L’ACCEPTATION – REGARDER NOTRE VIE
Posté par othoharmonie le 16 octobre 2014
REGARDER NOTRE VIE TELLE QU’ELLE SE PRÉSENTE À NOUS ET SURTOUT TELLE QUE NOUS L’AVONS CHOISIE
« Avec qui avons-nous pris rendez-vous si ce n’est avec cet atome du fond de notre cœur qui, de toute Éternité a tout compris et qu’incroyablement nous continuons de museler jour après jour ? » — Un pas vers Soi.
Tant que notre mental veut réformer le monde, notre monde, nous nous contentons de porter un masque de plus, le masque du sauveur ou de l’Être parfait « sous tout rapport », auquel rien ne peut être reproché. Nous pouvons aussi être le rebelle qui cherche l’attention et veut qu’on le regarde… et derrière ces multiples identités, nous espérons un peu de reconnaissance, une justification à notre présence sur terre et surtout un peu d’amour… tout en cheminant de désillusions en désillusions.
Quoi que nous fassions pour cacher notre blessure, rien n’y fait et le monde continue de tourner comme si nous n’étions pas là !
Personne ne nous reconnaît comme nous aimerions l’être, nous ne sommes pas aimés ou du moins le croyons-nous et nous sommes loin d’être parfaits. Puisque la Vie, notre Vie, n’est pas comme nous l’aurions voulue, qu’à cela ne tienne, nous allons nous en inventer une… ainsi, jour après jour, nous contribuons à notre désarroi grandissant et à notre autodestruction programmée.
Dès lors, nous nous confondons avec notre personnalité du moment et avec le rôle que nous avions choisi pour cette vie… et l’acteur s’identifiant à son rôle, glisse doucement vers la folie de l’Oubli de Soi.
Un matin, les informations annonçaient qu’un grand cuisinier venait de se suicider car il avait perdu deux points (qui ne sont pas les étoiles) sur son classement prestigieux habituel.
Était-il lui aussi à la recherche de cette reconnaissance et de cette perfection qu’il aurait aimé trouver dans le regard des autres mais qu’il était incapable de s’offrir à lui-même ?
Pour reconnaître les FP qui nous encombrent et ralentis sent notre route, un acte d’humilité vraie, demeure indispensable. Il est celui qui va nous permettre enfin d’accepter ce que nous sommes et ce qu’est notre vie, sans orgueil et sans peur. Lorsque nous posons l’acte Sacré d’enlever les masques derrière lesquels nous pensions nous protéger, nous accomplissons un acte de courage et un acte d’amour.
C’est cet Amour qui renverse les montagnes et va tout rendre possible.
Il est le premier témoin de ce face-à-face avec nous-mêmes que nous craignons tant. Ainsi, l’enfant que nous étions, indépendamment de notre âge et qui se déplaçait à quatre pattes, décide un jour de se tenir debout.
Nous ne sommes pas des êtres parfaits (même si cette perfection est en nous) et tant que nous refuserons de voir les zones d’ombre que nous portons ou qui font partie de notre vie, nous ne pourrons les éclairer d’une lumière nouvelle.
Comme la plupart, nous nous réfugions derrière un mécanisme simple : celui de l’oubli de ce pourquoi nous avons dit oui à la Vie. Enfants, lorsqu’il nous était impossible d’agir devant les souffrances que nous éprouvions ou faisions éprouver, submergés ou incapables du moindre recul dû à notre âge et à notre état de dépendance, il ne nous restait que la fuite dans l’oubli ou dans l’imaginaire.
Nos parents ne nous désirent pas, ils ne s’aiment pas ou plus, ils sont trop vieux ou trop jeunes, nous arrivons en fille alors qu’ils souhaitent un garçon, nous sommes le septième d’une longue tribu, nous remplaçons l’enfant mort avant nous. Bref ! nous ne sommes pas attendus, voire rejetés ou encore abandonnés. Derrière cette terrible souffrance qui est la nôtre, derrière cette colère fondamentale qui nous envahit et qui se dirige autant envers eux, les « mal aimants », qu’envers nous les « coupables », les « non adéquats », les « mal aimés », nous préférons changer le scénario tout en sachant qu’il repose sur le vent de la rébellion et de la non-acceptation.
Dès ce moment, nous décidons de croire que nous n’avons pas choisi cette vie, que nous voulons retourner d’où nous venons, que nous ne voulons plus vivre et que nous en voulons au monde entier. De victime en coupable nous naviguons en eaux troubles où l’avance est difficile… parce que, en nous trompant d’histoire, en refusant le scénario pour lequel nous sommes là, en entrant en guerre, nous trahissons celui ou celle qui, en nous, sait que nous avons dit oui. Dès cet instant, nous voilà aux prises avec une histoire de vie qui peut n’avoir aucune réalité objective mais qui n’en existe pas moins, pour nous. Cette « réalité » que nous venons de fabriquer en tant que « mal aimé » vient de créer en nous l’impact qui va nous suivre toute notre vie et faire de nous des êtres réactifs à tout.
Aidés par les somnifères, les drogues ou les alcools mis à notre disposition par cette société que nous formons et qui a peur de la souffrance, notre vie devient peu à peu une course d’obstacle où la seule survie est à l’ordre du jour.
Nous sommes presque toujours mal à l’aise ou malade et nos actions ne sont guère plus que des réactions dont l’objectif est de nous aider à trouver le « bonheur » ou un peu moins de « malheur » ou peut-être « un peu plus d’amour » mais en vain.
La quête du bonheur, que dans notre mal être nous situons à la périphérie de notre vie, demeure toujours inaccessible. Dieu, que nous accusons souvent, n’y est pour rien. Il n’est pas celui qui nous laisse tomber. La Vie n’est pas injuste, et les Autres ne sont pas les fau tifs de notre malheur. Eux aussi ont dit oui pour faire partie de la même pièce de théâtre…
Un jour, après un tel constat, épuisés d’avoir joué et rejoué la même scène, n’ayant plus rien à quoi nous raccrocher, nous nous apercevons que, quoi que nous fassions, nous souffrons et nous décidons de revoir le scénario. Nous commençons, dès cet instant, nos premiers pas vers la Libération.
Ce moment n’a ni lieu ni règle et peut survenir à n’importe quel instant de notre vie, souvent là où nous l’attendons le moins et où notre mental surpris n’oppose plus de résistance.
« Nous n’avions pas lu toute la pièce et ce passage-là, si douloureux lorsque nous l’avons joué dans cette vie, paraissait beaucoup moins dramatique lors de la première lecture. » Dirons-nous pour toute excuse ! « Vu de plus haut, avant que nous n’entrions dans le ventre de notre mère, tout semblait plus facile et réalisable. »
Les excuses se profilent, mais cette fois nous ne les acceptons plus, car nous n’y croyons plus…
EXTRAIT de Formes-Pensées – Tome 2 – ÉDITIONS S.O.I.S. de Anne Givaudan
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