Croire rend la vie plus difficile

Posté par othoharmonie le 29 avril 2014

téléchargement (7)Christian Bobin :

Il perçoit Dieu dans la nature et le rire des enfants. Mais pour cet écrivain mystique hors norme, la foi est peu compatible avec la vie en société.

Psychologies : On dit que vous êtes un écrivain “qui croit”. Mais en quoi croyez-vous ?

Christian Bobin : Je crois en la  » présence  » même. Une présence entière et imprévue. Comme je ne suis pas délirant, je ne parle que de ce que je vois. Cette croyance qui me tient – et non que  » j’ai « , comme on possède un objet ou un livre dans sa bibliothèque – me permet de percevoir des correspondances, des échanges entre un rosier et un visage retourné à la terre, ou entre une phrase écrite dans un livre il y a deux siècles et le sourire surpris d’un passant aujourd’hui… En ce sens, ma foi est de l’ordre de la contemplation : c’est ne pas me remettre d’être sur Terre, c’est être étonné comme un nouveau-né, c’est avoir un appétit immense du  » jamais vu  » de la vie. Cela n’a rien à voir avec le Dieu enfermé dans les consignes automatiques des Eglises.

Ces correspondances apparaissent partout dans votre œuvre. On a l’impression que l’existence de Dieu vous apparaît dans les plus petites choses, à “ras de terre”, comme vous l’avez écrit dans “Le Très-Bas”. Mais est-ce que cela s’arrête parfois ?

Bien sûr ! A certains moments, je suis atteint, comme chacun de nous, par un manque de fraîcheur. Quand ça s’arrête, j’attends, c’est tout ce que je sais faire. J’ai l’espérance que quelque chose va revenir, et quelque chose toujours revient. Quelque chose dont je ne suis pas maître… D’ailleurs, j’accepte d’avoir très peu de maîtrise sur cette vie. Je trouve que la maîtrise d’une personne sur sa propre vie, ce qui est, hélas !, possible, donne à la vie une consistance pierreuse, voire funéraire.

Priez-vous ?

Je ne sais pas vraiment ce que c’est que prier. Ou, si c’est tout simplement  » regarder vraiment « , si c’est ce commerce sans phrases avec ce qui se présente à moi, alors oui, il m’arrive de prier.

Vous vous reconnaissez quand même comme chrétien…

J’aime lire parfois des pages de Lao-Tseu ou certaines pensées bouddhistes. Elles sont souvent très belles,  » pacifiantes  » comme des massifs d’hortensias bleus… Mais la manière vivante du Christ d’aller dans sa vie telle qu’elle nous a été racontée m’apparaît inégalable. Je m’appuie sur sa parole, et ce que je sais de Dieu, c’est ce que cet homme m’en a dit, rien d’autre. Dans les Evangiles, je ne trouve pas une technique, encore moins un modèle ou un dogme. Je trouve une vie lumineuse, qui est comme la vie même : traversée sans cesse d’événements, avec, tout de suite, des réponses à ces événements… Ça dure le temps d’une comète, à peine trente-trois ans, mais on en perçoit la lueur encore aujourd’hui.

Diriez-vous que croire aide à vivre ?

Je pense qu’il n’y a qu’une seule chose qui puisse vraiment aider à vivre, c’est la conscience de la mort. Et la croyance, pour moi, est inséparable de cette connaissance consciente : la certitude que ce jour va passer, que presque tout va passer – car je crois que tout passe, sauf le cœur – change notre perspective. C’est le socle sur lequel on peut, me semble-t-il, s’appuyer pour voir cette vie dans toute son étendue, et la goûter vraiment.

La croyance en Dieu ne rend-elle pas plus fort ?

Pour moi, Dieu a partie liée avec le plus faible de cette vie : la petite enfance, les mourants… Et il se présente dans tout ce qui nous sort de la convention sociale : ruptures, douleurs, joies. Là où  » c’est joli  » d’en parler, je ne crois pas qu’il y ait Dieu. Le Dieu auquel croient – entre autres – les Américains, celui qu’ils ont mis sur le dollar, propose, selon moi, une manière d’être  » cruellement optimiste « . C’est le petit Dieu mauvais du narcissisme, le Dieu magique de la toute puissance imaginaire, celui du nouveau-né qui pense que sa mère est une partie bienfaisante de lui et se met donc à hurler dès que cette partie s’éloigne ou ne répond pas à ses vœux. Je ne crois pas à ce Dieu-là, qui est comme un prolongement monstrueux de la personne. Celui auquel je crois est tout le contraire. Il est de l’ordre de la lézarde, du passage et du manque.

D’ailleurs, vous écrivez beaucoup sur les épreuves, la douleur de perdre ceux que l’on aime, la fragilité des choses…

Dans l’imaginaire courant, c’est un peu comme si ceux qui avaient la foi possédaient un compte en banque ! La confiance et la tranquillité en sortiraient à jets continus. Mais pour moi, la foi, ce n’est pas ça du tout. Elle se paie parfois cher et apparaît sur fond de ténèbres, de doutes ou de compassion. Arthur Rimbaud disait, dans Une saison en enfer :  » Je ne me crois pas embarqué dans une noce avec Jésus-Christ comme beau-père.  » Je suis assez d’accord avec ça. J’ai appris que cette vie n’est pas une noce. Elle est fabuleuse, mais elle est terrible aussi. Les deux aspects sont indissociables. Le Dieu auquel je crois n’est pas fort, mais il est aussi invincible qu’un courant d’air. C’est-à-dire qu’il rentre dans les têtes et dans les vies alors qu’elles se croyaient cloîtrées, comme bétonnées par la convention, par un faux repos, par de fausses certitudes. Donc, pour revenir à votre question précédente, c’est un Dieu qui est plus dérangeant qu’arrangeant, et je dis sans aucun masochisme que croire rend la vie, dans un sens, plus difficile.

Pourtant, on dit souvent que la foi aide à développer des qualités positives.

Justement ! Si vous développez des qualités comme la bonté ou la compassion, votre vie va, au contraire, devenir de plus en plus difficile ! Quelle bonne nouvelle, n’est-ce pas ? [Rires.] Cette difficulté est bien sûr fabuleuse mais, d’une certaine façon, votre vie sera de moins en moins compatible avec l’état social ordinaire qui repose, derrière la courtoisie, sur la lutte et le déchirement.

Vous avez écrit que “la plupart des gens sont tellement adaptés qu’ils en deviennent inexistants”. La foi serait-elle ce qui permet d’être vraiment au monde sans se perdre soi ?

Oui, c’est ça. C’est le contraire d’une adaptation. Quelqu’un qui est adapté à son milieu, c’est quelqu’un qui est en train de disparaître. La convention mange la plupart des vies comme une petite souris à petites dents et, au bout du compte, c’est la vie entière qui peut être mangée comme un gruyère. Ça se passe petit à petit : dans des politesses, dans la croyance qu’il y a des choses qui ne se font pas, dans la croyance qu’il existe des modèles pour vivre ou pour écrire. J’ai parfois été peiné de voir des gens qui avaient une pleine possession de leur talent à l’oral et qui, lorsqu’ils se mettaient à l’écriture, perdaient leur fraîcheur et leur intelligence parce qu’ils étaient en état de révérence par rapport à cette écriture. Ils pensaient qu’il fallait que leurs livres ressemblent aux précédents, à ce qui se fait couramment. Toute leur lueur disparaissait alors.

Aujourd’hui, tout le monde invoque Dieu pour justifier des actes terribles. Qu’en pensez-vous ?

J’ai l’impression que les peuples se lancent Dieu au visage comme des enfants se jettent des cailloux. D’un côté comme de l’autre, leur Dieu est aussi raide, aussi dur et menaçant qu’une pierre. A vrai dire, c’est plutôt leur croyance mortifère en eux-mêmes, c’est leur force qu’ils adorent et qu’ils balancent à la face de l’autre… Peut-être que Dieu s’amuse : au point d’étouffement où l’on en était, il lui fallait peut-être faire arriver des choses nouvelles entre les uns, repus et stupides, et les autres, affamés et remplis de ressentiment.  » Seule la terreur vous rendra intelligent « , dit le prophète Isaïe dans la Bible… Il est également possible que même cela ne suffise plus à nous réveiller. Alors, nos petites affaires reprendront : l’économique comme unique pensée, l’avidité, le narcissisme… Les affaires du monde, en somme.

Christian Bobin

Né en 1951 au Creusot, il n’en a pas bougé depuis. Après avoir exercé différents métiers, dont ceux de professeur de philosophie et d’infirmier psychiatrique, il se consacre, dès 1977, à l’écriture, et se fait remarquer, en 1985, pour Souveraineté du vide. Suivront une trentaine d’ouvrages. S’il a indéniablement rencontré le succès, Christian Bobin se tient éloigné des mondanités éditoriales pour mieux vivre solitude et inspiration, sources essentielles de son travail.

Extraits

“ […] Ce serait un Dieu meurtrier que celui qui élirait quelques-uns pour les mettre dans une protection totale jusqu’à leur mort. Si certains naissaient coiffés, mais coiffés par les anges, comme si le réel allait passer sous leurs yeux comme une toile peinte, sans doutes, sans souffrances, ce serait intolérable. La vie est difficile et éprouvante même pour la plus grande brute… Même pour un milliardaire la vie est déchirée, pleine d’angoisse et d’attente, avec à la fin le mur noirci de salpêtre de la mort, alors pourquoi les seules vies faciles seraient-elles celles de ceux qui cherchent le ciel ? […]

La Lumière du monde, paroles réveillées et recueillies par Lydie Dattas, page 38.

 

“[…] Les mères par instants cessent totalement d’aimer leurs enfants. Impatientes, épuisées ou déçues, elles sortent de l’amour une seconde puis y reviennent à la seconde suivante, comme on franchit d’un pas allègre un abîme qu’on n’a pas vu. Nous sommes la cause d’un tel désamour de Dieu : excédé, il nous a laissés à notre nuit pour une seconde qui semble durer des siècles. Il ne nous reste plus qu’à attendre la seconde suivante où il nous reprendra. […]

Ressusciter, page 129.

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”[…] J’ai 6 ans. Je suis en vacances dans un village de la Bresse où mes parents viennent depuis plusieurs années. Mon père aide souvent les paysans pour la moisson. Pendant son absence, un jour, je tourmente ma mère. Quand mon père arrive à vélo devant la maison, elle lui fait part de son irritation. Il me regarde et me dit : je ne suis pas du tout content de toi. Puisque c’est comme ça je m’en vais et je ne reviendrai pas. Il enfourche son vélo et s’éloigne sur la route qui, à l’horizon, ondule sous la chaleur. Je me sens alors plus bas qu’aux enfers : par ma faute, je ne reverrai plus jamais mon père. Après quelques minutes passées dans les flammes, je trouve une solution, la seule qui soit à la hauteur de ma faute et puisse la réparer : m’engouffrer dans l’église proche et prier pour le retour de mon père. Je prends le chemin du salut. Il est encombré par un troupeau d’oies aussi hautes que moi qui me harcèlent et pincent mes jambes sans arrêter ma course. Mon père revient une heure plus tard et je devine très vite que mes prières ne sont pour rien dans ce retour. Quarante ans plus tard, demeure le charme des églises de campagne et du soleil caressant le battoir en fer forgé de leurs lourdes portes en chêne. Demeure aussi la douceur d’avoir un jour prié pour un vivant. […]

Ressusciter, pages 91-92.

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Spiritualité : A chacun son autel

Posté par othoharmonie le 29 avril 2014

 

Objets rituels, divinités protectrices, photos ou souvenirs d’êtres chers disparus… Regroupés dans un coin de la maison, ils constituent un espace de recueillement et de méditation. Exemples d’une spiritualité personnalisée.

Erik Pigani

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Les « autels personnels », ces espaces sacrés installés au cœur de la maison, n’ont jamais fait partie des traditions occidentales. Tout au plus les grandes familles de l’aristocratie possédaient-elles – et possèdent parfois encore – leur propre chapelle, intégrée au château… Les moins fortunés suspendaient au mur un crucifix, une représentation de la Vierge ou quelque statuette de saint protecteur. L’autel, lui, était réservé aux églises, et seuls les prêtres avaient le droit d’y officier.

En Orient, il en va tout autrement. Chaque famille a son propre espace spirituel, un lieu plus ou moins richement décoré où sont rassemblés objets rituels, divinités protectrices, souvenirs des ancêtres, offrandes diverses. On en voit, par exemple, dans les restaurants chinois. Depuis que le monde occidental s’est ouvert aux religions et philosophies orientales, au bouddhisme notamment, on a vu émerger une spiritualité plus « personnalisée ».

Certains ont adopté un espace qui concrétise leurs croyances et leur foi et devient comme un reflet de leur vie intérieure. Nous avons mené une enquête sur ces autels personnels qui engendrent de nouveaux rites. Sept personnes d’horizons différents nous racontent pourquoi elles ont créé leur propre lieu de spiritualité.

« Un petit coin de ma vie sous ma coiffeuse… »

Madeleine, consultante en recrutement :

« Ma chambre est extrêmement petite. Aussi, faute de place, j’ai installé mon autel… sous ma coiffeuse ! Ce manque d’espace me permet pourtant de faire le vide, d’installer la paix en moi. J’y ai placé quantité d’objets qui comptent pour moi, en majorité des bibelots rapportés de voyage : des petites statuettes de divinités hindoues et tibétaines, des pierres sacrées indiennes, une plume et un “attrape-rêves” (Amulette indienne censée protéger des mauvais rêves) d’Amérique du Nord, une bougie norvégienne, un brûle-parfum hindou, du sable, des cartes postales représentant des personnages sacrés. Certains objets représentent aussi des gens que j’aime. C’est un véritable petit coin de ma vie, de mes souvenirs, qui me permet de me relier à moi-même et de retrouver mon véritable “soi” – dans le sens jungien du terme, c’est-à-dire l’unité de mon être –, que je n’ai pas souvent l’occasion de fréquenter au cours de mes journées de travail !

Comme je ne maîtrise pas la pratique des longues méditations, mes visites durent entre cinq et quinze minutes, plusieurs fois par semaine. Je m’assieds sur un coussin face à mon autel, et je me penche légèrement en avant pour être immergée dans cette ambiance. Ces moments sont courts, mais précieux. Lorsque je traverse une passe difficile, quel que soit l’endroit où je suis, le simple fait de visualiser cet espace me permet de retrouver la sérénité. »

« Je suis tombée amoureuse du dieu Ganesh »

Marie-Edith, conseillère à l’emploi :

« Je suis allée en Inde pour la première fois en septembre 1999, pour mon anniversaire. J’y suis arrivée juste au moment de la fête de Ganesh, divinité la plus aimée des Indiens. C’est ce dieu qui exauce les souhaits et permet de surmonter les épreuves de la vie. Je suis quasiment tombée amoureuse de lui ! Lorsque j’y suis retournée un an plus tard, une amie m’a offert cette très belle statue qui le représente. A la maison, j’ai une trentaine de statuettes… plus une petite figurine que j’ai toujours dans ma poche ! C’est peu à peu que s’est constitué cet espace, avec une lampe à huile allumée en permanence, un bougeoir marocain. J’ai d’ailleurs beaucoup de bougies allumées parce que, pour moi, la lumière représente l’énergie.

En dépit des apparences, mon autel n’a rien de religieux au sens strict du terme. Cela fait très longtemps que j’ai entrepris une recherche sur moi-même, un parcours spirituel. Pour moi, dans l’univers, il y a une seule force, que chacun peut voir de la couleur qu’il veut. Je me sens reliée à elle, et peux me recueillir dans n’importe quel endroit. Je n’ai donc pas besoin d’un lieu de prière spécifique. D’ailleurs, chez moi, j’ai plusieurs “espaces” en rapport avec mes émotions et mes découvertes de la vie. Un petit coin africain, parce que je suis allée en Afrique, un coin “pierres”, parce que je me sens très proche de la philosophie des Indiens d’Amérique du Nord… Sur mon bureau, j’ai un bouddha… »

« Cette Vierge a trouvé naturellement sa place sur la cheminée »

Marcella, retraitée :

« Je n’ai jamais pensé installer un “coin prière”. C’est plutôt lui qui, jour après jour, s’est imposé à moi. Tout a commencé avec le cadeau d’une collègue artiste : une magnifique Vierge à l’enfant en terre cuite, sculptée par elle et qui avait été exposée dans un musée. Il y a douze ans, lorsque nous avons déménagé, elle a trouvé naturellement sa place sur le coin gauche de la cheminée du salon qui est, pour toute la famille, la pièce la plus importante. Je ne l’ai pas fait exprès mais, curieusement, cette statue est visible de tous les endroits du rez-de-chaussée. Dès le début, j’ai pris l’habitude de la fleurir, d’allumer une bougie. Puis j’ai commencé à y faire régulièrement une pause, en priant intérieurement pour les miens et la famille de cette artiste qui m’avait fait ce cadeau extraordinaire.

Depuis longtemps, je faisais mes “dévotions“ à sainte Rita – l’avocate des causes désespérées, que ma belle-famille vénère – dans une petite église. J’y allais lors de circonstances difficiles pour trouver calme, réflexion et courage. Et j’avais toujours le petit livret de prières à sainte Rita dans mon sac. Il a trouvé sa place à côté de l’autre sculpture, en véritable pierre taillée, qui représente la “fuite en Egypte”. Lorsque ma sœur est décédée, c’est là, et non sur les rayonnages de la bibliothèque avec les autres photos de famille, que j’ai placé son portrait. Ce coin de cheminée est mon lieu de recueillement, et une bougie y brûle désormais en permanence. Il est, en lui-même, une “présence” dans la maison. »

« J’ai été fascinée par la magie qui se dégage de cette vieille photo de mon arrière-grand-père »

Michèle, chef de projet informatique :

« Mon espace sacré est très personnel, puisqu’il est essentiellement constitué de photos de famille en noir et blanc. Le grand portrait du centre, c’est un arrière-grand-père dont je ne connais même pas le nom ! J’ai été fascinée par la magie que dégage cette très vieille image retouchée. Pour moi, elle représente mon ancêtre. Juste en dessous, ce sont mes parents lorsqu’ils étaient jeunes, une photo que j’ai développée moi-même après avoir retrouvé des négatifs sans savoir ce qu’ils contenaient. J’ai aussi des photos du mariage de mes grands-parents paternels et maternels. Les avoir placés sur mon autel est une façon pour moi de les remercier de m’avoir permis de venir au monde. Le fait que mon père, décédé il y a un an, soit dans mon espace sacré le rend extrêmement présent.

J’y ai également placé un bouddha et quelques objets rituels : un cendrier avec des feuilles de sauge – une plante réputée protectrice –, de l’encens, un crucifix, une icône, un mandala, et un attrape-rêves que j’ai rapporté des Etats-Unis. Mais ce n’est pas un autel figé : chaque objet prend du sens au fur et à mesure de mon évolution. Je les change et les déplace souvent. C’est un espace “évolutif”, devant lequel je me recueille lorsque le besoin s’en fait sentir, et qui m’aide chaque jour à vivre en pleine conscience. »

Patrick, éducateur« La liste des noms de nos disparus les rend présents »

Patrick, éducateur :

« Pour moi, le risque de l’autel trop matérialisé est de vivre sur deux niveaux de vie différents – spirituel et matériel – qui ne se rejoignent qu’aux moments de prière, alors qu’ils devraient être intégrés au quotidien. Dans notre pièce principale, une icône est accrochée au mur ; juste en dessous, une veilleuse, pour la symbolique de la flamme ; à côté, un tableau avec les noms des amis, des connaissances et des parents décédés, pour établir une présence hors de l’espace-temps. Pour nous, ce lieu témoigne de l’autel intérieur, là où l’humain et le divin peuvent se rencontrer à tout moment, cet endroit en nous où les différences entre les religions s’effacent pour laisser place à la prière vraie.

Je pratique la “prière de Jésus” (tradition qui remonte au ive siècle et qui consiste à invoquer le plus souvent possible le nom de Jésus), dont les orthodoxes connaissent l’extraordinaire pouvoir thérapeutique. On peut, en effet, joindre une demande de guérison – de l’être, de la mémoire, de la sensibilité – ou des bénédictions pour ceux que nous aimons et, plus encore, pour ceux qui semblent ne pas nous aimer. Ainsi, notre croyance permet de transformer les sentiments négatifs en force de vie. Voilà pourquoi l’autel personnel est d’abord une attitude du cœur, ensuite un lieu nécessaire pour nos sens et pour une liturgie commune. »

« Au centre de mon espace sacré, il y a les deux dimensions de la femme que j’aimerais sentir fusionner en moi »

Sylvaine, pianiste :

« A un moment particulier de ma vie où je me cherchais, j’ai éprouvé le besoin d’avoir un espace sacré, le plus personnel et le plus calme possible. Il y a là une bibliothèque avec les livres les plus importants de mon parcours spirituel, un divan et un coussin de méditation. Dans un coin, j’ai une photo du temple de Philae, des citations, le zodiaque égyptien du temple de Dendera… Lorsque je médite, je me place au centre de la pièce et me tourne vers ce que je peux appeler mon “autel”. Dessus, un brûle-encens et un bol tibétains, et des objets personnels : la représentation de mes rêves, un collage de photos que j’ai fait et qui symbolise ma recherche intérieure, et le mandala de mon thème astrologique, qui m’aide à retrouver le respect de moi-même et à cheminer vers le non-jugement.

Au centre, j’ai placé, en photo, les deux dimensions de la femme – la femme de chair et la femme spirituelle – que j’aimerais sentir fusionner en moi. Sur la gauche, une photo du Bodhisattva, la divinité hindoue qui a réussi la fusion entre ces deux dimensions. Mon autel représente exactement mon cheminement actuel. Paradoxalement, il m’aide à m’incarner. »

« Une bougie brûle en permanence pour les sinistrés de Toulouse »

Dominique, esthéticienne :

« Il y a une dizaine d’années, j’ai eu l’occasion de faire un stage de peinture d’icônes organisé par un groupe orthodoxe. Dans leur tradition, on dit “écrire”, et non “peindre” une icône, parce que l’on se réfère aux textes des Evangiles. Ce travail, qui “apprend à pénétrer le mystère de sa propre vie”, comme le disent les orthodoxes, a déclenché en moi le besoin d’effectuer un parcours spirituel. Je suis catholique de naissance, mais je me suis sentie fondamentalement attirée par ce culte. J’ai “écrit” moi-même les trois icônes qui se trouvent contre le mur. Posé sur la Bible, il y a le “Livre des saints”, qui me permet, chaque jour de découvrir les éléments essentiels de la vie de l’un deux. Et une bougie brûle en permanence. En ce moment, c’est pour ceux qui ont souffert de l’explosion de l’usine AZF, à Toulouse, où je vis.

J’ai également le livre des offices du jour ainsi que le recueil de toutes les prières à saint Michel, l’archange protecteur, dont on a bien besoin en ce moment ! Enfin, il y a la croix de sainte Brigitte, une sainte irlandaise, parce que je me sens attirée par la branche orthodoxe celte. Mon petit espace sacré me permet non seulement de me recueillir, mais aussi de me sentir reliée et en communion avec tous ceux qui prient à la même heure dans d’autres lieux. »

Musée : exposition à Düsseldorf

Internet : www.museum-kunst-palast.de

Le nouveau Museum Kunst Palast, à Düsseldorf, en Allemagne, a été inauguré le 2 septembre dernier avec une exposition exceptionnelle, Altäre(Autels). Celle-ci regroupe soixante-huit autels et sanctuaires contemporains du monde entier. Un périple étonnant dans les manifestations les plus bigarrées des croyances.

 

http://www.psychologies.com/

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Qu’est ce que le développement spirituel ?

Posté par othoharmonie le 29 avril 2014

 

Se fondre dans la beauté d’un paysage ou d’une musique en ayant la sensation de fusionner avec l’univers, communiquer de cœur à cœur en se sentant relié à l’autre par un sentiment brûlant de fraternité, se tenir dans le silence d’un lieu de culte et percevoir son énergie bienfaisante…. Ces expériences diverses, que chacun d’entre nous, croyant ou pas, a vécues au moins une fois dans sa vie, sont autant de portes qui s’ouvrent sur une autre façon de voir et d’être. Qu’elles soient qualifiées de transpersonnelles, de transcendantales ou encore de mystiques, elles ont toutes un point commun : elles nous procurent une sensation de plénitude et d’accroissement intérieur. Si elles surviennent souvent fortuitement, elles peuvent aussi être programmées et cultivées. Les diverses traditions spirituelles disposent d’outils pour accroître notre conscience, nous relier à la dimension verticale de l’existence, et changer notre regard sur les autres et le monde. Voir, sentir, comprendre au-delà du monde matériel, telle est la proposition du « développement spirituel ».

Flavia Mazelin-Salvi

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Une « dissolution » de l’ego

Le développement personnel, selon les mots du philosophe Michel Lacroix, est constitué par « des activités de renforcement du moi orientées vers la réussite ». Le point commun de toutes les méthodes proposées? Mobiliser les potentialités de l’individu pour « lui permettre d’agir avec efficacité », afin d’obtenir des résultats réels: plus d’amour, de succès, de confiance en soi ou de guérison… en réduisant son stress, en contrôlant ses émotions ou encore en améliorant sa communication. Parallèlement à ce courant largement répandu, en existe un autre qui s’intéresse non plus à l’affirmation du moi mais au contraire à ce que Michel Lacroix appelle son « potentiel de dissolution ». Le philosophe définit cette voie comme une croissance de l’être orientée vers le transpersonnel, c’est-à-dire une expansion qui dépasse les limites du moi. Il s’agit alors de « troquer le réalisme de la réussite contre la possibilité de se relier à un autre niveau de la réalité ». Le psychologue américain Abraham Maslow, qui a imaginé la pyramide des besoins de l’homme, affirme que la joie procurée par ces états de fusion avec le monde est « l’un des buts de la vie, ce qui fait sa valeur et la justifie ». Selon le psychothérapeute allemand Karlfried Graf Dürckheim, lors de ces expériences, c’est notre « être essentiel » que nous contactons.

Un quotidien plus fraternel

« Notre conscience du moi n’est qu’un élément de l’ensemble de notre conscience, mais elle prend des allures de monarque et mène un combat perpétuel avec notre être profond. Tant que le moi conserve sa suprématie, la paix n’est pas possible », écrit l’Allemand Willigis Jäger, moine bénédictin et maître zen qui dirige L’École de vie intérieure, un centre interconfessionnel en Allemagne. Tant que l’ego est seul aux commandes, les luttes internes et externes pour acquérir plus de pouvoir, de prestige ou de succès nous empêchent de cultiver des relations plus fraternelles avec les autres. Il n’est évidemment pas question ici de jouer à l’apprenti mystique, mais d’essayer, à l’aide de divers exercices, de dépasser les frontières de sa personnalité ordinaire, de son égo, pour s’ouvrir à une dimension plus vaste, plus sensible et plus généreuse de l’existence. « Le chemin spirituel qui ne conduit pas au quotidien et à nos semblables est une voie erronée, écrit Willigis Jäger. Percevoir la plénitude de la vie qui anime tout permet de ressentir les souffrances et les joies de l’autre comme si elles étaient les nôtres. » C’est dans cet esprit de partage que nous avons conçu ce guide, dans lequel se côtoient, sans se fondre ni se heurter, différentes voies. Certains lui reprocheront son côté patchwork, auberge espagnole, mais nous avons voulu, dans un monde déchiré par le fanatisme, les nationalismes et la xénophobie, apporter, à notre niveau, la preuve que le métissage, y compris spirituel, est la plus grande de nos richesses.

Article de Flavia Mazelin-Salvi

Paru en juillet 2011 sur http://www.psychologies.com/

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La recherche spirituelle vaut d’être vécue

Posté par othoharmonie le 27 avril 2014

 

Depuis plus de quarante ans, à travers ses films, ses livres et les lieux de recherche qu’il a ouverts, Arnaud Desjardins transmet le message des grandes traditions orientales, du soufisme au bouddhisme tibétain. Alors que paraît sa biographie, il dresse avec nous le bilan d’une existence vouée à la sagesse.

Pascale Senk

images (2)Psychologies : Après toutes ces années de pratique spirituelle et la création de trois ashrams, diriez-vous que vous êtes un gourou ?

Arnaud Desjardins : Si j’étais dans un dîner mondain, je n’emploierais certainement pas ce terme, qui est devenu maudit à cause du phénomène des sectes ! Je dirais que je suis écrivain. Si, en revanche, mon interlocuteur semble s’intéresser à la spiritualité, alors oui, je lui dirais que j’ai consacré mon existence à cela : faire diminuer une certaine forme de souffrance. Le « guru », en hindi, c’est à la fois « celui qui a de l’expérience » et « celui qui disperse les ténèbres ». Pour moi, c’est l’un des mots les plus précieux qui soient. Il existe dans toutes les civilisations sous des noms différents : c’est le « cheik » en arabe, le « pir » en persan, le maître spirituel à qui l’on s’adresse dans toutes les traditions pour recevoir une éducation émotionnelle et spirituelle. Ce travail intérieur, je l’ai d’abord expérimenté sur moi, grâce à l’aide d’un maître indien, Swâmi Prajnânpad. Depuis 1974, j’enseigne comme lui comment « se transformer de fond en comble ».

Et selon vous, les sagesses orientales donnent des clés pour cette transformation ?

Oui, mais pas seulement elles. C’est pour cela que j’ai cherché, partout, dans les groupes Gurdjieff comme dans les Evangiles, dans le bouddhisme tibétain comme chez Maître Eckhart. Et ce qui m’a passionné, c’était de découvrir peu à peu que ces enseignements si différents se rejoignaient sur plusieurs points essentiels, qui sont vraiment des clés pour se transformer. Trois sont fondamentales. C’est d’abord « connais-toi toi-même ». Ensuite, « vis dans l’ici et maintenant ». Enfin, « accepte ce qui est », que mon maître Swâmi Prajnânpad traduisait par : « Il faut dire oui à l’indiscutable réalité de l’instant. »

Vous insistez particulièrement sur cette acceptation inconditionnelle du réel…

C’est cela, la pratique spirituelle, l’ascèse. Cela veut dire s’exercer. Accepter ce qui se passe à l’intérieur de notre être, devenir beaucoup plus présent, attentif, le plus souvent possible et notamment dès que nous nous sentons affectés soit par une émotion négative, soit par une émotion euphorique, qui peut tout autant nous aveugler. Accepter aussi ce qui est. Je me réveille un matin et mon enfant est malade ? Je m’exerce à ne pas perdre mon énergie dans des conflits intérieurs, comme : « Mais pourquoi l’ai-je sorti sans manteau hier ? Pourvu qu’il n’ait rien ! » Non : pas de discussion, pas de décalage avec la réalité. J’appelle immédiatement le médecin. Apparemment, le comportement est le même que pour n’importe qui, mais l’attitude intérieure est totalement différente.


Dit comme cela, ça a l’air simple…

La simplicité, c’est l’aboutissement. Un swâmi hindou, à qui j’avais demandé, lors de l’un de mes premiers voyages en Inde, « qu’est-ce que c’est la spiritualité ? », m’avait répondu dans un éclat de rire : « Quand il pleut, j’ouvre mon parapluie. Quand il cesse de pleuvoir, je le referme. » Voilà : l’acceptation de ce qui est, l’action juste ensuite. Mais pour parvenir à une telle attitude intérieure, le chemin est très long, très difficile.

Pourquoi ?

Parce que nous vivons la plupart du temps dans l’illusion. Les enseignements traditionnels tiennent des propos extrêmement durs sur notre condition humaine ordinaire. Ils parlent « d’aveuglement », de « sommeil » de « non-vérité ». Il nous faut sans cesse faire des efforts pour revenir au réel, parce que nous sommes soumis à une certaine forme d’esclavage, celui de notre mental tortueux. Cela, la plupart des chercheurs spirituels ne l’entendent pas vraiment. Or, je le répète : il faut se remettre complètement en cause pour avancer, c’est l’affaire d’une existence entière. Cet engagement sur la voie n’est pas seulement une activité bénéfique que l’on ajouterait à notre existence comme des cours de piano. C’est toute notre existence qui doit se confondre avec la voie spirituelle. Chaque épreuve, chaque moment de ma vie devient alors un point d’appui sur lequel j’exerce ma vigilance et ma compréhension.

Et qu’est-ce qui peut motiver dans cette ascèse si difficile ?

L’envie de se développer dans la ligne de l’être, et non dans celle de l’avoir. Et la rencontre directe avec des personnes qui ont déjà accompli ce travail. Vous savez, Swâmi Prajnânpad, mon guru, n’était à peu près rien, socialement parlant. Mais nous, ses quelques disciples français qui avions des moyens financiers, eh bien je peux vous dire que nous étions des mendiants à côté de lui, des infirmes du cœur… Un jour, je l’ai vraiment compris. Je sortais de l’ORTF, où je travaillais, et il pleuvait des trombes. Je ratai le bus. Mon mental se mit à tourner en vrille. Intérieurement, je ne cessais de me plaindre : « Pourquoi dois-je vivre ça, à attendre sur le trottoir, après une journée de travail, etc. ». A ce moment-là, un producteur très célèbre à l’époque est passé devant moi, confortablement installé dans sa limousine. Je râlais de plus belle : « Oui, évidemment, moi je suis sur le trottoir, trempé, pendant que d’autres… » Et soudain, du plus profond de moi, une question est montée : « Arnaud, de quoi as-tu le plus envie dans ta vie ? Veux-tu ce que possède ce producteur ou bien ce que vit Swâmi Prajnânpad ? » Eh bien, la réponse, évidente, ne s’est pas fait attendre. Et je me suis immédiatement apaisé.


De ce qu’avait votre maître, que désiriez-vous ?

La liberté, la plénitude, la présence. Il était comblé et ne demandait rien. C’était lui le plus riche d’entre nous. Et ce qui dominait chez lui, comme chez tous les maîtres authentiques que j’ai approchés, c’est l’amour. Non pas « l’amour émotion » dans son sens galvaudé d’aujourd’hui, mais un amour profond, une bienveillance, un sentiment qui a à voir avec la bonté, l’intelligence du cœur. Ma fille, qui avait 4 ans à l’époque, a demandé à celui que nous appelions Swâmiji s’il possédait des pouvoirs miraculeux comme certains yogis. Il lui a répondu : « Infinite love, infinite patience » (« Amour infini, patience infinie »). Aujourd’hui, je réalise à quel point c’était vrai. Donc, c’est cela qui motive : trouver quelqu’un qui vous donne envie de ce qu’il est et non de ce qu’il a.

Vous avez expérimenté cette transformation promise par les enseignements spirituels. De quoi est-elle faite ?

Je dirai d’abord qu’il y a une diminution de l’égocentrisme et que, donc, notre perception du monde, des autres, devient plus vaste. Il y a aussi la disparition progressive de ces émotions qui sont toujours liées à « moi, mes souffrances ; moi, mon bonheur ; moi, ma réussite » ; la neutralisation de toutes sortes de pensées inutiles qui sont des projections, des peurs, des illusions ; et ainsi de plus en plus d’ouverture spontanée et aisée aux autres, de plus en plus de présence au moment présent.

Et cela, même dans les pires circonstances ?

Oui. En juillet 2000, j’ai eu un gros problème, un œdème pulmonaire aigu. Peu à peu, je sentais l’eau monter dans mes poumons comme si j’allais mourir noyé. Les secours n’arrivaient pas. Jusque-là, je ne savais pas si je serais capable de « dire oui à la mort ». Et bien, après toutes ces années d’exercice de l’acceptation, je n’ai pas résisté. J’étais calme, entièrement prêt à cette nouvelle expérience. Ce que nous enseignent les spiritualités, « vivre dans le climat du oui », opérait encore. En cela, je veux témoigner : même si j’ai réalisé tous mes rêves d’enfant, comme celui de réussir, d’avoir du succès, de connaître des gens célèbres, de voyager, l’aventure qui de loin reste la plus importante, celle qui surpasse toutes les autres, c’est cette transformation intérieure.

Arnaud Desjardins

Arnaud Desjardins

En quête… au bout du monde

Avant d’être une quête, la vie d’Arnaud Desjardins a d’abord été menée par le goût de l’enquête. Très touché dans ses jeunes années par la lecture des livres de la collection Spiritualités vivantes, qu’avait fondée Jean Herbert aux éditions Albin Michel, ce jeune fils de protestants austères n’avait de cesse de vouloir vérifier si les sages dont parlaient les textes existaient vraiment.

Devenu réalisateur de télévision, il entreprend son premier voyage en Inde en 1959 à bord d’une Peugeot Break. C’est pour lui le début d’une série de rencontres avec des hommes et des femmes remarquables, comme Swâmi Ramdas ou Mâ Anandamayi. En 1965, il rencontre celui qui sera son maître, Swâmi Prajnânpad. En 1968, l’ORTF diffuse ses films (AshramsLe Message des Tibétains). Arnaud Desjardins devient célèbre. Pendant quelques années, il se partage entre sa carrière professionnelle, sa vie familiale – il a eu deux enfants avec Denise Desjardins et une aventure médiatisée avec Dalida – et sa quête spirituelle, qui l’amène à faire de fréquents séjours en Asie.

En 1974, son maître l’encourage à ouvrir un ashram. Depuis cette date, Arnaud Desjardins se consacre à la transmission de ce qu’il a appris. A Hauteville, en Ardèche (écrire aux Amis de Hauteville, 07800 Saint-Laurent-du-Pape), il accueille à la fois des personnes en recherche spirituelle et des philosophes ou des représentants de diverses religions, qui souhaitent partager ensemble l’essentiel des spiritualités, dans un profond souci de tolérance et d’ouverture à l’autre.

La puissance du cœur : Extrait de La Voie du cœur (La Table ronde, 1987).

« Naturellement, un bébé sur le sein d’une maman émerveillée se sent aimé. Naturellement, si vous êtes dans les bras d’une femme ou d’un homme qui ne vous a jamais déçu et qui vous redit une fois encore : “Tu es le grand amour de ma vie”, vous vous sentez aimé. Mais l’expérience réelle, dont on ne peut parler, au sujet de laquelle on peut à peine tenter de dire quelque chose, le vrai silence intérieur, la découverte ultime, est un état dans lequel on se sent intensément aimé alors même que nous serions entourés de gens qui ne nous aiment pas, qui nous considèrent comme un ennemi, qui essaient de nous critiquer ou de nous faire du tort. »

A lire……

D’Arnaud Desjardins : EXTRAIT

• Les Chemins de la sagesse
Les premiers textes rédigés entre 1968 et 1972 : Desjardins, disciple, comprend les fondements de la spiritualité hindoue. Un ouvrage essentiel (La Table ronde, 1999).

• Pour une vie réussie, un amour réussi
Et si la vie à deux était aussi une voie spirituelle ? (La Table ronde, 1992).

• Arnaud Desjardins, l’ami spirituel de Jacques Mousseau (Perrin).
La vie d’Arnaud Desjardins est balisée par une succession de crises intérieures et de voyages au bout de l’Asie. Jacques Mousseau, son biographe, est parvenu à restituer à la fois la profondeur des interrogations et la couleur des paysages, qui devaient marquer à tout jamais cette âme en recherche. Ses heures d’entretiens avec Arnaud Desjardins et ses proches permettent une plongée authentique dans cette vie toujours à contre courant et assoiffée de liberté.

A voir…..

Parmi les documentaires d’Arnaud Desjardins :

• Le Message des Tibétains
Deux parties : le bouddhisme et le tantrisme.

• Himalaya, terre de sérénité
Tous ses films sont disponibles en cassette vidéo : Alizé Diffusion, BP3, 07800 Saint-Laurent-du-Pape.

Peur de la mort ou de la vie ?

Extrait de L’Audace de vivre (La Table ronde, 1989).

« “Vous n’avez pas peur de la mort, vous avez peur de la vie.” Un jour, cette réponse s’est imposée à moi : la peur de la mort est d’autant plus grande qu’on n’a pas osé vivre. Si vraiment vous n’avez plus peur de la vie, vous ne pouvez plus avoir peur de la mort parce que vous avez découvert en vous-même ce qu’est vraiment la Vie – non pas votre vie, mais la Vie unique et universelle qui nous anime, avec cette évidence que cette vie est indépendante des naissances et des morts. »

Parution Arnaud Desjardins : de juillet 2009

Publié dans Nouvelle conscience, SAGESSE | Pas de Commentaire »

Faire un BON USAGE DE LA PAROLE

Posté par othoharmonie le 27 avril 2014

 

Une évolution spirituelle authentique ne saurait faire l’économie d’un travail de maîtrise des pensées et, par suite, du discours.  Savoir se taire pour éviter des paroles nocives ou, au contraire, oser prendre la parole pour partager des idées constructives et bienfaisantes, voilà qui relève d’un grand Art auquel il convient modestement de s’exercer. 

Marie-Claire Daupale Enseignante de Philosophie

téléchargementCar le mot, c’est le Verbe, et le Verbe, c’est Dieu, affirmait poétiquement Victor Hugo, montrant ainsi que la parole, lorsqu’elle est consciemment formulée et mise au service du Bien, possède des pouvoirs créateurs insoupçonnés.  Seuls les Maîtres possèdent le pouvoir démiurgique (capable de créer) de la parole, car ils sont en permanence reliés à Dieu et donc au Verbe divin.  Quant à nous, qui sommes leurs disciples, nous avons pour devoir de progresser dans notre maniement conscient des mots.  Plus nous serons reliés à la Source divine, plus nos paroles seront limpides, claires et pures, comme une eau cristalline.

Poétiser sa vie par la parole ciselée

Dans une conversation, beaucoup de registres se mêlent: la prise de contact, la transmission d’informations, le partage d’émotions, l’instauration d’une ambiance…  Nous sommes habitués depuis notre plus tendre enfance à manier une ou plusieurs langues qui sont autant de prismes sur le réel et, par ce biais, à entrer en communication avec autrui.  Certains propos sont anodins, comme échanger sur la situation météorologique, on parle alors «pour ne rien dire», d’autres sont plus engageants, comme effectuer une promesse.  Il est important d’être sensible aux multiples facettes du langage pour en faire le meilleur usage possible.

Parler pour embellir le réel

Au langage verbal s’ajoutent les langages corporel ou gestuel, musical ou symbolique.  Tous ces modes de communication peuvent être consciemment mobilisés pour incarner en paroles et en actes une poésie charmante ou une courtoisie affable.  Il est en effet possible de devenir artiste dans l’échange verbal, c’est-à-dire d’embellir le réel et ses relations avec les autres, grâce à une parole créatrice.  Quelle délicatesse dans les propos de celui qui forge sa vie comme une œuvre à perfectionner chaque jour, qui ne cesse d’enchanter le monde par ses mots ciselés, délicats, choisis!  La grande écriture est peut-être moins celle sur le papier que celle inscrite dans l’étoffe du réel, même si ces deux modes d’expression peuvent se compléter.  En effet, 
les belles pensées appellent des paroles bienfaisantes, de même qu’un noble idéal appelle des actes constructifs.

Poétiser sa vie par la parole ciselée

«Poiésis» en grec, d’où provient le mot poème, signifie produire ou fabriquer.  L’étymologie nous invite donc à penser qu’un discours est produit par l’homme à l’image d’un poème.  Manier le verbe avec finesse résulte d’un alliage réussi entre la volonté consciente de parler avec justesse et une mystérieuse inspiration reçue comme un don de l’Esprit.  «L’alchimie du Verbe», dont parlent les poètes, pourrait se manifester dans nos conversations lorsque nous parvenons à mobiliser nos facultés pour les mettre au service d’un langage universel, celui de l’Amour de bienveillance ou de l’Amour charitable.  Qu’il serait doux et merveilleux de discuter avec des personnes aptes à dialoguer véritablement (c’est-à-dire à manifester par la voix la Sagesse du Logos, du Verbe) et, pour ainsi dire, à parler musicalement, car alors ces paroles seraient harmonieuses, leur tonalité serait juste, leur rythme plaisant, le fond et la forme adéquats!

Plus précieuse qu’un diamant

En attendant de devenir des poètes confirmés du discours, entraînons-nous à faire usage le plus souvent possible d’une parole généreuse, sachant encourager et soutenir les bonnes volontés, couper court aux propos inconvenants, participer à donner voix aux vertus.  Des discours édifiants peuvent être salvateurs et curatifs.  Les âmes aspirent à recevoir des mots bienfaisants, semblables à des parfums délicats.  Une parole de sagesse peut être plus précieuse qu’un diamant lorsqu’elle délivre une âme d’un tourment, d’une épreuve ou d’une difficulté dans laquelle elle est empêtrée.  La grande poésie, véritablement inspirée, fait resplendir une lumière clarificatrice qui touche les âmes sensibles.  Ainsi, les discours des mystiques, constellés de louanges à Dieu et de bénédictions envers toutes les créatures, sont semblables à des poèmes radieux.

Une parole de bienfaits

Dans sa prière matinale, Saint François d’Assise préconise un exercice spirituel relatif à l’usage de la parole: «Seigneur… garde ma langue de toute malveillance, que seules des pensées qui bénissent demeurent en mon esprit».  Remarquons qu’en tout premier lieu, il se relie au Seigneur, ce qui permet une jonction de l’âme à l’Esprit hissant l’être vers le meilleur de lui-même.  Dans un premier temps, il indique un travail cathartique ou purificateur à effectuer avec attention: il s’agit de s’exercer à éviter les propos destructeurs, trop sévères ou trop critiques, inutilement nuisibles, qui font gratuitement du tort à autrui ou à soi- même.  Evoquons des exemples significatifs: l’humour, censé être porteur d’une hilarité bénéfique, peut devenir un instrument de persécution ou d’incitation à la haine, ce qui est clairement un mésemploi.  Il convient d’en faire un usage vivifiant et harmonieux, et non pas virulent ou belliqueux.  Un autre travers dans lequel il est facile de tomber pour quiconque n’est pas vigilant, c’est celui de la médisance ou de la calomnie: dire du mal d’autrui et colporter des idées négatives à son sujet est communément répandu.  Parler ainsi est indigne d’une personne responsable qui sait combien ces rumeurs font du mal et s’appuient sur des jugements à l’emporte-pièce, souvent totalement déconnectés du réel.

Dans les jardins de nos âmes

La malveillance peut également se manifester par de l’intransigeance, ainsi qu’en font preuve certains supérieurs hiérarchiques: en s’enfermant dans l’illusion de détenir seuls la vérité, ce qui se manifeste par une dureté excessive, ils condamnent les idées divergentes et imposent autoritairement leur avis.  Ils recourent souvent à une ironie mordante ou cinglante, ce qui rompt toute discussion.  Ces monologues abrupts sont dommageables.  Bien communiquer devrait instaurer une relation de confiance, sincère et constructive.  Saint François d’Assise procède, dans un second temps, à une recommandation pour instaurer du bon: il convient de ne conserver en son esprit que des pensées qui bénissent.  Il y a donc un tri à effectuer pour que «seules» ces pensées généreuses, douces et prévenantes, fleurissent dans les jardins de nos âmes.  Prendre soin de ne cultiver que des idées constructives, vivifiantes, joyeuses, aimables, respectueuses, voilà un défi quotidien qu’il faut essayer de relever pour gagner en mansuétude, compréhension, largesse d’esprit, tolérance.  Bénir est une forme de consécration, c’est une parole sacrée, exprimée ou maintenue secrète, qui est porteuse d’une lumière, d’une limpidité, d’une bonté active.  Cultiver cette capacité à bénir, c’est entrer dans des courants supérieurs qui élèvent les êtres au-dessus des blocages d’un mental destructeur.

Des louanges à Dieu

La bénédiction hisse la conscience vers l’universalité de l’Amour divin, elle permet l’advenue, en soi et autour de soi, d’une énergie fluidificatrice, renouvelante, constructive, apaisante, porteuse d’évolution, de progression.  On peut mentionner l’usage de la bénédiction dans de multiples activités, allant de la consécration d’un lieu ou d’objets, à celle de personnes, d’activités, de collectivités, ou encore de nations ou même de la planète Terre….  Teilhard de Chardin pratiquait une prière pour le monde qui consistait à bénir mystiquement la création divine, ce qui montre que cette pratique peut ouvrir sur des expériences spirituelles qui élargissent la conscience jusqu’aux confins de l’univers.  Saint François d’Assise, quant à lui, chantait des louanges à Dieu à travers des prières qui célèbrent les éléments, la vie, les étoiles, autant de façon de bénir toutes réalités et, ce faisant, de relier christiquement l’Esprit à la Matière, mission admirable qu’accomplissent les Maîtres de l’humanité.  En pratiquant ce recours à l’action de grâce, chaque âme peut contribuer à sa mesure à instaurer un monde meilleur, car la bénédiction consiste à répandre le Bien, en pensées, en paroles et en actions, à apporter des clartés pacificatrices.

Et la parole jaillit du silence

«Seul le silence est grand», constatait le poète romantique Alfred de Vigny, voulant ainsi souligner le fait que les plus belles paroles ne peuvent égaler l’absolue Beauté du Silence divin, Silence empli de toutes les virtualités, Silence riche de tous les discours possibles, Silence habité de la Présence du Très-Haut.  A l’origine, l’Esprit divin surpuissant rayonnait d’une fulgurance silencieuse d’où a jailli le Son premier de la Création.  Dieu s’est alors manifesté comme Logos, Verbe créateur, actualisant des mondes innombrables.  L’homme, créé à l’image de Dieu, en méditant à cette advenue originelle, peut recevoir un écho ou un éclat de ce mystère grandiose qui lui intime de faire un usage nouveau de la parole, puisque celle-ci est originellement destinée à créer, édifier, faire advenir du Bon («Et Il vit que cela était bon», Genèse).  Pour que les paroles des hommes deviennent créatrices, bienfaisantes, cristallines, il importe qu’elles découlent d’un esprit serein, ayant trouvé du calme, du repos «à l’ombre du Tout-Puissant» (Psaume 91).  En effet, un esprit agité, obnubilé par des idées tournant en boucle, prononcera des paroles tapageuses, aussi dures que creuses.  Cela est particulièrement visible pour des états de colère, de tristesse ou de jalousie.

Un retour à l’équilibre

Lorsque qu’un disciple éprouve des émotions négatives, il serait prudent qu’il essaye de s’abstenir de parler pour ne pas regretter ensuite des paroles qui seraient allées au-delà de ce qu’il aurait voulu.  L’adage populaire qui dit qu’«il faut tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler» prend ici tout son sens.  Au lieu d’extérioriser des paroles venimeuses, la sagesse préconise d’attendre, de prier, de se tourner vers le Seigneur.  En se reliant à l’Amour Infini, l’âme se déprend du fini, de ses imperfections et de ses contrastes, ce qui permet un dégagement, une libération, une élévation, un retour à l’équilibre.  Si la prière est intense et sincère, confiante et authentique, elle permet une transformation en profondeur des états d’âme.  Pratiquée avec régularité, elle donne peu à peu accès à des mondes silencieux où tout n’est que paix, lumière, douceur.

Une intériorité régénérante

Socrate affirmait qu’il fallait «prendre soin de son âme», c’est-à-dire être attentif à la qualité de sa vie intérieure.  Dans nos sociétés postmodernes où prévaut un individualisme consumériste associé à un tapage médiatique intempestif, les âmes sont détournées du recueillement nécessaire à l’instauration en elles d’une sérénité enracinée dans la paix christique.  Le rythme trépidant des vies, où les personnes assument des charges croissantes, génèrent du stress, des tensions, de l’anxiété, et une précipitation langagière contre-productive, autant de désagréments qu’il convient de neutraliser par une ascèse spirituelle consistant à prendre régulièrement du temps pour se déconnecter de l’extériorité et se ressourcer dans une intériorité régénérante.  La méditation, la contemplation, la consécration, la prière, le chant religieux, etc., voilà autant d’activités sacrées qui, en hissant l’être vers des splendeurs intérieures, permettent progressivement l’advenue en soi d’idées lumineuses, sources de paroles magnifiées, joyeuses, aimables.


Il s’agit de s’exercer à éviter les propos destructeurs, trop sévères ou trop critiques, inutilement nuisibles.

Une parole apte à guérir

Tourner son regard intérieur vers le Très Haut pourrait se comparer à prendre une bouffée d’air pur et vivifiant de montagne, qui rend l’esprit alerte, souple, vigoureux, ouvert à des dialogues constructifs.  Plus l’être parvient à se connecter aux mondes situés au-delà du voile de l’illusion (les apparences sensibles sont en effet trompeuses) pour effectuer des «promenades immobiles» (Plotin) dans les contrées métaphysiques, plus il devient récepteur d’un silence mystérieux et profond, d’une substance de paix qu’il pourra diffuser au moyen d’un langage conscient, au service du Bien.  Les mots sont alors ourlés d’un relief vivant, leurs sonorités sont riches d’une ambiance radieuse, leurs bienfaits sont manifestes.  Chacun peut emprunter ce chemin ouvert par les plus grands Maîtres de l’Humanité, en étant fidèle à leurs enseignements.  Le Christ, en union totale au Père, possédait une parole magique, apte à guérir, ramener à la vie corporelle ou à la vie spirituelle, chasser les démons et éclairer les nations.  «Je suis la voie, la vie, la vérité», annonçait-il.  En méditant ses paroles, en pratiquant ses recommandations et ses prières, les âmes de bonne volonté peuvent faire fleurir en elles des possibilités épanouissantes et bienfaisantes, dont l’une est de découvrir un nouveau langage, aussi charmant que le chant des oiseaux.

images (1)Parler dans toutes les langues

Le mythe de la Tour de Babel représente l’incompréhension généralisée qui s’installe entre les hommes lorsqu’ils sont guidés par des intentions funestes, en l’occurrence, par l’orgueil d’édifier une tour défiant la puissance divine.  Cette tour matérielle symbolise toutes les fausses grandeurs de ce monde, le pouvoir associé à l’argent, l’autosatisfaction ambitieuse ou égoïste, l’esprit de lucre, la recherche d’une vaine gloire personnelle.  Ces mobiles navrants génèrent des dialogues de sourds, des quiproquos sans fin, personne ne comprend plus personne, les intérêts divergent, les paroles dégénèrent, la polémique règne.  Or, le Christ annonce à ses disciples que l’Esprit Saint donne le pouvoir de parler dans toutes les langues, ce qui équivaut à un correctif symbolique de la démultiplication des langues envisagée comme sanction divine face à la vanité humaine.
Etre polyglotte, dans ce cas-là, c’est posséder le don de la traduction nécessaire pour adapter ses paroles à l’âme rencontrée, afin qu’un dialogue réel, stimulant et fécond, s’instaure dans un climat de confiance, de respect et de foncière bienveillance.  Il devient clair que tout ce qui peut contribuer à mener les âmes vers la sainteté, à savoir la pratique incessante des vertus et d’exercices spirituels élevants, les conduit ipso facto vers le maniement d’un discours audible par tous: de fait, le langage de l’Amour est universel.  Seuls les cœurs totalement endurcis sont hermétiques à la bonté, à l’amabilité, à l’affection, à l’amitié.  Toute participation à l’Amour de charité s’exprime dans un langage sensible aux cœurs.  Voilà pourquoi, l’une des formes les plus émouvantes de la tendresse est celle de l’amour maternel, dont la Vierge Marie est l’incarnation exemplaire.  Son langage silencieux exprime l’insondable Mystère du pur Amour.

extrait du magazine MEDI@ME n° 7 

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GUÉRIR LA TERRE : énergie de Vie

Posté par othoharmonie le 25 avril 2014

 

avec les Intelligences de la Nature

Chaque espace de notre planète correspond à une réalité énergétique qui cherche à se réaliser dans la forme, presque toujours bafouée par les décisions arbitraires de l’Homme. En collaboration avec les Intelligences de la Nature, l’être humain peut retrouver la dynamique sacrée du lieu où il jardine, et guérir la Terre. Laurence Imhoff

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Cela faisait très longtemps que j’avais entendu parler du Jardin de Perelandra1.  C’était à l’époque où tout le monde parlait de Findhorn.  Le livre de Machaelle Small Wright, que j’avais pris le soin de commander en Virginie était entièrement en anglais, barrière que j’avais courageusement décidé d’escalader en me lançant dans une traduction littérale mot à mot dictionnaire à la main, laborieux travail que je n’ai jamais réalisé…  Il me semblait aussi qu’il fallait avoir un don de claire audience pour espérer jardiner un jour ainsi, que cela n’était pas donné à chacun et nécessitait sans doute beaucoup de temps.  Lorsque je m’y essayais, quelques informations fulgurantes un peu troubles m’apparaissaient sans que je sache vraiment s’il s’agissait de bon sens, d’instinct ou d’une réelle transmission venue des Devas 2.  C’était trop imprécis pour être efficace et plutôt décourageant…

Alors, en 1999, j’ai choisi d’opter pour les soins énergétiques. J’ai assis mon alignement, appris à capter la lumière, à la laisser traverser mon corps, mon cœur et mes mains, à percevoir le parfum et la note particulière de chacun, à produire des sons qui rééquilibrent la vibration des cellules, à voir et lire le corps physique, les corps subtils, les auras, les centres énergétiques et les nadis de l’organisme humain, comme on lirait un roman, avec tout le plaisir et l’amour du monde.  J’ai découvert ainsi avec les autres, qu’en posant mes paumes ici ou là, le corps réagissait et les émotions, les pensées, l’âme se réajustaient ensuite d’elles-mêmes,retrouvant leur fluidité, leur équilibre et la guérison.  Et à chaque fois m’a été donnée la confirmation que nous étions un Tout, un système merveilleux et relié sur lequel il était possible d’agir ici en apportant une guérison là.

Soigner aujourd’hui en jardinant

Il en est de même pour la Terre.  Tout ce qu’on y fait a une étonnante répercussion sur l’ensemble.  En effet, il est possible aujourd’hui de la soigner en jardinant car, au lieu de placer une main ou une huile essentielle sur un corps, planter un jour précis un brocoli ou une variété de fèves à un endroit déterminé permet de retrouver la géométrie sacrée du jardin que l’on sert et d’en recréer ainsi l’équilibre énergétique dont il a besoin.  Cet équilibre, par la loi d’attraction, va harmoniser tout ce qui est alentour, comme si — et cela en surprendra plus d’un — une onde de guérison d’une portée qu’il est possible de mesurer et qui aura un impact sur le sol et sur tous les êtres végétaux, minéraux, animaux et humains, vivant sur ce rayon d’action se diffusait.  Enthousiasmant, merveilleux et réconfortant!

Un jardin cocréatif

Machaelle Small Wright se consacre à l’apprentissage et à la découverte de ce qu’est réellement la Nature depuis 1976, date à laquelle elle a commencé à recevoir les enseignements, les informations et les directives des Intelligences de la Nature, pour élaborer un jardin incluant toute vie, basé sur les principes de l’équilibre.  Ce travail de cocréation par une méthode de communication avec les Esprits et les Intelligences de la Nature étonnamment simple, concrète et facile, qu’elle a su rendre accessible au grand public, est réuni dans ses deux livres principaux3.  Elle y transmet certains messages des Devas, les aspects essentiels de cette nouvelle façon de jardiner et de cultiver.  Elle y propose les questions à poser ainsi que les protocoles qui permettent d’entrer en relation avec les Esprits et les Intelligences de la Nature afin de recevoir les informations spécifiques liées au lieu de culture de celui qui va pratiquer En effet, chaque petit coin de terre est spécifique et se trouve au sein d’un environnement unique.  Les besoins d’équilibre et de guérison seront donc différents d’un lieu à un autre, mais aussi d’une année à l’autre.  La relation avec les Intelligences de la Nature qui, elles, savent ce dont le jardin a besoin, est donc essentielle pour un travail de cocréation avec la Nature qui dictera ce qu’il faut planter ou semer, de quelle manière et à quel moment.

 

Jardin

Un jardin thérapeutique

Chaque espèce vivante sur terre est gouvernée et développée par des Êtres de Lumière d’un très haut niveau vibratoire et d’une connaissance qui va bien au-delà des connaissances humaines.  Pour qu’une plante puisse exister, c’est-à-dire se développer dans le plan subtil puis dans la matière tangible, il est nécessaire qu’un architecte en ait dessiné le plan (la forme) et que des ouvriers en assemblent les éléments indispensables reconnus par l’architecte (la manifestation).  Ainsi le rôle des Dévas, êtres spirituels grands spécialistes de l’ordre, de l’organisation et de la vitalité, est de s’occuper de  la forme de la plante.  Les Esprits de la Nature, quant à eux, sont les ouvriers chargés de réaliser la manifestation de cette plante à partir des instructions données par les Dévas.  L’être humain peut participer à cet ouvrage en recevant et en appliquant leurs instructions sur la forme à donner au jardin, pour révéler et redynamiser la géométrie sacrée du lieu.  Les Dévas indiqueront également à chacun le type et le nombre de légumes à planter, leur  emplacement ainsi que les dates de plantation.  Le jardin ainsi créé, totalement équilibré, générera une large portée d’harmonie, de vitalité, de paix et de guérison alentour.

Un jardin participatif

La collaboration avec les Esprits de la Nature se fera au moment des plantations.  À l’heure de semer la graine, le jardinier thérapeute pourra se mettre en contact avec le Deva de cette espèce.  Il demandera que tous les composants d’énergie individuelle de la plante soient rassemblés ce qui, sans cette intervention,  n’est pas toujours le cas car la plupart des graines — y compris bio — ont une structure énergétique altérée par les destructions et l’émotionnel humain.  Puis il s’adressera aux Esprits de la Nature pour leur demander de recevoir ces énergies et de les faire converger, en essence, vers la graine qui détient le potentiel de perfection de la plante afin que ce potentiel soit activé et transformé en réalité sensorielle.  Tous les gestes concrets visant à mettre la graine dans le sol, à arroser (en ayant bien pris soin de demander avec quoi et en quelle quantité), sont ensuite effectués par l’homme. Le fruit de ce travail trinitaire donnera une plante vigoureuse, équilibrée, joyeuse et pleine de vitalité, qui partagera son harmonie, son équilibre et sa communication personnels avec les autres plantes  et tous les êtres vivants du jardin.

Coopération efficace

En collaborant avec le Deva du Sol, par exemple, le jardinier thérapeute peut aussi recevoir des indications sur la façon de le préparer.  Selon le moment et l’endroit, il sera parfois nécessaire d’apporter des feuilles sèches, un certain paillage ou quelques crottes de poules, mais l’équilibrage et la stabilisation du sol peut aussi se faire très facilement de façon énergétique.  En suivant un protocole précis, le jardinier thérapeute recueille différents échantillons (sel de mer, algues, argile, levure de bière, etc.), et teste avec le Deva du Sol ce dont la terre a besoin à un emplacement déterminé.  Le responsable des Esprits de la Nature est ensuite sollicité pour transférer l’énergie des échantillons retenus à l’endroit souhaité, en quantité et à la profondeur nécessaires.  Ce sont les Esprits de la Nature qui vont réaliser «concrètement» ce travail de transfert énergétique dans le plan subtil.  Bien que chacun d’eux interagisse sur des plans vibratoires différents, à partir du moment où les procédés de communications sont clairs — le test kinésiologique proposé par Machaelle Small Wright les rend aisés, précis et efficaces — les choses se passent comme dans une équipe d’amis qui coopèrent, où chacun accomplit avec soin et en conscience la tâche qui lui incombe, et ce dans un but commun.

Paroles des Intelligences de la Nature

«Dans le cadre de l’évolution de notre développement sur la planète Terre, il est trop tard pour que l’homme se contente de reconnaître simplement son ingérence et se retire complètement de la scène pour permettre à la nature de se reconstruire elle-même et de suivre à nouveau sa route.  L’interdépendance entre l’homme et la nature est trop étendue et le développement de la technologie trop sophistiqué pour permettre un tel mouvement.  Entrer ensemble dans un partenariat cocréatif est à présent l’action appropriée et recherchée (…).  Plutôt que de nous reléguer à vous divertir et à vous charmer dans vos représentations artistiques, je vous suggère d’essayer de nous considérer comme vos professeurs.  Nous désirons ardemment ce contact avec vous.  Tout ce que vous avez à faire est de nous ouvrir votre cœur et votre intention.  Vous serez très surpris de la rapidité avec laquelle nous nous emploierons à vous communiquer notre savoir et ce dont vous avez besoin.»

Jardin

Un jardin de paix

Les emplacements préconisés ou les instructions données par les Devas ne correspondent pas toujours à la logique humaine et demandent de l’humilité et une grande confiance en la très haute connaissance des Intelligences de la Nature.  Mais au fur et à mesure de son engagement, le jardinier thérapeute s’émerveille de la guérison du lieu et découvre quelle est sa propre place et la valeur de celle- ci. Il reçoit intuitivement et par déduction, une nouvelle et profonde compréhension de ce qu’est réellement la Nature, sa grâce, sa beauté et ses merveilleuses interactions.  Cette guidance douce et naturelle est un cadeau d’une valeur inestimable qui, personnellement, me touche à chaque fois profondément et m’emplit de gratitude pour ces Êtres sublimes, si souvent négligés, et pour toutes les manifestations qu’ils développent.  Il est aussi extrêmement émouvant d’entrer en relation avec la note particulière de chaque légume et de l’Être qui le gouverne.  Chacun a son caractère, sa tonalité, sa particularité et toujours cet immense amour.  Cultiver ainsi permet de créer un jardin de paix où chacun est reconnu pour ce qu’il est, a le droit d’être et se trouve à sa juste place.

Dans cette nouvelle étape de transition où chacun est invité à se responsabiliser et à créer concrètement le nouveau monde, cet outil merveilleux plus novateur que les «nouvelles techniques» (comme la permaculture4 où l’homme décide arbitrairement de l’emplacement du jardin, de son contenu, de l’emplacement des légumes et des amendements) propose à chacun de se mettre entièrement à l’écoute des conseils des Intelligences de la Nature.  Un partenariat joyeux et humble est possible avec les Devas et les Esprits de la Nature pour réparer les erreurs de la destruction humaine, féconder le sol et les êtres vivants dans un  esprit de beauté  et  de  guérison  durable.  Pratiqué comme un  jeu d’enfants par les spécialistes des soins énergétiques qui peuvent ainsi étendre leurs compétences des soins subtils de l’humain aux soins à la Nature, il peut aussi être utilisé par tous ceux qui souhaitent cultiver leur jardin et apporter leur contribution à la guérison de Gaïa.  Il peut même se réaliser en ville avec les plantes d’appartement.  Nous sommes en 2014, le temps de la guérison responsable de la planète est arrivé et les clés sont là.  À nous d’accepter de les accueillir et de les utiliser en agissant concrètement, sans précipitation mais avec engagement, amour, disponibilité et plaisir.

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1 Le Jardin de Perelandra, Guide complet du jardinage avec les Intelligences de la Nature, Machaelle Small Wright

2  Les Dévas sont donc des intelligences actives de niveau archangélique  absolument indispensables à toute vie sur terre.

3  Le jardin de Perelandra, tome I et II, de Machaelle Small Wright, traduits en français par François Deporte, Ed. Co-créatives.

4 S’inspirant de l’écologie scientifique, la permaculture prend modèle sur la façon dont fonctionnent les écosystèmes sauvages pour établir et maintenir des systèmes (et des sociétés) conceptuellement, matériellement, énergétiquement, économiquement et socialement efficaces, peu technologiques, localement et globalement auto-suffisants, pérennes, régénératifs, résilients, non polluants, non dangereux, non destructeurs (ni pour la Terre, ni pour les personnes), et d’une étonnante diversité et adéquation aux conditions locales, tant physiques qu’humaines.

5  Une ville dans la nuit

 

EXTRAIT du Magazine MEDI@ME N° 7 : http://universite-libre-des-valeurs.com/

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12 séances guidées de méditation

Posté par othoharmonie le 23 avril 2014

avec Fabrice Midal

« Méditer, c’est comme rentrer à la maison. Et nous en avons tous besoin. » Ces mots, aussi simples que profonds, sont révélateurs du ton des 12 séances guidées de méditation que livre Fabrice Midal dans son nouveau livre audio.
12 séances guidées de méditation  dans Méditation medit2© Csaba Attila Kontár

Donner à chacun les clés d’authentiques retrouvailles avec sa propre humanité, tel est le beau projet que s’est fixé Fabrice Midal dans cet audiolib Méditations. Parce que la pratique de la méditation est indépendante de tout dogme et de toute croyance, elle est un chemin privilégié pour la rencontre avec la liberté d’être soi, en toute sérénité. 

Le philosophe spécialiste du bouddhisme vous aide à trouver ce chemin à travers 12 séances guidées de méditation en se refusant à tout folklore mystificateur, et au travers d’un apprentissage adapté aux Occidentaux. 

Un livret complète les deux CD et aborde les origines de la méditation, mais répond aussi à toutes les questions pratiques que l’on se pose concernant le temps à y consacrer, la posture à adopter ou le rôle capital de la respiration.
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Philosophe reconnu par ses pairs, Fabrice Midal enseigne la méditation depuis plus de quinze ans. Dans un cadre rigoureusement laïc, il a fondé l’Ecole occidentale de Méditation, où il dirige de nombreux séminaires et colloques présentant une approche de la méditation en rapport avec notre vie quotidienne. 

Il est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages dont Risquer la liberté (Seuil), Et si de l’amour, on ne savait rien(Albin Michel) dessinant, à partir du bouddhisme mais aussi de la philosophie occidentale et de l’esthétique moderne, une approche de l’intériorité rigoureuse et stimulante pour notre temps. 

Méditation, 12 Méditations guidées pour s’ouvrir à soi et aux autres, deux CD accompagnés d’un livret chez Audiolib.couv_607 dans MéditationMéditations, Fabrice Midal
Audiolib (Octobre 2011 ; 64 pages)
Collection : Bien-être et vie pratique

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la beauté est d’abord en nous-mêmes

Posté par othoharmonie le 23 avril 2014

Pierre Rabhi 

Comment remettre le respect de la terre, de la nature, au centre de nos priorités ? Selon Pierre Rabhi, nous devons commencer par retrouver notre beauté intérieure, afin de trouver l’élan pour transformer notre société. Portrait d’un pionnier de l’agro-écologie.
la beauté est d’abord en nous-mêmes  dans Etat d'être 600

Paysan, écrivain et penseur, Pierre Rabhi est connu pour son engagement en faveur de l’agro-écologie. Il défend un mode de société plus respectueux des hommes et soutient le développement de pratiques agricoles préservant les patrimoines nourriciers et accessibles à tous. D’abord marginal, son message reçoit aujourd’hui un écho grandissant. Le 27 mars sort au cinéma Au nom de la terre, un documentaire qui retrace son parcours. L’occasion de revenir sur le destin d’un homme qui place la beauté au centre de l’existence humaine.

« L’esthétisme et la créativité sont une chose, mais la vraie beauté est dans le cœur humain avant tout » affirme Pierre Rabhi lors de ses interventions publiques. Ce militant écologiste convaincu, chantre d’une société basée sur une « sobriété heureuse », pionnier de l’agro-écologie et du retour à la terre, souligne que « le monde ne va pas changer simplement parce qu’on va se chauffer au solaire ou manger bio. Nous devons d’abord générer de la compassion, de la bienveillance ». Un discours bien reçu à en croire sa notoriété grandissante et les salles de cinéma combles qui caractérisent les présentations en avant-première d’Au nom de la terre, le documentaire qui lui est consacré.

Oser exister

Pourtant, rien n’était gagné d’avance. L’histoire de Pierre Rabhi est faite « d’exils, d’arrachements, de transplantations ». Né en 1938 dans une oasis aux portes du Sahara, confié par son père forgeron et musicien à un couple de français résidant en Algérie, il devient ouvrier spécialisé à Paris dans les années 50. Il a alors le sentiment de « troquer sa vie contre un salaire. Dans cet univers laborieux, j’ai senti tout le poids de la hiérarchie et j’ai vécu le quotidien comme une forme d’incarcération ». Il s’oppose à ce modèle de société basé sur la possession des biens matériels, dont il dénonce le caractère « aliénant »« Nous sommes dans un monde qui offre tout à l’avoir, mais de moins en moins à l’être. C’est là que se situe selon moi le cœur même de l’aliénation, et donc mon refus de ce modèle en tant que tel. J’ai voulu retrouver l’équilibre entre l’être et l’avoir »

La recherche de cet équilibre passe par un retour à la terre. En 1961, tout jeune marié, il s’installe en Ardèche avec son épouse. Ils portent leur dévolu sur un terrain réputé incultivable, mais d’une grande « beauté ». Un choix radical, qui les conduit à vivre pendant 13 ans sans électricité. Lui qui ne connaissait rien à l’agriculture devient ouvrier agricole. Il découvre l’usage des engrais et de la chimie de synthèse, dont il constate la nocivité. Il apprend alors l’agriculture biodynamique, basée sur l’irrigation maîtrisée et la création de l’humus, qui régénère la terre au lieu de l’épuiser. De là vient son questionnement sur la place de l’homme dans son environnement, sur le mal qu’il s’inflige à lui-même en « empoisonnant l’air, en épuisant les ressources de la terre et de la mer ».

A partir de 1975, Pierre Rabhi commence à faire parler de lui sur le plan local grâce aux résultats obtenus avec son épouse Michèle dans leur ferme familiale. De fils en aiguilles, il est appelé en 1981 au Burkina Faso. Depuis, il transmet son savoir-faire agricole dans les pays arides d’Afrique, en France et en Europe. Son engagement conduit même l’ONU, en 1997, à le reconnaître expert en sécurité et salubrité alimentaire. A l’origine du « Mouvement pour la terre et l’humanisme » lancé en 2008 au Grand Palais à Paris en compagnie de Nicolas Hulot et Colline Serreau, il est aujourd’hui un tribun écouté et respecté. Sa parole militante est entendue jusque dans les enceintes de l’Unesco, du Medef ou de HEC. Des artistes célèbres, comme la comédienne Marion Cotillard, se reconnaissent dans sa pensée. Avant elle, le violoniste Yehudi Menuhin, décédé en 1999, célébrait un Pierre Rabhi qui, « de ses propres mains, (…) a transmis la Vie au sable du désert ».

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http://www.youtube.com/watch?v=XupTZRqFFgc

Se transformer nous-mêmes pour transformer le monde

images (16)« Il faut s’interroger sur ce que vivre veut réellement dire » martèle Pierre Rabhi, qui ne se « sent pas né pour le Produit National Brut ». Il érige en revanche la modération comme principe libérateur. « A vouloir toujours plus, on n’est jamais satisfait, et donc jamais dans le bonheur. J’ai à manger, je suis abrité. Si je suis malade, je peux me soigner. J’ai tout ce qu’il faut pour entretenir ma vie. Je me sens donc satisfait, puisque mes besoins vitaux sont satisfaits. Je peux donc vaquer à autre chose ». Avec sa femme et leurs cinq enfants, il a ainsi « travaillé et protégé la terre, agi par la pensée comme par les actes, engagé [sa] propre vie dans la voie de valeurs qui [lui] sont chères »

Cet « autre chose » passe aussi par la contemplation du monde et la transformation de soi. Pour Pierre Rabhi, « la vraie révolution est celle qui nous amène à nous transformer nous-mêmes pour transformer le monde. Nous avons tous une histoire individuelle dans laquelle nous sommes plus ou moins empêtrés. Et puis, petit à petit, on se découvre soi-même, et on arrête de rejeter la cause de nos malheurs sur les autres pour faire face à sa propre responsabilité. Ensuite, on se demande si on est en bonne relation avec ses enfants, ses voisins, son époux, ses amis. C’est comme ça qu’on arrive à s’interpeller et à s’inviter à se changer soi-même. Changer le monde, c’est tellement dur, complexe, les problèmes sont tellement gigantesques qu’il faut d’abord commencer à faire sa part, à son propre niveau. »

Faire sa part, c’est aussi s’ouvrir à la beauté que l’on porte en soi. « Il ne faut pas se tromper de beauté. On peut être un merveilleux musicien et un abruti, ce n’est pas incompatible. On peut être un merveilleux peintre, mais un être infect. On peut servir la beauté et être soi-même dans la laideur dans sa propre vie. »C’est peut-être en ce sens qu’il faut comprendre la célèbre phrase de Dostoïevski, « la beauté sauvera le monde », à laquelle Pierre Rabhi se réfère souvent. Faire sa part, à son niveau, avoir confiance dans la force de ses convictions, sentir que chaque être humain est investi d’une beauté qui lui est propre, savoir dire non à un chemin imposé par l’extérieur pour mieux suivre la voie de ses intuitions.

SOURCE INREES

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L’inconscient se moque de la raison

Posté par othoharmonie le 22 avril 2014

 

Cette part incontrôlable de nous-mêmes nous envoie des messages : lapsus, rêves, actes manqués. Pour Marie-Laure Colonna, la refouler, c’est ouvrir la porte à la somatisation et se mettre en danger. Mais l’accueillir est une source d’évolution. Inépuisable.

Propos recueillis par Isabelle Yhuel

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Marie-Laure Colonna

Philosophe et psychanalyste, elle est l’auteur de nombreux articles, notamment dans Les Cahiers jungiens, sur le couple, la sexualité, les liens entre les mythes et la clinique d’aujourd’hui. Un livre en préparation : La Psychanalyse expliquée à tous.
Depuis Freud, nous savons que nous ne sommes pas tout à fait maîtres de notre volonté. En nous se joue une « autre scène » que celle de la raison. C’est l’inconscient, lieu des désirs refoulés qui nous échappent. Le psychanalyste Carl Gustav Jung a conser-vé la théorie freudienne, tout en considérant, pour sa part, que l’inconscient, « comme l’eau qui porte le poisson et lui permet de nager », est aussi un immense réservoir de potentialités cachées. Cette part inconnue de nous qui peut contribuer à notre épanouissement, il l’appelle l’irrationnel. Explications.

Psychologies : Peut-on être totalement rationnel ?

Marie-Laure Colonna : Non, car personne ne peut maîtriser son inconscient. Il se présente à nous sur un mode irrationnel, puisqu’il nous parle par lapsus, actes manqués, rêves. Ceux qui se croient entièrement maîtres d’eux-mêmes seront livrés à leurs pulsions plus violemment que s’ils ont conscience qu’ils ne maîtrisent pas tout. Selon Jung, l’inconscient qui tente de se frayer un chemin jusqu’à la conscience et que nous refusons de prendre en compte nous revient en boomerang sous forme de coups du destin. Une femme refusant l’agressivité, la violence qui est en elle, rencontrera systématiquement, et comme par hasard, des hommes violents. Nier l’inconscient relève d’une certaine naïveté, d’une peur aussi, et provoque, chez ceux qui sont dans ce déni, des somatisations en tout genre – troubles, sexuels, nerveux…

Comment cohabitent rationnel et irrationnel chez l’être humain ?

Dès sa naissance, l’enfant baigne dans l’irrationnel. Il est dans la pensée magique, se croit le maître de tout – c’est ce que l’on appelle le primitif en nous. L’éducation, donc un apport de rationalité, va l’aider à quitter cette position, une évolution qui a lieu entre 0 et 7 ans, âge dit à juste titre « de raison ». Mais il est important que l’éducation ne soit pas trop rigide pour que l’enfant reste en lien avec sa part d’irrationnel. Il est précieux de garder en soi cet « enfant divin » (ainsi nommé par Jung) tout au long de l’existence, car il est ce qui nous permet d’être l’artiste de notre vie.


Pourtant, l’objectif d’une analyse n’est-il pas de « grandir », donc se séparer de l’enfant en soi ?

Il ne faut pas confondre l’« enfant divin » et l’infantile. On suit une psychanalyse pour tenter de faire émerger à la conscience, pour s’en débarrasser, des choses douloureuses héritées de notre enfance ou du roman familial qui nous a précédés, et qui nous encombrent. Dans ce que Jung appelle « l’ombre » – plus ou moins l’inconscient freudien –, cet irrationnel négatif cohabite avec un irrationnel positif. Il contient notre personnalité potentielle dont nous n’avons pas encore conscience, et nous aide à être perpétuellement en évolution. C’est cela l’« enfant divin », et il est d’autant plus opérant lorsque nos conduites d’échecs, nos névroses sont devenues conscientes.

Comment définiriez-vous cet irrationnel positif ?

Il nous permet, devant un problème, de ne pas adopter l’attitude rigide du tout ou rien, mais de faire tenir les opposés ensemble. C’est-à-dire de maintenir une dialectique entre le noir et le blanc, de ne choisir ni le blanc, ni le noir, ni le gris, mais d’inventer l’arc-en-ciel. C’est une façon de se laisser aller à ses intuitions, à ses émotions. Et cela passe beaucoup par les rêves. Bien interprétés, ils aident à évoluer. Attention, il ne s’agit pas de nous laisser submerger par eux et d’affirmer naïvement : « Mon inconscient m’a dit que… »

Il s’agit d’installer une dialectique entre un moi très structuré et l’inconscient, et c’est là où l’analyste peut servir de médiateur entre les deux.

Y a-t-il des moments dans l’existence où il est plus important d’écouter sa part d’irrationnel ?

Oui. Durant l’enfance, comme je l’ai expliqué, et aux alentours de la cinquantaine, quand la vieillesse s’annonce et qu’il faut bien envisager la mort. Une forme de foi peut alors aider, mais cela demande d’accepter que tout ne passe pas par la rationalité, que l’individu peut faire des expériences dont la raison ne pourra pas entièrement rendre compte. Je parle de foi, pas de religion, c’est-à-dire de l’idée que notre passage sur terre n’est pas vide de sens et qu’il y aurait quelque chose après la mort. Ceux qui, autour de moi, ont cette croyance sont plus sereins que les athées purs et durs, lesquels sombrent facilement dans le désenchantement.

Mais cette ouverture à l’irrationnel est le résultat de toute une vie. Elle est rendue possible par certaines de nos expériences, qui nous ont permis de transcender le réel : l’émotion esthétique, par exemple, procurée par l’art ; les émotions affectives, dans nos choix amoureux ou au cours des épreuves qui nous ont affectés, comme la mort de proches. Plus nous avons été capables de donner du sens à ces événements, plus nous aurons accès, dans la seconde partie de notre vie, à cette grâce qu’est la foi.


Pour Jung, l’inconscient collectif nous livre des clés pour avancer…

Imaginons la personnalité sous la forme d’une maison. Il y a les pièces à vivre, que l’on connaît bien. Elles sont notre inconscient personnel hérité de notre culture et de notre histoire. Puis le sous-sol, plus étranger car plus profondément enfoui, qui contient les mythes et symboles communs à l’humanité. Dans toutes les cultures, le langage de la sagesse se divulgue sous forme de paraboles et de récits s’adressant à l’âme, au cœur et pas seulement à la pensée. Quand on touche à l’inconscient collectif interviennent en nous des énergies puissantes.

Mais selon la structure de l’individu, ces forces peuvent être créatrices – c’est le cas des artistes (ou destructrices) c’est le cas des psychotiques. Les uns et les autres sont au même niveau de psyché, mais n’en font pas le même usage. Une patiente me dit un jour qu’elle est atteinte d’un cancer et qu’elle ne se sent pas la force de se battre. Elle me raconte un rêve. Elle avait accompli un passage dans les entrailles de la terre avant d’être avalée par un monstre après un effroyable combat. Spontanément, je lui raconte l’histoire de Jonas et de la baleine, lui montrant combien il avait été important pour Jonas d’être avalé par la baleine car, lorsqu’elle l’avait recraché, il en était ressorti métamorphosé. A la fin de mon récit, elle m’a dit : « Je vais me battre, car je veux vivre. »

Appréhender le réel

Jung définit quatre fonctions psychologiques. Chez chacun de nous, l’une domine, déterminant la façon dont nous percevons le réel.

1) La pensée fait percevoir le monde à travers un raisonnement logique. Ceux chez qui cette fonction est particulièrement développée ont besoin d’analyser et de comprendre intellectuellement les événements.

2) Le sentiment qui, pour Jung, est un jugement de valeur, informe sur la nature favorable d’une situation. Les sentimentaux s’y fieront pour décider ce qui est « aimable » ou non.

3) La sensation relève, sans les intellectualiser, les informations reçues par nos cinq sens. Les personnes sensuelles se laissent guider par cette fonction.

4) L’intuition est la faculté de percevoir des liens entre des éléments disparates. Les intuitifs ont l’imagination vive et perdent parfois le contact avec le réel.

A lire

• Croyances, Collectif.
Enracinées dans l’inconscient, nos croyances nous aident à vivre. Encore faut-il ne pas se laisser envahir par elles (Cahiers jungiens de psychanalyse, automne 2002).

Article paru en  juillet 2009

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Contact ange gardien

Posté par othoharmonie le 22 avril 2014

Mon ange gardien m’a manifesté son amour

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TEMOIGNAGE : Il y a un an, j’ai appris que mon amie, la marraine de mon troisième enfant, avait un cancer. Pour elle bien sûr, la terre s’effondrait sous ses pieds et moi avec ! Je me suis tellement posé de questions sur la vie, la mort… Je culpabilisais d’avoir mis au monde mes enfants, pensant les avoir condamnés ainsi à la damnation sur terre. Tout perdait son vrai sens et il n’y avait plus en moi d’espérance. 

Il n’y a pas de hasard, car c’est à ce moment précis que j’entends parler de deux livres : « Dialogues avec l’ange » et « Enquête sur l’existence des anges gardiens ». Je les ai lu et bu car tout ce que j’attendais était là, étalé devant mes yeux. Et ma vie n’a plus jamais été comme avant. J’ai cru, timidement d’abord, à l’existence de MON ange gardien et lui m’a manifesté son amour et sa présence des dizaines de fois. Difficile d’en parler sans être perçue comme une illuminée, voir plus. Mais si cela peut vous rassurer, tous les doutes que suscite ce récit, je les ai moi-même eu. 

Un psy trouverait sûrement des explications purement médicales à ces manifestations de mon ange, et je n’ai pas d’arguments à exposer autres que mon vécu et ne cherche pas à convaincre, seulement à témoigner. Je vous place devant une porte, à vous de l’ouvrir ou pas. Il n’y a derrière elle que du bonheur et votre ange qui vous attend. « Il n’y a pas plus triste dans les cieux qu’un ange oublié »

Parution de janvier 2010 sur http://www.psychologies.com/

 

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A la recherche des Incas

Posté par othoharmonie le 22 avril 2014

Païtiti, l’ultime refuge des Incas, un mythe ? Ce n’est pas l’avis de Thierry Jamin, un Indiana Jones, qui a consacré sa vie à cette quête.

L'eldorado des Incas bientôt découvert ?

« Nous l’avons localisée. Dans quelques jours, nous partirons là où nous sommes sûrs désormais de la rencontrer, quelque part au nord du sanctuaire national de Megantoni. » Dans un livre haletant, construit comme un polar, Thierry Jamin revient sur ses quinze années de recherches au coeur de l’Amazonie péruvienne pour percer les mystères de Païtiti. De cette cité d’or, ultime refuge des Incas persécutés par les conquistadors, devenue chimère des explorateurs et des archéologues, on ne se sait pas grand-chose. Les Incas n’écrivaient pas, du moins le pense-t-on, et s’ils ont eu la bonne idée de disparaître dans une citadelle d’or perdue dans la jungle, ils ont oublié de nous dire où elle se trouvait. Source LePoint.fr

À l’affût du moindre indice 

 

L’auteur et son équipe nous transportent dans leur quête sur les chemins de l’Inca, labyrinthe de sentiers empierrés, englués dans des jungles épaisses tantôt chaudes et étouffantes, tantôt humides et froides, où beaucoup de braves ont succombé. La nature retentit de leurs pas, de leurs coupe-coupe, du bruissement des insectes, de leurs descentes héroïques dans la boue grasse, de leur souffle qui commence à devenir laborieux. Le coeur de Thierry bat comme un régiment de pendules, ses yeux sont à l’affût du moindre indice, et ce n’est pas ce qui manque. Le Pérou est couvert de villes enfouies dans l’immensité oppressante de la canopée. « Nous voilà au coeur d’une cité perdue, une cité complète, avec ses rues, ses places, ses édifices. » Les paysans cultivent à l’intérieur des ruines et font la cuisine dans des récipients vieux de plusieurs siècles !

 

Terre promise

Bercé par les aventures de Tintin, intrigué par les mystérieux clichés satellites réalisés au Pérou dans les années 1980, révélant d’incroyables pyramides de pierre, l’auteur s’est jeté dans l’aventure, sans imaginer la place que cette terre promise prendrait dans sa vie et les écueils à surmonter. Il devra faire face à l’inertie de l’administration péruvienne qui ne voit pas d’un bon oeil qu’un gringo français parte à la conquête du Graal péruvien, où vivent des populations « non contactées » ; à la cupidité de certains ; à la malveillance d’autres ou encore aux tensions au sein de son équipe. Mais il pourra compter sur des amis. 

Ses recherches sur les pétroglyphes de Pusharo marquent un tournant. Certaines figures apparaissent puis disparaissent comme par magie à des moments bien précis de la journée. Il en va ainsi de trois soleils : un soleil levant, un soleil au zénith et un soleil couchant. « Les pyramides du Paratoari figurent sur la roche. La petite cité de Mameria, découverte par Nicole et Herbert Cartagena en 1979, aussi », explique Thierry Jamin, de passage en France. L’archéologue est quasi certain qu’il s’agit d’une carte géographique codée, imaginée par les Incas pour les guider à travers la forêt, jusqu’à une destination encore inconnue : Païtiti ? Peut-être. « La cité qui, selon moi, se cache près des pyramides y est également clairement indiquée. »

Huaqueros et narcotrafiquants

Le mirage d’une contrée fabuleusement riche en or a alimenté sur près de quatre siècles une sanglante course au trésor. La légende de Païtiti-eldorado est étroitement liée au « maudit trésor » de l’empereur Atahualpa. « C’est d’ailleurs tout son drame. Ce mythe nous a valu bien des ennuis de la part des huaqueros et des narcotrafiquants. J’ai essuyé des coups bas et l’on a plusieurs fois attenté à ma vie et à celle des membres de mon équipe. Des chercheurs sans scrupules m’ont fait des procès et j’ai été mis en prison. » Au Pérou, les huaqueros (pilleurs de tombes) sont organisés en véritables entreprises, avec vigiles, ouvriers, revendeurs. Dans certains villages du Sud, plus de 20 % de la population vit des ressources issues de fouilles clandestines.

La belle légende du lac Titicaca

Païtiti aurait été tenue secrète même au temps des Incas. « L’or n’explique pas tout, estime Thierry Jamin. Pour certains spécialistes, la cité, « soeur jumelle » de Cuzco, capitale politique de l’empire inca, aurait été la ville de la connaissance, la cité du savoir. L’endroit où l’on apprenait les secrets des sciences précolombiennes, telles que l’astronomie, les mathématiques et l’architecture. Mais surtout, c’est peut-être à Païtiti que l’on apprenait l’usage de la qellcca, la science de l’écriture. » D’anciennes traditions indiennes affirment qu’une écriture existait au Pérou avant l’arrivée des Espagnols. Des tablettes, dit-on, auraient été cachées à Païtiti, avant le saccage de Cuzco. 

Thierry Jamin penche pour une origine amazonienne des Incas. Des sources considèrent qu’ils sont les héritiers de la civilisation des Huaris, de grands bâtisseurs, qui développèrent la culture en terrasses et de nombreuses routes. « Sur le site inca de Vilcabamba, les archéologues ont trouvé des objets en argent dans des tombes huaries datant du IXe siècle. Païtiti pourrait avoir été la capitale des Incas, avant leur arrivée à Cuzco. » Cela voudrait dire que les Incas ne viennent pas du lac Titicaca. La belle légende des enfants du dieu Soleil, né de l’écume du lac pour apporter la civilisation aux hommes, en prendrait un coup.

La fameuse chaîne en or de Huascar

Juin 2012, des clichés, réalisés par la société Astrium, révèlent un étrange plateau culminant à 2 000 mètres, recouvert de végétation et bordé de précipices. « Un lieu stratégique impossible à envahir ». Païtiti ? Les chemins des sites incas de Lacco et de Cucirini vont droit dans cette direction. Une lagune carrée aux eaux noires et deux lacs jumeaux sont repérés six cents mètres à l’ouest, formant un ensemble que la tradition rattache à l’existence de Païtiti. « Les Incas y auraient jeté de grands trésors, dont la fameuse chaîne en or de Huascar. » 

Les grincheux diront que si Païtiti existait, quelqu’un l’aurait déjà trouvée. « On ne peut que réussir, insiste l’aventurier. On a deux ans d’avance sur nos concurrents. On rend des rapports techniques aux autorités, on a des contacts privilégiés avec les populations matsiguengas. La campagne Inkari 2013, financée par les internautes, aurait dû permettre d’atteindre le Graal, mais la pluie a fortement ralenti notre progression et nous avons dû faire demi-tour. » Plus que la découverte, c’est la quête qui est passionnante. La prochaine expédition se déroulera en juillet. 

 L’Aventurier de la cité perdue par Thierry Jamin, éditions du Trésor, 18 euros, 2014.

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Religion : désormais, c’est chacun son kit

Posté par othoharmonie le 21 avril 2014

 

images (5)Les uns croient en Dieu, les autres pas. Leur point commun : tous se sont constitué un kit spirituel singulier. Sur leur autel, des objets variés qui les inspirent et les incitent à ne pas se contenter de la seule réalité matérielle.

Une vieille bible et un kouglof

Pierre Lassus, 54 ans, directeur d’une association de protection de l’enfance :

Sur son bureau, entre des piles de dossiers, une petite bible en cuir rouge racorni. Visiblement, elle sert beaucoup. « Je peux la saisir n’importe quand et lire un passage de l’Evangile, saint Jean par exemple, c’est mon préféré. » Ce texte peut-il encore aider Pierre, lui qui reçoit chaque jour de nouveaux signalements de maltraitance à enfants ? « Encore plus que ça : il m’inspire ! » Protestant d’obédience luthérienne, il croit d’abord en un homme, un rabbin nommé Jésus. « Grâce à lui, je me rappelle qu’il y a une part de divin en chacun d’entre nous, et que nous nous devons de la rechercher. » Pierre s’en rapproche au cours de cultes dépouillés. « L’été, près de la plage des Charentes où nous passons nos vacances, il y a une petite chapelle. Le dimanche, le pasteur vient de Rochefort pour célébrer le culte. Parfois, il y a à peine quatre ou cinq personnes. Mais toujours, après l’office, on boit l’apéritif ensemble et la femme du pasteur sert un kouglof qu’elle a fait cuire le matin. Pour moi, il n’est guère de moments plus spirituels que celui-ci. »

Une clé de sol en fil de fer et une bougie

Hélène Lafontaine, 37 ans, chanteuse :

« Je me suis vraiment acceptée comme chanteuse quand j’ai compris que ma voix était un talent qui m’avait été donné. » 
Un vrai don des dieux que cette voix de contre-alto, grave et puissante. Métisse originaire de Guadeloupe, fille d’une lignée de chanteuses pieuses, Hélène a d’abord été attirée par la chanson française avant de retourner aux chants sacrés. Dans les mariages et les baptêmes, chanter est pour elle l’occasion de vivre pleinement sa spiritualité. « On ne me voit pas, je suis près de l’organiste, je peux fermer les yeux. Le silence, dans les églises, est comme le sel de l’eau de mer qui vous porte. Il aide ma voix à se déployer. »

Bien que chrétienne, Hélène ne souscrit pas à toutes les formes de ce courant religieux. Elle aime se ressourcer chez elle, dans la solitude, en position du lotus. « Avec une bougie, car la lumière m’éclaire de l’intérieur. » Croit-elle ? « Oui. En la dimension sacrée des choses, même dans les actes quotidiens les plus banals. » Une manière de regarder différemment la réalité : « L’autre jour, je marchais, désespérée, dans la rue. Je me demandais si je devais continuer à chanter ou pas, si je ne me trompais pas de chemin, etc. Mon pied a buté sur un petit objet qui traînait sur le trottoir : une clé de sol en fil de fer ! J’avais la réponse à ma question. »

La photo d’un Indien tirant à l’arc et une tête de femme couronnée

Titien Gallen, 57 ans, écrivain et professeur de yoga :

Il a les épaules larges, du souffle, semble bien ancré dans son corps. Initié au yoga et à la sophrologie, le travail intérieur, pour lui, commence par le corps. « J’ai su très tôt qu’il faut respirer quand on a des problèmes. » « Inspiration » pourrait d’ailleurs être le mot clé de son parcours. « La poésie m’a servi de seconde mère », résume cet écrivain. Chez lui, une tête gothique de dame couronnée qui trône en haut de la bibliothèque le lui rappelle régulièrement : « Elle représente pour moi la source de la pensée. » Originaire d’une famille de catholiques pratiquants – dont deux prêtres –, Titien Gallen se définit aujourd’hui comme un spirituel laïc. « J’aime avant tout les symboles, qu’ils soient égyptiens, chrétiens ou soufis, ils entrent en résonance intime avec moi.  » Pour l’heure, tout son être est happé par le Grand Esprit des Indiens d’Amérique du Nord.

Pour ces peuples, l’homme est toujours en devenir, il doit apprendre à s’orienter, à entretenir des relations conscientes avec tous les éléments, tout en gardant le contact avec son centre. C’est ce que je vis au quotidien. » Attention et recentrage sont donc la base de sa pratique, ils lui permettent de « reprendre contact avec le Tout qui nous habite et qui est au cœur de chaque être vivant rencontré ». Dieu ? « Peu importe son nom. Il est la source du souffle et de la conscience. L’important est de s’y reconnecter. » Une question, pour lui, de « responsabilité spirituelle ».

“La Petite Voix” d’Eileen Caddy et un verre d’eau pure

Georgette List, 83 ans, ostéopathe :

Toute petite, elle croyait déjà à sa bonne étoile et s’émerveillait de l’ordre naturel des choses : « La danse si parfaite des planètes, le retour si régulier du printemps après l’hiver, etc. Comment ne pas se poser de questions ? » Elle a 16 ans lorsque son père lui donne à lire des ouvrages de la théosophe Helena Blavatsky. « Je les ai littéralement “bus” en deux jours, avec l’impression de connaître déjà tout ce qu’ils contenaient. » Débute alors une longue étude de l’enseignement ésotérique. Elle se marie quand même selon la tradition catholique : « Je l’ai fait avec un maximum de conscience et de joie. Pour moi, le Christ est un symbole de l’homme dans sa perfection. » D’ailleurs, Georgette croit en l’étincelle divine qui est en chacun de nous.

« Certains l’appellent leur ange gardien. A mes yeux, c’est l’âme ou le moi supérieur, une énergie positive qui m’aide, me soutient quand j’ai un désir sincère de participer à la force d’amour qui fait vivre le cosmos. » Pour Georgette, la pratique consiste à se mettre en contact avec cette puissance divine et à la remercier régulièrement. « Chaque matin, je bois au lever un verre d’eau pure. Je le fais consciemment, en remerciant la Terre pour cette source de vie qu’elle nous offre. » Puis elle lit une page de méditation de La Petite Voix d’Eileen Caddy (Souffle d’or) : « Je suis persuadée que l’on peut aider le monde rien que par la qualité de ses pensées. » Même si elle pense parfois à la mort, Georgette n’en a pas peur : « J’irai simplement me reposer de toutes ces expériences souvent difficiles qui ont enrichi ma vie. »

Une icône et un zafu

Olivier Jarreton, 29 ans, documentaliste :

« Chrétien de foi et bouddhiste de cœur ! » annonce-t-il joyeusement pour résumer sa vie spirituelle. Né dans le catholicisme, il avoue avoir connu de « grands moments de creux » avec sa religion d’origine, mais s’être rapproché d’elle grâce aux activités de groupe. « J’ai animé pour ma paroisse des après-midi de rencontres avec des enfants de toutes origines et je me suis découvert une passion : expliquer le christianisme à ceux qui n’en sont pas ! » Loin de la foi du charbonnier, il pratique avant tout l’exégèse et l’interprétation. « J’aime trouver un sens aux textes sacrés – la Bible, bien sûr mais aussi le Coran ou le Talmud – et suivre leurs implications dans la vie quotidienne. »

Au hit-parade de ses valeurs domine l’écoute. Il a fait des études de psychologie, participe à des groupes de développement personnel :  » Accueillir vraiment les mots de l’autre est une pratique hautement spirituelle. » Il y a dix ans, deux de ses meilleurs amis se sont convertis au bouddhisme. Se prenant au jeu de la confrontation d’idées, il s’est mis à aimer la philosophie du Bouddha. « L’idée que la réalité n’est pas vraiment la réalité m’enthousiasme. » Résultat : il se rend chaque mercredi soir au dojo de son quartier et médite une heure et demie. « C’est une expérience irremplaçable. Je suis très bavard de nature et sur mon zafu, dans la salle de méditation, j’apprends à ressentir la présence des autres sans leur parler. Mieux : le zen m’aide à être plus présent dans mes prières catholiques. » Car, pour Olivier, tous les chemins continuent à mener à Rome.

Une photo de mon frère disparu et un jeu de Yi-King

Eric Tong-Cuong, 37 ans, publicitaire :

Il tient entre ses mains la photo de son frère, mort d’un cancer à l’âge de 16 ans. « Sa mort a provoqué chez moi un rejet brutal du catholicisme. J’avais 19 ans. J’ai demandé à Dieu qu’il épargne mon frère. Il n’a pas daigné lever le petit doigt. » Suivent alors dix années de désarroi : « Puisque la mort pouvait survenir de manière si absurde, ma vie n’avait plus de sens. Mon athéisme était une révolte. » La reconstruction spirituelle d’Eric se fait au fil d’une série de rencontres qui le conduisent à reconsidérer la croyance au sens large. Dans le cadre de ses études de commerce, il suit des cours de parapsychologie. « Nous avions affaire à des phénomènes que la science ne parvenait pas à expliquer. Et pourtant, ça existe. » Plus tard, alors qu’il n’y croyait plus, il rencontre le grand amour. « Ça existe aussi ! » admet-il, émerveillé.

Dans le même temps, Eric noue un dialogue intime avec son frère. « Il m’accompagne. Sa présence non incarnée est pour moi le signe de l’existence de Dieu. » Réconcilié avec le catholicisme, Eric se sent également proche du bouddhisme. « Je me réfère souvent au Yi-King (le Classique des mutations, manuel de divination chinoise, ndlr) sans croire à la valeur prédictive des cartes, mais parce que l’ambivalence de leur contenu m’aide à choisir un chemin. « Au fond, le décès du frère d’Eric a agi comme un accélérateur de sa spiritualité. » Aujourd’hui, je peux comprendre cette phrase de la Bible : “Il est mort pour vous.”


« Le Banquet” de Platon et ma souris d’ordinateur

Florence Jagréaux, 30 ans, attachée commerciale :

Un grand-père grec, un proche franc-maçon : Florence ne pouvait pas échapper au culte de l’esprit sous toutes ses formes. « Pour moi, la spiritualité, c’est tout ce qui m’éloigne du matérialisme ambiant, de mon appétit jamais rassasié d’avoir plus. C’est tout ce qui m’aide à prendre du recul par rapport à ma vie. » Dans son panthéon, les livres : « Le Prophète de Khalil Gibran, Le Banquet de Platon que j’ai lu dans une collection à dix francs… Ils m’ont aidée à me poser les bonnes questions car ils parlent aussi de ma vie. Ce ne sont pas de pures digressions intellectuelles. » Et Internet : « Depuis deux mois, je surfe des heures entières et, à partir de mes trouvailles, je me constitue des dossiers personnalisés sur des thèmes qui m’intéressent. » Cette façon de « se déconnecter du quotidien tout en ayant les pieds sur terre » suffit-elle à son besoin de transcendance ? « Je sais que je crois en quelque chose, mais je ne sais pas encore la nommer. » On insiste, Florence s’essaye encore : « C’est la force qui nous pousse à faire les choses bien. »

Foire aux cultes sur le Net

ame indienneL’esprit de Dieu souffle-t-il sur Internet ? C’est ce que laisse entendre une enquête du Barna Research Group, un institut de sondage californien. Elle révèle en effet que de plus en plus de jeunes utilisent le web pour entreprendre une démarche religieuse et trouver des réponses à leurs questions existentielles. Et les (res)sources ne manquent pas : toutes les religions, Eglises et groupes spiritualistes ont compris qu’au troisième millénaire la bonne parole se propagerait forcément via la toile informatique mondiale. Exemple : l’Annuaire de la francophonie religieuse et spirituelle présente un listing organisé par catégories de 2 927 sites ! Techniques de méditation bouddhiste, versets bibliques commentés, exposés théologiques multiconfessionnels, forums animés par des pasteurs, prêtres, rabbins… rien n’est négligé. Bien sûr, il en est dans le monde virtuel comme dans la vie réelle : chacun prêche pour sa chapelle. Et dans ce que certains considèrent comme une « foire à la spiritualité », se glissent des sectes encore plus difficiles à repérer. Une bonne nouvelle : grâce au réseau planétaire, les nouvelles générations ne pourront plus croire en leur Dieu comme si celui des autres n’existait pas.

Erik Pigani

 

  • A lire
  • Mon âme indienne, Le Souffle d’Or

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Rendre Gloire Au Divin! À La Source De Vie Spirituelle

Posté par othoharmonie le 21 avril 2014

 



« Le désir est Dieu frappant à la porte de votre esprit pour vous donner votre plus grand bien. Le fait que vous désiriez ardemment quelque chose est la preuve certaine que ce quelque chose est déjà préparé pour vous et qu’il attend seulement que vous le reconnaissiez et que vous l’acceptiez ». - Catherine Ponder


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Rendez gloire au Divin céleste. Rendez gloire à ce grand créateur qui a créé toute chose et qui est en toute chose. Rendez gloire à votre être, à votre existence, a votre vie terrestre car vous êtes en liens direct avec le divin.  Car vous êtes de nature  »corporelle et spirituelle ». Vous êtes littéralement « fils et filles du divin », car tout procède de lui, et seulement lui.

Rendez gloire à cette Intelligence a cette Sagesse. Regardez comment la nature procède, qu’elle ingéniosité, qu’elle esprit inventif a pu créer ces choses. La nature est en parfaite « équipoise », c’est-à-dire qu’elle balance les forces avec une grande précision et une parfaite équilibre.

Ce Divin qui est esprit, qui est d’essence visionnaire, est un Être de renom, au fait de tout les noms.  Il mérite tous les honneurs et tout l’estime car c’est grâce à lui que nous existons et que la vie a bourgeonné dans tout temps et touts lieux.

La notoriété et la réputation sont a lui et de lui et nous sommes ses représentant terrestre. Sa grandeur et sa lumière est incomparable. De beaucoup plus éclatant que tout ce que les humains mis ensemble n’on plus accomplir depuis le début de la vie sur notre belle planète.

Sa célébrité est universelle. Il est la  »Grande Vedette », le  »Roi des Rois ». Il est notre père spirituel, notre source et il coule en nous dans nos veines, dans nos poumons, et dans le feu de nos neurones cérébrales.

Bien qu’ayant été interprété et humanisé de diverses manières, il demeure le seul et unique Dieu. Il est l’universel et l’individuel en chacun de nous. Ceci est véridique et incontestable.  On ne peut le voir, ni l’entendre, ni le touché mais on peut sentir sa présence en chacune de nos cellules en nous et dans chaque respiration que l’on prend. Car il est esprit, et l’esprit est son souffle – son souffle est la vie.

L’Esprit est de l’élément  »Air », comme le vent. Il est comme l’électricité derrière toute chose, on ne peut le voir, mais il se manifeste à travers un support physique tel l’humain.

L’univers est comme un grand océan spirituel. Nous baignons parfaitement dans cet océan d’esprit, d’énergie, et de vie. Nous sommes comme des poissons dans l’eau – dans l’eau de la conscience, de l’intelligence, de l’imaginaire spirituel.

Nous respirons et nous nous mouvons dans cette eau mentale à chaque seconde de notre vie, et nous n’en sommes même pas conscients. Nous sommes comme mort spirituellement.

Nous ne sommes pas conscients, car l’on n’a pas le  »Savoir », la connaissance, la compréhension intellectuelle et spirituelle. Il est temps aujourd’hui même, d’ouvrir nos yeux, et de vraiment réaliser que cet Esprit de vérité, nous enjoint à désobstruer notre esprit.

Faites le ménage de votre esprit. C’est un vrai fouillis de fausses croyances, de fausses idées, et de préjugés.

Votre Esprit est fermé à la vérité car vous avez été traumatisé dans vos âmes par un virus – le virus de l’égarement. Votre esprit est grand ouvert a l’esprit de l’erreur, à la suggestion mentales erroné qui sont véhiculer par les médias, vos religions, vos politiques et par des croyances populaires qui sont une vrai farce pour l’Esprit de Vérité.

La vérité est simple, elle est celle-ci : La vérité est l’être spirituel et corporel, car vous pouvez vous niez mais votre existence demeure. La vérité est vie. La vérité est factuelle. La vérité est consciente. La vérité est intellectuelle et précise. La vérité est lumineuse – elle est source d’une grande lumière d’information authentique.

La vérité produit des bons fruits tels : la coopération, l’ouverture, la compréhension physique et métaphysique. La vérité produit la  »Science », la connaissance exacte et incontestable. La vérité est symétrie, droiture, harmonie, permanence et égalité.

Rendez toute  »Gloire », tout  »Renom », tout  »Honneur », tout  »Succès », tout  »Éclat », tout  »Éternité » et toute  »Notoriété » à notre Père/Mère, a notre Créateur a notre seul source de vie spirituelle et matérielle.

Copyright © 2011 – 2012 © Tout Droits Réservés Dans Tous Les Pays – le Lien vers la page : Par: Melki Rish http://messagerspirituel.com/rendezgloireadieu.htm

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La Source De Tout Pouvoir

Posté par othoharmonie le 21 avril 2014


téléchargement (4)« Ce savoir ancien, le pouvoir de l’Esprit dans nos vies, tel un inestimable trésor de famille depuis longtemps perdu, est sur le point de réapparaître et de retrouver sa place au sein du système des valeurs de l’humanité ».  Barbara Marciniak


Mettez tout votre cœur, toute votre âme et tout votre esprit conscient à l’étude et à la pratique de la « science spirituelle ». Mettez tout votre être à la poursuite du Savoir mental et du Savoir physique, car le savoir est une force active et révélatrice quand elle est mise en action.

Cette science naturelle et spirituelle, est la science de la nature et de l’esprit. Ce savoir nous apporte l’éclairage, l’intelligence et la vérité authentique. C’est un des plus beau savoir, un des plus honorables, et des plus riches. C’est un vrai condensé de révélation psychique, cérébrale et physique. Car la « Vérité » authentique, nous libère du joug de la confusion, de l’erreur, et de toute forme d’illusion psychologique.

La nature, le cosmos et l’humain sont des « livres vivants » qui nous enseigne sur l’essence divine et la nature des choses – sur la connaissance métaphysique, spirituelle et matérielle.

Le savoir et la sagesse divine est le vrai pouvoir. Ce pouvoir est intérieur. Car tout procède de notre être ésotérique – notre être secret, occulte, caché, intime et interne. Cet être c’est notre âme, notre esprit mental et spirituel.

Notre cerveau est le serveur central de cet intelligence, en ce sens qu’il est l’organe qui ‘’sert’’ l’Esprit, et qui dirige et emmagasine l’information. Sans cet organe on ne peut rien faire dans ce monde physique.Car l’univers est information et intelligence. Tout communique entre eux, de l’atome à l’humain en passant par les galaxies. Dieu est Esprit, et nous communique par l’esprit. Dieu est un esprit conscient et une source de savoir incommensurable, puisqu’il a tout créer de son « Esprit ».

Notre esprit conscient a besoin d’un canal, d’un support matériel pour s’imprimer, de la même façon que j’ai besoin de mon disque dur, pour graver l’information que j’écris, et la garder en mémoire, dans la mémoire interne de l’ordinateur.

Le cerveau est la ‘’chambre secrète’’, de l’Esprit divin et de notre esprit. Il est plus puissant que tous les ordinateurs de la planète combiné. L’esprit vit en lui et lui à travers l’esprit. L’un ne va pas sans l’autre. Ils sont divergents dans leur forme mais non dans leur nature.

L’Esprit universel est le Père céleste et l’esprit individuel est le fils terrestre. Nous faisons un avec le Père, et le Père est uni a nous – dans ‘’les cieux et sur la terre’’. Il est relié a nous par des ondes et particules spirituelles/mentales qui emplit tout l’espace-temps. Il est la source d’eau spirituelle et nous sommes la bouche qui s’en abreuve.

P.S. Vous pouvez copier ou distribuer ce texte en autant que vous citez l’auteur et mettez un lien vers cette page. http://messagerspirituel.com/sciencededieu.htm

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La Vallée de l’Orgasme et comment l’atteindre

Posté par othoharmonie le 20 avril 2014

10700710La Vallée de l’Orgasme  (l’Au-delà de l’Orgasme) et comment l’attendre ne se décrit pas vraiment avec des mots, il faut avoir atteint un certain degré d’évolution dans l’acte sexuel pour comprendre ce que cette expression signifie. L’essentiel de la sensation éprouvée tient à la qualité de la relation qui s’instaure entre les partenaires. Lorsque nous aurons le contrôle de l’énergie et que nous serons capables de diriger cette énergie où bon nous semble par la simple volonté de l’Esprit et de certains muscles, la position adoptée et les gestes des mains n’auront alors plus autant d’importance…

Il ne faut surtout pas confondre orgasme et éjaculation, ce sont deux choses bien différentes. Un orgasme peu, en effet durer aussi longtemps que vous le souhaiterez, il peut aussi se déplacer dans le corps aussi haut que vous le désirez. Or, lorsqu’un homme a éjaculé, l’orgasme est parti avec la semence. Alors que le plaisir le plus intense se trouve au sommet de l’orgasme, juste avant l’éjaculation. Beaucoup souhaitent aller au-delà de ce point, mais s’ils n’ont pas appris à contrôler l’éjaculation, ce sera la fin de l’orgasme et par conséquent la fin de l’énergie sexuelle accumulée….
 
Au contraire, chez la femme, la Vallée de l’Orgasme est beaucoup plus intense. Les femmes peuvent littéralement aller aussi loin qu’elles le souhaitent dans le plaisir de l’orgasme.  Pour ces raisons, l’apprentissage de la Poussée Orgasmique est bien plus faible chez la femme que chez l’homme, puisque les femmes n’ont pas à retenir une éjaculation. De plus, la fixation émotionnelle qui lie les hommes à leur éjaculation n’existe pas entre la femme et ses règles. Les femmes ne sentent pas leur féminité menacée par l’idée d’une réduction de la tension menstruelle (c’était une petite parenthèse).
 
 

L’énergie sexuelle est multipliée par plusieurs POUSSEES successives : elles sont décrites ICI http://devantsoi.forumgratuit.org/t1556-kamasutra-une-trinite#12267

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La spiritualité, un nouveau besoin ?

Posté par othoharmonie le 19 avril 2014

 

On pressentait, depuis une vingtaine d’années, que religion et spiritualité ne se confondaient plus. Pour la première fois, un sondage exclusif Psychologies magazine/BVA en apporte la preuve. Un bon tiers d’entre nous vit déjà une spiritualité distincte de toute pratique religieuse et même, pour certains, d’une croyance en Dieu. L’occasion pour chacun, dans ces ultimes jours du siècle, de se poser une question personnelle : n’ai-je pas une vie spirituelle, peut-être même à mon insu ?
Une spiritualité à la seule échelle humaine s’éprouve aux confins de deux besoins : celui d’une vie intérieure, de la recherche silencieuse du sentiment unique d’exister ; celui de se sentir relié au monde et aux autres, et pas seulement par des nécessités pratiques ou des liens formels.

 article de Jean-Louis Servan-Schreiber

Ce siècle ne tient plus qu’à un fil. Dans quelques jours, il va s’enfoncer dans l’Histoire et, avec lui, un peu de nous-mêmes. Quel héritage nous laisse-t-il ? Pour certains, un triomphe de la science et de la technique, mais aussi un champ de ruine des valeurs et des certitudes. Pour d’autres, une ardoise neuve sur laquelle nous allons pouvoir tout imaginer et réinventer. Les deux sont vrais. Question de point de vue.

images (2)Toutes les structures qui allaient de soi pour nos grands-parents ne nous soutiennent plus guère : religions, antireligions, idéologies, doctrines, politique, syndicats, cellules, institutions (y compris école), valeurs morales et même couple et famille. Il nous en reste bien quelques bribes qui remontent çà et là, en cas d’urgence. Mais que tout cela semble fatigué, vermoulu !
Et nous-mêmes, là au milieu ? Debout et libres, certes, mais pour le moins déstructurés.

Comme le dit la chanson Clopin-Clopant de Bruno Coquatrix, « de temps en temps le cœur chancelle » quand le réel se fait trop compliqué, trop brutal à vivre. Crises, maladies, ruptures, « catas » et deuils nous cueillent sans gilet pare-balles. Les chanceux trouvent un peu d’écoute et de compréhension sur l’oreiller ou sur le divan. Pour les autres, c’est chacun sa merde. Valium ou Prozac, et l’on sent bien qu’il manque une pièce au puzzle.

Spiritualité : mot valise ?

Au tournant du siècle, on parle de plus en plus de spiritualité, mais l’on ne sait pas précisément ce que c’est. Mot valise dont on peut sortir ce qui nous arrange : écoute inspirée d’une cavatine de Schubert, méditation zen, contemplation de la voûte étoilée – avec variante collective en cas d’éclipse –, lecture de Krishnamurti, orgasmes simultanés les yeux dans les yeux, odeurs d’encens, chants rythmés pendant une visite papale… Et, pour ceux qui se sentent isolés, adhésion aux témoins de Jéhovah ?
La vie, la mort, ça ne s’enseigne pas à l’école, ça ne s’apprend plus à l’église et, en famille, on préfère regarder la télévision que se prendre la tête. Pourtant, ni vous ni moi ne pouvons y échapper.

Spiritualité ? Besoin diffus, questionnement inévitable ou soif ardente ? Si ce n’est pas la religion, ni la sagesse, ni le sacré, ni la beauté, ni l’amour, c’est quoi au juste ? Un cocktail de tout ça ? N’en vient-on pas même à parler de  » spiritualité laïque  » ? Essayons, modestement, de cerner de plus près cette expérience.Car, quelle qu’en soit la source, la spiritualité s’éprouve avant de se penser.  » Le jour de l’enterrement de mon père, j’ai senti que, forcément, bientôt, ce serait mon tour, raconte Corinne. Je me voyais déjà dans la même boîte que lui et, curieusement, j’ai éprouvé une grande paix. Comme un oui à l’inévitable.  » Quand on se sent envahi par un vécu imprévu, ce qui survient aussi dans certains moments amoureux, on peut parler de dimension spirituelle de soi-même. Corinne aurait pu, dans la même situation, éprouver de la panique plutôt qu’un apaisement. L’angoisse fait aussi partie de la spiritualité. On n’aborde pas impunément les mystères de l’existence.

Les grandes questions

Dans le temps, on priait, pour se plaindre ou implorer un coup de main ; maintenant, on avale. Notre naissance, notre mort, la souffrance, le mal, l’injustice, le sens même de notre vie : nous sommes confrontés, du début à la fin, à l’inexplicable. Pendant notre siècle s’y sont ajoutées une série de questions engendrées par la science : toute pensée n’est-elle qu’échanges chimiques dans le cerveau ? La vie n’existe-t-elle qu’ici ou peut-on l’imaginer sur d’autres planètes ? Supprime-t-on un être vivant comme nous, en cas d’avortement ? Si l’univers a 15 milliards d’années, qu’y avait-il avant, et où ? Cette grandiose complexité peut-elle résulter du seul hasard, ou obéit-elle à un projet, et lequel ? Evidemment, personne, y compris le plus savant des savants, ne peut répondre autrement que par un  » je ne sais pas  » ou un acte de foi.

Dieu peut nous offrir une hypothèse séduisante, familière – il n’est pas un athée qui ne se surprenne à dire  » Dieu merci !  » – et une seule réponse à toutes les questions. L’ennui, c’est qu’il faut y croire solidement. Une foi intermittente peut être encore plus troublante qu’un agnosticisme qui admet son ignorance. Si l’on a la foi – et ça ne se commande pas plus que l’amour –, une vie spirituelle en découle naturellement. Mais la vraie foi est rare. Et c’est là que les complications commencent, puisque les mystères n’en persistent pas moins.

Le refus de la spiritualité

A l’inverse, le refus de toute spiritualité – volontaire ou de fait – est, de nos jours, plus répandu. On refuse de s’attarder sur les questions qui dérangent ou l’on s’arrange pour les éviter. Mais rien ne garantit qu’elles ne vont pas nous assaillir avec vengeance à l’occasion de l’une des inévitables tragédies de notre parcours terrestre. C’est une des raisons pour lesquelles certaines personnes frappent à la porte d’une secte.  » Je n’avais déjà pas une très haute opinion de moi-même, mais lorsque j’ai été licencié, ça a été la panique, reconnaît Marcel. Alors, mon copain Simon m’a emmené à l’Eglise de Scientologie. Elle m’a accueilli et a su m’aider à m’en sortir. Je ne me sens plus seul.  » N’est-ce pas sur une certaine confusion entre élan spirituel et nécessité thérapeutique que prospèrent bien des sectes ?

Entre la foi, belle mais rare, et l’athéisme de conviction ou de négligence s’ouvre la vaste zone où campent la plupart d’entre nous. Un champ pacifié où l’on ne se déchire plus comme aux temps, révolus, de l’anticléricalisme – même si ce dernier renaît dans les pays où sévissent des formes d’intégrisme, comme Israël ou bien des pays musulmans. La spiritualité est affaire toute personnelle, à tel point qu’on a pudeur à en parler, plus encore que de sa sexualité. Peut-être aussi parce qu’on a du mal à expliquer ce qu’on recherche :  » Je mène une vie tellement speedée, entre les enfants et mon job, que je n’ai jamais le temps de penser à ces choses-là, explique Juliette, 30 ans. Pourtant, quand j’avais 15-16 ans, j’ai lu, dans les dernières lignes de “L’Etranger” de Camus, une phrase qui m’a frappée. Dans sa cellule, le condamné disait “s’ouvrir pour la première fois à la tendre indifférence du monde”. Il m’arrive d’y repenser et de me demander s’il faudra attendre la fin de ma vie pour m’ouvrir, moi aussi, à autre chose que les détails du quotidien. « 

Le retour au primordial

Même si l’on refuse les recettes spirituelles toutes construites des religions de notre enfance, le désir de se sentir relié à quelque chose qui nous dépasse, ou de comprendre sur quoi s’appuient les principes moraux que l’on applique tant bien que mal, ne s’efface pas. Même si le bouddhisme nous invite à reconnaître qu’il y a du sacré dans le moindre de nos gestes routiniers, pour la plupart d’entre nous, un moment de spiritualité est ce qui nous sort, par le haut, de notre quotidienneté. C’est une aspiration à se mettre en contact avec un sentiment élevé, une partie plus noble de nous-même, un lien avec l’univers ou la communauté des humains.

Ce ressenti intérieur fort vient aux uns grâce à une pratique précise, aux autres à l’improviste. Pour prier, ne faut-il pas s’agenouiller ; pour méditer, se mettre en zazen ? Ce n’est pas indispensable, mais ça facilite un changement de niveau ou d’attitude. Prière, méditation, contemplation, silence, voire chant : tous rituels pour nous mettre en contact avec la part inexprimée de nous-même. Des moines chrétiens font zazen, des athées font des cures de silence. Dans la spiritualité ne trouve-t-on pas cette pleine conscience du monde et de nous-même, trop souvent occultée par la réflexion ou la pensée ?
Dans un âge où l’on communique sans trêve, où les médias nous assourdissent, la part d’ineffable de chacun restera muette si on ne lui fait pas l’aumône d’un peu de silence. Ce qui remonte alors peut être sublime ou banal. Mais éprouver le simple sentiment d’exister, pour rien et sans but, là, dans l’instant, est un retour au primordial

Une spiritualité active

Une spiritualité active, quel que soit son cheminement, c’est un rendez-vous avec l’essentiel en soi, une exploration intérieure, une écoute de ce qui s’exprime le moins, voire une rencontre avec l’imprévu ou l’inconnu.
Car la spiritualité peut faire irruption dans notre vie comme un chat silencieux qui attendait que la porte s’ouvre. Ce sont des instants qui bouleversent une existence. André Frossard a décrit sa révélation, dans son fameux Dieu existe, je l’ai rencontré (Fayard, 1975), ou la conversion subite d’un athée sans complexes. Mais il existe une mystique sans divin, comme le relate André Comte-Sponville :  » Une grande paix, […] la suspension ou l’abolition du temps et du discours. La première fois, cela se produisit à L., la nuit, en forêt, alors que je marchais en silence, derrière quelques amis. […] Paix, grande paix. Puis, soudain, cette simplicité merveilleuse et pleine. Il me semblait que tout l’univers était là, présent, sans mystères ni questions, sans volonté ni sens, et que je m’abolissais en lui, […] cet infini présent de la présence. Béatitude. […] J’avais vécu là mon premier instant de plénitude, que je n’oublierai pas.  » (in Une éducation philosophique, PUF, 1998) Ce matérialiste n’est pas devenu, pour autant, croyant. Mais reconnaît là une véritable expérience mystique,  » presque miraculeuse « .

 Spiritualité et sagesse

Enfin se pose une question, contemporaine : quelle relation entre spiritualité et sagesse ? Elles sont cousines plus que sœurs. Bien souvent, elles se rencontrent dans une même personne et ne font pas mauvais ménage. L’une naît d’un ressenti, d’un vécu, qu’ils soient spontanés ou favorisés ; l’autre découle d’une réflexion sur l’existence, d’une philosophie incarnée. On peut vivre une spiritualité sans en tirer de conséquences éthiques, voyez les héros de Dostoïevski. Même si c’est rare, un sage n’a pas forcément de dimension spirituelle – bien qu’il connaisse toujours une forme de compassion – car son attitude peut être essentiellement rationnelle et consciente. Il y a des sages inspirés, voir mystiques, version swami indien, et des sages de pure raison, comme le stoïcien Marc Aurèle. Une spiritualité, même intense, ne constitue pas une assurance contre la souffrance. Tandis qu’une sagesse n’a de sens que si elle aide à mieux vivre, à approcher de plus près le bonheur.

Dégagée désormais de l’obligation de se référer à une religion, la spiritualité devient l’aventure possible de chacun. Une aventure aussi intime qu’imprévisible qui oscille entre une impression cosmique et le simple accès à une partie plus élevée de nous-mêmes. Elle se nourrit de beauté ou de tragique, de solitude ou de partage, de silence ou de musique. Elle peut nous rendre meilleurs ou plus vivants, elle attire ou elle inquiète. Humble ou sublime, on peut parier qu’aucune de nos vies ne se déroulera jusqu’à son terme sans que cette dimension de notre être ne se soit exprimée au moins une fois.

Chacun est un mystique qui s’ignore ?

Avez-vous déjà eu l’impression que le fonctionnement habituel de votre conscience se déréglait, vous amenant à ressentir un autre rapport au monde, à votre corps, à vous-même ? 
Si vous répondez oui et si vous pouvez clairement situer l’épisode déclencheur d’un tel état, vous faites peut-être partie des  » mystiques sauvages  » analysés par Michel Hulin, grand spécialiste de philosophie indienne et auteur de La Mystique sauvage (PUF, 1993). Parmi eux, Miss Montague, jeune femme hospitalisée en 1915, qui, lors de sa première sortie sous la véranda de l’hôpital, vécut une expérience inhabituelle : « Je ne vis aucune chose nouvelle mais je vis toutes les choses habituelles dans une lumière nouvelle. »

Ou l’écrivain John Cowper Powys, qui, regardant un objet familier, s’étonne :  » C’est comme si je n’avais jamais réalisé auparavant à quel point le monde est beau.  » Le plus souvent spontanés, ces états modifiés de conscience semblent favorisés par certaines conditions : la solitude, la convalescence, les promenades dans la nature, etc. S’ils ne mènent pas forcément à la foi en Dieu, ils obligent toujours à s’interroger sur le sens de la vie.

Pascale Senk

images (3)Gare à l’amalgame entre spiritualité et sectes

L’épanouissement d’une spiritualité individuelle, en dehors des institutions religieuses, favorise aussi la prolifération des sectes qui tentent de récupérer ces aspirations à des fins mercantiles et de pouvoir. Du fait de ces scories, l’amalgame est fréquent entre des offres de spiritualité un peu anarchiques – méditation orientale, développement personnel, nouvelles thérapies, groupes de prière, mouvance New Age – et les dérives sectaires. La plupart des groupes et des réseaux de cette nébuleuse psycho-mystico-ésotérique ont des présupposés généreux, quelquefois brouillons mais sans dangers. L’association Clin d’œil vient de lancer un manifeste pour dénoncer cette assimilation qui sert l’obscurantisme.

Pour que chacun puisse exercer son discernement face à un groupe, un prétendu thérapeute ou un maître spirituel, voici quelques critères simples à vérifier :

- Pressions pour obtenir des contributions financières.
– Intolérance du groupe qui prétend posséder l’unique vérité.
– Culte inconditionnel du leader… 
– Garder à l’esprit qu’un thérapeute ou un maître authentique cherche à rendre l’individu plus autonome. Une personnalité sectaire tente de le rendre de plus en plus dépendant de sa personne et n’hésite pas à jouer sur le registre de la culpabilité.

 

Parution sur http://www.psychologies.com/

 

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La haine de la pensée est partout

Posté par othoharmonie le 19 avril 2014

Elisabeth Roudinesco : 

Historienne de la psychanalyse, Élisabeth Roudinesco est de tous les combats contre ceux qui prennent cette discipline pour cible. Après des mois de conflit avec Michel Onfray et son Crépuscule d’une idole, elle nous reçoit chez elle, pour une discussion plus intime et… plus calme.

par Anne-Laure Gannac

images (1)Psychologies : Comment allez-vous, après ces mois de bataille dans l’affaire Onfray ?

Élisabeth Roudinesco : Ce n’était pas la première! Les batailles ont commencé aux États-Unis, quand les antifreudiens radicaux ont tenté, en 1996, de censurer une exposition sur Freud. Puis il y a eu l’affaire du livre de Jacques Bénesteau, Mensonges freudiens, paru en Belgique en 2002, un ouvrage préfacé par un proche du Front national dont j’ai démontré « l’antisémitisme masqué ». J’ai été poursuivie en diffamation et j’ai gagné le procès. Et, en 2005, il y a eu Le Livre noir de la psychanalyse. Écrit notamment avec la participation de Mikkel Borch-Jacobsen, que j’ai bien connu il y a des années, cet ouvrage n’est qu’une sorte de compilation de textes déjà publiés. Enfin, il y a eu Onfray… et son échec.

Qu’est-ce qui vous permet de faire face et de répondre aux attaques parfois très dures ?

J’ai eu deux parents antipétainistes de la première heure. Ma mère a fait de la résistance active. Je suis née en 1944, à la Libération de Paris, et j’ai été élevée dans le culte de la Résistance. Enfant, j’étais passionnée par les héros des films hollywoodiens qui savaient résister à l’oppression. De toute manière, quand on écrit et que l’on fait une oeuvre, on est toujours attaqué. Quand on est une femme, c’est pire et, quand on écrit sur la psychanalyse, c’est pire encore.

 

Avez-vous été militante politique ?
Pas vraiment. J’ai adhéré au Parti communiste français en 1971 et je l’ai quitté au moment de la rupture de l’union de la gauche en 1977. Je n’ai jamais renié cet engagement et je reste attachée à l’idée de révolution, qui témoigne du désir de liberté comme on le voit aujourd’hui un peu partout, ce qui me réjouit. On en a terminé avec le diktat de la détestation de 1789. Un vent de révolte commence à souffler : contre l’argent roi, contre la bêtise, contre les dictatures, etc.

Ce goût de la révolte, vous l’avez peut-être dans le sang : née en 1944 de parents juifs…
Ma mère était issue d’une famille alsacienne, juive par sa mère, protestante par son père, mon père était un Juif roumain francophone. Personne, dans ma famille, n’a porté l’étoile jaune. De ce fait, j’ai été élevée dans l’idée que « nous avions vaincu » le nazisme plutôt que dans l’idée d’en avoir été victime. 

J’ai eu une enfance exceptionnelle mais atypique. J’étais une « enfant de vieux » : mon père avait 61 ans à ma naissance, ma mère, 41. Mon père, médecin généraliste, travaillait à la maison et, ma mère, médecin des hôpitaux, partait tous les matins à 8 heures. Elle est devenue psychanalyste. Elle a introduit la psychanalyse dans l’approche des enfants en bas âge, ce qu’on appelle aujourd’hui la pédopsychiatrie.

 Vous avez aimé votre enfance ?

Et, avec vous, comment était-elle ?
Elle me laissait jouir d’une vraie liberté, j’ai été autonome très tôt. Et, du coup, assez insupportable en classe. Ma mère pensait qu’à l’école l’autorité appartenait aux maîtres et que c’était à moi de me débrouiller pour ne pas être renvoyée. Et j’ai été renvoyée ! Ce qui me rendait atypique, c’est aussi le fait que mes parents ont divorcé quand j’avais 9 ans et que ma mère a épousé un homme un peu plus jeune qu’elle, Pierre Aubry, qui était le père d’une camarade de classe de l’école communale, devenue ma soeur.

Quelle idée vous faisiez-vous de la psychanalyse, à cette époque ?
Je la connaissais à travers ma mère. Mon père détestait la psychanalyse. Il déplorait que ma mère ait été endoctrinée par « l’obsédé sexuel de Vienne ».

Quel genre d’enfant étiez-vous ?

Plus libre, plus mature, plus curieuse que les autres petites filles. Mais je n’étais pas très douée à l’école. Ma mère a compris mon goût de l’écriture et m’a poussée vers des études littéraires, alors que, dans sa famille, les Weiss, seules les sciences comptaient. Pour elle, cela ne faisait aucun doute : je devais devenir écrivaine. 

Pourquoi ne l’avez-vous pas fait ?
Je l’ai fait ! À 20 ans, j’ai envoyé un roman à deux grands éditeurs, qui m’ont donné la même réponse : ils m’ont encouragée à écrire autre chose que des romans. Je les ai écoutés. 

Quelles sont les autres rencontres qui ont marqué votre parcours ?
J’ai eu de grands maîtres, en tête desquels Gilles Deleuze, dont j’ai suivi les cours, et l’historien Michel de Certeau, qui fut mon professeur. Ces deux hommes si différents – l’un athée matérialiste, l’autre jésuite – avaient en commun de savoir orienter leurs élèves dans le sens de leur « vrai » désir. C’est d’eux que je tiens cette idée que l’on ne peut pas passer sa vie à critiquer ou à répéter, mais qu’il faut trouver une autre voie. Sa voie. J’ai eu aussi des amis : Louis Althusser, Jacques Derrida, Georges Canguilhem… 

Parmi vos maîtres, vous ne citez pas Lacan ?
Avec Lacan, c’est une autre histoire. Alors qu’elle appartenait à l’autre bord de la psychanalyse, celui de l’école anglaise, ma mère l’a rejoint en 1953. Elle sentait bien que, même si l’homme était difficile, il incarnait la nouveauté. Ils avaient le même âge, mais elle était plus diplômée que lui. En outre, il était fasciné par ses origines bourgeoises, lui, le fils de marchands de vinaigre. Il avait donc un grand respect pour elle. Il venait tout le temps à la maison, ma mère était amie avec sa femme, Sylvia Bataille. Au fond, nous avions des rapports de famille.

Quand vous êtes-vous intéressée à son travail ?

Je l’ai découvert, non pas par son enseignement, mais par son oeuvre, quand, en 1966, sont sortis les Écrits. J’étudiais alors le structuralisme, Foucault venait de publier Les Mots et les Choses, nous étions à deux ans de Mai 68 : un formidable remue-ménage était en cours. En 1969, je suis allée au séminaire. 

Et alors ? Comment était-ce ?
Passionnant ! Lacan avait eu l’idée de réunir le monde des cliniciens et la jeunesse intellectuelle, celle qui serait susceptible de s’intéresser à la psychanalyse. On pouvait être membre « non analyste » de l’École freudienne de Paris (EFP), y travailler sans être clinicien, ce qu’avait voulu Freud au départ. Une ouverture des psychanalystes à autre chose qu’eux-mêmes et que la clinique. 

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Avez-vous fait votre analyse avec lui ?
Non, je l’ai faite avec Octave Mannoni. Lacan voulait que je la fasse avec lui, mais c’était hors de question ! Il faisait déjà des séances très courtes que je désapprouvais. Et puis, je connaissais l’homme. Il était ami avec ma mère, je ne voulais pas me retrouver là en famille…

Pourquoi n’avez-vous pas continué dans cette voie en devenant psychanalyste ?

Je le suis devenue, mais, à un moment, il fallait choisir. Et il était impossible pour moi de faire cela à plein-temps. Parce que j’aimais trop écrire. J’ai ensuite poursuivi une carrière universitaire. Par ailleurs, à la fin des années 1970, je n’ai plus aimé le climat de l’EFP, atteinte de gigantisme et de sclérose. Elle a été dissoute au moment où je m’orientais vers l’histoire grâce à Michel de Certeau, qui m’a convaincue qu’il fallait écrire celle de la psychanalyse et que j’étais la seule, à cette époque, à pouvoir le faire.

Ce n’était pas un choix anodin : en devenant « leur » historienne, vous preniez l’ascendantsur eux…
Oui, c’était compliqué. Beaucoup considéraient que la psychanalyse n’était pas un objet comme un autre et que l’on ne pouvait donc pas en faire l’histoire. Ce à quoi je rétorquais qu’une discipline dont on ne peut faire l’histoire est une secte ! Mais, finalement, tous ont accepté de me rencontrer. Après, il a fallu débattre. Pour les lacaniens, mon histoire ne faisait pas suffisamment l’éloge de leur maître, les autres me reprochaient d’accorder trop de place à Lacan et pas assez à… eux-mêmes ! Mais, tout de même, j’ai reçu des soutiens exceptionnels : Serge Leclaire, René Major, Wladimir Granoff , Didier Anzieu, etc.

Le philosophe et historien Marcel Gauchet dit que, depuis Lacan, c’est « le désert théorique ». Qu’en pensez-vous ?

Il ne connaît guère la situation… Et c’est un jugement à l’emporte-pièce. Car on peut dire la même chose s’agissant de la philosophie. Le fait est que les sciences historiques et l’anthropologie sont en pleine expansion, alors qu’il existe une crise de la pensée philosophique comme de la psychanalyse. Aujourd’hui, les jeunes philosophes les plus brillants sont des « héritiers ». Pourquoi pas, d’ailleurs? Et la psychanalyse n’attire plus tant des littéraires que des cliniciens, formés dans les départements de psychopathologie et non plus en sciences humaines.

 Comment expliquez-vous cette situation ?
Par le fait que, en France, il y a une incontestable dégradation de l’université, mais surtout un mépris croissant pour les intellectuels. La haine de la pensée transpire partout. Quand on va dans certains médias, on dit à l’auteur : « Pas de jus de cerveau, s’il vous plaît », expression inouïe pour désigner le mépris dans lequel on tient la pensée. Cela ne durera pas.

 Pour un psychanalyste, le plus important est d’être efficace avec ses patients, non ?
Avec ce raisonnement, on rabaisse le patient au statut de chose. L’efficacité n’est jamais un argument : ni en médecine, ni en science, ni dans les arts ou la littérature. L’efficacité vraie ne se décide pas par avance, elle est le fruit d’une démarche rationnelle qui rend compte de ses procédures. Notre époque délire avec des évaluations généralisées de tout et de n’importe quoi, qui détruisent d’ailleurs l’idée saine de « jugement critique ». Toute vie humaine est faite de l’imprévisible, et tant mieux ! Si tout devient « efficace » – jouer au golf, caresser son chat pour écouter son ronron, etc. –, alors on ne sait plus ce qu’est une clinique, ni d’ailleurs une psychothérapie.

 Dans les faits, beaucoup de gens font une psychanalyse avant ou après avoir suivi diverses psychothérapies, notamment comportementales et cognitives (TCC)…
Les gens font ce qu’ils veulent et il faut les laisser libres de choisir. Il y a aujourd’hui dans le monde entier un fantastique marché des psychothérapies, qui va se développer encore davantage. C’est la rançon de l’individualisme triomphant. Ce que je n’aime pas chez les praticiens des TCC, c’est leur agressivité contre la psychanalyse, comme si, pour exister, ils avaient besoin de la détruire : un « livre noir », et puis quoi encore ? Où est le goulag ? Freud nazi et incestueux ? Pourquoi inventer de telles sottises ? La psychanalyse n’est pas seulement une psychothérapie. Elle est un système de pensée auquel se réfèrent des chercheurs du monde entier qui ne sont pas cliniciens. Cela dit, il y a aujourd’hui une scission entre les chercheurs de la discipline, qui sont de moins en moins psychanalystes, et les praticiens, qui ont déserté le champ de la recherche universitaire.

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5 leçons de sagesse Massaï

Posté par othoharmonie le 18 avril 2014

 

Chercher et trouver sa cohérence intérieure, rester relié aux autres et à l’univers, c’est ce à quoi nous invite le peuple massaï. L’anthropologue Xavier Péron nous fait découvrir ce mode de vie dans son dernier livre, également manuel de développement personnel.

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D’eux, on ne connaît que leur longue silhouette au port altier drapée de rouge. Les Massaïs, un peuple d’éleveurs et de guerriers, figurants photogéniques dans Out of Africa (film de Sidney Pollack, 1986) ou des documentaires sur le Kenya. Ce que l’on ignorait, jusqu’au travail de l’anthropologue Xavier Péron, c’est qu’ils se transmettent de génération en génération une spiritualité riche, vécue au quotidien, d’une portée universelle et qui conçoit l’homme comme le cocréateur de l’univers.

Pour les Massaïs, comme dans la spiritualité amérindienne ou le taoïsme, l’humain est avant tout un être relié. Aux autres, à son environnement et à une force intelligence qui le dépasse et qu’eux-mêmes nomment Enk’Aï, « la déesse-mère, source de toute vie, explique Xavier Péron. Elle prend différents aspects, multiplie ses manifestations, et chacun est en relation collective et individuelle avec elle, par les prières, les danses, les pensées comme par les actes. Enk’Aï envoie par exemple la pluie qui nourrit les bêtes et les hommes, mais aussi les épreuves qui leur permettent de grandir spirituellement ». 

Xavier Péron

est enseignant-chercheur en anthropologie politique et expert des peuples premiers. Il est l’auteur desNeuf Leçons du guerrier massaï(Jouvence Éditions, 2013). Dans ce récit initiatique, l’auteur nous présente la spiritualité massaï et la façon de mettre en pratique ses principes au quotidien.

L’anthropologue a vécu pendant des années parmi eux, a été initié à leurs rites et, depuis trente ans, poursuit une relation spirituelle intense avec Kenny, son ami et guide massaï. « Chez eux, remarque-t-il, il n’existe ni philosophie ni dogme religieux ; ils vivent la réalité en faisant corps avec elle, tout en ayant conscience de ce qu’ils doivent apporter en tant qu’individus et membres d’une collectivité pour maintenir l’équilibre et l’harmonie dans la grande chaîne de la vie. »

Selon lui, leur spiritualité peut se traduire par ces lignes de force : vaincre ses peurs, rester relié, ne pas créer de division en soi et autour de soi, tirer parti des épreuves, faire l’expérience de ce qui est.

« C’est ce que je m’efforce de pratiquer au quotidien et qui a changé ma vie, et c’est pour cela que je me sens leur passeur en Occident. Pour les hommes séparés, dispersés, agités que nous sommes devenus, il me semble important de diffuser leur message d’appel à l’unité intérieure, à l’ouverture de la conscience, deux ferments essentiels d’un vivre-ensemble plus juste et plus humain. » C’est cette voix que nous avons eu envie de faire entendre. Non pas pour idéaliser une culture ou un mode de vie, mais plutôt pour nous nourrir et nous inspirer. En découvrant les cinq piliers de la spiritualité massaï.

Ilmao : accepter la dualité

Le terme « massaï » provient du mot ilmao (« les jumeaux »), qui exprime la croyance selon laquelle toutes les choses sont reliées à d’autres pour former des paires d’éléments complémentaires. Comme dans le tao et sa figure du yin et du yang, les contraires existent, mais ils ne sont pas antagonistes. La dualité règne à l’extérieur, comme le jour et la nuit, la pluie et la sécheresse ; et à l’intérieur de soi, où s’entrechoquent les élans altruistes et les désirs égoïstes, la peur et le courage… La refuser est, pour les Massaïs, le meilleur moyen de souffrir et d’être en conflit avec les autres. D’où la nécessaire acceptation de la dualité du monde et des êtres. Une posture qui favorise la patience et la bienveillance.

LA PRATIQUE

Identifiez vos jumeaux intérieurs. Dressez la liste de vos qualités et corrélez chacune d’entre elles à un défaut et à des comportements qui ont pu vous conduire à des échecs ou à des conflits. Exemple : « généreux » peut aller de pair avec « inconséquent », la générosité peut aussi devenir attente de réciprocité et être source de désaccord lorsqu’elle reste à sens unique. Le but est de poser sur soi et sur les autres un regard nuancé et indulgent.

Mettez en adéquation vos mots et vos actes pour éviter les dissonances et les antagonismes, sources de déséquilibre personnel et relationnel. Actes et mots doivent être jumeaux. Aucune différence entre le dire et le faire chez les Massaïs, qui savent par expérience que cette cohérence est la garantie de relations saines et durables.

Encipaï : être dans la joie

Pour les Massaïs, la joie n’est pas un but mais un point de départ. Elle est la manifestation du lien vivant qui les unit à la déesse-mère, source de toute vie. La gratitude nourrit la joie, qui, à son tour, renforce le sentiment de gratitude. Gratitude d’être en vie, de pouvoir se nourrir, de pouvoir partager les épreuves et les réjouissances… Partager et se réjouir ensemble, mettre en lumière ce qui va bien, faire preuve d’humour sont autant de pratiques qui entretiennent chaque jour la joie de vivre. Être dans la joie est également une forme de politesse que l’on doit aux autres, elle génère un confort relationnel dont chacun profite. D’ailleurs, les Massaïs ont l’habitude d’annoncer une mauvaise nouvelle en la « coinçant » entre deux bonnes. Cette formulation met du baume au coeur de celui qui la reçoit et allège le fardeau de celui qui la transmet.

LA PRATIQUE

Cultivez la gratitude au quotidien, en commençant par prendre conscience des dons, aussi minuscules soient-ils, que vous recevez. La porte que l’on vous tient, le sourire que l’on vous adresse, le repas que vous partagez… Donnez à votre tour, en conscience, du temps, des compliments, des conseils, toutes ces petites choses qui adoucissent et embellissent les journées de ceux qui vous entourent.

Positivez en « enserrant » une pensée ou un fait négatif entre deux pensées ou faits positifs, comme le font les Massaïs.

Reconnectez-vous à l’énergie de la nature. C’est elle qui nous fait nous sentir maillons de la grande chaîne du vivant. Rien de tel que de s’adosser à un arbre et de perdre son regard dans sa frondaison jusqu’à se sentir un avec lui pour retrouver sérénité et force intérieure. Deux éléments constitutifs du bonheur d’être.

Osina kishon : accueillir la « souffrance-don »

Pour aller plus loin

Xavier Péron donne des conférences d’éveil à la spiritualité massaï. Rens. :xavierperon.com.

Sans souffrance, pas d’éveil. C’est la conviction profonde des Massaïs, qui voient, dans les épreuves envoyées par Enk’Aï, l’opportunité de grandir. Un de leurs proverbes sacrés en témoigne : « La chair qui n’est pas douloureuse ne ressent rien. » Dans cette perspective, ils remercient la déesse-mère de placer l’épreuve-opportunité sur leur chemin. Leur rituel collectif consiste alors à « nouer son coeur » en faisant huit noeuds (représentant l’épreuve) sur une corde (le coeur), qu’ils vont dénouer (symbole de la résolution), montrant ainsi que, encore une fois, tout est duel et que l’on ne peut délier un problème qu’en le reconnaissant comme sien puis en affrontant la difficulté pour la résoudre.

LA PRATIQUE

Procédez comme les Massaïs, qui visualisent leurs émotions (peur, tristesse, colère, abattement, désir de vengeance…) après le rituel collectif de la corde, et les transportent vers leur coeur pour les brûler et les transformer en vive énergie, à la manière de l’alchimiste qui, dans son athanor, transforme le plomb en or.

Interrogez ensuite votre épreuve comme le Massaï qui parle à l’épreuve en ami. Que veux-tu me dire ? Quelle est ma responsabilité ? Dois-je attendre ou agir ? Quelle direction dois-je prendre ?

Notez toutes les réponses qui vous viennent spontanément sans les censurer ni les juger.

Eunoto : devenir un planteur

À la posture du constructeur, les Massaïs préfèrent celle du planteur. Alors que le premier se concentre uniquement sur la réalisation de l’objectif qu’il s’est fixé, la construction, le second plante son arbre, le soigne, mais accepte de faire avec ce qui lui échappe (le rythme de croissance, les aléas de la météo…). Concrètement, être planteur, c’est se mettre en phase avec le moment présent, s’adapter et se maintenir dans un état entre vigilance et confiance, volonté et humilité. Cette souplesse est facteur de sérénité, de patience et met à l’abri de la colère et de la déception.

LA PRATIQUE

Ancrez-vous, comme l’arbre, dans le moment présent. Les Massaïs disent : « Le passé est un pays où je n’habite plus. » Ici et maintenant, que ressentez-vous ? Comment pouvez-vous composer au mieux avec la situation et les personnes présentes ? Que charriez-vous d’inutile et de pesant du passé ? Quelles projections anxieuses vous empêchent de goûter à la saveur du présent ?

Plantez un arbre, prenez soin d’une plante. Cela vous incitera à mettre momentanément les « je veux » sur la touche et vous aidera à faire simplement avec ce qui est.

Aingoru enkitoo : rechercher le bon ordre

Être dans la justesse – dans ses mots, dans ses actions –, cela signifie pour les Massaïs être reliés à Enk’Aï. Une posture qu’exprime l’expression « avoir le regard clair et la démarche alerte ». La clarté du regard signifiant que la cohérence intérieure se voit de l’extérieur, et la démarche alerte témoignant d’un sentiment de légèreté et de sécurité dû à la certitude de marcher sur son bon chemin. Troubles, conflits, agitation sont, en revanche, les signes que l’on s’est décentré et que l’on s’est éloigné de sa « mission ». Car, pour les Massaïs, être en quête du bon ordre, c’est aussi chercher ce que l’on est venu faire sur terre.

LA PRATIQUE

Écoutez les messages de votre corps lorsque vous avez fait un choix, pris une décision.S’ils sont justes, sous les émotions superficielles (appréhension, excitation), vous devez ressentir une vague de calme, une sensation de paix intérieure, qui peut se traduire en mots par « ce n’est pas facile, mais c’est juste ». En revanche, interrogez-vous si vous ressentez des tiraillements, de l’inconfort, de l’agitation mentale et physique, et que ces sensations durent ou se manifestent chaque fois que vous pensez à votre choix ou à votre décision.

 

Parution de Février 2014 sur http://www.psychologies.com/

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Pourquoi le bouddhisme nous attire

Posté par othoharmonie le 18 avril 2014

 

Sans Dieu ni dogme, il séduit de plus en plus de Français. Ils le considèrent comme une philosophie et le trouvent mieux adapté à la vie moderne, explique le philosophe Frédéric Lenoir, auteur du Bouddhisme en France.

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Frédéric Lenoir

Philosophe de formation, il est docteur en sociologie et chercheur en sciences des religions. Il a dirigé, avec Y. Masquelier et M. Meslin, L’Encyclopédie des religions (Bayard éditions). Il a également publié plusieurs ouvrages sur le bouddhisme.

Le bouddhisme et les Français

En Occident, la France est le pays où le bouddhisme a pris l’essor le plus spectaculaire. Pourtant, si le nombre de ses sympathisants ne cesse de croître, ses pratiquants se limitent à quelques milliers. Un des nombreux paradoxes que tente d’expliquer Frédéric Lenoir dans son livre, Le Bouddhisme en France (Fayard). Son enquête – sans doute la plus fouillée menée auprès de tous ceux que touche le bouddhisme – a nécessité sept ans de travail. Au cœur de sa réflexion : les individus. D’où viennent-ils ? Pourquoi le sourire du Bouddha les a-t-il séduits ? Quels bénéfices tirent-ils de leur pratique ? Le bouddhisme peut rénover en profondeur nos systèmes de croyances, explique l’auteur.

Psychologies : Peut-on mesurer l’ampleur prise par le bouddhisme en France, ainsi que le nombre réel de pratiquants et sympathisants ?

Frédéric Lenoir : Si l’on excepte les deux à trois cent mille réfugiés du Sud-Est asiatique, c’est très difficile. La première chose à faire est d’établir diverses catégories de personnes plus ou moins impliquées dans le bouddhisme. J’ai donc été amené à distinguer sept grandes familles de bouddhistes français par ordre d’implication croissante. Les  » sympathisants  » représentent, d’après le sondage le plus récent, environ cinq millions de personnes. Ce sont, pour la plupart, des gens qui s’intéressent au bouddhisme, se sentent en affinité avec le dalaï-lama ou tel aspect des enseignements du Bouddha, mais ne sont pas impliqués dans une pratique.

Ensuite, ce que j’appelle les  » proches  » représentent entre cent et cent cinquante mille personnes à travers trois groupes très divers : les chrétiens qui pratiquent la méditation zen dans un contexte explicitement chrétien ; les bricoleurs spirituels qui ont appris à méditer, mais qui font leur propre religion en kit sans se sentir engagés dans le bouddhisme ; des intellectuels, le plus souvent agnostiques, qui se sentent très proches de la philosophie bouddhiste. Enfin, il y a la catégorie des gens les plus impliqués et qui fréquentent les centres de méditation, que j’appelle les  » pratiquants « . On peut les classer en trois catégories : les distants, les fidèles et les assidus. Ils représentent au total entre dix et quinze mille personnes en France, ce qui est finalement très peu.


Vu le petit nombre de pratiquants réels, ne peut-on parler d’une aura plus que d’une implantation du bouddhisme ? Pourquoi jouit-il d’une si bonne image en France ?

Il y a effectivement une distorsion spectaculaire entre sa notoriété et le nombre d’individus qu’il touche en profondeur. Cet écart tient beaucoup à la médiatisation survenue en France depuis 1993. Les médias se sont emparés du bouddhisme, qui progressait discrètement dans l’Hexagone depuis une trentaine d’années, le présentant comme une sorte de sympathique alternative au catholicisme intolérant du pape et à l’intégrisme religieux qui inquiète. Cela dit, les raisons de l’intérêt croissant des Français pour le message du Bouddha n’est pas sans fondement. Il apparaît ainsi à beaucoup, à l’inverse du catholicisme, comme parfaitement compatible avec le monde moderne.

En quoi le bouddhisme, pourtant plus ancien que le catholicisme, est-il si moderne ?

Cette image de modernité tient à plusieurs facteurs. Tout d’abord le caractère non dogmatique des enseignements du Bouddha, lequel affirmait que chacun de ses disciples ne doit suivre ses préceptes qu’après les avoir lui-même éprouvés. L’expérience individuelle est donc au cœur du bouddhisme. A l’inverse, le catholicisme apparaît comme un discours dogmatique sur ce qu’il faut croire et ne pas croire, faire et ne pas faire.

D’autre part, la philosophie et les techniques du bouddhisme élaborées au cours des siècles, notamment dans la tradition tibétaine, intéressent des scientifiques qui travaillent sur l’esprit humain ou des psychologues qui travaillent sur les émotions. Le bouddhisme constitue une véritable science du sujet qui n’existe pas en Occident. Les Occidentaux ont privilégié l’action sur le monde et la connaissance des phénomènes extérieurs, tandis que les sages bouddhistes ont appris à observer, dans une démarche quasi scientifique, l’esprit, la psychologie, le corps humain. En ce domaine, ils ont beaucoup à nous apprendre.

L’image personnelle du dalaï-lama explique-t-elle aussi l’intérêt pour le bouddhisme ?

Bien évidemment. Depuis qu’il a reçu le prix Nobel de la paix en 1989, le chef exilé des Tibétains a acquis une formidable notoriété en Occident, qui tient sans doute avant tout à son statut de représentant d’un peuple pacifique victime d’un terrible génocide, mais aussi à son charisme personnel et à son discours particulièrement ouvert et tolérant qui en fait une sorte d’ » antipape « . Bien qu’il ne soit que le représentant du bouddhisme tibétain, il est devenu, dans l’esprit des Occidentaux, le porte-parole de l’ensemble du monde bouddhiste, pourtant d’une extrême diversité.


Pour quelles raisons vient-on au bouddhisme ? Pour quels bénéfices y reste-t-on ?

J’ai posé la question à plus de neuf cents pratiquants du bouddhisme zen et tibétain dans un questionnaire. Les résultats font apparaître six facteurs d’attraction : les valeurs – compassion, liberté, respect de la vie, non-violence, tolérance – arrivent en tête (28 %). Viennent ensuite les bénéfices de la pratique (20 %) – travail sur le corps et les émotions, aide psychologique, sérénité. Les réponses ayant trait à la rationalité et au pragmatisme – religion sans Dieu ni dogme, place centrale de l’expérience, appui sur la raison – suivent de près (18 %). La philosophie et la doctrine – impermanence, karma (loi universelle de causalité selon laquelle chaque acte produit un effet.

Appliquée au plan de la destinée individuelle, elle stipule que certains événements de la vie présente sont des effets d’actes commis dans des vies antérieures), réincarnation, interdépendance, etc. – arrivent en quatrième position (14 %), avant le caractère traditionnel et ancien du bouddhisme, qui rassure et séduit par la présence de maîtres spirituels expérimentés (13 %). Enfin, le côté exotique et esthétique du bouddhisme ne recueille que 5 %. En ce qui concerne les bénéfices de la pratique, les pratiquants soulignent tous qu’ils ont le sentiment de progresser humainement et spirituellement grâce à des techniques psychocorporelles. Des mots comme sérénité, paix intérieure, unité reviennent le plus souvent.

Quelles ont été les évolutions marquantes du bouddhisme en France ? Quelles formes peut-il prendre à l’avenir ?

Le bouddhisme a des adeptes en France depuis la fin du siècle dernier. Alexandra David-Neel en est un bon exemple. Depuis les années 70 toutefois, on a assisté à un phénomène nouveau : celui de l’implantation de nombreux centres de méditation sur le sol français – plus de deux cents. Mais au fond, le nombre de personnes engagées dans une pratique est encore très restreint.

Pour l’avenir, il y a deux scénarios possibles : soit le flot des sympathisants va fortement grossir celui des pratiquants, faisant du bouddhisme la plus grande religion de l’Occident avec le christianisme ; soit le nombre des sympathisants ne va pas se convertir dans la catégorie des pratiquants, laquelle continuera de progresser de manière très lente. Je penche plutôt pour cette seconde hypothèse. Même en Orient, très peu pratiquent la méditation, et la voie bouddhique a toujours été réservée à une élite. Prise à la lettre, elle est très rigoureuse et exigeante. La plupart des Français touchés par le bouddhisme sont finalement peu impliqués ; ils sont surtout touchés par certains aspects simples et universels du message du bouddhisme, comme le karma et la transmigration (loi selon laquelle le karma d’un individu continue d’agir après sa mort et crée les conditions d’une renaissance. le processus ne s’arrête que lorsque le karma est épuisé. L’individu atteint alors le nirvana et cesse de renaître), non d’ailleurs sans de nombreux malentendus.

Vous dites dans votre livre que la diffusion du bouddhisme en France est un excellent laboratoire des métamorphoses de la religion dans la modernité. Pourquoi ?

Disons, pour aller très vite, que l’on peut observer deux grands mouvements à l’œuvre dans la modernité religieuse : un courant de décomposition, lié à l’individualisation et à la mondialisation, se traduisant par une « subjectivisation » et un bricolage des croyances et des pratiques qui minent la cohérence et l’autorité des grandes religions. Le deuxième mouvement, bien plus restreint, concerne des individus qui tentent de réagir contre cette individualisation en agrégeant leur parcours spirituel solitaire à une lignée croyante, à une tradition ancienne. Or le bouddhisme active ces deux mouvements : par sa souplesse, sa fluidité et son caractère non dogmatique, il se prête merveilleusement bien au bricolage et à la religion en kit. En même temps, il offre des gages d’ »authenticité » et d’ancienneté, ainsi que des maîtres spirituels expérimentés, qui rassurent un certain nombre d’individus peu tentés par une quête spirituelle solitaire.


Quelle est cette “pédagogie bouddhiste” dont vous parlez ?

Tandis que la plupart des dogmes chrétiens, comme l’Incarnation ou La Trinité, sont présentés comme des mystères qui échappent à l’entendement, la plupart des croyances bouddhistes sont présentées comme des solutions logiques. Par exemple face à la question du mal, le christianisme invoque le mythe du péché originel, tandis que le bouddhisme parle de la loi de causalité du karma, ce qui apparaît plus crédible et rationnel aux Occidentaux. D’autre part, les bouddhistes incarnent tout précepte dans une pratique corporelle. Ainsi, lorsqu’il est demandé à un adepte de pardonner à quelqu’un, son maître spirituel lui apprendra des techniques psychocorporelles qui l’aideront à gérer l’émotion négative et à la transformer positivement. C’est pourquoi on peut dire que la méditation bouddhiste est une véritable alchimie des émotions… assurément l’une des plus grandes lacunes de la civilisation occidentale, qui tend à nier le corps et les émotions.

Profil : les praticants français

L’enquête menée par Frédéric Lenoir auprès d’un millier de pratiquants français du bouddhisme zen et tibétain –les deux traditions présentes dans l’Hexagone–, permet de se faire une idée précise de leur profil.

Le bouddhisme zen attire surtout des hommes (60 %) – beaucoup y sont venus par les arts martiaux –, tandis que les femmes sont majoritaires dans le bouddhisme tibétain (60 %). Les adeptes de cette tradition étant plus nombreux, on obtient pour l’ensemble une dominante féminine.

Ce sont en majorité des citadins de 35 à 50 ans, cadres supérieurs, professions libérales, enseignants et, de manière générale, professions intellectuelles ou médico-sociales. Le niveau d’études est très élevé : 39 % des sondés ont un bac + 4 et 64 % un niveau bac + 2 et plus. Leur sensibilité politique se divise en trois grands blocs : 32 % sont écologistes, 24 % à gauche et 26 % affirment ne se sentir proches d’aucune famille politique.

La méditation est au cœur de leur pratique. Celle-ci peut avoir lieu de manière collective dans un centre tibétain ou un dojo zen, ou bien seul chez soi. La méditation assise silencieuse, qui apporte le calme mental en se concentrant sur sa respiration et en observant ses pensées avec détachement, est celle que préfèrent les Français.

Pièges à éviter

Idéaliser sans discernement cette nouvelle sagesse. Opposant le bouddhisme à la religion de leur enfance, de nombreux disciples occidentaux abandonnent tout esprit critique sous prétexte qu’ils ont affaire à des lamas tibétains ou à des maîtres zen. De nombreux scandales ont ainsi éclaté, autour notamment de questions d’argent, de sexualité et d’abus de pouvoir, qui révèlent tout autant une profonde immaturité de ces disciples que des pratiques assez douteuses de certains « maîtres » renommés.

Se forger un bouddhisme ajusté aux besoins de son ego. Ce deuxième piège est davantage lié à la manière dont les Occidentaux « consomment » la spiritualité, ce que le lama tibétain Chogyam Trungpa appelait le « matérialisme spiritue « . Au lieu de suivre la voie exigeante proposée par le Bouddha et d’abandonner ses dernières illusions, le nouvel adepte ne fera que renforcer les penchants narcissiques de sa personnalité. On rencontre cela chez certains adeptes du bouddhisme tibétain qui collectionnent les « grandes initiations » auprès des plus « grands maîtres », se donnant ainsi le sentiment illusoire d’atteindre un « haut degré d’élévation spirituelle », sans que cela ne s’incarne réellement dans leur vie quotidienne.

téléchargement (1)Se concentrer uniquement sur sa progression spirituelle personnelle, à travers la pratique de la méditation, en se détournant de plus en plus d’une véritable ouverture à autrui, faisant ainsi fi du message d’amour et de compassion qui donne un sens ultime aux enseignements du bouddhisme du Grand Véhicule (Bouddhisme qui s’est développé dans le nord de l’Asie à partir de l’ère chrétienne).

TEXTE de Frédéric Lenoir  Juillet 2009

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Dessine-moi ton dieu

Posté par othoharmonie le 18 avril 2014

 

Un psy américain a analysé les dessins de 700 enfants du monde entier.
Sa conclusion : chacun a sa propre vision du divin et projette sur lui ses peurs ou ses espoirs face aux grands mystères de la vie.

Marie-Laure Uberti

téléchargementUn vieux proverbe hassidique dit que Dieu demeure là où l’homme veut bien le laisser entrer. Les enfants, eux, le laissent entrer volontiers, quels que soient leur religion, leur culture ou leur milieu social. Mais qui est ce Dieu ? D’où vient-il ? A quoi ressemble-t-il ? De quel sexe est-il ? Robert Landy, professeur de psychodrame à l’université de New York, figure importante du développement de cette thérapie, également comédien, écrivain et photographe, a posé ces questions à sept cents enfants du monde entier âgés de 4 à 12 ans. Il leur a demandé d’y répondre par un dessin accompagné d’une histoire.

A l’origine de ses recherches, une vilaine réflexion d’écolier.  » Un jour, ma fille Georgie revient très troublée de l’école : une de ses petites camarades l’accuse, elle et tous les juifs, d’avoir tué Jésus-Christ, raconte Landy. Après une discussion familiale autour de l’antisémitisme et de la tolérance en religion, mon fils Mackey, alors âgé de 5 ans, fait un dessin qu’il intitule : “Le juif est en prison parce qu’il a tué le Christ.” Visiblement, mon petit se débattait avec sa culpabilité amplifiée par les images du Christ crucifié. Son dessin me prouvait que l’intolérance religieuse le faisait réellement souffrir.

Cette histoire m’a beaucoup perturbé, et j’ai décidé de découvrir comment les autres enfants voyaient Dieu et supportaient cette intolérance. A la fin de mes recherches, j’ai emmené Mackey en Israël. Pendant ce voyage, il a dessiné une tout autre image de Dieu : un Romain tuait le Christ avec un sabre, un juif tuait le Romain avec un fusil, sauvait le Christ de sa croix et le conduisait dans un lieu où il trouvait la paix éternelle. Pour moi, la boucle était bouclée : mon fils avait fait la paix avec lui-même, sur un plan psychologique et spirituel. « 

L’enquête de Robert Landy

Au terme de deux ans d’enquête, Landy fait le constat suivant : le regard d’un enfant sur la spiritualité est déterminé par diverses influences, sociales, philosophiques et culturelles. Mais chaque enfant a aussi besoin de créer sa propre vision du divin pour expliquer les grands mystères du monde : d’où venons-nous, pourquoi souffrons-nous, qu’est-ce que la vie et la mort ? Pour les enfants, Dieu est  » vivant « . Et pas seulement à travers les religions traditionnelles mais aussi en tant que conscience spirituelle indépendante de toute convention. Pour nombre d’entre eux, le dessiner est un acte puissant et apaisant face à la mort, la guerre, la pauvreté. Dieu est vulnérable et très humain. Il a pourtant des ennemis. Il lui arrive d’être perdu et seul. Il travaille beaucoup et se fatigue. Il demande donc aux enfants de l’aider et le soutenir…

Les enfants projettent leurs espoirs, leurs peurs, leurs peines et leurs joies sur leur dieu. Le plus surprenant est la facilité avec laquelle ils en parlent. Peut-être parce qu’ils l’ont fait à travers des dessins, des histoires. Là se trouve le lien avec la vie spirituelle : Dieu vit dans l’imagination et non dans la partie purement rationnelle du cerveau. 
Pour illustrer son enquête, Robert Landy a choisi sept dessins parmi les plus beaux, les plus imaginatifs et les plus mystérieux. Représentant un large éventail de cultures et de religions, les petits auteurs partagent un sentiment paradoxal : Dieu est à la fois tolérant et intolérant, humain et divin, sérieux et joueur, présent et absent, créateur et créé, un et multiple, calme et agité, rationnel et irrationnel. Des représentations spontanées et sincères qui permettent à chacun de nous de se plonger dans ses propres croyances et ses propres doutes.

Comment parler aux enfants ?

Vous êtes agnostique ou vous pratiquez une spiritualité toute personnelle, d’où votre embarras face aux questions de votre enfant. Quelques réponses clés proposées par Marie Leban, psychanalyste.

Est-ce que Dieu existe ?

Soyez sincère. Dites-lui par exemple :  » Moi, je n’y crois pas, mais d’autres personnes pensent qu’il existe, comme ton grand-père. Tu peux en discuter avec lui.  » Vous pouvez aussi lui faire part de vos propres croyances :  » Moi, je ne crois pas en Dieu, mais en l’être humain.  » Cela le rassurera.

Quand et comment l’évoquer ?

S’il ne vous pose pas de questions, inutile de le devancer. S’il vous interroge, deux options : présentez Dieu comme quelque chose de merveilleux qui le dépasse, ou racontez-lui les histoires formidables d’Abraham, Moïse, Noé, etc.

Les erreurs à éviter ?

Dire que Dieu est au ciel (trop archaïque). Parler de Dieu comme l’exclusivité d’une religion (juifs, musulmans et chrétiens ont le même Dieu). Imposer des comportements ou des idées au nom de la religion.

Valérie Colin-Simard sur http://www.psychologies.com/

 

 

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Les neurones de la spiritualité

Posté par othoharmonie le 17 avril 2014

 

Différentes études ont mis en évidence une activité spécifique de certaines régions du cerveau lors d’expériences mystiques. Une piste pour expliquer les révélations de Jeanne d’Arc, Thérèse d’Avila ou nos propres croyances.

David Servan-Schreiber

téléchargement (6)Entouré de scientifiques dans un laboratoire d’imagerie fonctionnelle cérébrale, à Philadelphie, aux Etats-Unis, un méditant bouddhiste décrit ce qu’il vient de ressentir en atteignant son niveau habituel de transcendance. « Il y avait une sensation d’énergie centrée en moi, qui s’éloignait vers l’espace infini puis me revenait. Un profond sentiment d’amour. Le sentiment que les frontières autour de moi se dissolvaient ; qu’une connexion s’établissait avec une énergie et un état d’être brillant de clarté, de transparence et de joie. Je me sentais profondément relié avec toute chose. »

Lors de la même expérimentation, une religieuse franciscaine a prié pendant trois quarts d’heure : « J’ai ressenti une communion, une paix, une ouverture. Le sentiment d’être tantôt centrée dans le silence et le vide absolu, tantôt remplie par la présence de Dieu, comme s’il infiltrait tout mon être. »

Minicrises d’épilepsie

La dizaine de participants à l’étude, principalement chrétiens et bouddhistes, ont tous fait état de sensations subjectives comparables, même si leur foi était différente. Lorsqu’ils signalaient le sommet de leur expérience en tirant sur une petite corde, une substance faiblement radioactive était injectée dans leurs veines pour marquer les régions de leur cerveau en activité. Résultat : une signature neurologique spécifique, la désactivation de la zone postéro-supérieure du lobe pariétal, proche du sommet du crâne. Cette région est nécessaire à l’orientation du corps dans l’espace, de soi par rapport aux autres et au monde. Il est possible qu’en la privant de stimulation extérieure – par une concentration intense – elle soit comme « anesthésiée » et induise la sensation de dissolution du soi dans l’espace et le temps décrite par les mystiques (Newberg et Alavi in Psychiatry Research : Neuroimaging n° 106, 2001).

 

Michael Persinger, de l’Université laurentienne, au Canada, travaille depuis vingt ans sur le rapport entre les activités électriques anormales repérées dans les lobes temporaux et les expériences spirituelles (Perceptual & Motor Skills, US, n° 76, 1993). Il est aujourd’hui persuadé que celles-ci correspondent avant tout à de minicrises d’épilepsie dans les aires spécialisées du langage et des émotions. Freud, déjà, dans une préface aux Frères Karamazov (Folio Gallimard, 1973), établissait un lien entre la maladie épileptique de Dostoïevski et sa préoccupation religieuse et morale. Le même argument a été utilisé pour expliquer les révélations de saint Paul, Jeanne d’Arc ou sainte Thérèse d’Avila. Idem quant à l’immersion presque obsessionnelle – mais si géniale – dans des états modifiés de conscience, qui permettent de vivre des événements sous l’aspect de l’éternité. Par exemple, dans le cas de la madeleine de Proust, où se télescopent passé et présent. Depuis une centaine d’années effectivement, une tendance marquée à la religiosité est décrite chez les malades qui souffrent d’épilepsie du lobe temporal.

Mysticisme électrique

Le docteur Persinger ne s’est pas contenté d’une spéculation historico-clinique. Il a créé un casque électromagnétique, qui permet d’induire une activité électrique anormale dans les lobes temporaux. Certains volontaires racontent qu’à chaque stimulation, ils vivent des expériences étranges, voire « supernaturelles », telle la sensation d’être sortis de leur propre corps et de s’observer de l’extérieur, ou simplement le sentiment de la « présence tangible du divin ». Pour le scientifique, c’est la preuve que les expériences spirituelles sont avant tout la manifestation de dysfonctionnements temporaires dans certaines aires cérébrales, dysfonctionnements qui peuvent être induits par diverses circonstances : stress émotionnel, baisse d’oxygène, hypoglycémie, ou simplement fatigue. Ce serait la raison pour laquelle les rites, qui facilitent les expériences mystiques, utilisent souvent une combinaison de ces facteurs. Exemple : la flagellation chrétienne ou les pratiques solitaires des moines tibétains dans les montagnes de l’Himalaya.

Un professeur de psychiatrie spécialisé dans le traitement par électrochocs tirait de ces observations une conclusion lapidaire : « Au fond, la transcendance mystique se résume à une petite décharge électrique du tronc cérébral. Et dire que depuis cinquante mille ans, les hommes s’égorgent pour ça… » Pour lui, comme pour beaucoup de scientifiques, « Dieu » et la transcendance sont une émanation du cerveau de l’Homo sapiens ; une hallucination à laquelle les neurones sont réceptifs, et autour de laquelle les humains ont créé des systèmes de pensée plus ou moins rationnels pour la justifier. Une conclusion logique et tentante. Surtout pour nos esprits matérialistes, beaucoup plus à l’aise avec ces données observables qu’avec l’idée d’une présence immatérielle, que nos instruments ne peuvent percevoir ni objectiver. En effet, pas d’enregistrement de Dieu, pas de trace sur papier millimétré, alors que cette capacité du cerveau à créer une expérience du spirituel, elle, est parfaitement démontrable.

Mais ce raisonnement peut aussi être retourné contre lui-même. La stimulation du cortex visuel évoque des images ; celle du cortex auditif, des sons ; celle du cerveau limbique, des émotions. Et cela ne remet aucunement en doute l’existence réelle d’objets à visualiser, de sons à entendre ou de situations à ressentir. Dans un autre registre, on constate chez les consommateurs d’ecstasy une tendance à éprouver une intense émotion amoureuse envers n’importe quel partenaire disponible. Ce produit active donc les zones du cerveau impliquées dans la véritable émotion amoureuse. Mais l’existence de telles zones et le fait qu’elles puissent être stimulées ne remettent pas en question l’existence même de l’amour. Une seule conclusion légitime s’impose : notre cerveau est prédisposé à certaines expériences, dont la vision, l’audition, l’amour et… la spiritualité.

Mystère persistant

Nous savons, depuis les travaux de David Hubel et Torsten Wiesel, lauréats du prix Nobel de physiologie et de médecine en 1981, sur le cortex visuel (Nature n° 299, 1982), que les aires cérébrales dont nous ne faisons pas usage s’atrophient. On peut imaginer que les aires de réception spirituelles de beaucoup d’entre nous ont connu le même scénario.

La démonstration scientifique de la propension du cerveau à la spiritualité viendra probablement soutenir le développement en Occident de traditions telles que le bouddhisme, l’hindouisme ou le soufisme, qui apportent une sorte de « technologie » de l’expérience spirituelle. Mais il y a toutes les raisons de croire que le mystère qui persiste au-delà de la science et de la théologie restera essentiellement le même : le cerveau a-t-il créé un Dieu qu’il est apte à percevoir, ou Dieu a-t-il créé le cerveau de l’homme pour qu’il reçoive son message…

La foi et la médecine

Jusqu’à l’avènement des antibiotiques – avec l’efficacité qu’on leur connaît –, la confiance du malade dans le traitement avait toujours semblé essentielle à son succès. Armand Trousseau, un grand médecin français du XIXe siècle, disait même à ses élèves : « Soignez le plus grand nombre de malades possible avec les nouveaux médicaments avant qu’ils ne perdent leur efficacité » ; sous-entendu : «… avant que les malades n’y croient plus. » Pour bon nombre de maladies, nous savons maintenant que « l’effet placebo » – la guérison induite par la confiance – est efficace dans près de 70 % des cas si trois conditions sont respectées : le malade y croit, le médecin y croit, et leur relation est basée sur une confiance réciproque. Et la médecine moderne commence à reconnaître l’existence de l’effet inverse : que le pessimisme peut tuer.

Au-delà de la simple confiance, la ferveur religieuse semble elle aussi induire une meilleure santé générale : moins d’anxiété et de dépression, moins d’hypertension, et une durée de vie plus longue. Jung, déjà, conseillait au fondateur des Alcooliques anonymes d’inclure dans ses fameuses « douze étapes » l’acceptation d’une « puissance supérieure ». Toutefois, quand elle devient excessive, cette ferveur n’a pas que des effets bénéfiques pour la santé. Les témoins de Jéhovah n’ont pas le droit aux transfusions de sang, ni les catholiques au divorce ou à la contraception. Et la culpabilité, sur laquelle les religions prennent trop souvent leur assise, est rarement la voie royale du développement personnel.

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Spiritualité d’aujourd’hui : des croyances à la carte

Posté par othoharmonie le 17 avril 2014

 

Christianisme, bouddhisme, chamanisme… sont quelques-unes des terres qu’explorent simultanément les aspirants à une spiritualité sur mesure. Dans Les Métamorphoses de Dieu, le sociologue Frédéric Lenoir analyse les nouvelles voies du sacré.

Propos recueillis par Laurence Lemoine

Sociologue et écrivain, Frédéric Lenoir a publié de nombreux ouvrages sur le monde religieux contemporain, notamment La Rencontre du bouddhisme et de l’OccidentLe Livre des sagesses (Albin Michel, 2001) et avec Ysé Tardan-Masquelier (Bayard, 2002).

Tandis que les églises se vident, le dalaï-lama remplit Bercy et les stars hollywoodiennes se pressent pour recevoir l’enseignement kabbalistique. Dans un monde asphyxié par le béton, le rationalisme scientifique et la loi du marché, on cherche à renouer avec le sacré, à retrouver du sens, à recréer du lien. Affranchi de l’emprise des dogmes et des institutions religieuses, le nouveau croyant est un nomade en quête de sa propre vérité. Artiste bricoleur, il compose et recompose sa spiritualité au gré de ses rencontres, de ses voyages, de ses évolutions.

téléchargement (5)Sommes-nous moins religieux qu’avant ?

Frédéric Lenoir : Non, nous le sommes autrement. Quand on interroge les Européens, on s’aperçoit que seulement 7 % d’entre eux se disent athées, pour 30 % de pratiquants assidus (enquête menée en 1999 et publiée dans la revue “Futuribles”). Donc, près des deux tiers d’entre nous, sans pour autant revendiquer un engagement dans une religion particulière, ne sont pas incroyants. Nous avons assisté au cours des dernières décennies à l’émergence d’une religiosité « hors piste » : ce ne sont plus les institutions religieuses qui imposent des normes de croyances et de comportements, mais les individus qui piochent dans différentes traditions pour se concocter une religion à la carte, en fonction de leurs intérêts et de leurs besoins.

Dans cette évolution, on voit bien l’œuvre des tendances de fond de la modernité : l’individualisme, l’esprit critique, le métissage. Aujourd’hui, on rencontre des juifs qui pratiquent la méditation bouddhiste et s’intéressent à l’astrologie, ou des chrétiens qui lisent les mystiques soufis et suivent des stages de chamanisme.

Quel est le profil du nouveau croyant ?

Frédéric Lenoir : Il tient avant tout à être maître de ses choix, à suivre son propre chemin, à trouver ses propres repères. En cela, dans sa spiritualité, il a intégré l’air du temps : l’accomplissement de soi, l’authenticité. D’où une religiosité qui ressemble de moins en moins à un système établi et de plus en plus à une quête, que l’on complète éventuellement par une psychothérapie ou des techniques corporelles de type yoga ou tai-chi. Sur le plan intellectuel, celui qui s’engage dans une démarche spirituelle affiche un scepticisme à la Montaigne : il ne prétend pas atteindre des certitudes absolues, ce qui ne l’empêche pas d’avoir des convictions. Mais elles ne valent que pour lui.

En ce sens, sa « foi » est pragmatique et « clignotante » : tant que ses croyances ou ses pratiques s’avèrent efficaces au quotidien, il les conserve. Sinon, il s’en détourne. A la notion d’obéissance, il préfère celle de responsabilité individuelle. Au bonheur dans l’au-delà, le bonheur ici-bas. D’où le succès croissant du bouddhisme, qui travaille à l’éradication de la souffrance en ce monde, en incitant chacun à libérer son esprit de l’ignorance et à développer sa compassion.

Qu’est-ce qui conduit un individu à inventer sa spiritualité plutôt qu’à se conformer à une religion traditionnelle ?

Frédéric Lenoir : Sans doute, pour ne parler que des Occidentaux, une capacité plus ou moins grande à composer avec la solitude existentielle. Comment savoir, en effet, face à la multiplicité des modèles philosophiques et religieux, ce qui est juste pour soi, ce qui est vrai ? S’engager dans un parcours spirituel personnel est pour certains une aventure passionnante, pour d’autres, une source d’angoisses. Les premiers seront donc disposés à vivre une « religiosité ouverte », à explorer diverses croyances et pratiques en s’en remettant à leur propre jugement, les seconds auront davantage besoin de vivre une « religiosité fermée », faite de certitudes établies, de normes validées par une communauté d’appartenance.

Cette grille de lecture me paraît plus pertinente, pour s’approcher de la psychologie du sujet religieux, que les étiquettes traditionnelles. Il y a aujourd’hui presque autant de manières d’être juif, chrétien ou musulman que d’individus, et il y a sans doute plus de points communs entre un chrétien et un musulman modérés qu’entre un chrétien modéré et un chrétien traditionaliste.

On a l’impression que le sentiment religieux se développe à mesure que l’Occident est gagné par la dépression. Diriez-vous que la spiritualité peut être thérapeutique ?

Je crois effectivement qu’au XXe siècle, les Occidentaux ont perdu l’espoir que les progrès de la science et de la raison pouvaient leur apporter le bonheur. Il y a eu Auschwitz, la bombe atomique, puis la dégradation de la planète, le spectre du clonage… Au quotidien, ils font l’expérience que la réussite sociale ou l’accumulation de biens échouent à leur apporter une satisfaction profonde et durable. Sans doute que la nouvelle quête religieuse exprime le besoin d’un retour à l’essentiel. La spiritualité permet de retrouver des repères et du sens dans toute cette agitation. Mais en même temps, le travail spirituel est exigeant. Il expose au doute, il nécessite du courage. Comme le chemin psychanalytique, il est parsemé d’embûches, de moments de joie, mais aussi de désespoir.

A quel Dieu s’en remet-on ?

Frédéric Lenoir : Les représentations de Dieu ont considérablement évolué. A la figure d’un Dieu auquel on prête des traits de caractère humains se substitue progressivement celle d’un divin impersonnel, d’une énergie, d’une présence. Ce divin n’est plus conçu comme étant loin du monde. On cherche au contraire à l’éprouver en soi, à travers sa propre créativité, son propre souffle, sa propre grandeur d’âme. On cherche aussi à le retrouver dans ses manifestations cosmiques : grottes, arbres, étoiles… Après que les idéologies matérialistes ont vidé le monde de sa magie, les nouvelles spiritualités entendent le réenchanter : renouer avec des êtres invisibles (les esprits, les anges, les elfes…), avec « l’âme du monde », à l’instar des animistes ou des chamans. Au total, on quitte la représentation d’un Dieu auquel on attribuait des qualités paternelles – justice, omniscience, toute-puissance – pour une représentation plus maternelle du divin, toute de miséricorde et de bienveillance, dans laquelle on peut se réfugier ou croître.

Dans le même temps, on assiste à une montée de l’intolérance et du fondamentalisme. N’est-ce pas là l’évolution la plus importante ?

Frédéric Lenoir : Je ne crois pas. Depuis les événements du 11 septembre 2001, on s’est focalisé sur ce qui n’est peut-être qu’un épiphénomène au regard de la tendance générale. Pour aussi préoccupant qu’il puisse être, le fondamentalisme ne touche qu’une minorité au sein des monothéismes dans lesquels il prend naissance. Sa logique est à la fois politique et identitaire. Il surgit en réaction à la véritable lame de fond qui menace les communautés religieuses : l’autonomisation du sujet. Il est probable que, d’ici à la fin du siècle, aucune religion ne parviendra à maintenir les individus dans une pensée unique.

Vers une spiritualité laïque

La croyance en l’existence de mondes parallèles, de forces ou d’êtres invisibles est sans doute le point commun de toutes les religions, traditionnelles ou modernes. Cela dit, on assiste, ces dernières années, à l’émergence d’une forme de spiritualité laïque, qui se traduit par la recherche d’un accomplissement personnel : il s’agit de grandir en libérant sa créativité, en intensifiant ses engagements. Si le besoin de transcendance (le sentiment d’être traversé par une force qui nous dépasse et donne un sens à nos existences) n’est pas absent de cette démarche, il s’exprime à une échelle plus humaine : celle de l’amour, nouvelle figure du sacré, qui permet de repousser ses limites et de se sentir relié.

 

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Chaque être vivant fait partie d’un tout

Posté par othoharmonie le 15 avril 2014

Jusqu’à quel point une espèce animale peut-elle avoir un impact positif sur son environnement ? Au Parc Yellowstone, le loups vont jusqu’à changer le comportement des rivières.

Chaque être vivant fait partie d’un tout dans Nouvelle conscience LoupsRiviere

« Les loups, bien que peu en nombre, ont non seulement transformé l’écosystème du parc de Yellowstone, cette gigantesque région, mais aussi sa topographie », dévoile une vidéo postée par l’association Sustainable Man. En reprenant la place naturelle qu’ils avaient perdue dans un écosystème qui avait besoin d’eux pour se rééquilibrer, les loups ont eu par effet de ricochet des impacts insoupçonnés sur leur environnement. « Les cerfs ont commencé à éviter certains endroits du parc. Et immédiatement ces endroits ont commencé à se régénérer ». La végétation a repris ses droits. Une grande diversité de plantes, buissons, arbres, s’est développée. Par réaction en chaîne, oiseaux, loutres, ragondins, canards, belettes, renards et même les ours, ont élargi leurs territoires. Les castors, véritables ingénieurs écologiques, ont construit plus de barrages, au grand bonheur de nombreux poissons et reptiles qui y ont pris refuge. Les arbres et les buissons ont recouvert les zones sujettes à l’érosion et consolidé les berges des rivières. Celles-ci se sont ainsi régénérées et stabilisées. 

Quelle leçon d’écologie ! La réintroduction des loups au parc de Yellowstone aux Etats-Unis en 1995 nous montre que chaque espèce constitue un maillon important dans l’écosystème dont il fait partie. Son influence ne se cantonne pas seulement à ses voisins immédiats dans la chaîne alimentaire mais, par répercussion, à l’ensemble de son environnement. Chaque être vivant fait partie d’un tout et l’équilibre du tout est dépendant du bon fonctionnement de chacun. 

Image de prévisualisation YouTube
http://www.youtube.com/watch?v=ysa5OBhXz-Q

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Terre ancestrale

Posté par othoharmonie le 15 avril 2014

En Colombie, les indiens Kogis sont chassés de leurs terres ancestrales. Pour eux, pour nous, la préservation de leur culture est vitale. Comment les aider d’un simple clic ?

Terre ancestrale dans APPRENDS-MOI LivreKogis

C’est l’histoire d’une montagne enneigée, cernée par le désert et la mer caraïbe, dans la région colombienne de Santa Marta. Une terre qu’on dit étrange, mystérieuse, attachante… C’est l’histoire du peuple qui vit là, perché à près de 6000 mètres d’altitude, depuis plus de 500 ans. Derniers héritiers des grandes civilisations précolombiennes, les Kogis ne considèrent pas la Sierra Nevada simplement comme un lieu de vie, mais comme le cœur du monde, le siège sacré de la Terre-mère, celle qui leur a transmis le code moral et spirituel qui régit leur société. 

La biodiversité de la Sierra Nevada est remarquable : 500 hectares de forêt tropicale, 35% des oiseaux nationaux, 7% des espèces vivantes sur la planète. Sa position lui confère le rôle de château d’eau pour les habitants de la région. Ces ressources, pourtant, sont gravement menacées. Dérèglement climatique oblige, les rivières s’assèchent, la glace disparaît. La déforestation anéantit les espèces, et chasse les Kogis de leurs terres. 

Un savoir précieux

Ils ne sont plus que 12000, mais leur savoir est précieux. « Les Kogis sont porteurs de valeurs qu’on n’a plus, d’un sens qu’on n’a plus, d’une médecine préventive qu’on n’a plus, d’un accès à la connaissance qu’on n’a plus », commente Eric Julien, fondateur de l’association Tchendukua, qui soutient les Kogis depuis plus de 15 ans. Les aider à conserver leurs territoires et leurs rites ancestraux n’est pas qu’un geste moral : c’est une nécessité pour nous tous. 

« Pour eux, perdre leur terre, c’est perdre leur culture, confirme l’auteur Christophe Chenebault. Pour nous, c’est la mort d’une mémoire et d’un savoir irremplaçable », ainsi que d’un poumon de protection de l’environnement. « Nous ne vous demandons pas seulement de nous aider pour retrouver des terres, nous vous demandons surtout de nous aider à protéger ce que vous appelez la nature, les êtres vivants, les animaux, les plantes, les arbres, mais aussi les pierres, plaident les Kogis eux-mêmes. Vous ne nous rendez pas seulement des terres pour que nous puissions cultiver, vous nous rendez aussi des lieux sacrés, les sites de nos ancêtres où nous pouvons faire notre travail traditionnel pour protéger les choses. »

Une œuvre collective

A travers eux, c’est notre propre prise de conscience que nous cultivons. « Les peuples racine, dont font partie les Kogis, sont porteurs de solutions originales, à même de nous aider à voir autrement les grands enjeux de notre temps, non seulement dans le domaine des relations humaines, mais aussi dans celui de la science et de la compréhension des choses », estime Eric Julien. Permettre à leur façon de vivre et de voir le monde de perdurer, c’est nourrir notre propre chemin vers le respect, l’attention, le soin, l’écoute, la coopération, la recherche d’équilibre et d’harmonie… 

Envie de participer ? Christophe Chenebault travaille bénévolement depuis un an à la réalisation d’un beau livre au profit des Kogis, intitulé Rien n’est éternel sauf les étincelles. 40 photographes, dont Yann Arthus-Bertrand, Reza et bien d’autres talents, ont offert une de leurs images pour que puisse naître un ouvrage conçu comme « un voyage vers soi, vers l’autre, vers notre propre nature, vers d’autres cultures ». La vente de 2000 exemplaires permettra de racheter 100 hectares de terres sacrées, à travers l’association Tchendukua, et de les remettre aux Kogis. Pour soutenir le projet ou précommander le livre, il suffit d’un clic. 

Soutenir le projet ou précommander le livre 

Association Tchendukua

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Un processus déshumanisant

Posté par othoharmonie le 15 avril 2014

 

Dominique Rankin est homme-médecine et chef héréditaire algonquin. Victime des violences perpétrées au Canada contre les amérindiens, il a su dépasser la rancœur et la haine pour avancer vers le pardon et la réconciliation. Un parcours hors du commun.
Un processus déshumanisant dans APPRENDS-MOI DRankin

Vous aimeriez, vous, qu’on vous traite de maudit sauvage ? Qu’on vous arrache à votre terre et à vos parents ? Qu’on vous oblige à renier vos origines et vos valeurs ? L’histoire paraît d’un autre temps. Le chef amérindien Dominique Rankin, pourtant, du haut de ses 67 ans, peut en témoigner. C’est l’histoire qu’il a vécue, enfant, lorsque les Blancs ont exproprié sa famille pour s’accaparer la forêt où elle vivait. Lorsqu’ils se sont retrouvés parqués à proximité de la ville, sans avoir le droit de la fréquenter. Lorsque qu’il a été envoyé de force avec cinq de ses frères et sœurs au « pensionnat des petits sauvages », confiés aux bons soins d’hommes et de femmes d’Eglise « qui ne nous aimaient pas ».

Un processus déshumanisant

« Leur but était de faire de nous des Blancs, en tuant le petit indien à l’intérieur », se souvient Dominique Rankin. Interdiction de parler l’algonquin ou de porter des vêtements traditionnels. Interdiction d’être identifié autrement que par un numéro. Interdiction de croire en autre chose que dans le Diable et le Bon Dieu… La violence est morale, mentale, mais aussi physique. Chaque pas de travers est puni par des sévices corporels et des abus sexuels, perpétrés par des hommes autant que par des femmes. « Certains missionnaires étaient bons, tient-il à nuancer, mais ils se protégeaient les uns les autres. »

Les jeunes amérindiens sont cloîtrés, désemparés, incapables de concevoir ce qu’ils endurent et d’en parler.« Avant d’arriver là, nous ne connaissions pas la violence, rappelle Dominique Rankin. Dans notre langue, il n’y a pas de mot pour désigner le viol ; on n’en a pas besoin. » Au fil des années, les élèves se blindent, apprennent à répondre à la haine par la haine, à la violence par la violence. Après 6 ans au pensionnat, « à 14 ans, j’étais devenu dangereux, confirme le chef algonquin. Tout ce qu’on voulait, c’était faire mal », au point de s’organiser pour filer une raclée au plus sadique de leurs oppresseurs. Bilan : fracture du crâne pour l’agressé, passage devant la justice pour ses jeunes agresseurs, et là, miracle, l’oreille attentive d’un juge. Le magistrat écoute leur récit et ordonne qu’ils ne remettent jamais les pieds au pensionnat. 

Mais le mal est fait. « Nous avions appris à ne pas nous aimer, à ne pas aimer nos parents et à détester les Blancs », indique Dominique Rankin. Comme bien des siens, il sombre alors dans l’alcool et l’errance, jusqu’au jour où sa mère vient le chercher dans le parc où il a échoué. Sans un pourquoi, juste pour le ramener chez lui, à lui – car « pas de réconciliation possible avec les autres sans réconciliation, d’abord, avec soi-même ».

Retour à soi

Au contact de sa terre, des anciens et de leurs enseignements, Dominique Rankin retrouve ses esprits. « Dans la nature, tu as l’esprit et le cœur libres, estime-t-il. En observant les arbres, les plantes, les animaux, en les écoutant, tu reçois de purs enseignements. Quand je suis retourné dans la forêt, je suis redevenu moi ; non plus l’enfant du pensionnat mais celui de la forêt », que ses aînés avaient reconnu dès l’âge de 7 ans comme un futur homme-médecine. 

« Le pensionnat avait fait de moi un objet, une victime. » Au gré des initiations, au contact des anciens et du monde spirituel, il lâche prise de la violence et de la rancœur qui le rongeait. « Pendant des années, j’ai jugé : l’Eglise, les religieux, les Blancs. Dans ma tête, c’est tout ce monde-là qui m’avait violé. Mais ce n’est pas vrai ; c’est simplement l’homme et la femme malades ». La force de Dominique Rankin est d’avoir pris conscience que « l’autre » n’est pas « tous les autres ». Que le bourreau peut être aussi victime : d’un système, d’un schéma de pensée, d’un problème ou d’une pathologie personnelle… Et qu’il avait en lui la possibilité de recouvrer sa liberté d’être. « Ma chance est d’avoir eu des bases solides, dit-il. Merci à mes ancêtres, merci au grand esprit ! J’ai simplement eu à aller rechercher ce que j’avais délaissé. »

Dominique Rankin est devenu un exemple. Son témoignage a permis à d’autres de s’ouvrir et de faire le chemin. En tant que chef politique, il a œuvré pour l’affirmation et la reconnaissance de la culture amérindienne. Aujourd’hui, il se consacre à son rôle d’homme-médecine et de leader spirituel, tant pour les siens que pour les Blancs qui, de plus en plus, font la démarche de venir à lui pour bénéficier de sa sagesse et de ses enseignements. « Aujourd’hui, j’aime le monde, conclut-il. Avant je le détestais. » Mais impossible d’oublier. Le processus de guérison est quotidien. Tous les jours, il doit, nous devons tous, dépasser nos peurs et nos conditionnements pour faire l’effort de « nous trouver comme humains » et travailler, ensemble, au rassemblement. 

Rencontres avec Dominique Rankin en Europe

couv_853 dans LECTURES InspirantesOn nous appelait les sauvages, Dominique Rankin, Marie-Josée Tardif
Le jour (Mars 2012 ; 160 pages) 

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