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Vivre et mourir… guéri

Posté par othoharmonie le 8 octobre 2014

Par Martine Vallée

Il y a de ces livres qui, nous le savons, auront un impact important à un moment clé de la transformation de l’humanité, particulièrement pour l’être qui œuvre à l’émergence d’une nouvelle conscience éveillée. Vivre et mourir… guéri ! est beaucoup plus qu’un livre sur la guérison ou le récit d’une histoire vécue. C’est aussi de grands enseignements canalisés par les guides de lumière qui ont accompagné Anne-Marie Séguin et France Gauthier dans un remarquable processus alchimique.

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« Lorsqu’un Être choisit de guérir et laisse le processus se réaliser dans son entièreté, il lui faut une foi inébranlable puisque de l’extérieur, pour ceux qui l’accompagnent, cela peut sembler un chemin vers la mort. Les proches témoins sont réveillés dans leurs peurs et l’Être en guérison doit élever sa conscience pour percevoir la Vérité à travers l’illusion de la troisième dimension. Les autres Êtres, ceux qui vivent un processus de guérison en exprimant la peur, choisissent la mort comme chemin de libération karmique. Anne-Marie a choisi la Vie et c’est pourquoi elle est toujours en présence sur cette Terre dans la joie et la paix de Dieu. »

L’année 2014 et les années qui suivront marquent le début d’une nouvelle ère de guérison, celle où l’être humain comprend la véritable nature de la maladie et retrouve la maîtrise de son corps, l’ultime frontière à atteindre pour vibrer dans les ondes de son cœur solaire. Je vous invite donc, le samedi 18 octobre, à un rendez-vous… avec la guérison. Vous entendrez France et Anne-Marie (pour une seule et unique conférence) raconter cette expérience aussi touchante qu’inédite. Plusieurs autres collaboratrices et «guérisseuses» seront également présentes.

Tout ce que j’ai publié jusqu’à maintenant sur la santé et le grand défi que je vis moi-même en ce moment ne pouvait que mener à cette journée. J’y serai et j’espère que vous y serez aussi.

Martine Vallée

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Les va-nu-pieds font bouger l’Inde

Posté par othoharmonie le 5 octobre 2014

 

téléchargement (6)L’Indian Network on Ethics and Climate Change (Inecc) fait partie des réseaux indiens soutenus aussi bien par de simples associations citoyennes que par de grosses fondations. Il recense une foule d’initiatives qui, sur le terrain, modifient les esprits et les choses. Qu’il s’agisse de cultiver le riz de façon bio et autonome, de fabriquer artisanalement des fours solaires, des lampes au biogaz ou des microcentrales hydroélectriques, ou encore d’inventer de nouveaux systèmes de tri des déchets ou de transport, on est frappé par tout ce que l’Inde est en train d’engendrer en matière écologique, parfois dans ses zones les plus pauvres. Particulièrement remarquable, l’Université des va-nu-pieds, fondée par Bunker Roy, laisse pantois : des milliers d’analphabètes, majoritairement des femmes, gamines ou grands-mères, sont devenus des « ingénieurs » si doués dans les technologies vertes qu’on les demande jusqu’en Afrique pour enseigner à leur tour (allez voir les vidéos sur le Net !). 

Bien qu’encore marginales, de telles expériences ont lieu sur tous les continents, partout où émerge une société civile active, sous forme d’associations des droits de l’homme (et plus encore de la femme), d’éducation populaire, d’économie sociale (avec des banques communautaires pratiquant le microcrédit), etc. Si cette floraison d’initiatives dispersées donne une impression structurée, c’est qu’elle alimente une vraie vision théorique. Formé à New Delhi puis au MIT, et enseignant l’architecture durable au Ramapo College du New Jersey, Ashwani Vasishth la définit ainsi : « Pour résister à des phénomènes aussi colossaux que le changement climatique, il nous faut revenir à l’idée de planification. Mais celle-ci ne peut plus se faire sans la participation des citoyens. En contrepoids d’une mondialisation contrôlée par les multinationales, l’individu de base se croit impuissant, alors qu’il détient un pouvoir potentiel colossal que nous appelons le “localisme”. C’est la somme des initiatives locales d’une région. Plus nous avançons dans la crise, plus nous réalisons que l’avenir appartient aux actions “contextualisées”, c’est-à-dire ajustées à l’endroit où elles se déroulent, ce dont les multinationales sont incapables. »  

Le penseur le plus fin du localisme était l’économiste marocain Hassan Zaoual (1950-2011). Son livre « Socioéconomie de la proximité : du global au local » (L’Harmattan, 2005) explique comment la moitié de l’humanité survit, malgré la misère, hors des scénarios économiques officiels. Comment ? En s’inscrivant dans un lieu caractérisé par trois boîtes : 1) une « boîte noire » irrationnelle contenant des mythes fondateurs, des croyances, des révélations, des influences ; 2) une « boîte conceptuelle » contenant en particulier un modèle socio-économique dépendant des ressources locales et des modes politiques et culturels du lieu ; 3) une « boîte à outils » de techniques particulières, souvent artisanales, applicables à chaque moment de la vie et constituant le trésor de toute population, même très défavorisée.

 

Une vision spirituelle du monde 

Mais les classes moyennes ne sont pas en reste dans la mutation en cours. En Inde, elles représentent 400 millions de personnes. Cadres ou chefs d’entreprise, ils font des envieux dans tout le pays. Pourtant ils s’interrogent. Aux Dialogues de Bangalore, plusieurs nous confient leur lassitude : « Je suis un jour à Hong Kong, le lendemain à Dubaï, le surlendemain à Johannesburg, je n’ai plus de vie ! » se plaint Dipit Desai qui ne sait pas combien de temps il tiendra. Informaticiens pour la plupart, ils citent volontiers le Web open source comme le système nerveux du « localisme ». Poussant plus loin la contestation, certains sont « retournés à la terre » tels Julie et Vivek Kariappa (lire l’encadré ci-contre) ou organisent des centaines de villages autour de réseaux de commerce bio et équitable – comme Bablu Ganguly, ex-leader trotskiste, devenu animateur du collectif agroalimentaire coopératif Timbaktu. Ce qui frappe le plus, c’est que ces esprits critiques se rejoignent dans une vision spirituelle du monde.  

téléchargement (7)« La planète se couvre de business schools ! s’écrie Jeevan Kumar, directeur du Centre d’études gandhiennes de l’université de Bangalore. Il y en a 75 rien que dans notre ville ! L’avenir appartient à ceux qui osent imaginer un monde post-entreprises, une ère artistique et spirituelle où l’on réalisera qu’obliger des humains à vivre dans la laideur est un crime, tout comme polluer la terre, qui est réellement un être vivant. » 

Au cinquième jour, Siddhartha, l’organisateur des rencontres, conclut en vieux sage, citant Krishnamurti – « Nous sommes le monde, le monde est nous » – puis Thich Nhat Hanh – « Notre tâche est de dépasser l’illusion de notre séparation ». « Toutes les grandes traditions spirituelles, dit-il, hindouisme, bouddhisme, judaïsme, christianisme, islam, se réfèrent à l’idée d’unicité. Derrière le masque des apparences, tous les êtres, humains et non humains, sont interconnectés. Si la liberté individuelle est un programme génial, son accomplissement ultime se situe dans la compassion, c’est-à-dire dans la prise de conscience que le destin d’autrui est aussi le mien. »  

J’ai quitté Bangalore pendant la « grande nuit de Shiva », la seule de l’année où le dieu de l’énergie cosmique dort et où, en conséquence, les Indiens ne dorment pas, pour veiller à sa place. Le temps était calme et doux. Je me suis dit qu’ils s’acquittaient bien de leur tâche. 

par Patrice Van Eersel

 

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Le mystère du silence

Posté par othoharmonie le 5 octobre 2014

 

 

Nous ne connaissons pas le silence… Nous le recherchons lorsque les bruits et l’agitation envahissent nos vies, nous le fuyons lorsque l’ennui et l’angoisse se font trop pesants. Ces deux tendances apparemment contradictoires sont enracinées dans notre psyché. Monique Virelaude constate ainsi qu’il existe : « de la peur au silence… du silence à la peur, deux états de conscience étroitement imbriqués et si étrangement solidaires… » Ce sont ces deux tendances qu’il nous faut apprendre à connaître dans leurs fonctionnements [1].

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Toutes deux appartiennent au domaine du brouhaha intérieur et se partagent cette double vision que nous nous sommes forgés de « l’état sans bruit ». Cette situation est la manifestation d’une double méprise parce que « le silence n’est pas l’absence de bruit. Il se tient à l’arrière-plan du monde phénoménal », dit Serge Pastor à l’instar de la plupart de nos auteurs. « L’absence de bruit » ! c’est pourtant ainsi que nous envisagions le silence, tant le bruit de nos villes – comme de nos campagnes, souvent – est devenu lancinant, masquant l’angoissante existence de contemporains déboussolés qui ignore l’apaisement. … Il semble alors que nous ne connaissions pas le silence ! Mais qu’est-ce que le silence ? Et quel sens peut-il avoir dans nos vies ? Avant tout, remarquons, avec le Frère John Martin qu’« il est contradictoire d’écrire ou de parler de silence.

En effet, à partir du moment où l’on parle et écrit à propos du silence, il n’y a plus de silence. Le silence n’est pas un objet ». Il faut alors comprendre avec Jean-Marc Mantel que : « nous confondons souvent le silence-objet, perçu, avec le silence du sujet, de la conscience sans pensée ». Cette confusion tient au fait que le silence est notre véritable nature, par-delà la vie et la mort, et que cette essence de ce que nous sommes échappe totalement à nos fonctions cognitives. En effet, précise Viator : « comme l’immobilité, ou l’immuabilité, ou encore l’absolu, le silence n’est pas quelque chose que je puisse appréhender, il n’est pas un phénomène. » C’est pourtant ce que nous en faisons, car nous avons, du silence, des perceptions de quiétude, de tranquillité, de repos ; ses expériences deviennent des représentations du silence-objet jetant leurs voiles sur le silence du sujet. Ces représentations de l’expérience du silence conditionnent notre rapport au monde, aux autres et à nous-même ; elles placent notre conscience dans l’alternance de l’attraction/répulsion et imposent leurs définitions particulières. Pourtant, comme le dit Betty : « définir ce qu’est le silence et être disposé à l’accueillir sous toutes réserves sont deux choses bien différentes. » Le silence véritable, qui n’exclut pas le champ de l’expérience qu’il transcende, est au cœur de nous-même, si bien que connaître le silence revient à « Être silence » et à se connaître soi-même dans la dimension du Soi – connaissance qui, ici, ne s’enferme pas dans les images bruyantes que nous nous renvoyons mutuellement dans la vie sociale. Le sens du silence est alors dans la connaissance silencieuse de nous-même, connaissance à laquelle nous aspirons tous.

 

Le silence créateur 

Au sein de cette civilisation du bruit qui est la nôtre [2], les populations s’agitent et l’être humain manque d’inspiration ; la capacité à créer semble avoir disparu au profit de l’invention continuelle de gadgets jetés dans une économie trépidante en voie d’essoufflement. Invention et agitation sont pratiquement synonymes tant les produits de l’une engendre les effets de l’autre. En dehors de ce chaos d’inventions délibérément fragiles et superfétatoires, il paraît bien difficile d’envisager autrement l’organisation économique et sociale vouée à la production continue d’une croissance extérieure. Le monde des ego fait partie du brouhaha de masse, jetant les uns dans la rue, les autres dans des labeurs ou des occupations souvent absurdes ou stériles. Au cours de ce mouvement faussement perpétuel, quelques lueurs d’esprit se font jour…

La quête d’un havre de paix intérieur conduit de plus en plus de personnes à sortir, pendant un temps, des autoroutes de la distraction collective, pour « se retrouver ». « Se ressourcer », « retrouver du sens », « marquer un temps d’arrêt », « faire un break », « être ici et maintenant »,… toutes ses expressions relèvent de notre aspiration profonde à vivre une existence plus sereine. Sérénité et créativité sont les qualités du silence, l’une invitant l’autre à tous les modes d’expression. « Le silence, par son essence même, dit Paul Pujol, permet la création, c’est-à-dire l’existence des choses et des êtres. » Toute création émerge du silence. Et la musique en particulier n’a d’existence que par le silence qui en sous-tend tous les pas. L’intervalle entre deux sons évoque la silencieuse présence, insondable, dont nous sommes le tissu – corps et âme à la fois sur des plans différents. « Le silence est sans origine et sans finalité, nous dit Nicole Montineri. Il est impossible de l’expérimenter, de lui donner une continuité, car il n’est pas dans le temps. Il était déjà là au commencement du monde, intrinsèque au jaillissement de la vie, au Principe qui fonde l’univers. »

C’est, dit aussi David Ciussi, « le mouvement universel qui donne naissance à tous les sons et à toutes les formes. Il est l’intelligence créatrice qui se déploie dans l’univers. » Il est judicieux de l’envisager, à l’instar de Rudolf Steiner (voir le Document dans ce numéro), comme l’essence du Penser. Mais pour puiser à cette source si nécessaire et indispensable, dans un monde qui n’en finit pas d’être en crise, il faut alors apprendre à « observer le penser » [3], afin de co-participer à la création du monde qui se renouvelle à chaque instant et éternellement. Nicole Montineri en témoigne ainsi : « L’esprit est actif, créatif, souple, car réellement silencieux. Il ne court plus le long d’un temps phénoménal mais est à l’écoute d’un temps tout intérieur, un rythme propre au cœur de l’être. La vie prend alors son véritable sens, vécu en soi comme une évidence. » La créativité, dont on a beaucoup parlé, n’est possible qu’au cœur du silence. « Silence » qu’il ne faut pourtant pas confondre avec l’absence de bruit, et qui n’a de réalité qu’au-delà du monde des phénomènes, dans une dimension spirituelle où « naître à la plénitude », comme le dit John Martin, prend tout son sens. La « seconde naissance » évoquée par tous les enseignements spirituels demeure la possibilité du Silence, dans la cessation spontanée, car non conditionnée, du mouvement des conflits intérieurs.

 

Les religions face au silence 

De nombreux mystiques ont témoigné d’un silence divin, « surnaturel », d’une « impensabilité profonde » comme l’exprime ici Peter Fenner. Ce silence n’a jamais été perçu comme un état d’âme à conquérir, mais plutôt comme l’abandon du mental devant l’insondable et l’inconnaissable Présence divine. Sur les ailes de l’abandon, des instants de grâce ont porté les esprits à concevoir de nouvelles voies de salut. En Occident, le quiétisme de Miguel Molinos en est sûrement la meilleure expression (voir le Document dans ce numéro). L’importance du « silence divin », que les intégrismes de tous bords se refusent à considérer, est qu’il ouvre la conscience à une véritable « œcuménicité spirituelle », libre des dogmes et des enseignements dualistes sur lesquels ils reposent. Le silence est la seule voie de paix intérieure comme extérieure. Envisagé comme l’absence de bruit et de parole, il est totalement ignoré dans la dimension profonde dont témoignent seuls les mystiques. Et cette ignorance engendre la très regrettable guerre des peuples, des religions, et des civilisations. Sur ce dernier état de « guerre » – celui des « civilisations » – un silence superficiel étouffe actuellement les esprits occidentaux qui refusent d’en voir la situation : deux civilisations s’opposent avec de plus en plus d’évidence. Celle de l’Islam, religion chargée d’archaïques traditions politiques et sociales, celle de l’Occident, laïque et démocratique sourde aux potentialités spirituelles de l’humanité. Le silence intérieur, chemin vers Dieu, est le seul remède aux conflits, et la seule voie de transformation pouvant conduire à une civilisation alternative : une 3e civilisation portée par une spiritualité véritable, c’est-à-dire par un sens créateur de l’homme et d’une nouvelle société dont l’accouchement terrestre n’est pas sans souffrance…

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Dé-couvrir le silence 

« Explorer la dimension du silence », selon les termes de Vimala Thakar, c’est découvrir les limites de notre connaissance intellectuelle, avec tout ce qu’implique ce mode de connaissance à travers les sens et les émotions. Nos sens et nos émotions sont en effet, conditionnés par l’intellect réduit aux multiples mémoires qui nous dominent. Viator constate avec nous l’évidence : « je ne peux donc entendre, ni percevoir en aucune manière le silence. » En effet, « lorsque je recherche le silence intérieur (silence des pensées, au sens propre du terme, mais aussi des émotions, des sentiments, des sensations…), je constate très vite que cette tentative est vouée à l’échec. » Cet « échec », s’il est vu directement et sans jugement, participe à la dissolution de l’emprise égotique qui gouverne nos vies. La vision profonde de cet « échec » ouvre la conscience au silence d’Être. Gangaji nous fait remarquer que « notre esprit reste inactif durant de longues périodes de la journée, mais comme notre conditionnement nous porte à ne faire attention qu’à l’activité du mental, ces moments de silence passent inaperçus. » Gangaji propose alors l’exercice du « stop ». « Stopper », c’est mettre notre « attention sur ce silence entre les pensées, qui correspond à la conscience sans forme ». Pragmatique, Monique Virelaude, propose un exercice d’attention au vide et au silence des organes des sens « en écho au silence de l’ensemble du corps ». La dé-couverte du silence est comme un retour à l’évidence de l’état primordial de l’esprit. Rudolf Steiner en a parlé en termes de seuil, d’étape nécessaire à la « connaissance du monde spirituel » ; le monde spirituel se révélant à l’esprit veillant dans la vacuité du silence.

C’est dans cette optique qu’il indique l’observation du penser. Observation non-duelle qui n’est en aucune façon l’observation de quelque chose ou l’expérience d’un état. Cette « observation sans observateur », dit Krishnamurti [4], dé-couvre le silence qu’est l’absence de pensée cérébrale, et par conséquent « l’abolition du temps », c’est-à-dire la cessation de tout le mouvement de la pensée conditionnée – conditionnée par tout le champ de nos expériences et de nos savoirs. Ce silence, nous dit Viator, est « non pas vide ni absence de sens, mais participation à la grande cohérence de l’ensemble de ce qui est, de l’ensemble de ce qui survient. Non pas absence de son, mais musique ». L’idée de musique intérieure et vivante, de « musique des sphères », de musique silencieusement créatrice du monde, remonte à l’Antiquité. La chimie comme l’astronomie moderne n’ont d’ailleurs pas échappé aux analogies musicales [5] ! Pour Rudolf Steiner – qui est l’une des Références Majeures de 3e millénaire [6] – le monde spirituel se révèle « musicalement » dans le Silence du silence, à l’esprit qui a appris à veiller dans la paix absolue de sa psyché.

Dans le silence, qui ne se définit plus naïvement comme l’absence de bruit, vibre le Verbe créateur. Râmana Maharshi, connu pour son expérience de l’Éveil et sa simplicité d’Être, dit en termes paradoxaux, lors d’entretiens, à ses interlocuteurs que : « le silence ne cesse de parler. C’est un courant continuel qui n’est interrompu que par la parole » (voir le Document dans ce numéro). L’expérience vivante, de ce vrai philosophe de l’advaïta (non-dualité) contemporain participe, ici, à la renaissance de la connaissance ancestrale du « Verbe créateur » et de l’« harmonie des sphères ».

 

Thérapie du silence 

Le silence sous-tend toute relation. Non pas le silence de la parole qui ne vient pas, mais le silence de « l’espace de la rencontre » dont parle Nicole Montineri, dans l’abolition des conflits. « Cet espace partagé où la dissolution des idées et des concepts se fait naturellement et sans effort est exquis et magnifique » dit le thérapeute Peter Fenner. Seulement voilà, « Toutes les expériences de silence ne déconditionnent pas nos esprits. Le silence peut faire tout le contraire : il peut aggraver et amplifier nos fixations. Si l’on se sent mal à l’aise, le silence peut intensifier nos émotions, surtout si l’on a l’impression que les occasions de communiquer sont limitées ou supprimées » souligne Peter Fenner.

L’absence de bruit ne définit effectivement pas l’insondable silence. L’absence de bruit peut rassurer, devenir un refuge ou être un objet de crainte et d’angoisse ; il peut ainsi apaiser ou révolter, mais en aucun cas « amener une transformation » comme le précise Vimala Thakar, ou faire « naître à la plénitude », selon l’expression du Frère John Martin. Atteint de ce qu’il convient d’appeler médicalement « une sclérose en plaque », David Anza, « témoin d’Éveil » dans ce numéro, « pratique pleinement et médite sur toutes ces techniques qui nous permettent de nous ancrer dans l’instant présent et de retrouver un calme intérieur. » Pour Monique Virelaude : « La guérison se fera sur la mise en ordre des forces sensibles physiques, sensorielles dans le rythme silencieux du souffle. » La quiétude thérapeutique retrouve ici le « chant de la vie » évoqué par Paul Pujol.

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Notes :  

[1] – Et plus exactement : dans le dysfonctionnement de nos fonctions motrice, sexuelle, émotionnelle et intellectuelle, au sens de l’enseignement de G.I. Gurdjieff. Voir l’incontournable ouvrage d’Ouspensky, Fragments d’un enseignement inconnu, Stock. 
[2] – Aldous Huxley écrit que « Le XXe siècle est, entre autres choses, l’Age du Bruit. Le bruit physique, le bruit mental et le bruit du désir – nous détenons le record de l’histoire en ce qui les concerne tous. » La philosophie éternelle. Philosophia perennis, Points Sagesse, 1977, p. 259. 
[3] – Pour Rudolf Steiner : « L’observation et le penser sont les deux points de départ de toute aspiration de l’homme à l’esprit, dans la mesure où il est conscient de cette aspiration. » La philosophie de la liberté, Novalis, 1993, p. 43. 
[4] – Krishnamurti parle de l’observation non-duelle en terme d’« observation sans observateur », c’est-à-dire sans jugement, ou sans le mouvement « mécanique » (automatique) de la pensée. Voir, par exemple, le dernier ouvrage paru cette année aux Presses du Châtelet, Vers la révolution intérieure. 
[5] – Kepler, fondateur de l’astronomie moderne, a décrit le système solaire en termes d’harmonies musicales dans L’harmonie du monde (1619) et dans Le secret du monde (1621) ; voir aussi, sur « L’harmonie des sphères », 3e millénaire n°92. 
[6] – Voir les Références Majeures de 3e millénaire dans le n°100.

 

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ENSEIGNEMENT de l’Inde

Posté par othoharmonie le 5 octobre 2014

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Les 4 lois spirituelles de la prospérité

Posté par othoharmonie le 3 octobre 2014

images (4)En tant qu’être humain vivant sur cette planète, vous êtes soumis à une multitude de lois.  Si vous ne les respectez pas, les choses n’iront pas dans le sens que vous souhaitez, et  vous pourriez même vous attirer des ennuis. Par exemple, en tant qu’être physique, vous  êtes gouverné par les lois de la physique. Imaginons que vous vouliez déplacer un imposant  vase en cristal d’une table à une autre sans le casser. Selon la loi de la gravité, la terre  attire cet objet à elle et la force que vous employez pour porter le vase doit être égale ou  supérieure à celle de la terre, si vous ne voulez pas voir ce vase s’écraser sur le sol. Pour  vous donner un autre exemple, vous êtes gouverné par la loi humaine, comme celle qui est  imposée par une patrouille routière d’un État. Imaginons que vous souhaitiez traverser cet  État en voiture sans vous faire arrêter par la police. Vous savez que, si vous ne voulez pas  recevoir d’amende pour excès de vitesse, vous ne pouvez pas rouler à 150 km à l’heure ; il  vous faudra respecter la limitation de vitesse. Or, de nombreuses personnes ne connaissent  pas (et par conséquent, ne respectent pas) les lois spirituelles qui gouvernent leur vie, si  bien qu’elles se demandent pourquoi elles n’arrivent pas à se débarrasser de leurs dettes, à  payer leurs factures ou à accumuler davantage que leurs chèques de paye. Cela s’explique  bien sûr par le fait qu’elles ne respectent pas les lois spirituelles qui les gouvernent. Et il se  trouve qu’elles n’atteindront une véritable prospérité que lorsqu’elles le feront. 

Première loi : le principe de la dîme

J’aimerais commencer ce voyage qui vous mènera vers la prospérité en vous parlant de l’ancienne loi spirituelle de la dîme. Pratiquer le principe de la dîme implique que vous redonniez à Dieu un dixième de tout ce que vous recevez. Pourquoi ne pas le faire, si l’on considère que vous êtes habitué à dire « merci » et à offrir un cadeau à la personne qui a été généreuse avec vous, de même avec Dieu ? Sachez que ce principe transformera. Quand je cherche une métaphore pour illustrer le principe de la dîme, je pense à des fenêtres qui s’ouvrent pour laisser entrer une pluie d’or étincelant. Cependant, même si les gens obtiennent des résultats remarquables en l’appliquant, il n’est pas automatiquement facile et naturel pour tout le monde. En réalité, le principe de la dîme est celui qui rencontre la plus grande résistance, et l’occasion de découvrir que la résistance découlait invariablement du manque. Pourtant, nous vivons dans un monde d’abondance et de prodigalité où nos désirs et nos besoins seront toujours comblés — vous pourrez vous en rendre compte vous-même en effectuant ce voyage vers la prospérité. Ceci étant dit, je comprends que le principe de la dîme puisse être une source d’angoisse. Je n’ai moi-même pas toujours trouvé son application aisée. En réalité, il fut un temps où je le considérais comme un concept difficile et effrayant contre lequel j’ai résisté longtemps avant d’accepter de l’essayer. Vous comprenez maintenant que la loi est la suivante : Donnez et vous recevrez. Vous êtes totalement responsable de ce que vous recevez. Êtes-vous prêt à recevoir plus ? Si vous êtes prêt, mais ne savez pas comment vous y prendre, voici votre réponse : donnez plus. Visez plus haut en donnant plus. Je vous garantis que les résultats seront difficiles à croire. 

En pratique :

1. Vous devez donner 10 % de tout ce que vous recevez  à la personne, au lieu ou à l’institution qui vous  nourrit sur le plan spirituel. La nourriture spirituelle  peut se présenter sous de nombreuses formes différentes.  Par exemple, il peut s’agir d’un message  inspirant véhiculé par un livre, ou encore un sentiment  de joie provoqué par un morceau de musique.  Nourri sur le plan spirituel  votre coeur chante d’allégresse.  Dans la Bible, la dîme est  mentionnée pour la première  dans le chapitre 14 de  Genèse, quand Abraham  donne la dîme à son  maître spirituel, Melkisédeq.  Cependant, on ne nous donne pas la  raison de ces 10 %.  Dans son livre Prosperity,  Charles Fillmore a  écrit : « Le principe de la  se fonde sur une loi  infaillible, et il constitue le  plus sûr d’atteindre la  car c’est Dieu qui a créé  principe de don. »  Lorsque vous appliquerez la dîme depuis un certain  temps, vous commencerez à être approvisionné par  des moyens auxquels vous n’avez jamais pensé. Vos  revenus ne cesseront d’augmenter et proviendront  de personnes et d’endroits que vous n’aviez pas  prévus. Donner la priorité à Dieu au niveau financier  est un acte de courage. Si vous agissez ainsi, votre  foi et votre capacité à vous ouvrir, à aller de l’avant et  à élargir votre perspective en seront décuplées.

 

Deuxième loi : Etablir des objectifs

L’établissement des objectifs, associé à une foi grandissante et bien dirigée, peut entraîner des résultats véritablement spectaculaires. Cependant, à l’image  de la dîme, cette méthode ne fonctionne que si vous l’appliquez réellement. Lorsque vous commencez à pratiquer la dîme, les portes du ciel s’ouvrent à vous et une pluie de bienfaits inonde votre vie. Il vous faut maintenant un instrument pour vous emparer de ces bienfaits et éviter qu’ils soient perdus. Établir des objectifs concrets et pratiques vous permet de créer cet instrument. Lors du processus d’établissement de vos objectifs, vous aurez besoin de vous retrouver seul, loin du chaos et des distractions de la vie quotidienne, pour reprendre contact avec votre être intérieur. Il vous faudra peut-être réapprendre à rêver éveillé et à laisser votre esprit vagabonder, comme vous le faisiez étant enfant. L’établissement d’objectifs est un aspect extrêmement amusant et créatif du processus de prospérité. En outre, il est particulièrement important. Vous devrez vous donner le temps et la permission de rêver en grand, sinon vous risquez de rater ce pour quoi vous êtes sur terre : faire l’expérience de votre nature divine.

En pratique :

2. Vous devez établir des objectifs clairs et tangibles. L’établissement d’objectifs est un moyen de déterminer objectivement où vous en êtes, de décider quelles sont vos aspirations et de vous fixer un but clair pour y parvenir. Vous êtes ainsi obligé de vivre en pleine conscience, et non dans l’inconscience.

 

Troisième loi : pardonner

Entretenir des rancoeurs annihile totalement votre capacité à trouver la paix d’esprit. Toutes sortes d’études indiquent que les pensées, sentiments, paroles et comportements négatifs affectent notre santé physique et mentale, notre capacité de réussite et notre opinion de nous-mêmes. Refuser de pardonner revient à se donner des coups de poignard en s’attendant à ce que la douleur soit ressentie par la personne qui nous a fait du tort. Nous ne pardonnons pas pour les autres. Nous pardonnons pour nous-mêmes, dans notre propre intérêt.

En pratique : 

3. Vous devez pardonner en permanence, surtout lorsqu’il s’agit de vous-même. Pardonner est une discipline et une pratique spirituelle puissante qui vous permettra de vous sentir digne d’une vie d’abondance. Elle nécessite d’être assidu et de s’engager à faire preuve de compassion et de compréhension.

 

Quatrième loi : la voie divine

Ce que vous allez découvrir, si ce n’est pas déjà fait, est que la notion d’engagement joue un rôle essentiel dans chaque aspect de votre cheminement. L’engagement est nécessaire si vous voulez pratiquer la dîme chaque fois que vous recevez un revenu, et non pas de façon épisodique. Cela est important afin d’établir vos objectifs et sortir de votre zone de confort pour les atteindre. Vous devez prendre un engagement de taille quand il est question de pardonner à ceux qui vous ont blessé par le passé. Enfin, comme vous allez le découvrir avec cette quatrième loi, vous devrez vous engager à vivre en harmonie avec votre voie divine. Ce que je sais avec clarté et certitude est que, lorsque vous vous engagez à 100 % à être ou à faire quelque chose, et que chacun de vos pas se fait dans l’intégrité, l’univers ouvre un chemin qui n’existait pas avant et se précipite pour vous soutenir. Quand j’utilise le mot « engagement », je me tiens loin des commentaires faciles et douteux du  genre : « Je le ferai si j’ai une chance que ça marche. » Je parle au contraire d’un investissement passionné et total qui consiste à affirmer : « Je vais y arriver, peu importe le reste ! » Quand nous manifestons ce niveau d’engagement, rien ne peut nous arrêter. La plupart des gens n’ont aucune idée du pouvoir qu’ils possèdent en eux. Si vous souhaitez mettre ce pouvoir à l’épreuve, faites-le par le biais de l’engagement. 

En pratique :

4. Vous devez chercher, découvrir et suivre votre voie divine. Vous devez donner un sens et de l’importance à votre vie en vous munissant de force et de persévérance et en insufflant de la joie à votre existence sur une base quotidienne. Lorsque vous êtes en harmonie avec votre voie divine, tout ce que vous entreprenez est animé par la passion. Rappelez-vous que la prospérité n’est pas qu’une affaire d’argent. Évitez d’affirmer : « Telle personne ne respecte pas une des lois spirituelles — par exemple le pardon — mais elle est pourtant très riche. J’en conclus que ces lois spirituelles n’existent pas vraiment. » Le fait est que vous ne savez rien de la vie intérieure de cette personne, ni de l’état de ses relations humaines. Vous n’êtes pas en mesure de juger avec exactitude le degré de prospérité véritable d’une autre personne. Les quatre lois spirituelles sont aussi puissantes dans votre vie que la loi de la gravité. Ce sont des lois simples, mais aucune d’elle n’est optionnelle, et il importe peu de savoir si vous y croyez ou non. Il se trouve qu’elles jouent un rôle important dans votre vie. 

L’omniprésence de Dieu

Un passage de la pièce Le vent et la tempête, créée par Jerome Lawrence et Robert E. Lee, porte sur un personnage qui a toujours cherché Dieu trop haut et trop loin. Je pense que nous sommes nombreux à agir ainsi, quels que soient notre religion et notre système de croyances spirituelles. Nous cherchons Dieu trop haut et trop loin. Je crois que Dieu est ici même en cet instant, en nous, autour de nous, qu’il nous enveloppe et nous relie les uns aux autres, et que, plus nous sommes conscients de la présence de Dieu en nous et autour de nous, plus nous serons en mesure de vivre dans la joie, l’abondance et la vitalité. Les mystiques appellent cela « pratiquer la présence de Dieu ». Selon moi, tel est le sens de la vie. Je crois que la prospérité est un droit qui vous est donné à la naissance, parce que vous êtes un enfant de Dieu. Je crois qu’elle est votre héritage divin et que celui-ci vous a été légué selon le droit divin. La prospérité passe par la conscience que Dieu est présent en tout.

Par Edwene Gaines http://www.magazine-essentiel.com/

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Trous Noirs et Mots Clairs

Posté par othoharmonie le 3 octobre 2014

 

images (2)Dans le cosmos ou l’écriture, l’astrophysicien et poète jean-pierre luminet sonde le monde invisible.

J’aime le noir d’où jaillit la lumière, chez les poètes comme dans le cosmos. » Jean-Pierre Luminet découvre la poésie à l’école primaire, à Cavaillon, sa ville natale dont il a gardé l’accent méridional et la gestuelle tout en rondeur. Il évoque ses souvenirs en s’interrompant fréquemment d’un « C’est la nuit des temps ! » et d’éclats de rire. Le petit garçon habite alors dans un ancien cabanon de potager, avec son frère et sa sœur aînés, et ses parents qui préparent les concours pour devenir enseignants. C’est la lecture de Victor Hugo et d’articles collectés sur la prise de la Bastille qui lui donnent envie d’écrire, à 12 ans, son premier poème : « Un long texte épique, en alexandrins et rimé, car en toutes choses, il faut faire ses gammes ! » Il sourit : « Je suis le seul poète et le seul scientifique de la famille. » 

Car sa passion précoce pour la poésie n’a d’égale que celle des mathématiques, qui lui permettront d’embrasser sa carrière d’astrophysicien et de devenir le spécialiste mondial des trous noirs. En me conduisant à l’Observatoire de Meudon, son lieu de travail, il me confie : « Tout jeune, j’ai pressenti que le monde visible n’était qu’une partie de la réalité, et j’ai voulu approcher le mystère par différents langages. » En 1980, l’année de ses 30 ans, il fait paraître simultanément son premier recueil de poésie, « “Elle”, suivi de “Rythmes” » (éd. Guy Chambelland), et une publication internationale dans laquelle il explique avoir « visualisé l’invisible » des trous noirs – un choc dans la communauté scientifique. 

Depuis, il a écrit une dizaine de recueils mais aussi sept romans d’histoire des sciences, et poursuit ses travaux de recherche en prédisant notamment un univers fini et « chiffonné ». Il aime passer des équations mathématiques aux mots du poème – et inversement – afin que « ce qui semble noir, muet, se comble de son et de clarté » (« Itinéraire céleste », Le Cherche midi, 2004). Admirateur d’Edgar Poe, de Baudelaire et d’Einstein, il est resté l’enfant persuadé que « l’imagination est la reine du vrai ».

Découvrir son poème “Le Vide”

Son blog : http://blogs.futura-sciences.com/luminet   

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En Occident, l’homme descend du sage

Posté par othoharmonie le 1 octobre 2014

 

Non, l’Orient n’a pas le monopole de la sagesse !

La sagesse n’est pas une affaire occidentale. On le répète un peu partout. Pour trouver cette denrée rare, une seule direction : l’Orient. Chez les Occidentaux, circulez, il n’y a rien à voir. Tout au plus quelques vestiges plus ou moins décomposés, dans les poubelles de l’histoire. Rien d’autre.

  images (5)Voilà ce que je souhaite contester. Car c’est devenu faux, si jamais ce fut vrai un jour. Reste à dire pourquoi. Un coup d’œil sur l’économie mondiale suffit pour savoir que l’industrie, les techniques et les machines, désormais, habitent en Orient. Pas un ordinateur, pas une tablette, pas un téléviseur ou un baladeur qui ne vienne de Chine, du Japon ou de Corée du Sud. L’Asie est technologique, financière et conquérante. Ironie de la mondialisation et ruse de l’histoire globale : les ingénieurs sont passés à l’Est. On pourrait alors imaginer que la sagesse « revient » à l’Occident, comme un retour et comme une responsabilité. Industriellement déclinant, l’Occident serait en passe de devenir le musée des anciennes formes de sagesses orientales. Le Tibet une fois entièrement bétonné, couvert de tôle ondulée et de drugstores chinois, l’esprit du Toit du monde se réfugierait sur les rives de la Dordogne ou dans les vallées de Californie.  

On en finira donc avec ce vieux cliché : l’Occi­dent fabrique des machines, l’Orient des sages. Cet­te fable a même été répandue par des auteurs illustres. Ainsi, à la fin du xixe siècle, l’Indien Vivekananda, le disciple de Ramakrishna, disait carrément : « Lorsque l’Oriental veut s’instruire de la construction des machines, il vient s’asseoir au pied de l’Occidental et apprendre de lui. Lorsque l’Occident veut s’instruire de l’esprit de Dieu, de l’âme, de la signification et du mystère de l’univers, il doit pour apprendre aller s’asseoir au pied de l’Orient. » 

C’était une commode division du « métier de vivre » : aux uns la mécanique, aux autres la spiritualité. La contrée des ingénieurs s’opposait au pays des gourous. Le foyer mythique de la sagesse contrastait avec la patrie, non moins mythique, de la science, de la technique et de la raison. Il est temps de quitter ces images simplistes et déformantes, ces clivages East and West qui ont traversé – du siècle des Lumières à celui des Beatles – nos récits et nos pensées.  

Arrêtons donc de croire qu’il existe, côté occidental, la domination et, côté oriental, le renoncement. Il n’y a pas sur un versant le projet de soumettre la matière et le monde, et sur l’autre le recueillement dans la présence ou la vacuité. Tous ces vieux matchs Occident-Orient paraissent obsolètes, qui faisaient entrer en compétition matière contre esprit, monde présent contre outre-monde, relatif contre absolu, raison contre intuition. On rangeait l’Occident du côté des choses, de l’objectivité et de l’incroyance. Et l’Orient du côté de l’Absolu, des sagesses et des saluts. Encore une fois, c’est terminé. Il n’est pas sûr que la réalité ait jamais été ainsi, mais il est certain que ce n’est vraiment plus le cas.  

On se souvient de plus en plus qu’il y eut des sagesses d’Occident. En 1959, le philosophe anglais Bertrand Russell fut l’un des premiers à consacrer un ouvrage aux penseurs de l’Antiquité grecque sous le titre « Wisdom of the West » (« Sagesse d’Occident »). Il ne considérait pas leurs œuvres comme des vestiges archéologiques. Reste à comprendre, même de manière provisoire, quelle pourrait être la spécificité occidentale dans la sagesse. Aurait-elle un avenir, si oui de quel type ? Questions difficiles à résoudre. Rien n’interdit d’essayer. A mes seuls risques et périls, cela va sans dire.  

L’occident, un artéfact ? 

Demander si l’Occident a encore un rôle à jouer dans le domaine des sagesses, quelque chose à dire et à faire qui soit sien, suppose un préalable : admettre que l’Occident existe. Aujour­d’hui, on répète volontiers, chez les gens qui ont de l’instruction, que c’est une notion illusoire et même dangereuse, un artéfact culturel, un objet idéologique et politiquement néfaste – un mirage à écarter.  

Une brève mise au point n’est donc pas inutile. Il existe une pluralité d’acceptions du terme « Occident ». On peut donner à ce mot un sens géographique (là où le soleil se couche, et de manière délimitée : l’Europe de l’Ouest), un sens religieux (au Moyen Age : la chrétienté), un sens politique (pendant la guerre froide : le camp capitaliste), un sens économique et culturel (l’Europe, les Etats-Unis) ou encore un sens social et anthropologique : aujourd’hui « l’occidentalisation » couvre la planète des mêmes outils techniques, des mêmes laboratoires de recherche, des mêmes modes de vie.  

On doit évidemment être vigilant envers les usages suspects d’une prétendue identité occidentale. L’idée d’une « défense de l’Occident » a fait les beaux jours des extrêmes droites et devint une bannière des fascismes. Mais ce n’est pas une raison suffisante pour nier toute réalité et toute consistance à l’héritage culturel et historique de la pensée dite occidentale. Au cœur de cet héritage, il y a des singularités, des éléments spécifiques. Certains constituent les lignes de force d’une sagesse possible. Essayons de les rassembler. 

Mort et transfiguration des sages grecs 

images (6)Les écoles de l’Antiquité grecque et romaine ne cherchaient pas la vérité pour elle-même. Ces écoles de sagesse élaboraient, autant que des savoirs et des sciences, des disciplines de vie visant à l’amélioration de soi. Il ne s’agissait pas d’activités distinctes – ici la connaissance théorique, là la transformation de soi –, mais d’une seule et même démarche. Sophos, en grec ancien, signifie tout autant « savant » que « sage ». La sophia est un savoir-sagesse. Ces deux faces que nous opposons sont, pour un Grec de l’Antiquité, rigoureusement indissociables. Le royau­me des sages ne fait qu’un avec l’empire des savants. Toute connaissance vraie transforme celui qui la détient. Et même la connaissance proprement mathématique implique une transformation morale. Car il n’existe pas, dans pareille perspective, de science sans conscience : il n’y a qu’une seule et unique « sapience ».  

Toute l’Antiquité occidentale – Athènes, Rome, Alexandrie… – est habitée de cette conviction, sept ou huit siècles durant. Epicuriens, stoïciens, cyniques, sceptiques, ne cessent de la répéter, de génération en génération. La figure du sage est centrale, la sagesse constitue l’idéal à atteindre, le modèle de la vie humaine dans sa perfection réalisée. Somme toute, la seule vie humaine pleine, conforme aux potentialités de l’humain, est celle du sage.

La figure du sage s’est effacée derrière celle du saint, à mesure que l’Occident se christianisait. A un idéal purement humain s’est substituée la soumission sacrificielle à la volonté divine. Même si le saint peut avoir bien des traits communs avec le sage, et même des comportements identiques, il s’inscrit dans une perspective radicalement différente.  

La figure du sage, en Occident, a été également concurrencée, au point d’être presque effacée, par l’idéal moderne du philosophe pur théoricien, artisan du concept, nullement soucieux de la transformation de soi-même. En se détachant de toute perspective pratique, la philosophie a été livrée à l’abstraction sans fin.  

Le frère jumeau du philosophe pur théoricien sera le scientifique, dernière figure de la rupture avec le sage. L’homme de science décrit le monde tel qu’il est, indépendamment de nous et de toute considération morale. La connaissance qu’il détient n’est pas censée le transformer, quand bien même elle peut changer la face du monde. On voit donc naître, depuis le personnage de Faust jusqu’aux romans fantastiques contemporains, une silhouette inimaginable dans l’Antiquité, celle du savant fou.  

La figure du sage grec, recouverte ou mise à l’écart par les figures du saint, du philosophe pur théoricien et de l’homme de science, n’a malgré tout jamais vraiment disparu. On la voit ressurgir sous diverses formes à la Renaissance, à l’âge classique, au siècle des Lumières, plus tard encore, travaillant du dedans l’histoire européenne. Elle affleure plus visiblement chez certains philosophes, tels que Montaigne, Spinoza, Schopenhauer, Nietzsche ou Wittgenstein.  

S’il est possible aujourd’hui d’envisager son retour, sous une forme évidemment transformée, c’est dans le contexte d’un Occident où le christianisme décline et où la sainteté ne parle plus, où la philosophie purement théorique vacille, où l’objectivité scientifique se fissure. Reste donc à esquisser, toujours à titre expérimental et provisoire, les premiers traits d’un sage occidental du XXIe siècle – encore virtuel, évidemment. Quatre traits, pour l’instant. 

Un sage qui argumente et convainc 

Sa première particularité est de tenir des discours argumentés. En Occident, la rationalité est émancipatrice parce qu’elle est parlante. Changer l’existence, orienter autrement le cours du désir, modifier les valeurs ou le rapport à soi-même nécessitent d’expliquer, parler, démontrer, convaincre. Pas seulement de méditer ou de donner l’exemple.  

Le sage, ici, sera donc d’abord celui qui utilise méthodiquement sa raison. Il n’en tirera pas seulement des propositions vraies, des résultats mathé­matico-scientifiques, mais aussi des moyens de dissiper les illusions, faux-semblants, faux objectifs, mirages de toutes sortes. Et de défaire ainsi les angoisses où nous nous débattons à cause de ces fantasmagories, sans motif  réel. 

Cette tradition de la démonstration dissipatrice et apaisante est ancienne. Ainsi, l’objectif d’Epicure est de « calmer la tempête de l’âme » par la philosophie qui nous débarrasse de la crainte illusoire des dieux, de l’inquiétude factice de la mort. Et ces raisonnements sont inséparables d’une parole ordonnée, logiquement élaborée.

Là encore, le vocabulaire compte : logos, en grec, comme chacun sait, désigne à la fois la raison et la parole. Le « sage-savant » est celui qui vit selon cette « parole-raison ». Nous avons donc affaire à une idée double. D’une part, seule la pensée logique et rationnelle peut véritablement conduire à la sagesse ; d’autre part, la connaissance vraie est nécessairement parlée, articulée, exposée. 

C’est là un écart incontestable avec l’intuition silencieuse des éveils d’Orient, qui sont presque toujours au-delà ou en-deçà du proférable, liés à l’extinction de la parole. En Inde, le Bouddha ou Shankara – sans parler de Nagarjuna – ont aussi un usage constant et méthodique de la logique. Mais elle n’est ni première ni dernière et toujours subordonnée à un silence, antérieur ou postérieur, originel ou final.  

Au contraire, la primauté de la raison parlante, sa domination et son règne semblent caractériser l’Occident comme sagesse et comme science. Dans son histoire, d’Aristote à Freud, on trouverait bien peu d’acheminement vers la sagesse sans une pratique de l’analyse rationnelle. Inversement, aucun grand système rationnel occidental n’est exposé sans une certaine ombre de sagesse qui lui colle à la peau, si l’on peut dire. Il reste toutefois à la faire passer dans la totalité de nos gestes quotidiens. Ce qui implique un entraînement. 

Un sage qui s’entraîne tous les jours 

Deuxième trait majeur de la sagesse en Occident : l’existence d’exercices spécifiques pour faire entrer les paroles vraies dans les faits – patiemment, par la répétition et l’entraînement. Les énoncés de la sagesse rationnelle constituent comme des patrons, au sens de la couture – des plans, des modèles, sur lesquels l’existence est à façonner. Aperçues par la raison, les vérités sont encore à faire advenir, petit à petit, dans les rouages du quotidien. 

La réussite de cette transformation n’est ni immédiate ni simple. Ni même assurée. L’exercice est lent. La résistance des matériaux appartient inévitablement au parcours. Le philosophe français contemporain Pierre Hadot (1922-2010) – qui fut professeur au Collège de France et influença notamment Michel Foucault – a mis en lumière le rôle central de ce qu’il a nommé « exercice spirituel ». C’était sa manière de traduire l’aïskèsis des Grecs – laquelle n’est pas ce que nous appelons aujourd’hui « l’ascèse », faite le plus souvent de renoncement et de mortification, mais simplement l’entraînement, le training. De même que sportifs ou musiciens doivent faire entrer dans les muscles et les tendons les gestes qui conviennent, le sage doit faire passer les énoncés-clés dans la réalité quotidienne – physique, psychologique, sociale.  

Par exemple, chaque soir, le stoïcien se demande si, dans la journée, il s’est comporté conformément aux principes qui sont les siens. Ne s’est-il pas laissé aller à la colère, au mépris des autres, à l’emportement inutile ? Ou bien il tente d’adopter « le point de vue d’en haut », de contempler la vie comme du sommet de la montagne voisine, pour prendre conscience de la relativité des événements, de la petitesse de nos existences, du caractère minuscule et risible, par rapport à l’immensité du tout, de ce qui nous trouble et nous agite.  

Ces exercices et quelques autres – comme celui de l’ancrage dans l’instant présent – sont de véritables leviers de la transformation. Ils balisent et guident le cheminement vers un état plus sage, ou entretiennent ce qui est déjà acquis. A la sagesse soudaine, foudroyante, s’opposent ces édifices construits bout par bout, à la longue. Au lieu du satori subit, le fitness de sapience jour après jour. 

Il existe évidemment des exercices spirituels ou des équivalents dans d’autres traditions. Toutefois, le caractère méthodique, répétitif, quasiment sportif de l’entraînement à la sagesse ­cou­plé à la rationalité ne semble pas avoir d’équi­valent strict dans d’autres aires culturelles. Ailleurs, on trouve de multiples pratiques corporelles qui font presque défaut à la tradition occidentale. L’exercice spirituel à l’occidentale est à comprendre comme une manière d’inscrire, à force de répétition et d’entraînement, une vérité logique dans la chair, dans les attitudes du corps, dans l’affectivité.  

Mais il n’est jamais certain que cela marche. Il se pourrait que la sagesse se révèle une tâche impossible, un vain rêve. Commencer à être sage, serait-ce reconnaître qu’on ne peut pas l’être ? Voilà une démarche paradoxale : la destruction du rêve devient positive, la déception se fait allègre. Là encore, une histoire ancienne se réactive. Les stoïciens disaient déjà, tout en poursuivant leur quête de sagesse, qu’il se pourrait qu’aucun homme ne soit jamais vraiment devenu sage Cette forme de corrosion critique, l’Occident la connaît et la pratique mieux que personne. 

Un sage critique et corrosif 

Critique, négative, éventuellement destructrice, telle est encore la sagesse occidentale. Les autres sagesses – le bouddhisme constituant une exception relative – sont toutes centrées sur un cœur de doctrine. En Occident dominent des aspects corrosifs, insoumis, subversifs. Voyez Diogène de Sinope crachant au visage des riches, Erasme célébrant la folie ou Schopenhauer conchiant les professeurs de philosophie : les sages occidentaux sont souvent plus irrespectueux que sereins, plus iconoclastes que pacifiés.  

Dogmes, conventions, préjugés, croyances, rien ne se trouve à l’abri : la raison parlante peut, tout le temps, tout remettre en cause. Sans oublier, évidemment, de mettre à l’épreuve la raison elle-même. Etrillée, critiquée elle aussi, sans complaisance ni faux respect. L’outil ne saurait se soustraire à l’examen : il serait curieux qu’il fût inoxydable, alors qu’il oxyde tout.  

A la pointe ultime du geste de sagesse occidental, on trouvera donc une possibilité permanente d’attaque de toutes les valeurs et institutions, de tous les savoirs et acquis. Il faut souligner cette manière très étrange de ne jamais être arrivé, installé, de toujours s’efforcer de défaire ce qu’on a édifié, en le corrodant du dedans. Il n’est aucune norme, aucune méthode, aucun régime politique qui n’ait été soumis à cette forme singulière de corrosion, d’oxydation de la critique rationnelle. En Occident, pas d’anti-oxydant ! 

Le risque, évidemment, étant de tout détruire, de ne rien laisser debout. Entre l’espace libéré des erreurs anciennes et le champ de ruines des vérités défaites, il arrive qu’il ne soit pas simple de faire passer une distinction claire et nette. Autrement dit, cette sagesse décapante est toujours susceptible de se retrouver du côté du néant, de la négation pure, de la destruction nihiliste.  

En fait, c’est un beau risque. Car il faut s’exposer à l’errance, à la désolation et à la mort pour se donner les moyens de faire éclater tous les carcans, de briser toutes les clôtures, d’extirper tous les enracinements. Si on veut se libérer de tout ce qui asservit l’existence, en Occident, il convient effectivement de risquer le néant. C’est un risque, encore une fois, mais qu’il faut allègrement porter, endurer, assumer, sans en faire toute une histoire, toute une tragédie habitée de pathos et d’angoisse.  

S’il existe quelque chose comme une sagesse occidentale, elle ne peut être close sur un dogme, une doctrine, une seule vérité. Elle se confond plutôt avec l’ouverture à des aventures indéfiniment nouvelles. Elle est toujours sur le point de s’annuler, de s’autodétruire – c’est ce qui la fait perdurer. Un certain négatif assure sa longévité. 

Un sage politique 

images (7)Dernier point : si l’homme occidental, demain, descend du sage, ce sera par le biais du politique. Le temps des ascètes solitaires n’est plus. Il n’y a d’avenir pour la figure du sage que réinscrite dans l’histoire, confrontée aux défis actuels, mêlée aux luttes pour un monde moins inhumain. Ce ne sont pas le retrait, la fuite hors du présent, l’indifférence à l’histoire, qui peuvent lui permettre d’avoir un avenir. C’est tout l’inverse.  

Ici, il reste beaucoup à inventer. Le point de départ est sans doute une curieuse boucle Orient-Occident. Car l’hybridation du sage et du politique, on ne l’a pas assez remarqué, est pour une part un effet de l’occidentalisation du monde. Gandhi en fut un des pionniers, mais pas en résistant d’entrée de jeu à l’Empire britannique – en découvrant au contraire les textes fondateurs de la sagesse indienne à Londres, en traduction anglaise. Il aura fallu cette boucle pour que démocratie à l’européenne et sagesse à l’indienne s’engagent dans une étrange et nouvelle confluence. 

Le quatorzième dalaï-lama aura prolongé cette voie en renonçant au pouvoir temporel absolu dont il était investi par tradition, en abandonnant son droit féodal sur les terres et les gens, en instaurant la démocratie, en luttant pour l’indépendance du peuple tibétain. D’autres leaders modernes ont, eux aussi, esquissé cette voie – Martin Luther King, Nelson Mandela, Aung San Suu Kyi. On pourrait les considérer comme des hybrides : ce sont des figures spirituelles engagées dans des luttes politiques, ce sont aussi bien des militants politiques dont la stature déborde de leurs actions militantes. Il y a des chances que cette lignée d’hybrides ne soit pas stérile. Mais nul ne sait encore de quelle manière. J’ai la faiblesse de croire qu’elle réserve encore à la vieille Europe quelques surprises. 

En résumé, il se pourrait bien que la figure du sage, en Occident, soit à la fois derrière nous et devant nous. Estompée depuis les Grecs par les dominations du christianisme, de la philosophie abstraite et des scientifiques, elle a des chances de renaître à mesure que ces dominations déclinent. Alors se développerait une forme de sagesse rationnelle, soutenue par un entraînement constant, à la fois critique et corrosive, mais aussi politique et solidaire. Et la sagesse, peut-être, redeviendrait une affaire occidentale. Hypothèse, cela va sans dire.  

par Roger-Pol Droit

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Le poisson rouge – méditation

Posté par othoharmonie le 1 octobre 2014

images (4)Un poisson rouge vit dans un bocal au fond de l’océan.

Il y est depuis si longtemps qu’il est très habitué à son bocal, il en connaît les limites, les contours, il sait que l’eau dont il a besoin est contenue à l’intérieur. En dehors du bocal, il ne sait pas. Il y pense parfois, et oublie bien vite. Un jour, il apprend que le bocal va inévitablement se briser et qu’il devra abandonner cette existence délimitée par le périmètre du bocal. 

On lui dit que cela s’appelle «mourir».

Son destin, après la fin du bocal, lui est tout à fait inconnu. Il a très peur.

Y a-t-il de l’eau dans l’océan hors de son bocal ?

Il craint bien que non. Va-t-il survivre à la destruction du bocal ?

Il est persuadé que non. 

Et  surtout, il est très attaché à ses mouvements dans le bocal, à la vue qu’il a depuis le bocal et qu’il n’échangerait pour rien au monde contre autre chose, contre un inconnu, malgré les souffrances que lui cause souvent l’enfermement dans le bocal. 

Il n’existe dans sa mémoire rien de comparable à l’univers de son bocal. Il ne veut rien d’autre. Quand le bocal vient à se briser, le poisson est rendu à l’océan, il réalise que l’eau est présente hors du bocal, que l’espace y est infini et que son attachement au bocal ne venait que de l’oubli de la nature de l’océan dont il provient, à l’origine. 

Quand le bocal se brise, rien ne se passe. L’eau retourne à l’eau, l’univers réduit du poisson rouge subit une expansion soudaine. Il est libre. 

Nous sommes le poisson rouge dans le bocal. Mais nous appartenons à l’océan. 

Tout va bien.

Thierry Vissac  

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