Simple comme bonheur
Posté par othoharmonie le 14 octobre 2014
Dans le cadre de la série « Des Valeurs à Vivre », j’ai rencontré Alain Williamson, un éditeur québécois à succès, Le Dauphin Blanc. Cet homme anime la chronique « Simple comme bonheur » dans le magazine Vivre (Québec). C’est ce qui m’a décidé à lui proposer cet entretien. Pourquoi cette valeur plus qu’une autre ?
Alain Williamson : La simplicité est pour moi une qualité innée, non une valeur à acquérir. Je pense que le cœur humain est simple et que seul le mental complique les choses. Retrouver notre simplicité nous ramène donc à notre source, à nous-mêmes et à nos racines profondes. Tout individu possède cette capacité naturelle à se connecter à son essence profonde. Le travail consiste donc à la retrouver et, pour cela, à retourner en soi.
Nous aimons nous compliquer la vie et cela engendre beaucoup de difficultés et de souffrance. Nous ne cherchons pas à l’intérieur de nous-mêmes l’éclairage qui nous permettrait de faire la part de ce qui vient de nous et ce que le mental nous dicte. Certains affirment gagner en simplicité en quittant la ville pour vivre à la campagne, cultiver leurs légumes et se couper du progrès. Pourquoi pas, mais on peut rester compliqué si on n’agit pas avec le cœur. As-tu remarqué la force incroyable dont on dispose lorsque l’on est simple ? C’est parce que cela nous permet d’être avant tout nous-mêmes. Et, dans cette énergie, non seulement nous profitons pleinement de la vie, mais nous accomplissons notre mission et nous donnons aux autres. Pour moi, l’enfant incarne parfaitement cette qualité. Je me souviens d’une soirée passée en famille à écouter des musiciens. Tout à coup, ma fille de trois ans s’est levée et s’est mise à danser au milieu de la foule qui la regardait. Je ne l’aurais jamais fait. Elle a suivi son élan et les gens ont trouvé cela très touchant. Elle leur a donné quelque chose en suivant son élan intérieur.
Cette simplicité intérieure est-elle un don ?
Non, c’est l’essence même de tout être humain. Je suis persuadé que l’âme qui naît est simple et que c’est le jeu de l’incarnation qui complique les choses. C’est pourquoi l’enfant est plus spontané. Plus tard, il faut vraiment faire un effort de conscience au quotidien pour revenir à l’essentiel. Pour m’aider, je me projette dans mon futur et j’observe ce que je vis aujourd’hui avec le regard du vieil homme que je serai. Cela me ramène invariablement à l’essentiel de l’expérience que je vis et me fait lâcher prise sur les épiphénomènes pour me concentrer sur ce qui est utile. Je simplifie l’expérience et les émotions qui en découlent et c’est tellement plus agréable…
La simplicité impliquerait donc un certain lâcher prise ?
Oui, parce qu’elle offre cette capacité de dédramatiser des choses. Elle nous fait comprendre qu’en dehors du rôle que l’on se donne, on ne contrôle pas tout. Si l’on reconnaît notre être profond, notre place et notre mission, on lâche prise plus facilement sur les événements, sur les gens et sur l’aspect matériel des choses.
La simplicité permet-elle une meilleure relation entre les êtres ?
Elle rend moins prétentieux (rires !) et maintient en dehors des jeux de pouvoir. Cela change donc toute la relation à l’autre car elle nous relie plus à notre être profond. La relation à l’autre passe à un autre niveau que celui « de surface » que l’on entretient ordinairement. L’ouverture se fait alors plus directe et partager devient une façon d’être. Quelqu’un qui manque de simplicité est difficilement compréhensif ou empathique. Pour moi, la simplicité est une nécessité. On dit que le XXIème siècle sera spirituel ou ne sera pas. Je crois que ce sera le siècle du retour vers soi et que la simplicité est un moteur de ce renouveau. L’extérieur est une illusion qui réagit à ce que l’on est intérieurement. Il faut donc comprendre que c’est en changeant notre vision de nous-mêmes que nous pouvons transformer ce qui semble extérieur à nous.
La simplicité est-elle une voie vers le bonheur ?
Je dirai que nous devons nous entraîner à laisser parler notre cœur, à laisser s’exprimer cet élan intérieur spontané. Vivre, c’est comme jardiner : là où on ne sème pas de fleurs, ne poussent que des ronces. Il faut sarcler, revenir souvent, enlever les mauvaises herbes, arroser… Il faut symboliquement penser à l’orientation pour avoir le plus de soleil possible. Il faut laisser agir notre bon sens qui est notre jardinier intérieur. Il sait laisser pousser la plus belle des fleurs, la simplicité.
Lire l’article ICI… http://www.gproductions.fr/presse_detail.php?id_art=28
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