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CHANGER LE MONDE TOUT EN CUISINANT

Posté par othoharmonie le 7 septembre 2014

 

images (8)Notre société occidentale a oublié ce que se nourrir et « cuisiner » signifient au regard de la vie…. Souvent rattaché à l’unique valeur du plaisir, cuisiner est soit élevé au rang de compétition, soit réduit aux plats tout préparés et au fast-food. S’alimenter sainement tient aujourd’hui du défi ! David Birghoffer nous propose de retrouver le plaisir de cuisiner de bons repas simples en pleine conscience.

Comment sont nés votre amour de la cuisine et votre engagement pour une alimentation saine ?

David Birghoffer : Durant ma petite enfance, ma grand-mère et ma mère m’ont transmis l’art de cuisinier, de recevoir et de partager. Il y a certainement un aspect génétique car mes enfants aiment tous cuisiner et le font bien. Ma mère, certainement mon premier maître, avait le sens de la recherche dans l’art de présenter une belle table ; elle aimait découvrir les recettes d’autres pays et possédait un goût très fin et le sens des saveurs. Cependant, comme elle était nourrice et allaitait un autre enfant, j’ai toujours eu l’impression de ne pas avoir suffisamment à manger. J’ai par la suite développé, en lien avec une blessure d’abandon, une relation d’avidité avec la nourriture qui a ainsi pris une place importante dans ma vie. Mon cheminement en a fait petit à petit un atout. J’aime bien manger et j’ai naturellement un palais très fin qui me permet de jouer avec des recettes de base. Je sais reconnaître si un plat est abouti ou non. J’entre en communion avec les légumes et je leur parle. Je cuisine à l’intuition, attentif aux bruits et aux odeurs…

Qu’explore-t-on d’essentiel dans la nourriture et la cuisine ?

D.B : La vie, l’amour :

Nous mangeons deux à trois fois par jour, ce n’est pas rien. Reconnaître le processus de transmutation que constitue le fait de manger permet de s’aimer, de se respecter ; à travers la nourriture, nous offrons de l’amour. Cuisiner permet d’aborder des aspects de soi jusqu’alors inconnus, de découvrir sa créativité, de franchir des peurs et de reprendre confiance en soi. Swami Premananda disait que lorsqu’il cuisinait en étant relié, en chantant des bhajans, il entendait la nourriture chanter des chants sacrés. Cela veut bien dire que le petit légume devant soi, porte en réalité quelque chose d’immense…

 

SE NOURRIR : UNE PORTE POUR FAVORISER L’EVEIL DE LA CONSCIENCE

 

images (9)Votre démarche spirituelle est essentiellement en relation avec la nourriture, est-ce un choix ? 

DB : La transmission familiale y est pour beaucoup. Mes grands-parents paternels et maternels étaient des personnes qui avaient la foi. Nous lisions tous les soirs des passages de la Bible et nous priions ensemble, les repas étaient bénis. Mon grand-père me donnait en exemple Albert Schweitzer : J’ai ensuite poursuivi mon propre chemin, sans pour autant renier mes racines. Cela fait 20 ans que cuisiner est mon activité principale…

La cuisine est-elle un acte sacré et pourquoi est-ce si important ?

DB : Dans les grandes traditions, une partie des textes sacrés donne des consignes particulières sur la manière de cuisiner. Selon les Upanishads, par exemple, la nourriture est « brahamane » (c’est à dire réalité divine). Les rituels et l’attention que l’on porte à la cuisine et au repas ont un sens profond. Dans les ashrams ou encore dans les dojos zen, le maître confie la cuisine au disciple le plus avancé sur le chemin pour altérer le moins possible les aliments et transmettre l’amour, la bienveillance et la reliance ; dans l’église chrétienne, on communie par le pain et le vin… La nourriture détermine nos sentiments, nos pensées et nos actes. En mangeant, nous nourrissons tous les principes de vie à l’intérieur de notre organisme et tous les principes de vie à l’intérieur de notre organisme et nous participons à la vie et à la création. Nous pouvons prendre conscience, quel que soit notre système de croyance, de la place et du rôle de l’être humain dans l’univers. En transmutant les aliments, il participe à l’évolution des autres règnes vivants. On honore le divin en lui offrant de la nourriture. Or, nous portons en nous le divin, que lui offrons-nous à travers l’alimentation ?  

Lors de la préparation d’un repas, prêter attention au sacré permet d’apprécier l’offrande qui nous est faite à travers la nourriture et de communier avec le règne qui se transforme. Aujourd’hui, dans la civilisation occidentale européenne, la notion de sacré est presque taboue. Au départ, introduire une pratique  spirituelle dans mes ateliers m’a fait un peu peur. Aujourd’hui, je réalise que c’est ce que j’ai à faire ; nous asseoir ensemble, nous mettre dans la Présence, partager un texte sacré sur la nourriture, entrer dans la conscience de ce qui se passe. Pour moi, découper un légume est un acte spirituel, je suis centré et présent à ce qui se passe intérieurement.

Vous communiquez avec les esprits de la nature en cuisinant. Comment faites-vous ?

DB : C’est très simple, il suffit de se penser en collaboration avec eux, « d’ouvrir la porte » à leur présence. Lorsque je prends une carotte, j’ai une pensée pour tous ceux qui ont permis à ce légume d’arriver là. Le jour de la saint David, les esprits de la nature m’ont rendu visite dans le restaurant bio végétarien dont je m’occupais, en Dordogne. Ces esprits de la nature ont déposé, sous forme d’énergie, comme une fleur en cristal pour permettre aux personnes venant manger dans le restaurant de se relier avec eux et avec la Terre. J’ai alors compris qu’ils se manifestaient jusque dans la nourriture préparée et non pas exclusivement dans les potagers. Par la suite, une personne sensible a témoigné percevoir dans le restaurant une multitude d’esprits de la nature.

CUISINER AVEC LES REGNES ET LES ELEMENTS 

D’autres règnes participent-ils à la cuisine ?

D.B : j’en suis convaincu, c’est le cas pour le règne angélique, par exemple. Dans les rituels traditionnels hindous, la cuisine se fait sur un foyer, et on commence par invoquer la présence du feu et des autres éléments. Lors des animations, je donne des pratiques qi permettent de se relier aux cinq éléments (terre, air, eau, feu et éther), au soleil, à la lumière, pour se connecter au niveau des trois corps. 

Quelle est la place du silence dans vos ateliers ? 

DB : Cuisiner en silence permet de calmer le mental, de se concentrer et d’accéder à un autre état de conscience. C’est l’être subtil qui va réaliser quelque chose dans la matière. Nous préparons avec le cœur, dans la paix. Manger en silence favorise l’assimilation. Un événement majeur de ma vie privée a pris forme dans le silence …/…

 

UN ENJEU POUR L’HUMANITE 

Pensez-vous que la façon de s’alimenter caractérise des étapes dans l’évolution de l’humanité ? 

DB : L’homme est inclus dans un principe d’évolution et ses besoins diffèrent selon les époques. Originellement, l’alimentation était sans doute mieux adaptée à sa constitution physique naturelle, à l’époque de la cueillette par exemple. Dans la tradition inca, au moment des semailles, le roi-prêtre ouvrait la terre en premier avec un soc de charrue en or, cela illustre bien sa relation à la terre nourricière. Puis, lorsque l’homme s’est occupé de sa divinité, à la fin de l’Artlantide par exemple, il a perdu toute relation harmonieuse avec la nourriture. 

Aujourd’hui, l’enjeu est de taille. Depuis la fin du XIXè siècle, la politique agricole, les lobbies alimentaire et pharmaceutique notamment dictent leurs lois. L’alimentation et la santé sont les deux principaux instruments pour qui tenterait d’asservir et contrôler l’humanité. Or, force est de constater que nous consommons essentiellement des plats cuisinés, nous mangeons trop de viande et il n’y a pas de véritable enseignement sur ce qu’est une  alimentation saine. Pour citer Pierre Rabhi, agriculteur biologiste, écrivain, concepteur d’ »oasis en tous lieux », du mouvement « colibri » et de l’agroécologie, une agriculture respectueuse des ressources naturelles : « Avant quand nous nous mettions à table nous nous souhaitions bon appétit, aujourd’hui il faudrait plutôt se souhaiter bonne chance ». En nous alimentant mal, nous nous coupons de notre partie lumineuse et nous créons un obstacle et notre évolution.

Allons-nous vers un changement ? 

D.B : Certainement, de plus en plus de personnes consomment des produits biologiques et les rayons de produits ultra-frais dans les magasins bios excellent en créativité pour les aliments végétariens. Cette attitude témoigne d’une remise en cause profonde de la façon de se nourrir ces 50 dernières années. Ainsi les rayons de fruits et légumes bios se sont diversifiés, les AMAP   multipliées. Nombreux sont ceux qui se tournent vers la production de leurs propres fruits et légumes, que ce soit à la campagne ou à la ville, où des mouvements citoyens se sont organisés spontanément autour de jardins collectifs. Ce mouvement témoigne de la prise de conscience de l’importance d’une alimentation saine et naturelle pour l’équilibre de notre corps physique et de notre psyché…/…

 

CELEBRER LA VIE PAR LA CUISINE

David_20avec_20un_20verre_20_C3_A0_20eau Quelle est votre méthode d’enseignement de la cuisine ?

 D.B : J’enseigne la cuisine comme une célébration dans la vie : dans la joie… Vivre dans la Présence, être conscient de ce qui se passe à chaque instant. J’invite à suivre son intuition, à la développer en ouvrant ses perceptions, à créer sa propre manière de cuisiner. Pour vous donner un exemple, cela commence par la manière de couper les légumes : tenir un légume dans ses mains et se demander comment le couper pour qu’il donne le meilleur de lui-même ; en hélice, en diagonale, sans jamais trancher à la perpendiculaire pour respecter l’énergie du légume. Mon enseignement propose d’entrer avec la conscience du sacré dans l’acte de cuisiner et de manger, et dans tout ce qui y est en relation : la présentation, la manière de stocker les aliments, de faire ses courses…/…

 

Extrait de l’Article paru au Magazine Sacrée Planète n° 64 – voir le site de D.Birghoffer au www.cuisine-et-conscience.fr

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VISION D’UNE HUMANITE NOUVELLE

Posté par othoharmonie le 7 septembre 2014

 

HERITAGE DE BARBARA MARX HUBBARD

images (7)L’histoire commence lorsque Barbara Marx Hubbard a décidé d’organiser un grand événement mondial, intitulé Naissance 2012, une grande célébration planétaire de l’avènement du Nouveau Monde.  Femme remarquable à plus d’un titre, en remontant dans le temps jusqu’à sa naissance, le 22 décembre 1929. Celle qui, depuis plus de 30 ans, a défendu sur toutes les tribunes l’idée que l’humanité joue désormais un rôle clé dans l’évolution de la vie sur Terre est « un merveilleux modèle dont l’œuvre visionnaire mérite d’être présentée à un plus vaste public… 

Mais qui est BM Hubbard

Il est probable que peu de Français aient entendu parler de Barbara. Elle est aujourd’hui une jeune femme de 83 ans, qui parcourt la planète pour partager son idéal, son enthousiasme et sa foi en la Nouvelle Humanité.

 

Candidate à la vice-présidence (Etats-Unis) Barbara fut la première femme à voir son nom mis en candidature à la vice-présidence des Etats-Unis (en1984). Elle s’est également rendue en URSS au titre d’ambassadrice culturelle pour la paix au plus fort de la guerre froide. Elle a été reçue dans le bureau ovale de la Maison-Blanche par le président Eisenhower à qui elle a demandé : « A quoi sert notre puissance si elle ne peut faire le bien » ? question à laquelle il n’a su que répondre. Dans les années 70, Barbara a participé à la mise en place, dans son pays, de groupes de réflexions sur la prospective sociale, les fonctionnements collectifs, avec des méthodes très innovantes. Elle a conçu une série de 25 conférences, baptisées SYNCON (SYNergistic CONvergence) qui rencontrèrent un grand succès aux USA. Il s’agissait de trouver des solutions gagnantes, à la lumière de nos nouvelles capacités, en tous domaines… des exercices de démocratie synergique coopérative. 

Animatrice télévisuelle

Durant les années 80, elle anima une série télévisée (14 épisodes) intitulée « Potentials » [potentiels] où elle interviewait certains des plus célèbres futurologues américains contemporains, tels que Buckminster, Norman Cousins, Gene Roddenberry ou Willis Harman, des « visionnaires » très innovants pour leur époque. Au fil des ans, Barbara put exercer une influence sur le programme spatial américain et jouer d’autres rôles essentiels dans son pays.

 

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Aujourd’hui, elle demeure à la fine pointe de la pensée contemporaine et de l’action novatrice, contribuant ainsi à façonner le monde de demain. Elle œuvre actuellement au sein de l’organisme américain The Shift network (le réseau de la cocréation) afin de guider les êtres. Elle leur enseigne comment évoluer consciemment. Le but est de parvenir à la production d’un événement multimédia mondial intitulé NAISSANCE 2012 : cocréation d’un changement planétaire. 

FEMME PIONNIERE

L’histoire de Barbara, à contre-courant du modèle social dominant, lance également un petit clin d’œil aux « femmes au foyer » parfois enfermées dans un schéma trop étroit pas toujours choisi. Elle a été mariée et a éduqué 5 enfants juste après sa rencontre avec Earl Hubbard, mais elle s’aperçoit vite que son être profond aspire à une autre perspective. Il est bien clair que ceci n’est pas un jugement sur les mères au foyer, mais un témoignage intéressant sur la détermination à assumer ses choix. 

Son histoire est également la nôtre…

Dès les premières pages de son livre intitulé « La Mère de l’Invention« , ND Walsch explique les raisons qui l’ont poussé à écrie cette biographie. Barbara est certes une personne connue aux Etats-Unis, mais ce n’est pas l’essentiel. Ce qui l’a séduit, c’est une histoire humaine individuelle qui peut inspirer d’autres individus. La vie de Barbara est « exemplaire », non pas parce qu’elle a réalisé un destin hors du commun, mais parce que chacun d’entre nous peut s’inspirer de son parcours pour établir le sien propre. L’exemplarité est dans sa démarche. Il s’en dégage des principes de vie qui peuvent contribuer à nous rendre meilleurs, plus humains, plus vivants, plus heureux… à réussir nos vies en quelque sorte. 

ND Walsch se sert de la vie de Barbara comme trame de fond pour démontrer comment chacun de nous peut se réinventer pour collectivement refaire le monde. Nous sommes inventés à devenir telles des « sages-femmes » afin d’aider l’humanité à naître à une nouvelle réalité. Barbara est « une preuve vivante de l’effet de l’évolution consciente ». ND Walsch a parsemé d’anecdotes savoureuses le récit d’une existence remplie de rencontres « fortuites » qui l’nt guidée vers son destin d’éveilleuse de consciences et d’instrument du Divin. 

Pourquoi un compte à rebours ?

Tout a concouru dans la vie de Barbara à la conduire à ce qu’elle est aujourd’hui. Le compte à rebours fait penser aux fils policiers dont l’auteur choisit de faire du lecteur son complice en lui révélant dès le départ qui est l’assassin, alors que pour les protagonistes de l’histoire, il s’agit de le découvrir. Il est fascinant de constater que le hasard n’a aucune place dans nos évolutions. L’enchaînement de tout ce qui nous arrive, ou de ce que nous choisissons, répond à une logique qui nous amène vers notre but ultime, bien que nous n’en ayons pas conscience pour la plupart d’entre nous. En fait, nous sommes amenés à poser un regard quelque peu différent sur la succession d’événements qui prennent place dans notre existence.

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L’Intention

La parution de ce livre vise un objectif précis : mobiliser le plus possible d’être derrière le projet de célébrer le premier jour de l’âge de l’illumination dans lequel nous entrerons…  une date qui, par un étonnant « hasard » constituera également le 83è anniversaire de naissance de Barbara Marx Hubbard. Cet événement a été  diffusé en direct sur le Web et marque « le coup d’envoi symbolique » d’une nouvelle ère. Ceci sera rendu possible par l’activation mondiale de notre cocréativité, en étroite symbiose consciente avec la Force de Vie ayant façonné cette biosphère vivante à laquelle nous appartenons tous. Malgré les prédictions alarmantes et les hypothèses négatives émises par bien des gens à travers le monde qui voyaient 2012 comme la fin du monde, nous sommes pressés par toutes les forces et énergies de l’univers de considérer que ce fut plutôt un Commencement. 

Pour Barbara, il faudrait même parler d’une naissance, après une longue période de gestation, alors que nous nous apprêtons à joindre la communauté cosmique des êtres universels. Elle est donc la marraine fée toute désignée pour offrir la bonne étoile sur le berceau du nouveau monde. 

Il nous appartient maintenant de profiter de l’occasion, d’y puiser l’inspiration de vivre chaque instant dans la pleine conscience de l’ineffable beauté de la vie et de participer activement et délibérément à notre propre évolution. Lorsque viendra le moment, nous pourrons alors contribuer à cocréer le plus puissant champ d’amour, de  résonance et de synergie sociale de l’histoire, déclenchant ainsi un élan planétaire d’unification marque l’aube d’une nouvelle ère sur Terre. 

Barbara M.Hubblard et ND Walsch ont été présents à Toulouse les 5 et 6 mai. A voir sur www.ariane.qc.ca/fr/evenements.php

 

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La beauté est d’abord en nous-mêmes

Posté par othoharmonie le 7 septembre 2014

 

Comment remettre le respect de la terre, de la nature, au centre de nos priorités ? Selon Pierre Rabhi, nous devons commencer par retrouver notre beauté intérieure, afin de trouver l’élan pour transformer notre société. Portrait d’un pionnier de l’agro-écologie.

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Paysan, écrivain et penseur, Pierre Rabhi est connu pour son engagement en faveur de l’agro-écologie. Il défend un mode de société plus respectueux des hommes et soutient le développement de pratiques agricoles préservant les patrimoines nourriciers et accessibles à tous. D’abord marginal, son message reçoit aujourd’hui un écho grandissant. Le 27 mars sort au cinémaAu nom de la terre, un documentaire qui retrace son parcours. L’occasion de revenir sur le destin d’un homme qui place la beauté au centre de l’existence humaine.

« L’esthétisme et la créativité sont une chose, mais la vraie beauté est dans le cœur humain avant tout » affirme Pierre Rabhi lors de ses interventions publiques. Ce militant écologiste convaincu, chantre d’une société basée sur une « sobriété heureuse », pionnier de l’agro-écologie et du retour à la terre, souligne que « le monde ne va pas changer simplement parce qu’on va se chauffer au solaire ou manger bio. Nous devons d’abord générer de la compassion, de la bienveillance ». Un discours bien reçu à en croire sa notoriété grandissante et les salles de cinéma combles qui caractérisent les présentations en avant-première d’Au nom de la terre, le documentaire qui lui est consacré.

Oser exister

Pourtant, rien n’était gagné d’avance. L’histoire de Pierre Rabhi est faite « d’exils, d’arrachements, de transplantations ». Né en 1938 dans une oasis aux portes du Sahara, confié par son père forgeron et musicien à un couple de français résidant en Algérie, il devient ouvrier spécialisé à Paris dans les années 50. Il a alors le sentiment de « troquer sa vie contre un salaire. Dans cet univers laborieux, j’ai senti tout le poids de la hiérarchie et j’ai vécu le quotidien comme une forme d’incarcération ». Il s’oppose à ce modèle de société basé sur la possession des biens matériels, dont il dénonce le caractère « aliénant »« Nous sommes dans un monde qui offre tout à l’avoir, mais de moins en moins à l’être. C’est là que se situe selon moi le cœur même de l’aliénation, et donc mon refus de ce modèle en tant que tel. J’ai voulu retrouver l’équilibre entre l’être et l’avoir »

La recherche de cet équilibre passe par un retour à la terre. En 1961, tout jeune marié, il s’installe en Ardèche avec son épouse. Ils portent leur dévolu sur un terrain réputé incultivable, mais d’une grande « beauté ». Un choix radical, qui les conduit à vivre pendant 13 ans sans électricité. Lui qui ne connaissait rien à l’agriculture devient ouvrier agricole. Il découvre l’usage des engrais et de la chimie de synthèse, dont il constate la nocivité. Il apprend alors l’agriculture biodynamique, basée sur l’irrigation maîtrisée et la création de l’humus, qui régénère la terre au lieu de l’épuiser. De là vient son questionnement sur la place de l’homme dans son environnement, sur le mal qu’il s’inflige à lui-même en « empoisonnant l’air, en épuisant les ressources de la terre et de la mer ».

A partir de 1975, Pierre Rabhi commence à faire parler de lui sur le plan local grâce aux résultats obtenus avec son épouse Michèle dans leur ferme familiale. De fils en aiguilles, il est appelé en 1981 au Burkina Faso. Depuis, il transmet son savoir-faire agricole dans les pays arides d’Afrique, en France et en Europe. Son engagement conduit même l’ONU, en 1997, à le reconnaître expert en sécurité et salubrité alimentaire. A l’origine du « Mouvement pour la terre et l’humanisme » lancé en 2008 au Grand Palais à Paris en compagnie de Nicolas Hulot et Colline Serreau, il est aujourd’hui un tribun écouté et respecté. Sa parole militante est entendue jusque dans les enceintes de l’Unesco, du Medef ou de HEC. Des artistes célèbres, comme la comédienne Marion Cotillard, se reconnaissent dans sa pensée. Avant elle, le violoniste Yehudi Menuhin, décédé en 1999, célébrait un Pierre Rabhi qui, « de ses propres mains, (…) a transmis la Vie au sable du désert ».

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http://www.youtube.com/watch?v=XupTZRqFFgc

Se transformer nous-mêmes pour transformer le monde

« Il faut s’interroger sur ce que vivre veut réellement dire » martèle Pierre Rabhi, qui ne se « sent pas né pour le Produit National Brut ». Il érige en revanche la modération comme principe libérateur. « A vouloir toujours plus, on n’est jamais satisfait, et donc jamais dans le bonheur. J’ai à manger, je suis abrité. Si je suis malade, je peux me soigner. J’ai tout ce qu’il faut pour entretenir ma vie. Je me sens donc satisfait, puisque mes besoins vitaux sont satisfaits. Je peux donc vaquer à autre chose ». Avec sa femme et leurs cinq enfants, il a ainsi « travaillé et protégé la terre, agi par la pensée comme par les actes, engagé [sa] propre vie dans la voie de valeurs qui [lui] sont chères »

Cet « autre chose » passe aussi par la contemplation du monde et la transformation de soi. Pour Pierre Rabhi, « la vraie révolution est celle qui nous amène à nous transformer nous-mêmes pour transformer le monde. Nous avons tous une histoire individuelle dans laquelle nous sommes plus ou moins empêtrés. Et puis, petit à petit, on se découvre soi-même, et on arrête de rejeter la cause de nos malheurs sur les autres pour faire face à sa propre responsabilité. Ensuite, on se demande si on est en bonne relation avec ses enfants, ses voisins, son époux, ses amis. C’est comme ça qu’on arrive à s’interpeller et à s’inviter à se changer soi-même. Changer le monde, c’est tellement dur, complexe, les problèmes sont tellement gigantesques qu’il faut d’abord commencer à faire sa part, à son propre niveau. »

Faire sa part, c’est aussi s’ouvrir à la beauté que l’on porte en soi. « Il ne faut pas se tromper de beauté. On peut être un merveilleux musicien et un abruti, ce n’est pas incompatible. On peut être un merveilleux peintre, mais un être infect. On peut servir la beauté et être soi-même dans la laideur dans sa propre vie. » C’est peut-être en ce sens qu’il faut comprendre la célèbre phrase de Dostoïevski, « la beauté sauvera le monde », à laquelle Pierre Rabhi se réfère souvent. Faire sa part, à son niveau, avoir confiance dans la force de ses convictions, sentir que chaque être humain est investi d’une beauté qui lui est propre, savoir dire non à un chemin imposé par l’extérieur pour mieux suivre la voie de ses intuitions.

source INRESS

Publié dans Chemin spirituel, En 2012-2013 et après 2016 | Pas de Commentaire »

 

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