L’avidité et la peur tuent le sens du Divin
Posté par othoharmonie le 28 mars 2014
Nous perdons de vue la part d’expression divine que recèle la beauté humaine, féminine ou masculine.
Tandis que chez l’homme ordinaire la vue d’une femme véritablement belle active souvent le côté passionnel des complexes affectifs et mentaux, l’homme intégré recueille le message exaltant d’une harmonie divine qui le rapproche de sa source.
Il est erroné de croire que l’homme intégré soit insensible. Il peut, en présence de la grâce féminine éprouver un état de contemplation pure où l’empreinte du divin apparaîtra comme la note dominante de l’harmonie des formes.
Lorsque nous parlons ici de la beauté féminine, nous n’évoquons pas seulement une harmonie plastique mais nous pensons aussi et surtout à certaines harmonies intérieures, certaines puissances de l’âme, sans lesquelles la grâce extérieure perdrait la magie de son rayonnement. Pourquoi tant d’hommes dits « spirituels » ou « religieux » sont-ils incapables de recueillir le sourire d’une jolie femme en éprouvant l’exaltante communion ressentie par les poètes devant les splendeurs d’une belle aurore ou d’un soleil couchant ? Pourquoi détournent-ils si puérilement leurs yeux et ne peuvent-ils pas regarder la femme en toute simplicité comme ils regarderaient un parterre de roses dans une jolie pelouse ?
Nous avons des yeux et nous ne voyons point… Parce que beaucoup ont mal regardé, parce qu’ils ont été mal informés, ils n’ont pas vu, ils n’ont pas saisi la signification immense de ce qu’en toute simplicité, le Destin a placé sur leur route. Ils n’ont pas vu, ni compris parce qu’ils ne voulaient ni voir, ni comprendre. Ils ne voulaient ni voir, ni comprendre parce qu’ils avaient peur. Ils n’ont pas vu que depuis des âges sans nombre, ils avaient à leur côté, presque inséparable d’eux-mêmes, le symbole de l’éternelle divinité vivante, mis à leur mesure.
Mais dans ce miroir magique, à la fois trop sobre et trop tentant, l’homme prend brutalement conscience de son incapacité de jouer proprement le Grand Jeu de la Vie avec les cartes que la Nature lui a laissées dans les mains. Il recherchera alors sur le plan subtil de l’imagination, dans le jeu de ses pensées, des créatures complaisantes pouvant compenser ses échecs sur le plan naturel des phénomènes. Puissent les hommes « religieux » ou ceux qui se prétendent tels, comprendre que la femme n’est pas « impure ». Cette tendance très répandue en Orient est fausse. L’impureté réside dans notre mental. Elle résulte du processus de notre moi, de ses auto identifications, de ses attachements, de ses refoulements, de ses craintes.
Le grand privilège de l’homme intégré réside dans l’état de liberté dans lequel il se trouve à l’égard des prétendus pièges que nous tendrait la beauté féminine. Il existe un mode de sensibilité supérieure dans lequel nous pouvons être libres des perceptions qui se réalisent en nous. A partir de l’instant où nous sommes affranchis de la peur et de l’identification, les contacts humains nous révèlent la plénitude de leur richesse. L’affranchissement de la peur libère des potentiels considérables de forces psychiques capables de conférer une intensité nouvelle à toutes les perceptions à condition de rester libre d’elles.
Un sourire, une poignée de mains où s’échangent des polarités magnétiques généralement insoupçonnées, peuvent, — sans que nous le recherchions — nous apporter souvent bien plus de messages que tout autre contact plus intime, pour autant que nous soyons pleinement réceptifs, totalement disponibles, tant intérieurement qu’extérieurement. Mais dans la mesure où notre esprit veut saisir le charme de ces instants précieux pour les fixer, pour les immobiliser dans la durée, nous ne conservons plus d’eux que les cendres éteintes d’une flamme de Vie infinie qui nous échappe.
L’amour véritable est comme une rose éternelle dont les pétales d’une blancheur immaculée se renouvellent d’instant en instant. L’envoûtement divin de son parfum et de sa fraîcheur n’atteint que les âmes libres de la peur et de l’attachement. A peine notre avidité veut-elle s’emparer de cette rose merveilleuse, qu’elle se fane dans nos mains crispées. Elle nous échappe, afin de poursuivre en d’autres mondes de liberté et de pure lumière, les rythmes étranges et fascinants de sa recréation éternelle.
EXTRAIT de : L’Amour Humain A L’Amour Divin de Ram LINSSEN - Editions ETRE LIBRE 1953 –
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