guerre est vouée à l’échec. Il y a la guerre contre la drogue, la guerre contre la criminalité, la guerre contre le terrorisme, la guerre contre le cancer, la guerre contre la pauvreté, etc.
Malgré la guerre contre la criminalité et la drogue, il y a eu une augmentation spectaculaire de la criminalité et des délits reliés aux drogues aux cours des 25 dernières années. 1e nombre de prisonniers aux Etats-Unis est passé d’un peu moins de 300 000 en 1980 à 2,1 millions en 2004». La guerre contre les maladies nous a entre autres donné les antibiotiques. Ils ont tout d’abord fonctionné de façon spectaculaire, semblant nous rendre vainqueurs de la guerre contre les maladies infectieuses.
Actuellement, bien des experts tombent d’accord pour affirmer que l’usage sans discernement et trop répandu des antibiotiques a créé une bombe à retardement parce que des souches de bactéries résistantes aux antibiotiques, que l’on qualifie de super bactéries, déclencheront une recrudescence de ces maladies et peut-être même des épidémies. Selon le Journal of the American Association, les traitements médicaux aux Etats-Unis constituent la troisième cause de mortalité après les maladies cardiaques et le cancer. L’homéopathie et la médecine traditionnelle chinoise représentent une alternative intéressante pour soigner les maladies puisqu’elles ne considèrent pas ces dernières comme l’ennemi et, par conséquent, ne créent pas de nouvelles maladies. La guerre est un état d’esprit et tout acte en émanant renforcera le méchant ennemi ou, si la guerre est gagnée, créera un nouvel ennemi, un nouveau méchant égal à celui qui a été battu ou pire que lui. I1 existe une profonde corrélation entre votre état de conscience et la réalité externe.
Quand vous êtes sous l’emprise d’un état d’esprit comme la «guerre», vos perceptions deviennent extrêmement sélectives et déformées. Autrement dit, vous ne verrez que ce que vous voulez voir, et vous l’interpréterez mal. Il vous est facile d’imaginer quels actes peuvent naître d’un tel système désaxé. Ou bien, au lieu de l’imaginer, vous pouvez aussi regarder les nouvelles à la télévision ce soir !
Eckart Tollé
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