La créativité – EXERCICE

Posté par othoharmonie le 22 novembre 2014

 

 

images (4)Qu’est-ce que la créativité ? D’où vient l’énergie créatrice et de quoi est-elle faite ? En avons-nous tous ? Tout d’abord, le mot « créativité » vient du latin creatio, qui est l’action de donner la vie, de faire émerger du néant ce qui n’existait pas avant notre intervention. La créativité est donc un processus par lequel une idée est amenée à sa matérialisation ; c’est la capacité de manifester ce qui nous anime en formes tangibles dans le monde. Elle n’est pas limitée aux arts ou aux génies scientifiques, mais peut s’infiltrer partout, dans tous les gestes du quotidien ainsi que dans nos projets les plus variés. Apprenez à reconnaître votre créativité, à sentir les avenues qu’elle aime emprunter, et vous ouvrirez ainsi le chemin d’une vie qui vous ressemble. 

L’ÉNERGIE CRÉATRICE L’ÉNERGIE CRÉATRICE

L’énergie créatrice est une énergie de vie qui pousse vers la manifestation. Prenant sa source dans l’énergie vitale de base, elle est naturelle et demeure présente tant qu’on a un souffle de vie. Tout comme la plante qui pousse simplement parce que cela est dans sa nature, nous créons parce que cela est dans notre nature. C’est aussi simple que de dire qu’au lever, le matin, nous avons une certaine dose d’énergie disponible, et que la créativité c’est ce que nous en faisons. Autrement dit, l’énergie créatrice est notre énergie vitale qui prend forme. 

Elle se présente à nous par des élans, des idées, des inspirations, des envies de faire des choses pour nous-mêmes et/ou dans le monde. Quand on arrive à la suivre, l’invisible devient graduellement visible, des projets naissent, des activités, des objets, des créations de toutes sortes. L’esprit prend forme dans la matière, un peu comme si on le met tait au monde.

Quand on voit l’énergie créatrice de cette façon, on se rend vite compte que tout le monde en a, qu’elle n’est pas limitée aux arts ni réservée aux artistes ou autres spécialistes de la création. Elle n’a pas de créneau, elle s’exprime dans tous les domaines, de toutes les façons. Bien sûr, elle peut être restreinte, bloquée ou déformée de mille et une manières, mais, à la base, tous les vivants possèdent de l’énergie créatrice. Ce n’est donc pas parce qu’on ne crée pas ou qu’on ne la sent pas qu’elle est absente. Elle est toujours présente au fond de soi, en abondance, mais, pour une raison ou pour une autre, on ne sait parfois plus comment y accéder. 

C’est la domestication de notre nature instinctive, d’où émane la créativité, qui explique nos difficultés à la sentir ou à la manifester. De toute évidence, en bas âge, l’énergie créatrice est abondante et fluide. À moins d’être très réprimés, la plupart des enfants sont tout naturellement créateurs, inventant constamment quelque chose, de toutes sortes de façons. Ils ne se de mandent pas s’ils sentent leur vitalité ou leur créativité ; ils sont vivants et ils créent. Mais qu’arrive-t-il en cours de vie ? En grandissant, l’enfant comprend ce qui est requis de lui par la famille, l’école, les pairs, la société, et il s’y conforme plus ou moins, selon son besoin d’être accepté et de fonctionner dans le monde. Il de vient graduellement un peu moins naturel, se modulant aux modes et aux prescriptions qu’il pressent. L’énergie créatrice qui circulait librement se heurte maintenant à des portes qui se fer ment. Petit à petit, son canal d’expression se rétrécit et se déforme. 

Par exemple, le petit garçon qui entre à l’école saisit rapidement que les larmes et les comportements tendres sont risqués sociale ment, puisqu’ils attirent les insultes et parfois même la violence. Pour se protéger, il doit choisir d’autres façons de s’exprimer. Sa tristesse ne s’exprimera non plus par des larmes, mais par des maux de ventre ou des colères, entre autres. En se privant des larmes, son canal d’expression s’est rétréci, et en manifestant la tristesse sous forme de colère, il s’est déformé. Imaginez quand on ajoute à cela tous les interdits, les demandes, les modes, les valeurs et les discours que l’enfant perçoit et auxquels il se conforme tant bien que mal. Ceci est cool, cela est out ; ceci ne se fait pas, de cela on ne parle pas ; etc. Il est évident qu’avec le temps, la fluidité de l’énergie créatrice sera de plus en plus ré duite, parfois jusqu’à l’étranglement. 

L’énergie créatrice est faite de nos élans naturels. Or, à force d’être blessés et parfois même traumatisés en la suivant tout naturellement, nous avons appris à retenir ces élans de vie qui veulent se manifester ; voilà pourquoi nous ne sentons parfois plus l’énergie créatrice.

 Un jour d’automne, sur une plage, j’ai vu un petit garçon qui jouait tranquillement au bord de l’eau. Sa mère discutait avec une amie près de sa voiture, dans le stationnement. Tout à coup, elle a regardé son fils et a hurlé : « Ma voiture ! As-tu pensé à ma voiture ! » Le garçon s’est figé, moi aussi. Il explorait tout naturellement son environnement en s’amusant, mais son élan a été coupé à la source pour un peu de sable sur ses souliers. Répétez ça cent fois, mille fois, dans des circonstances diverses, et vous aurez quelqu’un qui ne sentira plus ses élans ou qui les réprimera. Il aura toujours l’impression qu’une brique peut lui tomber sur la tête quand il ne fait qu’être lui-même. C’est ainsi qu’à force de blessures, notre nature est subordonnée à la culture ambiante, et, pour nous protéger, nous rentrons dans les rangs. Au lieu de suivre nos élans, nous choisissons de vivre dans les moules proposés, jouant des rôles plus ou moins étriqués, nous conformant plus ou moins consciemment à toutes sortes de règles et de prescriptions sociales. Si certaines per sonnes font leur chemin à travers leur socialisation sans perdre l’accès à leur énergie créatrice, beaucoup, malheureusement, arrivent à l’âge adulte, ou même à l’adolescence, sans sentir ce qu’elles veulent, ce qu’elles aiment, ce qui a du sens pour elles. Nous n’arrivons plus à discerner ce qui vient de notre nature profonde de ce

qui vient de notre socialisation, et nous fondons nos choix de vie sur des choses extérieures : c’est payant, c’est cool, il y a du boulot là dedans, ça plaît à mon père, à ma femme, à mon mari… Puis, en cours de vie, nous nous retrouvons déprimés ou sans énergie, stressés ou brûlés, ou avec des problèmes chroniques indiquant que notre énergie vitale ne circule pas bien. Quant à notre énergie créatrice, nous ne la sentons souvent plus du tout, ou nous nous demandons si nous en avons. 

La bonne nouvelle, c’est qu’il n’est jamais trop tard pour la remettre en branle. L’énergie créatrice ne boude pas. Elle fait partie de notre nature profonde, et tant que nous sommes en vie nous en avons. Elle est toujours là et se faufilera par toutes les portes que nous lui ouvrirons. S’il faut parfois du temps pour guérir ce qui l’entrave, il suffit souvent d’une petite poussée pour que la source s’éveille et que le flot redémarre. Comme dit l’auteur Julia Cameron, c’est en utilisant la créativité que nous guérissons les blessures liées à la créativité. Rien d’autre ne fonctionne. Dans ma pratique, je suis sans cesse étonnée de la rapidité avec laquelle les valves s’ouvrent et l’énergie circule à nouveau. Il suffit de très peu de choses : un accueil de ce qui est là, une ambiance de non-jugement, une occasion de créer quelque chose, la permission de jouer et d’essayer. 

Ce qui me fascine, aussi, c’est que de simples exercices faits sur papier se réverbèrent rapidement dans les autres sphères de la vie. J’ai vu des gens réagir avec tant d’enthousiasme à de simples exercices de gribouillis sur musique qu’ils sont ensuite allés s’acheter une grande tablette et des pastels, simplement pour s’amuser. Ils disaient : « Je n’ai jamais pu faire ça quand j’étais petit ! » Ou : « On n’avait pas de crayons à la maison. » Ou encore : « Il ne fallait rien salir ! » Dans les semaines suivantes, certains tout à coup osaient faire les choses autrement, réglaient un vieux problème qui les tenaillait, s’inscrivaient à un cours de chant, etc. L’énergie créatrice s’était réactivée et s’exprimait partout dans leur vie. 

Lorsqu’on se donne la permission de jouer simplement, de suivre ce qui émerge spontanément et de mettre cela dans la matière, une brèche s’ouvre dans les barrages qui ont été érigés au fil du temps autour de la créativité. Nous verrons plus loin ce qu’on peut faire pour ouvrir ces brèches et encourager la libre circulation de cette belle énergie. Pour l’instant, mettez-vous simplement à l’écoute de cette énergie de vie que vous avez en abondance et qui ne demande qu’à s’exprimer. Prenez le temps de sentir vos élans et de les suivre — et observez ce qui se passe. 

ESSAYEZ CECI : Qu’associez-vous à votre énergie créatrice ? Quelles images vous viennent en tête quand vous y pensez ? Quelles couleurs, quelles formes ? Feuilletez des magazines et sélectionnez une dizaine d’images qui vous font penser à votre énergie de vie. Ne réfléchissez pas trop, découpez-les, puis agencez-les dans un collage spontané. Quand vous avez terminé, contemplez votre collage et demandez-vous s’il a un message pour vous. Écrivez tout autour ou sur la page suivante, faites-le parler, explorez-le à votre façon.

images (5)Terminez avec vos réflexions. 

LE DROIT DE CRÉER LE DROIT DE CRÉER

De même que nous avons tous de l’énergie créatrice en abondance tant que nous sommes en vie, nous avons tous le droit de nous en servir. Cela semble évident et pourtant beaucoup de gens ne se donnent pas ce droit de manifester leurs élans dans le monde, sous toutes sortes de prétextes. Il m’arrive si souvent d’entendre des personnes se dire sans talent ni créativité que j’ai senti le besoin d’élaborer sur ce sujet. Il me semble en effet que, en se définissant ainsi, elles s’enlèvent le droit à la création, à l’exploration et à l’expression.

 

EXTRAIT DE  » Créez la vie qui vous ressemble  » de Anne-Marie Jobin auteur du Nouveau journal créatif

 

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