LA MEDITATION ZEN
Posté par othoharmonie le 14 octobre 2014
Qu’est-ce que la méditation zen ? Comment peut-elle transformer la Perception que nous avons du monde et de nous-mêmes ? L’auteur nous fait découvrir l’étonna ont pouvoir de transformation de la méditation et toutes les répercussions qu’elle peut avoir sur le plan familial, social et professionnel.
L’idée de « l’animal sacré » fait référence à une métaphore issue du Chan chinois : la découverte et la capture du buffle qui aide à la compréhension de notre véritable nature, au terme d’une profonde investigation intérieure. Ce témoignage et les extraits des entretiens de ce maître zen hors du commun , Taku an Shinto, avec son disciple , pourront apporter à tout personne engagée sur le chemin de la sagesse et de la méditation, une aide précieuse et éclairante.
Soudain, tout le flux de mes pensées s’interrompt. Il laisse la place à un vide immense… envahissant… Difficile de caractériser véritablement cette impression, tant la sensation intérieure est dense, pénétrante : vide profond ou plénitude infinie ? Sensation insolite… jusqu’alors inconnue !
En cet instant, pour la première fois de ma vie, je suis vierge de toute réflexion, de tout raisonnement, l’esprit complètement neuf de tout dialogue intérieur. Oubliés les vicissitudes de la vie, les inquiétudes, les soucis de tous ordres. Malgré l’émotion suscitée en moi, j’ai le sentiment d’être étonnamment présent, comme immergé dans un éternel maintenant.
Dans cette salle de méditation à demi-obscure, je vois les visages figés de toutes les personnes qui, les yeux mi-clos, méditent en position de lotus dans la rangée qui me fait face. Intensité d’une vision plus lucide que jamais. Une joie intérieure indescriptible s’empare de moi. Une joie à vous couper le souffle, car effectivement j’ai l’impression d’avoir cessé de respirer, absorbé par cet extraordinaire état de présence. Malheureusement, cette expérience prend fin. Difficile d’en mesurer la durée, tant la sensation semble se situer hors du temps. Deux minutes ? Quatre minutes ? Plus ?…
Le flot de mes pensées réapparait alors, laissant ce souvenir ancré dans ma mémoire. Une marque indélébile qui m’interpelle encore, trente-cinq années plus tard. En même temps que les pensées reprennent leur cours, je m’investis de nouveau dans ma pratique : concentrer mon attention sur le souffle respiratoire.
Visualiser le souffle qui entre par le nez à l’inspiration, puis descend à l’intérieur de la cage thoracique à l’expiration, avant de l’imaginer arrivant plus bas, dans cette zone ventrale située sous le nombril : le fameux hara des Japonais. Foyer d’énergie capital nommé « chakra de la volonté » par les Hindous.
Sortie du hara, l’inspiration reprend son cours, l’air est imaginé remontant à l’extérieur jusqu’aux narines et ainsi de suite. Beaucoup plus tard, je vais découvrir que le but de la pratique est de faire disparaître l’entité pensante et « respirante » jusqu’au point ultime où ce n’est plus elle qui inspire mais où elle est… inspirée ! Je suis toujours stupéfait de retrouver cela dans le langage populaire. On « est inspiré » quand on fait une découverte, en particulier sur le plan artistique. De même à propos du chakra, on dira d’une personne manquant de volonté qu’elle n’a rien dans le ventre ! D’ailleurs, toutes les maladies touchant cette zone intestinale – gastroentérite, colibacillose…, etc. – provoquent un affaiblissement de la volonté. Au début de ma pratique, dans le doute qui me préoccupe sur l’utilité du zazen, mot japonais pour “méditation”, ces convergences d’idées ont pour effet de me conforter dans mes ambitions à propos du zen, de leur donner une certaine légitimité.
De la persévérance à l’expérience Au cours de cet été 1978, j’en suis à ma sixième sesshin, c’est ainsi que l’on nomme ces stages de zazen d’une durée d’environ une semaine. Ceux-ci sont partagés dans la journée entre des séances de méditation assise et des périodes de travaux manuels. Le reste de l’année, ces stages sont complétés par des méditations quotidiennes chez soi d’au moins une demi-heure par jour.
Après trois années de pratique assidue, et passé l’engouement des premières sesshins, j’abordais le présent stage avec pessimisme car depuis quelque temps, j’avais vraiment l’impression que ces séances n’aboutissaient plus à rien. J’envisageais même d’arrêter le zen à plus ou moins brève échéance. Mais l’expérience surprenante que je viens de vivre me redonne l’envie d’aller plus loin dans les profondeurs de mon être. Je veux en savoir plus sur la connaissance de soi et sur l’appréhension de l’univers.
Ce faisant, j’attends avec intérêt un entretien individuel avec le maître zen, juste après la marche méditative. En effet, chaque méditation, d’une durée de 35 à 40 minutes, est suivie par une marche nommée kin-hin, le plus souvent à l’extérieur de la salle. Détente de nos jambes occidentales peu habituées à la station assise prolongée, mais aussi autre façon de concentrer notre attention, cette fois sur l’action même de marcher
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