Trous Noirs et Mots Clairs

Posté par othoharmonie le 3 octobre 2014

 

images (2)Dans le cosmos ou l’écriture, l’astrophysicien et poète jean-pierre luminet sonde le monde invisible.

J’aime le noir d’où jaillit la lumière, chez les poètes comme dans le cosmos. » Jean-Pierre Luminet découvre la poésie à l’école primaire, à Cavaillon, sa ville natale dont il a gardé l’accent méridional et la gestuelle tout en rondeur. Il évoque ses souvenirs en s’interrompant fréquemment d’un « C’est la nuit des temps ! » et d’éclats de rire. Le petit garçon habite alors dans un ancien cabanon de potager, avec son frère et sa sœur aînés, et ses parents qui préparent les concours pour devenir enseignants. C’est la lecture de Victor Hugo et d’articles collectés sur la prise de la Bastille qui lui donnent envie d’écrire, à 12 ans, son premier poème : « Un long texte épique, en alexandrins et rimé, car en toutes choses, il faut faire ses gammes ! » Il sourit : « Je suis le seul poète et le seul scientifique de la famille. » 

Car sa passion précoce pour la poésie n’a d’égale que celle des mathématiques, qui lui permettront d’embrasser sa carrière d’astrophysicien et de devenir le spécialiste mondial des trous noirs. En me conduisant à l’Observatoire de Meudon, son lieu de travail, il me confie : « Tout jeune, j’ai pressenti que le monde visible n’était qu’une partie de la réalité, et j’ai voulu approcher le mystère par différents langages. » En 1980, l’année de ses 30 ans, il fait paraître simultanément son premier recueil de poésie, « “Elle”, suivi de “Rythmes” » (éd. Guy Chambelland), et une publication internationale dans laquelle il explique avoir « visualisé l’invisible » des trous noirs – un choc dans la communauté scientifique. 

Depuis, il a écrit une dizaine de recueils mais aussi sept romans d’histoire des sciences, et poursuit ses travaux de recherche en prédisant notamment un univers fini et « chiffonné ». Il aime passer des équations mathématiques aux mots du poème – et inversement – afin que « ce qui semble noir, muet, se comble de son et de clarté » (« Itinéraire céleste », Le Cherche midi, 2004). Admirateur d’Edgar Poe, de Baudelaire et d’Einstein, il est resté l’enfant persuadé que « l’imagination est la reine du vrai ».

Découvrir son poème “Le Vide”

Son blog : http://blogs.futura-sciences.com/luminet   

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